Mesurer l'empreinte environnementale du numérique, un vrai casse-tête

Mesurer l’empreinte environnementale du numérique, un vrai casse-tête

Alors, les mails, on suppr ou pas ?

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Mathilde Saliou

Publié dans

Sciences et espace

14/03/2023 8 minutes
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Mesurer l'empreinte environnementale du numérique, un vrai casse-tête

Dans le champ scientifique, les débats sur les mesures environnementales du numérique battent leur plein. Résultat, côté public, il est parfois compliqué de s'y retrouver... voire d'agir.

On en parle souvent dans Next INpact : le numérique a une empreinte environnementale importante, ne serait-ce que parce que nos usages augmentent régulièrement. Institutions publiques, associations et ONG, entreprises, même, dans quelques cas, s’inquiètent de plus en plus de ces effets. Et pourtant… la fameuse interrogation revient sans cesse : faut-il, oui ou non, supprimer ses mails pour sauver la planète ?

Blague à part, ce débat-serpent de mer traduit une problématique réelle : il n’existe pas de chiffres sûrs et consolidés de l’empreinte environnementale du numérique. Il existe des estimations, des calculs faits par des scientifiques, d’autres faits par les fameuses institutions ou ONG, il existe des agrégats d’estimation, mais il n’existe pas de données faisant consensus sur la question. 

L’équivalent CO2, grand gagnant des indicateurs disponibles

Le 9 mars, dans le cadre du Séminaire « Politiques environnementales du numérique » du CNRS, les chercheurs Thomas Beauvisage et Jean-Samuel Beuscart ont rendu compte des travaux qu’ils mènent sur les enjeux et controverses qui entourent ladite mesure de l’empreinte environnementale du numérique. En plus d’une kyrielle de travaux académiques, ils se sont penchés sur 32 rapports d’institutions (ADEME, ARCEP) et d’« entrepreneurs de cause » comme le Shift Project ou GreenIT.fr.

Premier constat : les indicateurs les plus utilisés sont ceux de l’empreinte énergétique (en kWh) et de l’empreinte carbone (CO2 et CO2e, ou équivalent CO2). Hors du champ scientifique, ce calcul en fonction des émissions de gaz à effets de serre prédomine, même, car il est assez simple à calculer.

Il faut néanmoins garder en tête qu’il « aplatit » le problème, ou du moins en cache certaines dimensions. Une image plus complète de l’empreinte environnementale pourrait prendre en compte le potentiel d’acidification terrestre et aquatique des activités numériques, leur consommation d’eau (en m3), l’épuisement des ressources minérales et fossiles qu’elles provoquent ou encore leur MIPS (Material Input per Service Unit, l’éco-efficacité d’une technologie à sa conception). 

Un cumul d’estimation 

Mais si tout le monde se concentre sur des équivalents CO2, c’est qu’il s’agit d’une unité relativement facile à manipuler. Problème : malgré le relatif accord sur la métrique utilisée, les chiffres auxquels chacun aboutit varient largement. Les deux chercheurs citent par exemple le rapport du Shift Project de 2018, qui estimaient la consommation énergétique du numérique autour de 2 312 TWh en 2015, et celui de GreenIT.fr, qui affirmait en 2019 que l’empreinte environnementale du numérique demandait 6 800 TWh d’énergie primaire et 1 300 TWh d'électricité consommée sur l'année.

Les raisons de ces divergences sont multiples. Pour estimer la consommation en kWh du numérique, par exemple, il faut non seulement évaluer les usages (combien de personnes en ligne ? Pendant combien de temps ?), se pencher sur les réseaux utilisés, estimer la durée de vie des équipements, s’intéresser à leur efficacité énergétique, mais aussi se pencher sur le mix énergétique utilisé pour estimer son propre ratio d’émission de CO2 au kWh. 

Or, pour chacune de ces étapes, les chiffres sont rares et parfois relativement datés. Une bonne partie des calculs de chacun (scientifiques comme issus de la société civile) s’appuie sur des hypothèses et des estimations. Et ces dernières, potentiellement sujettes à débat en elle-mêmes, doivent, pour rester pertinentes, s’adapter aussi vite que le secteur, lui-même en évolution constante. 

