Le HCE veut que les réseaux sociaux rendent des comptes sur le sexisme de leurs algorithmes

Le HCE veut que les réseaux sociaux rendent des comptes sur le sexisme de leurs algorithmes

Pour en finir avec « la femme invisible dans le numérique »

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Mathilde Saliou

Publié dans

Société numérique

08/11/2023 12 minutes
50

Le HCE veut que les réseaux sociaux rendent des comptes sur le sexisme de leurs algorithmes

Dans son rapport sur la place des femmes dans le numérique, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) pointe le « cercle vicieux » qui fait perdurer le sexisme dans les contenus partagés en ligne et l'industrie numérique. Le HCE formule 20 recommandations pour remédier à la situation.

Ce 7 novembre, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a remis à la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, son rapport sur la place des femmes dans le numérique. 

Titré « la femme invisible dans le numérique », le document fait le constat d’un cercle vicieux. Celui-ci commence par une invisibilisation des femmes dans les représentations majoritaires, notamment celles véhiculées en ligne. Il se traduit, aussi, par l’hostilité ambiante, que les stéréotypes véhiculés par certains contenus partagés sur les réseaux sociaux renforcent.

Ces stéréotypes correspondent à ceux existant hors ligne. Ils freinent, voire empêchent les filles et les femmes de se projeter dans l’idée d’effectuer des métiers que la société française a tendance à considérer comme masculins. Or, en tête de ces emplois, on trouve ceux de l’industrie numérique, qui sont aussi, synonymes de meilleurs salaires que les emplois plus fréquemment envisagés comme « féminins » en France (parmi lesquels les métiers du soin).

Ces freins aboutissent à une sous-représentation des femmes dans l’industrie numérique. Résultat, l’industrie « crée des outils d’hommes, pour les hommes, et rebelote » résume la présidente du HCE Sylvie Pierre-Brossolette : des outils biaisés, parmi lesquels les algorithmes de tri des contenus auxquels nous sommes exposés en ligne, tendent à renforcer l’inégalité de représentation qu’il est déjà possible de constater dans les usages.

Ce problème est non seulement « une injustice, mais une absurdité », a encore déclaré Mme Pierre-Brossolette : « il n’y a aucune raison valable pour que les femmes loupent la transition numérique et les emplois qu’elle promet. » C’est aussi « un manque à gagner pour la France », a-t-elle terminé, rejoignant les arguments développés en début d’année lors des Assises nationales de la féminisation du numérique.

Pour renverser la tendance, le HCE formule une série de recommandations qui concernent tant les contenus que les contenants, les usages numériques que l’industrie et les produits qu’elle fabrique. 

Compter pour faire compter

Pour analyser la représentation des femmes et des hommes en ligne, le conseil a notamment procédé à l’analyse des cent contenus les plus vus en 2022 sur trois plateformes sociales : Instagram (les 100 publications qui ont recueilli le plus de likes et les comptes des 10 plus gros créateurs et créatrices de contenu, selon leur nombre d’abonnés), TikTok (les 100 publications qui ont recueilli le plus de vues) et YouTube (les 100 vidéos ayant recueilli le plus de vues dans les 30 jours après leur importation).

En cela, il suivait un principe récurrent (mais pas suffisant) dans la lutte pour l’égalité entre les femmes hommes : compter permet de rendre les inégalités visibles. Résultat des courses, sur YouTube, 92 % des vidéos analysées avaient été produites par des hommes. Dans les vidéos mixtes, les personnages principaux étaient dans 83 % des hommes.

HCE femme numérique

Crédits : HCE

Sur TikTok, 69 % des vidéos étaient créées par des hommes, 18 % par le seul compte @nicocapon.comedy (cogéré par un homme et une femme) et 13 % par des femmes. 80 % représentent au moins un homme, 63 % au moins une femme. Les rôles principaux, encore une fois, sont plus fréquemment alloués aux hommes (à 65 %) qu’aux femmes (à 35 %).

HCE femme numérique Crédits : HCE

Sur Instagram, la répartition des auteurs est plus égalitaire : parmi les dix comptes les plus vus, quatre étaient tenus par des femmes, cinq par des hommes, un par un couple hétérosexuel. Les hommes occupent 52 % des rôles principaux, les femmes 44 %, le reste est occupé par des enfants. 

La plateforme d’images est en revanche l’une de celle où certains stéréotypes de genre classiques surgissent le plus clairement : les femmes sont souvent « présentées dans un rôle maternel et sentimental, assimilées à des poupées », indique le rapport. Cette vision clichée frappe aussi les hommes, remarque la co-rapporteure Marie-Anne Bernard : on trouve par exemple, sur ces plateformes, « un nombre d’hommes body-buildés assez supérieur à la moyenne ». 

Le travail du HCE pointe donc une aggravation des stéréotypes pour les deux genres. La problématique, note-t-il, est que les femmes sont ramenées à des images dévalorisantes, quand les hommes sont représentés en archétypes valorisant (la figure de l’humoriste, notamment, est extrêmement présente sur Instagram, suivie par celle du protecteur puis celle du séducteur). 

HCE femme numérique
Crédits : HCE

Sur YouTube, le HCE relève la surreprésentation des valeurs viriles et la promotion, entre autres, de la force et de la violence. Sylvie Pierre-Brossolette pointe le grand nombre de vidéos jouant « sur le registre du challenge, toujours posé entre hommes. C’est assez insidieux, parce que cela installe un vrai climat de violence larvée ». 

