Le « successeur » de Hubble a été lancé le 25 décembre à bord d’une fusée Ariane 5. Il a depuis effectué son transfert vers le point de Lagrange L2, refroidi ses instruments et effectué les derniers ajustements. Il y a quelques jours, l'ambiance était « euphorique » au STScI (Space Telescope Science Institute) de la NASA à Baltimore : « Miri vient de prendre sa première image du ciel dans la gamme de longueurs d’onde correspondant à l’infrarouge thermique », explique le CEA. Il ne s’agit pas encore de débuter les opérations scientifiques à proprement parler : « Cette image a été prise dans le cadre du réglage optique fin du JWST ».
Il s’agit d’une partie du Grand Nuage de Magellan, une galaxie satellite de notre Voie Lactée. Cette région de l’Univers a été « choisie parce que l’on peut y observer beaucoup d’éléments intéressants, dont des étoiles, nuages de gaz et poussière ».
« Bien que l’observation n’ait pas pris plus de 15 minutes, et que le temps de réception au sol puis de téléchargement de l’image n’ait pas excédé 2 heures, l’attente fut insoutenable pour les chercheurs, tant ils étaient impatients de découvrir ce premier cliché. Mais l’attente en valait la peine. L’image est, pour les astrophysiciens, époustouflante. Et c’est une performance alors même que les réglages optiques et les calibrations ne sont pas encore terminés ! ».
« Cette première image permet de valider que l’instrument est capable d’atteindre le niveau de qualité attendu et même au-delà. Prochaine étape désormais : faire ce qu’on appelle « la recette sur le ciel ». Soit analyser les autres modes d’observations de MIRI (spectroscopie et coronographie), afin d’en évaluer les performances. Une étape prévue en mai et juin prochains. En juillet, les premières images de réelle valeur scientifique seront dévoilées lors d’une conférence de presse ».