Le réseau d'anonymisation Tor vit encore des démêlés avec les forces de l'ordre. La police allemande a mené un raid coordonné dans cinq lieux d'Allemagne le 20 juin à 6h : les habitations de trois membres du bureau de Zwiebelfreunde (derrière Torservers), celle d'un ancien membre et son siège déclaré (un cabinet d'avocat à Dresde).
La raison ? Un appel à l'action d'un site « de gauche » (Krawalltouristen) contre un rassemblement du parti de droite conservatrice Alternative pour l'Allemagne. Selon les forces de l'ordre, il inclut un appel à la violence.
Elles cherchent l'identité de l'auteur du site, dont les emails sont hébergés chez Riseup, un service militant, pour lequel Torservers collecte les dons des Européens.
Selon Riseup, Torservers a été ciblé car Riseup ne peut fournir aucune donnée par lui-même et que la mention de l'association allemande sur la page de dons signifierait (aux yeux des forces de l'ordre) que Riseup est dirigé par Torservers. Ce qu'il n'est pas.
Le service déclare que les données de ses services sont en sûreté, mais que les adresses IBAN des donateurs européens sont peut-être aux mains des autorités. Probablement depuis janvier 2018. Problème : Torservers collecte aussi les dons pour le système d'exploitation amnésique Tails, prisé des militants et journalistes travaillant sur des sujets sensibles.
En outre, l'ensemble des documents papier de l'association a été saisi. Pour les militants, la perquisition a été utilisée comme prétexte pour amasser des documents hors de son champ légal.
« La détention récente de Moritz Bartl, Juris Vetra et de Jens Kubiziel du Zwiebelfreunde est effrayante, outrageante et injustifiée, et nous maintenons notre soutien » a, pour sa part, réagi le projet Tor.
En mai 2017, plusieurs nœuds d'entrée français du réseau Tor ont été saisis par l'OCLCTIC, après l'attaque de Renault par WannaCrypt. Elles auraient transité par ces serveurs, qui ne conservent habituellement pas de trace du trafic échangé.