Ces vidéos incitent à « une sorte de compétition virile », qui passe par exemple par la consommation revendiquée de drogue ou d’alcool. « Ça n’est pas sans rappeler ce qui nous avait sauté au visage lors de notre rapport sur le sexisme en janvier », qui pointait notamment une augmentation des rapports violents chez les jeunes adultes. 

Sur TikTok, « c’est clairement l’humour que viennent chercher les jeunes, relève de son côté Marie-Anne Bernard. Or plus de 45 % des contenus humoristiques contiennent une dimension dégradante pour l’image des femmes. »

Attirer et garder les femmes 

Outre les inégalités dans les usages numériques, le HCE s’est aussi penché sur leur présence dans l’industrie et les outils qu’elle fabrique. Et de constater que, depuis les années 80, la prédominance masculine de ses effectifs « crée de facto un culture sexiste ». 

« Ce que nous avons appris lors des auditions, indique la co-rapporteure Catherine Ladousse, c’est que la France est en retard par rapport à l’Europe et au reste du monde. » Là où, à l’échelle de l’Union européenne, les effectifs féminins ont augmenté de 13 % dans l’industrie manufacturière de haute et de moyenne technologie entre 2011 et 2019, par exemple, ils ont baissé de 14 % en France.

De même, selon l’étude GenderScan 2022, si la part de femmes dans le secteur numérique a augmenté de 15 % depuis 2020 au niveau européen, elle n’a augmenté que de 5 % en France. Par ailleurs, rappelle le HCE, 53 % des femmes quittent l’industrie en cours de route à cause de l’environnement qu’elles y rencontrent. 

« Les deux principaux facteurs qui bloquent sont l’invisibilisation des femmes et le sexisme », résume Catherine Ladousse. Faute, notamment, de représentations – le HCE pointe ici très clairement le rôle des médias traditionnels, « notamment français », qui « participent à la création du mythe du numérique masculin en véhiculant des images et des propos mettant en avant une uniformité nette du genre » –, les adolescentes françaises (7%) se déclarent moins intéressées que les adolescents (29%) par des carrières dans le numérique. Cela diffère nettement de pays comme la Malaisie, où la filière informatique compte 65 % d’étudiantes. 

En France, quand elles sont intéressées et qu’elles se lancent, les femmes et les filles « ont le sentiment de transgresser une norme de genre », souligne Catherine Ladousse. Dans les filières de STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), indique ainsi le rapport, 43 % des étudiantes ont reçu des critiques de leurs proches sur leur choix d’orientation, contre 28 % des étudiants. Seulement 23 % de celles qui ont étudié dans ces filières se retrouvent ensuite dans des emplois techniques, contre 44 % de leurs collègues masculins.

Il existe pourtant des myriades de solutions qui mettent aussi l’accent sur la formation, la visibilisation des femmes dans le numérique, la mise en réseau, le renversement des stéréotypes sur les cursus techniques, l’accompagnement à la formation et à la reconversion…

Et Catherine Ladousse de souligner que, parmi ces solutions, « il faut revoir le discours sur la technologie », c’est-à-dire à la fois le valoriser auprès des plus jeunes, mais aussi faire comprendre « qu’il n’y a pas besoin d’être geek et absolument passionné pour faire de l’informatique. C’est un job comme un autre. » Il est aussi utile, ajoute-t-elle, de promouvoir une pédagogie égalitaire, faute de quoi les stéréotypes sur le type de personnes aptes à suivre une carrière technique risquent de se reproduire.

De la responsabilité éditoriale *algorithmique* des réseaux sociaux

En tête des vingt mesures qu'il énonce pour améliorer la situation, le HCE place la nécessité de demander aux plateformes de réaliser une auto-évaluation annuelle du degré de sexisme dans leurs contenus les plus vus. Cette auto-évaluation s’intégrerait dans les nouvelles obligations que leur impose la directive européenne sur les services numériques (DSA).

Elle y ajouterait une dimension qualitative inspirée d’une autre mesure poussée par le HCE dans le passé : celle de l’auto-évaluation de la présence des femmes dans les médias traditionnels audiovisuels. Depuis 2014, en effet, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA, devenu l’ARCOM) a pour mission de « veiller à la juste représentation des femmes et des hommes dans les programmes » audiovisuels, et de lutter « contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes » et les violences.

Quand on parle des clichés présents sur les réseaux sociaux, « on entend beaucoup dire qu'il faut d'abord se battre contre les stéréotypes de la société. Mais les réseaux sociaux, c'est la société, rappelle le corapporteur Xavier Alberti. Et les discours qu'on y trouve alimentent les machines algorithmiques » qui trient et présentent les contenus aux utilisateurs.

Il est entendu que « les plateformes ne sont pas responsables des contenus » que l’on poste en leur sein. Cela dit « elles sont responsables de l’éditorialisation de ces contenus, c’est-à-dire du fait que leur algorithme, quel qu’il soit, fabrique une histoire », un récit qui vise à entraîner l’utilisateur « dans l’utilisation continue de contenus à l’intérieur d’une même plateforme ».