Parmi les autres freins à l’émergence d’un consensus, soulignons aussi que les périmètres de calcul varient d’une étude à l’autre – certaines se concentrent sur la consommation électrique du réseau au sens large, d’autres ne s’intéressent qu’aux datacenters, qu’au réseau mobile, d’autres encore essaient de tout prendre en compte, jusqu’aux usages des particuliers, etc.

Mesurer l’incertitude ou arbitrer face à l’incertitude ?

« Ce qui peut apparaître comme une incapacité à produire une mesure correcte est potentiellement le signe d’un rapport entier à l’incertitude qui se constitue », explique Thomas Beauvisage. Le champ de l’étude scientifique de l’empreinte environnementale du numérique est en cours de construction depuis une vingtaine d’années. Les dix dernières années, en particulier, ont vu une ébullition de travaux, de spécifications, d’alimentation des réflexions et de consolidation.

Mais pendant que le domaine scientifique s’organise, les think tanks et les institutions publiques produisent leurs propres mesures, et ce, depuis au moins une dizaine d’années pour des acteurs comme GreenIT.fr. Or ces acteurs ont des buts différents de ceux du monde académique : là où les scientifiques débattent pour trouver la meilleure mesure, les deux autres cherchent des chiffres parlants, facilement actionnables, aptes à provoquer l’action des individus, des entreprises ou des acteurs publics ou facilement manipulables pour arbitrer et gouverner.

Jean-Samuel Beuscart et Thomas Beauvisage notent d’ailleurs que les rapports des institutions publiques citent davantage les travaux des « entrepreneurs de cause » que ceux des scientifiques. Ils formulent l’hypothèse que ce choix soit fait parce que, s’ils simplifient quelquefois la réalité, ces éléments sont plus simples à manipuler.

Une opposition entre deux camps qui ne concerne pas que la question de l'empreinte environnementale du numérique. On la retrouve dans les questions de la 5G et des risques sanitaires, ainsi que dans la communication scientifique au début de la crise sanitaire.

Quand la controverse scientifique rattrape la volonté d’agir

Autre piste : lorsque ces publications mentionnent des travaux scientifiques – comme l’a fait le Shift Project dans son rapport de 2019, alors qu’il tentait d’estimer la consommation complète en électricité d’un octet de données en cas de consommation vidéo –, ils risquent de se retrouver pris dans les controverses scientifiques.

C’est peu ou prou ce qui est arrivé au Shift Project, lorsqu’il a établi son calcul à partir d’autres estimations de consommation électrique, à commencer par celles établies en 2015 par les chercheurs Anders Andrae et Thomas Edler sur l’usage global d’électricité des technologies de communication. En face, des travaux comme ceux de Jens Malmodin et Dag Lundén, ou ceux de George Kamiya, de l’Agence Internationale de l’Énergie, permettent d’arriver à des conclusions bien plus optimistes. 

Le propos de Jean-Samuel Beuscart et Thomas Beauvisage ne visait pas à trancher ces questions complexes, mais à démontrer l’impact de ces débats sur la sphère scientifique comme sur le grand public. « Tout se passe comme si chaque fois qu’un entrepreneur de cause voulait dire "voilà une mesure, adressons le problème environnemental évoqué", il se retrouvait rattrapé par l’incertitude de la mesure », pointe le second.

Au lieu de permettre l’action publique et/ou politique envisagée, des acteurs comme le Shift Project se retrouvent embarqué dans des discussions techniques complexes, comme s’ils faisaient partie d’une arène scientifique élargie. Pour autant, dans les médias les plus généralistes, ce dernier compte toujours parmi les sources qui font autorité, avec GreenIT.fr et l’ADEME. 

Des divergences qui demandent à être réduites

Pour résumer, le débat sur l’empreinte numérique environnementale crée une forme de friction entre les acteurs qui cherchent à produire la meilleure mesure possible et ceux qui veulent plutôt vulgariser les enjeux environnementaux.

