Une méta-analyse de 87 études portant sur 159 425 enfants de 12 ans ou moins montre que le temps passé devant un écran était « faiblement mais significativement corrélé » à des problèmes de comportement tels que l'agressivité, l'inattention, l'hyperactivité, l'anxiété ou la dépression.
L'AFP rappelle que le sujet fait régulièrement l'objet d'articles alarmistes, au point qu'une centaine de députés français estimaient en décembre dernier dans une tribune parue dans Le Monde que « la surexposition des enfants aux écrans pourrait être le mal du siècle ».
Ces inquiétudes sont pourtant loin de faire l'unanimité chez les psychiatres et les spécialistes du développement de l'enfance, rappellent les auteurs de la méta-analyse parue dans JAMA Psychiatry, l'une des principales revues de recherche psychiatrique.
Or, les études les moins sérieuses tendent aussi à être les plus alarmistes, soulignent les chercheurs, qui déplorent que ces travaux ont fréquemment tendance à « exagérer les effets (des écrans) à cause d'un manque de rigueur méthodologique ».
Les auteurs constatent également que les études les plus récentes font, dans l'ensemble, de moins en moins état d'un lien marqué entre exposition aux écrans et troubles du comportement.
« Dans l'ensemble, l'étude suggère qu'environ 1% de la variabilité des problèmes psychosociaux est corrélée à différentes formes de temps d'écran », explique Andrew Przybylski, directeur de recherche à l'Oxford Internet Institute, à l'organisme Science Media Center.
« C'est un sujet très complexe et on ne peut pas conclure que c'est l'exposition aux écrans qui crée des problèmes », estime le psychiatre britannique Russell Viner. Les enfants rencontrent-il des problèmes parce qu'ils ont trop regardé les écrans... ou passent-ils trop de temps devant ces derniers parce qu'ils ont déjà des problèmes, par exemple liés à des difficultés dans leur foyer ou à un manque de vie sociale ?
« En ciblant les écrans, on risque de s'attaquer au symptôme plutôt qu'à la cause », conclut l'AFP.