Pour faire prendre conscience tant les plateformes que la société de l’absence de neutralité de ces logiques techniques, le HCE souhaite donc pousser les plateformes à évaluer chaque année les contenus les plus vus. 

Plus complexe à mettre en œuvre, mais répondant à la même logique, sa deuxième proposition consiste à « inviter les plateformes à une réflexion sur le calibrage de l’algorithme » pour garantir un « minimum de 30 % de créatrices et de 30 % de contenu créés par des femmes sur le volume total des vidéos ». La quatrième consiste, très simplement, à faire en sorte que les plateformes respectent les obligations que leur fixe le DSA en termes de modérations des contenus sexistes, dégradants ou violents.

Favoriser l'égalité dans la filière numérique

Le bloc de propositions suivant est pensé pour « agir rapidement et efficacement » sur les inégalités constatées dans l'industrie numérique. Il contient notamment celle d’imposer des quotas de « 50 % de filles dans les spécialités scientifiques », et celle d’un « taux d’admission de 30 % de femmes minimum dans les filières scientifiques de l’enseignement supérieur ».

Une troisième proposition, axée sur l’obligation de résultat, demande la simplification des dispositifs de signalement contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles, mais aussi leur suivi annuel. 

Le HCE propose aussi d’intégrer un « système de bonification dans Parcoursup pour les filières numériques, sur le même principe que la bonification à caractère social, afin de favoriser les candidatures des filles ». À ce propos, Catherine Larousse souligne que les inégalités de genre et les inégalités sociales se croisent souvent, l’incitation à suivre des parcours techniques et scientifiques étant plus forte chez les filles issues de milieux aisés qu’ailleurs.

Enfin, la formation et la reconversion constituent les derniers grands leviers identifiés pour améliorer l’égalité dans les filières numériques. Le HCE propose donc de favoriser la formation des cadres de l’Éducation nationale aux enjeux d’égalité comme à ceux du numérique, de développer un système d’aides financières qui incitent plus les femmes à se reconvertir dans le numérique, ou encore d’inciter les entreprises du numérique à distribuer leurs taxes d’apprentissage aux établissements qui forment en priorité les filles au numérique – ou qui témoignent d’une politique de mixité équilibrée. 

Écrit par Mathilde Saliou

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Compter pour faire compter

Attirer et garder les femmes 

De la responsabilité éditoriale *algorithmique* des réseaux sociaux

Favoriser l'égalité dans la filière numérique

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Commentaires (50)


Vu l’absence de hiérarchisation de l’information des médias sociaux, je me dis que ça va être difficile d’évaluer la responsabilité éditoriale “algorithmique” de ces plateformes.



Surtout que l’objectif est la collecte de données personnelles et la diffusion de pub ciblée - publicité qui instrumentalise savamment le corps des femmes et les fantasmes vis-à-vis du désir féminin.


Justement. Les contenus sont hyper hiérarchisés.
C’est tout le principe de leurs algorithmes que de faire en sorte de pousser du contenu permettant de conserver l’attention de l’utilisateur pour lui siphonner ses faits et gestes pour lui pousser un max de pub.



Hier sur France Info il y avait une intervention vis-à-vis du suicide récent d’un adolescent. Si tu es mal et que tu vas sur ces plateformes, tu n’auras que du contenu pour t’enfoncer un peu plus et valider que ton mal être est normal. Flûte quoi. Le problème des RS sont leur algorithmes permettant de conserver l’utilisateur online.



Pour avoir un aperçu
https://www.netflix.com/title/81254224


Les plateformes numériques sont très fortes pour hiérarchiser les données personnelles. Elles sont même indispensables. Et pas seulement pour vendre et diffuser de la pub ciblée : par exemple, pole-emploi.fr sert fondamentalement au contrôle des indemnisations et des activités de « retour à l’emploi » de chaque allocataire.


Plutôt que des quotas d’admission (ou en parallèle de ces quotas), je crois beaucoup plus au CV anonyme et à d’autres dispositifs de sélection qui effacent les réticences à l’embauche sans relation avec les compétences.



Ça me fait penser à Francis Cabrel qui, à ses débuts dans la chanson, a été contraint par sa maison de disque d’enregistrer “Petite Marie” sans l’accent du Sud-Ouest. Ça va jusque-là, les stéréotypes et les préjugés.


Merci beaucoup pour cet article, Mathilde ! 😊



De mon côté, travaillant dans le numérique à un poste technique, je ne peux que constater que la présence féminine sur ces postes est encore très déséquilibré, voire anecdotique…



Dans l’article, il y a une mise en avant des actions pouvant être mises en œuvre au niveau des institutions et autres organismes privés, mais il manque ce que nous pouvons faire au niveau individuel : cela me pousse à garder une position plutôt passive sur ces sujets car je ne vois pas ce que je pourrais faire de mon côté pour aller “dans le bon sens”.



Le fait d’avoir de la “discrimination positive” des femmes pour les études et postes à pourvoir me pose un problème de principe, car c’est fondamentalement inégalitaire. Ça me semble malgré tout indispensable malheureusement, et c’est bien dommage…


J’ai du mal à voir le lien de cause à effet entre la création de vidéos réseaux sociaux et la propension de femmes dans les métiers du numérique.



