Aussi bien sur les réseaux sociaux que dans la presse, « la question de l’efficacité des vaccins anti-Covid actuellement disponibles ou en cours de développement se pose de manière accrue depuis l’émergence et la diffusion de variants du SARS-CoV-2 plus contagieux ».
« Ces vaccins parviendront-ils toujours à générer la production d’anticorps efficaces contre ces nouvelles formes du virus ? », se demande l’Institut national de la santé et de la recherche médicale.
Quelques éléments de réponses :
« D’après les premières données disponibles, les deux vaccins à ARN sur le marché en Europe (Moderna et Pfizer BioNtech) semblent être en mesure de neutraliser les variants, en particulier le variant britannique qui se répand rapidement en France. Moderna a même indiqué que son vaccin aurait toujours une activité neutralisante réduite mais effective contre le variant sud-africain qui est celui qui inquiète un peu plus les scientifiques.
Très récemment, le vaccin Novavax basé sur l’injection de protéines recombinantes a annoncé les premiers résultats de ses essais cliniques. Il a démontré une efficacité contre les formes sévères du Covid à 90 % lorsque testé au Royaume Uni, mais réduite à 60 % en Afrique du Sud. Même si des différences socio-économiques pourraient en partie expliquer ces observations, il est aussi évident que plus de 90 % des cas de Covid dans l’essai conduit en Afrique du Sud impliquait un variant différent de ceux circulant au Royaume-Uni »
L’Inserm revient aussi sur le délai entre les deux injections, et la possibilité de l’allonger pour augmenter le nombre de personnes recevant une première dose. « Cette stratégie n’a pas été retenue par crainte d’une efficacité diminuée du vaccin si la seconde dose n’était pas donnée dans les délais testés dans les essais cliniques ».
« Par ailleurs, le risque existe qu’une immunité collective insuffisante/partielle, obtenue avec une seule dose, laisse le temps au virus de muter », explique l’Inserm. Dans tous les cas, « la question de l’efficacité à long terme des vaccins contre la Covid demeure en effet au cœur des préoccupations ».
« Si l’efficacité des vaccins déjà autorisés fait consensus sur la base des données disponibles, le recul sur ces dernières n’est que de quelques mois. Il est donc important de continuer les recherches pour déterminer si l’efficacité diminue au cours du temps ».