Cela pose aussi des enjeux de traduction des chiffres scientifiques vers des comparatifs compréhensibles pour le grand public : l’ampoule ou la bouilloire électrique sont souvent utilisées pour comparer les quantités d’énergie utilisées par certains usages numériques. Or cela peut être aussi utile que déstabilisant pour le lecteur, puisque chacun y va de sa comparaison et de son estimation.

Selon les sources, les fameux mails consommeraient ainsi autant qu’un trajet Paris-Nantes en train (pour un an passé à envoyer 6 mails par jour en moyenne), autant qu’une heure d’utilisation d’une ampoule de 25 W pour un mail de 1 Mo, autant qu’une demi-heure d’usage d’une ampoule de 60 W pour le même mail de 1 Mo, et ainsi de suite. Une certitude : s'attaquer aux spams permettrait de réduire considérablement l'empreinte des emails. 

En définitive, même si le grand public a peut-être moins conscience des débats qui agitent la sphère scientifique sur les mesures de l’empreinte environnementale du numérique, Jean-Samuel Beuscart et Thomas Beauvisage notent que celles-ci sont objectivées et discutées, mais pas encore réduites.

Par ailleurs, la focalisation sur la question des émissions de gaz à effets de serre tend à effacer la conscience des autres effets du numérique sur la planète, comme la quantité de minerai nécessaire à la fabrication du moindre dispositif technologique et l'artificialisation des sols.

Écrit par Mathilde Saliou

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

L’équivalent CO2, grand gagnant des indicateurs disponibles

Un cumul d’estimation 

Mesurer l’incertitude ou arbitrer face à l’incertitude ?

Quand la controverse scientifique rattrape la volonté d’agir

Des divergences qui demandent à être réduites

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Commentaires (44)



parmi les sources qui font autorité, avec GreenIT.fr et l’ADEME




L’ADEME je veux bien, mais pourquoi GreenIT.fr serait une autorité ? D’après leur site c’est une assoc 1901, donc pourquoi leur accorder plus de crédits que les autres organismes non étatiques évoqués dans l’article ?


L’article ne dit pas que GeenIT est une autorité, mais que cette association fait autorité. Autrement dit qu’il y a un certain consensus pour admettre que ses avis sont plutôt solides.


Il y a une composante qui est toujours oubliée pour parler de l’impact environnement du numérique. Qu’elle est son impact par rapport a ce qu’il remplace ?



Combien de trajet en train, voiture, ou avion sont évités grâce au outils de travail à distance ? Combien de papier sont économisés grâce aux emails?



Sans ces mesures, le reste n’a aucune valeur. Si cela se trouve on devrait encore accélérer la numérisation car on se rendrait compte que le bilan total est positif.


Le remplacement me semble complexe à évaluer : s’il y a des tâches, des trajets, etc. qui sont effectivement remplacés, est-ce que certains actes que remplace le numérique ne sont-ils pas davantage effectués parce que leur réalisation est facilitée ?



S’il y avait un remplacement 1:1, peut-être le numérique serait systématiquement intéressant, mais le fait d’employer des outils informatisés transforment nos habitudes. Par exemple, au lieu de faire une réunion de temps en temps parce que les personnes sont physiquement éloignées, on se voit toutes les semaines sur Zoom. Lorsque certaines limites (comme l’envoi de fichiers de plus de 10 mio) sont levées, combien de personnes n’hésitent plus à envoyer des messages accompagnés de pièces jointes énormes. Etc.


il ne faut pas oublier non plus l’effet rebond, qui fait que quand on a une méthode plus efficace / plus économique pour faire quelque chose, on aura naturellement tendance à le faire plus. On a un exemple avec la 5G, qui permettrait de faire baisser la consommation électrique à même quantité de données transférées, mais en même temps promet une explosion des outils connectés et des données.



Tout ça pour dire, c’est très complexe à mesurer…


L’article est intéressant car il met en lumière la complexité qui se cache derrière des “chiffres”. La plupart des médias généralistes utilisent des stats sorties de sondages ou d’études pour leur effet spectaculaire ou étonnant sans explication (il ne faut pas faire fuir l’audience).