Les vidéos sur les RS poussent les traits les plus biaisés de par leurs nature du “like”, et pour choper du like en masse de mon point de vue c’est pas l’intelligence qu’on met en avant (homme et femme confondu).



Par contre de ce que je vois autour de moi, le dernier paragraphe commence à bien fonctionner, je pense que les femmes une fois dans le monde du travail sont plus à même à se porter vers le numérique.
Reste à casser les stéréotypes des études dans ces domaines là. Pour dire dans mon cursus informatique industrielle il y a 15 ans, sur 3 classes il n’y avait qu’une fille.


Tout à fait.
A croire qu’en Malaisie elles ne regardent ni tiktok ni instagram???



Et plus loin, je ne vois pas en quoi un concours d’alcool bu serait un appel à la violence, ou quelque chose de typiquement masculin… (un préjugé?) -je suis un homme et je ne bois pas-



J’ai surtout l’impression que la démarche du HCE apparait biaisée, entre les chiffres qui semblent utilisés là où ça peut être utile, et le choix de la terminologie (des stéréotypes: comment décide-t-on objectivement qu’il y a un stéréotype “hystérique” ???)



oh, et Tiktok, Insta, le contenu dépend de ce que les gens consomment. Ce sont les consommateurs qui influencent la popularité d’un type de contenu… et les femmes sont bien présentent… dans trop de contenu sexualisé, à mon grand déplaisir. L’offre et la demande, je pense. La demande est là, et on dirait bien que l’offre aussi.


très partagé après la bouse incroyable sortie sur la “pornocriminalité”… merci pour l’article sans lequel je ne serais pas allé lire le rapport.


Ce genre de rapport illustre que les autorités administratives sont parfois très focalisées sur des solutions administratives et des réflexes statistiques (le fameux tableau Excel et les sondages d’opinion).


Les réseaux sociaux, c’est le royaume de Narcisse. Par son aspect social, ils sont spécialement faits pour répondre à son besoin de reconnaissance sociale. Ben ouai du coup, on pousse le trait (stéréotype) qui nous met en avant pour montrer que l’on est supérieur à la moyenne. Le concours du kikikialaplugross, c’est un stéréotype du domaine particulièrement masculin. De manière générale, les stéréotype masculin vont chercher à montrer leur capacité à fournir de la bouffe et de la protection à une progéniture (gros muscle, argent et status social) alors que les stéréotypes féminins seront plutôt dans sa capacité à d’enfanter et de s’occuper d’une progéniture (corps, maternelle). On est resté des singes tombés bien trop vite de l’arbre.



Les réseaux sociaux, ce sont juste des sociétés qui ont compris que le besoin de reconnaissance, ça s’exploite en facilitant la mise en relations des personnes.


Quelques petites réactions en vrac…




“Mais les réseaux sociaux, c’est la société”




Euh… non, là il y a une énorme confusion. Les réseaux sociaux, ce sont une image très déformée d’une petite partie de la société. Confondre les deux et baser des études sociologiques sur cette confusion, c’est ouvrir la porte à du grand n’importe quoi.




Il contient notamment celle d’imposer des quotas de « 50 % de filles dans les spécialités scientifiques », et celle d’un « taux d’admission de 30 % de femmes minimum dans les filières scientifiques de l’enseignement supérieur ».




Est-ce que ça veut dire que si 3 filles veulent rejoindre une filière particulière on limitera les candidatures masculines à 3, ou on forcera des filles qui préféraient faire autre chose à y aller…?



Complément :




(reply:2163919:consommateurnumérique)




:yes:



Pour analyser la représentation des femmes et des hommes en ligne, le conseil a notamment procédé à l’analyse des cent contenus les plus vus en 2022 sur trois plateformes sociales : Instagram (les 100 publications qui ont recueilli le plus de likes et les comptes des 10 plus gros créateurs et créatrices de contenu, selon leur nombre d’abonnés), TikTok (les 100 publications qui ont recueilli le plus de vues) et YouTube (les 100 vidéos ayant recueilli le plus de vues dans les 30 jours après leur importation).




Il y a quand même un gros biais : savoir si ces 100 publications sont représentatives ou non.



Si, sur 100 publications au hasard, on retombe à peu près sur les mêmes chiffres, alors le problème n’est pas algorithmique, mais dans la source même des publications (=les auteurs) et n’est que le reflet de biais sociaux et sociétaux.



Si, sur 100 publications au hasard, on est sur du 5050 mais que le top 100 reflète une grave disparité, alors oui, le problème est algorithmique.



J’avoue que je n’ai pas lu le rapport en détail, je l’ai juste survolé. A priori, ils se sont juste basé sur les 100 contenus les plus vus. Bref, aucune conclusion possible.



« qu’il n’y a pas besoin d’être geek et absolument passionné pour faire de l’informatique. C’est un job comme un autre. »




En quoi être geek ou passionné d’informatique serait “masculin” ? C’est extrêmement sexiste ce propos !



Bien vu ! On n’est pas loin du paradoxe de Simpson !


Je ne vois pas où l’algorithme est sexiste. L’algorithme pousse des contenus qui font des vues. Or si le utilisateurs aiment regarder des contenus sexistes, alors l’algorithme va les pousser. L’algorithme n’est ni sexiste, ni raciste, ni quoi que ce soit ; l’algorithme va juste accentuer les biais que l’utilisateur a déjà. Mais c’est bien l’humain qui est sexiste, pas l’algorithme.


