Un cabinet d’avocats français spécialisé dans l’aide aux victimes a lui-même été victime d’une cyberattaque par rançongiciel en juin dernier, a appris la radio-télévision suisse (RTS), ayant permis le vol de 820 gigaoctets de données, notamment en lien avec la tuerie de Charlie Hebdo et le meurtre de l’enseignant Samuel Paty.
Les pirates, du nom d’Everest Ransom Team, ont mis en vente 21 370 fichiers (21 GB) liés à Charlie Hebdo pour 50 000 dollars, et l'ensemble des 1,3 million de documents concernant également d'autres affaires pour 100 000 dollars. En revanche, les fichiers liés à Samuel Paty ne sont pas monétisés.
On y trouve des procès-verbaux d'audition de témoins et de prévenus, des rapports d’autopsie, des comptes-rendus d’écoutes téléphoniques avec les noms et les numéros de téléphone des personnes écoutées. Y figurent aussi les noms, prénoms et, parfois, les coordonnées des enquêteurs, des magistrats ou des policiers impliqués.
« Ces documents révèlent comment la police française anti-terroriste travaille. Avec quel logiciel elle intervient. On apprend aussi quelles organisations potentiellement dangereuses sont sous surveillance », souligne la RTS.
Une plainte pour chantage et accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données a été déposée le 11 juin dernier. L'enquête est diligentée par le Laboratoire d'Investigation Opérationnelle du Numérique de la Police nationale.