Mesurer exactement l’empreinte environnementale de telle ou telle technologie numérique est sans doute complexe. Mais pas besoin de mesurer exactement pour le Cloud, pour le Bitcoin ou autres cryptos.



À proscrire ABSOLUMENT.
En décourager l’usage par tous moyens.
Y compris les plus cruels : en les taxant par exemple.



Bien de mentionner les spams, mais ne pas oublier le porno.


Et les IA :p


Thoscellen

Et les IA :p


Pour les IA, je dirais que cela dépendra de l’usage. Si les lycéens font tous rédiger leurs devoirs par ChatGPT, simple exemple, sûr que ce sera un vrai problème. Actuellement, cela doit être négligeable.


Je dit : Les jeux vidéos, et la VOD. Donc, ont les “proscris ABSOLUMENT” aussi ! Il n’y a pas de raison que je suis puisse pas, moi aussi, ajouter à la liste…


yannickta

Je dit : Les jeux vidéos, et la VOD. Donc, ont les “proscris ABSOLUMENT” aussi ! Il n’y a pas de raison que je suis puisse pas, moi aussi, ajouter à la liste…


Les jeux vidéos et la VOD, je ne les avais pas mentionnés parce que les ressources sont dans le Cloud. Mais, tu as raison, il vaut mieux le préciser.


Je recommande d’ailleurs la longue mais passionnante interview d’Aurore Stephan par ThinkerView (Youtube)



Elle y explique que l’on commence à se demander comment extraire des molécules de métaux depuis les tréfonds de l’océan tellement ça devient difficile d’extraire du métal.


C’est différent du “deep sea mining” (lien youtube) ? (Minage de nodules)



lejocelyn a dit:


S’il y avait un remplacement 1:1, peut-être le numérique serait systématiquement intéressant, mais le fait d’employer des outils informatisés transforment nos habitudes. Par exemple, au lieu de faire une réunion de temps en temps parce que les personnes sont physiquement éloignées, on se voit toutes les semaines sur Zoom. Lorsque certaines limites (comme l’envoi de fichiers de plus de 10 mio) sont levées, combien de personnes n’hésitent plus à envoyer des messages accompagnés de pièces jointes énormes. Etc.




Sauf que le rapport d’échelle est gigantesque. Je vois dans ma boîte le nombre de trajets en train qui ne se font plus depuis qu’on fait des visios avec nos clients, je pense que tu peux en faire tourner des serveurs longtemps avant d’équilibrer, sachant que maintenant dans le train on utilise aussi le WiFi et/ou la data pour faire des trucs pendant le trajet.



De la même façon, ma voiture à 110g de CO2/km “officiels” qui fait près de 100km de moins chaque semaine compense largement ma surconsommation de bande passante pour accéder à notre réseau interne en télétravail et faire des visio et du chat sur Teams à la place d’une réunion physique ou une demande orale. Le tout en ne parlant que de CO2, car la voiture rejette bien d’autres choses !



Si je retrace mon historique perso, j’étais sur un vieux PC fixe à tube cathodique dans les 90’s (plusieurs centaines de watts), j’ai migré sur un laptop en TFT dans les 00’s (plusieurs dizaines de watts) et je suis désormais majoritairement sur un smartphone OLED (moins de 10 watts). Du coup j’ai déporté une partie de ma consommation sur le cloud, mais sur la somme des utilisateurs, je suis même pas certain d’avoir une plus mauvaise empreinte qu’à la fin du siècle.


“Par ailleurs, la focalisation sur la question des émissions de gaz à effets de serre tend à effacer la conscience des autres effets du numérique sur la planète, comme la quantité de minerai nécessaire à la fabrication du moindre dispositif technologique et l’artificialisation des sols.”



Cette conclusion de l’article me paraît très importante. La pollution générée par la fabrication de tout le numérique et aussi par la fabrication des véhicules électriques est souvent ignorée.