Ce rapport du HCE s’appuie sur un contresens complet. Le numérique est un fait social global et les « filières du numérique » sont une lubie d’informaticien. Un très grand n’importe quoi, on revient 20 ans en arrière, l’inculture du HCE est constante.


Tout est fait pour ne pas parler des conditions d’emploi dans l’info qui sont effectivement hostiles aux femmes qui souhaiteraient avoir une famille (soit la majorité) : horaires à rallonge, déplacements, solitude en presta, présentéisme, précarité de l’emploi à l’échelle d’une carrière, absence de solidarité entre salariés, formation sur le temps perso…



Je veux bien que les représentations sexistes aient une part à jouer mais les jeunes femmes ne sont pas non plus des débiles incapables de recul dessus et qui vivent comme des moutons. (le principe même de l’étude est relativement sexiste sur ce point d’ailleurs).
Par contre elles savent très bien ce qui leur permettra une vie fluide ou pas, et les sociétés de service informatique ne sont pas des lieux qui le permettent en général.



Je serai curieux de la proportion de mère de famille chez les informaticiennes de combat genre duchess etc. (celles qui restent informaticiennes disons). Dans leurs publications elles indiquent que 35% des femmes quittent la tech avant leurs 35 ans, corrélation n’est pas causalité mais il y a selon moi avant tout un problème de respect des salariées dans l’industrie. Qu’on ait des femmes épanouies dans la tech et très naturellement ça deviendra des modèles pour les jeunes femmes et la tendance s’inversera grâce au bouche à oreille, et ceci quel que soit le contenu des vidéos en ligne.



faire comprendre « qu’il n’y a pas besoin d’être geek et absolument passionné pour faire de l’informatique. C’est un job comme un autre. »




Juste cette phrase prouve un niveau de dogmatisme ahurissant et très loin de la réalité. Les gens bien payés, les board experts, les projets intéressants et correctement financés etc. sont peuplés de passionnés et il n’y a aucun moyen d’accéder aux emplois intéressants en informatique sans un investissement intellectuel qui va au delà du « job comme un autre. »



yvan a dit:


Tout est fait pour ne pas parler des conditions d’emploi dans l’info qui sont effectivement hostiles aux femmes qui souhaiteraient avoir une famille (soit la majorité) : horaires à rallonge, déplacements, solitude en presta, présentéisme, précarité de l’emploi à l’échelle d’une carrière, absence de solidarité entre salariés, formation sur le temps perso…




Là tu parles globalement de tous les cadres, ça n’a rien de spécifique à l’informatique.


Je pense que si en termes de cumul de contraintes. Bien sûr on trouvera d’autres industries avec certains problèmes communs. Le commerce avec les horaires à rallonge, la vente avec les déplacements et/ou la précarité, le transport routier avec la solitude… reste que l’informatique de services est spécialement difficile à combiner avec une vie de famille ou un quelconque engagement bénévole (pompiers, associatif etc.). Énormément de femmes passent dans le secteur public ou chez les clients finaux côté métier quand elles fondent une famille.


yvan

Je pense que si en termes de cumul de contraintes. Bien sûr on trouvera d’autres industries avec certains problèmes communs. Le commerce avec les horaires à rallonge, la vente avec les déplacements et/ou la précarité, le transport routier avec la solitude… reste que l’informatique de services est spécialement difficile à combiner avec une vie de famille ou un quelconque engagement bénévole (pompiers, associatif etc.). Énormément de femmes passent dans le secteur public ou chez les clients finaux côté métier quand elles fondent une famille.


Je maintiens que la prestation de service et le consulting existent dans n’importe quel domaine d’ingénierie, pas uniquement en informatique, et les contraintes sont exactement les mêmes. Il y a d’ailleurs également très peu de femmes dans le domaine.


alex.d.

Je maintiens que la prestation de service et le consulting existent dans n’importe quel domaine d’ingénierie, pas uniquement en informatique, et les contraintes sont exactement les mêmes. Il y a d’ailleurs également très peu de femmes dans le domaine.


Je suis d’accord donc. Mais ça n’est pas juste le status “cadre” qui veut ça.


alex.d.

Je maintiens que la prestation de service et le consulting existent dans n’importe quel domaine d’ingénierie, pas uniquement en informatique, et les contraintes sont exactement les mêmes. Il y a d’ailleurs également très peu de femmes dans le domaine.


La prestation de service et le consulting dont tu parles sont principalement, en France, des métiers d’ingénieur.



Je ne sais pas si les choses ont beaucoup changé depuis que je suis sorti de l’école, à l’aube de ce siècle, mais dans ma promo il y avait 15% de filles - les autres écoles généralistes semblaient être dans les mêmes niveaux. Ça se retrouve nécessairement dans les statistiques des métiers en débouchés, mais j’ai du mal à voir en quoi le comportement des employeurs, ou pour revenir à l’article, les réseaux sociaux peuvent y changer quoi que ce soit, à ce stade, c’est déjà trop tard…


Je ne sais même plus quoi dire ….
La société de base est sexiste c’est l’existant qu’il faut faire évolué pas le reflet du miroire…



Raikiwi a dit:


J’ai du mal à voir le lien de cause à effet entre la création de vidéos réseaux sociaux et la propension de femmes dans les métiers du numérique.



