Amnesty International considère que « le modèle économique fondé sur la surveillance mise en place par Facebook et Google est par nature incompatible avec le droit à la vie privée et représente une menace structurelle pour toute une série d’autres droits ».
Dans son rapport « Surveillance Giants », sont cités notamment les droits à la liberté d’opinion, d’expression et de pensée. Pour l’ONG, les deux géants « ont accumulé un pouvoir inégalé sur la sphère numérique en collectant et monétisant les données personnelles de milliards d’utilisateurs ».
Selon Kumi Naidoo, secrétaire général d'Amnesty International, « leur contrôle insidieux de nos vies numériques sape le fondement même de la vie privée et c’est l’un des défis majeurs de notre époque en termes de droits humains »
Avec l’affaire Cambrige Analytica en tête, Amnesty estime « que la vaste architecture publicitaire de Google et Facebook est une arme puissante entre de mauvaises mains. Elle peut être détournée à des fins politiques, au risque de conséquences désastreuses pour la société »
L’ONG prône une mutation « radicale » de ces modèles « en faisant appliquer des lois solides sur la protection des données et en réglementant efficacement les activités des géants de la technologie, conformément au droit relatif aux droits humains ».
« Le modèle commercial de Facebook n’est pas (…) fondé sur la collection de données sur les gens », a répondu le réseau social, dans les annexes du document (page 53). « Comme beaucoup d'autres entreprises en ligne, Facebook est soutenu par la vente de la publicité. Comme vous le constatez correctement, nous ne vendons pas de données. Nous vendons des annonces ».
« Bien que l’utilisation des données que nous collectons (…) soit un élément important pour la diffusion d’annonces efficaces, il est faux de suggérer que notre modèle repose sur la volonté de collecter "autant de données que possible" » insiste encore Facebook.