Le groupe Altice vient d'assigner en référé notre confrère Rebuild.sh (la société qui édite Reflets.info) devant le tribunal de commerce, afin qu'il supprime, « sous astreinte de 500 euros par jour de retard », trois articles consacrés aux données mises en ligne fin août par le groupe de rançongiciel HIVE :
« En nous assignant devant le tribunal de commerce, Altice tente de contourner le droit de la presse et nous attaque sur la base de la nouvelle loi sur le secret des affaires qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque de son vote. »
« Derrière une telle plainte se profile une lourde attaque contre la démocratie et son exercice par les citoyens », précise Reflets, qui a d'ailleurs reçu le « soutien total » du SNJ, le premier syndicat de journalistes, ainsi que du collectif Informer n'est pas un délit, qui déplore l'augmentation de ce type de « procédures baillons » :
« Ce que nous redoutions depuis des années commence à devenir la règle. Des entreprises attaquent désormais des journalistes et leur média devant le tribunal de commerce, contournant la loi de 1881 sur la liberté de la presse. [...] Ce genre d’attaque montre une volonté de nuire au nom du secret des affaires contre lequel nous nous sommes battus depuis 2015. Il est une grave atteinte à la liberté d’informer. »
« Si Reflets perd le procès bâillon intenté par #Altice, on ne pourra plus parler de fuites de données comme les Macronleaks, les Luxkeaks... », alerte Antoine Champagne, le rédacteur en chef de Reflets.
L’audience est fixée ce mardi 27 septembre au tribunal de commerce de Nanterre. Reflets, qui est par ailleurs également attaqué, tout comme Arrêt sur images, Mediapart et Next INpact, par Avisa Partners, vient d'ouvrir une cagnotte en ligne afin de régler les frais de procédure, et rappelle qu'il est également possible de lui faire un don déductible des impôts via J'aime l'info.