Les vidéos sur les RS poussent les traits les plus biaisés de par leurs nature du “like”, et pour choper du like en masse de mon point de vue c’est pas l’intelligence qu’on met en avant (homme et femme confondu).




Le hommes subissent moins d’harcèlement quand ils produisent du contenu audio visuel sur internet. De plus les femmes ont plus de remarque lié au physique quel que soit le contenu produit (que ce soit un compliment ou une critique).
Donc c’est moins lourd mentalement à faire comme métier pour les hommes.



Et puis, il suffit de voir les suggestions de youtube short, en dehors des chaines où je suis abonné les femmes ont tendance à être “sexy” sur la vignette (même si aujourd’hui c’est étrangement moins le cas)


C’est peut-être là ou s’arrête ma compréhension, pour moi faire des vidéos youtube/tiktok, ce n’est pas un métier.


Raikiwi

C’est peut-être là ou s’arrête ma compréhension, pour moi faire des vidéos youtube/tiktok, ce n’est pas un métier.


Faire des vidéos pour Arte c’est un métier ?


Le raisonnement est cohérent: notre société est sexiste mais si on veut faire évoluer les choses, ils ne faut pas que les internautes restent coincés dans leur monde à cause d’algorithmes qui ne font qu’accentuer les choses.
Si on n’a accès qu’à du contenu qui force nos biais, chacun aura l’impression que son biais est partagé par tout le monde.



En gros les réseaux sociaux enferment leurs utilisateurs dans une sorte de bulle qui fait, que ne pouvant voir autre chose, ils n’évolueront jamais.



Mais d’un autre côté, cela va être compliqué car les RS veulent capter au maximum le temps de cerveau de leurs utilisateurs… et pour cela, le mieux c’est de ne pas les contrarier et de leur présenter ce qui est en accord avec leurs “convictions”



Difficile de donner des brocolis à des amateurs de frites mayo en leur expliquant que c’est bon pour leur santé.
Difficile de parler de chocolatines à des parisiens en leur expliquant que c’est le véritable nom d’un “pain au chocolat”. :D


Pour voir d’où on vient il faut rappeler aux plus jeunes qu’à une époque (et même encore parfois maintenant), le corps des femmes était utilisé pour vendre tout et n’importe quoi: du dentifrice, au gel douche en passant par le yaourt et les voitures


Sympas le lien :)
Dommage qu’il n’y ai pas le pub TV aussi.
Je me souviens d’une qui était bien gratinée pour Audi : “Il a une Audi, il aura la femme”
Même fin 80 c’était quand même un peu chaud



Edit : https://www.youtube.com/watch?v=rrqhQbgtVfI



Et Catherine Ladousse de souligner que, parmi ces solutions, « il faut revoir le discours sur la technologie », c’est-à-dire à la fois le valoriser auprès des plus jeunes, mais aussi faire comprendre « qu’il n’y a pas besoin d’être geek et absolument passionné pour faire de l’informatique. C’est un job comme un autre. »




Je doute clairement la dessus… Et puis, pourquoi une fille ne serait pas passionnée par l’informatique…?



(reply:2163919:consommateurnumérique)




“Petite Marie”… Une chanson que j’ai tellement interprété en public, qu’elle est devenue une partie de mon histoire… J’ignorais cette histoire d’accent avec la maison de disque, une honte ! :mad:



(Je comprends maintenant pourquoi il l’a ré-enregistrée par la suite en live, avec le succès que l’on sait…)



Pour lutter contre les préjugés, certes il y a le CV… “Anonymous” :fou3: mais l’inconvénient pour les entreprises (que j’appelle perso “has-been”), c’est qu’elles aiment un peu trop bien choisir la gueule de leurs employé.e.s…



Elles vont te dire, je cite : “Pour les employés en contact direct avec le public, c’est une question d’image de marque de la société”. Et pour celles et ceux pas en contact avec le public ? Réponse : “Lorsque tu vois la gueule des gens, tu peux en déduire beaucoup de choses, sur leur caractère, leur sérieux… Impossible avec un cv anonyme”



…Et voilà. Ad vitam perpetuam… :craint:



carbier a dit:



Difficile de parler de chocolatines à des parisiens en leur expliquant que c’est le véritable nom d’un “pain au chocolat”. :D




Et après on s’étonne de la violence sur internet :langue:


Comme d’autre, j’ai un peu de mal à voir en quoi les algos des réseaux sociaux seraient sexistes et le rapport avec le nombre de créatrices et le nombre de femme dans l’IT.



Pour les algos, ils sont très bien faits et jouent parfaitement leur rôle, à savoir garder le plus longtemps possible les personnes qui utilisent les plateformes. Et je crois pas me tromper en indiquant qu’une vidéo intitulée “Le sexisme dans nos sociétés” attirera moins de monde que les vidéos de chat/essais et paris à la con / etc.
Si sexisme il y a dans les algos, cela voudrait dire qu’il y aurait quelque chose comme si femme alors … et dans ce cas-là pour supprimer ce sexisme c’est simple … supprimer la condition.



Pour le rapport avec le nombre de créatrice et nombre de femmes dans l’IT, franchement je vois pas.




pierreonthenet a dit:


Merci beaucoup pour cet article, Mathilde ! 😊
[…]
Le fait d’avoir de la “discrimination positive” des femmes pour les études et postes à pourvoir me pose un problème de principe, car c’est fondamentalement inégalitaire. Ça me semble malgré tout indispensable malheureusement, et c’est bien dommage…




+1, bien que je sois pas sûre que “indispensable” soit “indispensable” !


Intéressant de voir le nombre de commentaires de lectrices …


Il y a des lectrices ici ?


gg40

Il y a des lectrices ici ?


Il y en a.



La plupart du temps je souffle à la lecture des commentaires et je passe mon chemin.
Parce que j’ai déjà essayé de réagir plusieurs fois aux absurdités des coms et je me ne me suis confrontée qu’à des murs débiles qui n’ont aucune idée de ce dont ils parlent et qui nient en bloc tous les témoignages des femmes concernées. (la trop légère modération et le manque de recadrage des propos misogynes et réacs depuis plusieurs années n’a pas aidé à avoir une communauté agréable et ouverte pour les femmes et minorités de genre)


Lyzz

Il y en a.



La plupart du temps je souffle à la lecture des commentaires et je passe mon chemin.
Parce que j’ai déjà essayé de réagir plusieurs fois aux absurdités des coms et je me ne me suis confrontée qu’à des murs débiles qui n’ont aucune idée de ce dont ils parlent et qui nient en bloc tous les témoignages des femmes concernées. (la trop légère modération et le manque de recadrage des propos misogynes et réacs depuis plusieurs années n’a pas aidé à avoir une communauté agréable et ouverte pour les femmes et minorités de genre)


La vache c’est un dur constat :(


gg40

La vache c’est un dur constat :(


Il est pas récent et c’est pas la première fois que je l’exprime :/
Je lis depuis 2006, je participe depuis des années, je suis abonnée depuis que c’est possible. Je pense que d’autres n’ont pas eu cette patience.


Ce qu’il y a de bien avec les pseudos, c’est que c’est unisex. Même si les acords peuvent donner des pistes.
En temps normal, je me fous royalement de qui à bien pu ecrire un commentaire, c’est la personne avec le pseudo X par exemple, c’est tout.



Mais c’est vrais que là …


M.Rhal

Ce qu’il y a de bien avec les pseudos, c’est que c’est unisex. Même si les acords peuvent donner des pistes.
En temps normal, je me fous royalement de qui à bien pu ecrire un commentaire, c’est la personne avec le pseudo X par exemple, c’est tout.



Mais c’est vrais que là …


Donc, contrairement au M. qui me semblait être une piste pour Monsieur, tu es une femme vu l’accord dans ton commentaire ci-après. À moins que ça ne soit pour tromper les gens. :D J’ai trouvé un commentaire dans ton profil ou tu utilisais le masculin.




(quote:2164010:M.Rhal)



+1, bien que je sois pas sûre que “indispensable” soit “indispensable” !




Remarque : c’est juste pour rebondir, moi aussi, je m’en fiche du sexe de la personne qui commente. Tu n’es pas obligé(e) de répondre. :D


fred42

Donc, contrairement au M. qui me semblait être une piste pour Monsieur, tu es une femme vu l’accord dans ton commentaire ci-après. À moins que ça ne soit pour tromper les gens. :D J’ai trouvé un commentaire dans ton profil ou tu utilisais le masculin.




(quote:2164010:M.Rhal)



+1, bien que je sois pas sûre que “indispensable” soit “indispensable” !




Remarque : c’est juste pour rebondir, moi aussi, je m’en fiche du sexe de la personne qui commente. Tu n’es pas obligé(e) de répondre. :D


Justement, c’est pour brouiller les pistes ! :transpi:



’s/sûre/sûr/g’



misocard a dit:


Faire des vidéos pour Arte c’est un métier ?




Tu regarde des vidéos Arte sur Tiktok/Insta toi ?



Après peut-être que je dis des conneries hein mais les vidéos dont parle l’article n’ont pas l’air d’être des “reportages” (tu saisie ma nuance ? :smack: )


Oui, tu penses aux vidéos avec peu de valeur ajoutée (je prends mon téléphone et je filme 2 minutes).
De mon coté je pense aux contenus avec un peu de travail, genre vulgarisation scientifique, …
(arte a quand même un compte tiktok).



L’article parle des contenus les plus vu, actuellement les tendances youtube ça semble être du “feat and fun”,



(quote:2164000:DantonQ-Robespierre)



Pour lutter contre les préjugés, certes il y a le CV… “Anonymous” :fou3: mais l’inconvénient pour les entreprises (que j’appelle perso “has-been”), c’est qu’elles aiment un peu trop bien choisir la gueule de leurs employé.e.s…



Elles vont te dire, je cite : “Pour les employés en contact direct avec le public, c’est une question d’image de marque de la société”. Et pour celles et ceux pas en contact avec le public ? Réponse : “Lorsque tu vois la gueule des gens, tu peux en déduire beaucoup de choses, sur leur caractère, leur sérieux… Impossible avec un cv anonyme”




La dernière mode dans les recrutements, ce sont les “soft skills”. Perso, moi j’appelle ça “la tête du client”. Comment veut-tu prendre en compte les soft skills en CV anonyme, ou même sans préjugé en entretien d’embauche ? L’air de rien, la discrimination est devenue à la mode, plus qu’avant, même.



(quote:2164040:alex.d.)
La dernière mode dans les recrutements, ce sont les “soft skills”. Perso, moi j’appelle ça “la tête du client”. Comment veut-tu prendre en compte les soft skills en CV anonyme, ou même sans préjugé en entretien d’embauche ? L’air de rien, la discrimination est devenue à la mode, plus qu’avant, même.




La discrimination existe à toutes les étapes du recrutement et au-delà, pendant l’exécution du contrat de travail, c’est clair. Le but de la loi sur le CV anonyme était justement de permettre à tout le monde d’être reçu en entretien. Pour rappel, concernant les femmes avant 35 ans, leur CV est généralement écarté par le recruteur avant même l’occasion de l’entretien pour le seul «motif» de la maternité. Ce qui a pour conséquence qu’une femme ne construit pas de carrière professionnelle et se contente trop souvent de boulots peu gratifiants, quand ce n’est pas des boulots précaires «à durée déterminée».



Les soft skills, les savoir-être, c’est une façon polie d’accepter les mises à l’écart des profils de chercheurs d’emploi sous couvert de nécessité de construire des équipes soudées et efficaces qui s’entendront bien. Comme si ça pouvait se prévoir avant l’embauche.



Reste aux demandeurs h/f d’emploi à compter sur la cooptation et la construction d’un réseau social. Mais là encore les femmes dirigeantes sont mises à l’écart du fait du manque d’intégration dans ces milieux essentiellement masculins et parfois très fermés.


Concernant le rapport même, il fait également débat ailleurs, comme le révèle vos confrères de l’informé (un certain Marc, je crois que vous le connaissez :D).



Notamment, le Parti Pirate en prend pour son grade. Seul hic, il n’a jamais été auditionné dans le cadre de ce rapport. Il a également demandé un droit de réponse, publié sur le site du HCE, droit de réponse sans suite pour l’instant, même si une rencontre entre les deux pour discuter de cette affaire soit envisagée.


Bonjour, oui, il s’agit d’un autre rapport.
J’ai prévu de me pencher sur le sujet !


Mathilde_S

Bonjour, oui, il s’agit d’un autre rapport.
J’ai prévu de me pencher sur le sujet !


Oups, pardon. J’ai amalgamé les deux rapports, effectivement. Mea culpa. Faut dire que les sujets sont plus ou moins liés (pornocriminalité d’un côté, la place de la femme dans le numérique de l’autre).



Mea culpa donc :chinois:


Mais ils ont complètement craqué au HCE
Déjà, où est le rapport entre les vidéos les plus vues et le fait que les femmes ne vont pas assez dans le numérique ?
Ensuite, pour le numérique y’a du monde, par contre on les entend beaucoup moins sur la sous-représentation des femmes dans le bâtiment sur les chantiers, chez les éboueurs ou autre métier dangereux
Idem côté surreprésentation des femmes dans les métiers dans le social ou genre dans les supermarchés
Après je suis persuadé que les femmes seront très contentes d’être embauchées dans une entreprise uniquement du au fait qu’elles sont des femmes et pas pour leur compétence
Toujours ce problème déconnecté de la réalité où on déplace le recrutement à la compétence vers le recrutement au quota et être embauché “parce qu’on est une femme”
Le mieux restera toujours de faire le possible pour que personne ne soit empêché d’aller postuler à un job, quelqu’il soit, et pas imposer des quotas. Dans les pays très égalitaires genre la Norvège, bizarrement les gens n’ont pas ce genre de problème, et on trouve beaucoup plus de femmes dans les métiers où on s’attend à en trouver selon les préjugés, idem côté hommes. Allez savoir pourquoi…
Puis tant qu’à faire, vu qu’aparemment les femmes sont moins payées que les hommes à poste égal (ce qui, soit dit en passant, n’existe pas), et que le but des entreprises est de dégager un max de profit, je ne comprends pas pourquoi on ne fait qu’engager que des femmes, ça leur coûterait moins cher…



Il contient notamment celle d’imposer des quotas de « 50 % de filles dans les spécialités scientifiques », et celle d’un « taux d’admission de 30 % de femmes minimum dans les filières scientifiques de l’enseignement supérieur ».




Attention aux discriminations ! Il faut inciter les filles dans ces filières, il ne faut pas par contre changer les critères d’admissibilité selon le sexe.
En changeant le niveau d’exigence pour une fille (accepter un niveau moins élevé pour tenir le quota de la parité), on favorise… les garçons qui auront été triés sur le volet (car restreint par le quota), alors que côté filles, on aura recruté plus large, y compris certaines n’ayant pas forcément le niveau !
Le quota va faire l’exact opposé de ce qu’il était supposé faire : Mieux sélectionner les garçons, baisser le niveau moyen des filles, et créer un stéréotype: les garçons sont meilleurs que les filles à la sortie d’école.



On a ce type d’effet pervers avec la règle “une femme de retour de congé maternité a au moins l’augmentation moyenne (NAO)”, cette règle se détourne dans de nombreuses boîtes en “en retour de congé maternité, pas d’évaluation de l’année et augmentation moyenne directement (NAO)”. Du coup, la femme qui a performée se retrouve augmentée moyennement sans reconnaissance de son année.