D’autre part, la durée de vie des appareils numériques est souvent volontairement limitée pour des raisons purement mercantiles.
Les smartphones en sont je crois un bon exemple. Je serais curieux de savoir combien de smartphones matériellement en état de marche mais ne pouvant plus être mis à jour sont mis au placard.
Ce n’est pas un reproche, juste un constat. Nous sommes tous plus ou moins confrontés à ces problèmes de mises à jour des logiciels volontairement bloquées par les constructeurs.
Mais les smartphones sont loin d’être un cas isolé dans le business du numérique.



Mais je dois dire qu’un gamer addict qui joue pendant des heures sur un PC qui consomme près d’un KW/H (ben ouais, faut de la puissance) et qui le reste du temps visionne des films ou des séries en streaming et qui reproche aux autres d’utiliser leur “saloperie de voiture thermique” pour aller bosser à 20 bornes de chez-eux, ça me fait bien rigoler. :ouioui:



Bref, tout n’est pas blanc ou noir, loin de là et le problème est loin d’être simple…



(reply:2124273:Jarodd) Hello, ce n’est pas une affirmation de ma part, c’est un constat de Thomas Beauvisage et Jean-Samuel Beuscart : parmi les sources régulièrement citées par les médias et les institutions publiques, on trouve GreenIT et le Shift Project aux côtés de l’ADEME et de l’ARCEP. Ils postulent que c’est à la fois du à la “simplicité” de leurs chiffres, et peut-être aussi à l’ancienneté d’un acteur comme GreenIT, qui lui a permis de s’installer clairement dans le paysage (et l’a poussé à produire ses propres études, faute, au départ, d’autres chiffres).




MisterDams a dit:


Sauf que le rapport d’échelle est gigantesque. Je vois dans ma boîte le nombre de trajets en train qui ne se font plus depuis qu’on fait des visios avec nos clients, je pense que tu peux en faire tourner des serveurs longtemps avant d’équilibrer, sachant que maintenant dans le train on utilise aussi le WiFi et/ou la data pour faire des trucs pendant le trajet.




Si les trains roulent toujours, alors on n’a rien réduit du tout, on a juste augmenter la consommation car maintenant on a le train + la vision. Ce serait différent si tes clients se déplaçaient en voiture.




Si je retrace mon historique perso, j’étais sur un vieux PC fixe à tube cathodique dans les 90’s (plusieurs centaines de watts), j’ai migré sur un laptop en TFT dans les 00’s (plusieurs dizaines de watts) et je suis désormais majoritairement sur un smartphone OLED (moins de 10 watts). Du coup j’ai déporté une partie de ma consommation sur le cloud, mais sur la somme des utilisateurs, je suis même pas certain d’avoir une plus mauvaise empreinte qu’à la fin du siècle.




À l’époque, le tube cathodique pouvait résister plusieurs dizaines d’années (voir les télévision qui fonctionnaient facilement 20 ou 30 ans). À l’époque aussi, il n’y avait généralement qu’un ou deux écrans dans une maison qui comme dit dans la phrase précédente était conservé très longtemps. Maintenant, on a facilement 2-3 écrans par personne dans une maison, écrans que l’on garde beaucoup moins que 10 ans en moyenne. Donc oui la consommation électrique diminue mais la quantité de matériau et d’énergie nécessaire à la fabrication, au recyclage de ces équipements a du exploser.



Donc comme tu le dis, au mieux, ton empreinte n’est peut-être pas plus mauvaise qu’il y a 25 ans mais le problème c’est qu’il faut qu’elle se réduise drastiquement si on ne veut pas « détruire » la planète (et nous avec).


enfin l’ADEME, sur ce sujet c’est un peu une blague.
Quand on voit la méthodologie adoptée pour calculer l’équivalent CO2 sur la facture - pour ne citer que quelques exemples :




  • on fait une modélisation en repartant de 0 (et beaucoup moins précise) des réseaux plutôt que des modèles déjà bien fournis de l’Arcep (qui ont fait l’objet de plusieurs années de développement et qui ont été soumis à consultation publique plusieurs fois) et de chercher à les compléter,

  • on fait un modèle unique pour tous les opérateurs,

  • on ne prend absolument pas en compte la maintenance des infras (bah oui ça tombe jamais en panne c’est bien connu)

    on peut se dire qu’en fait tout le monde cherche le sensationnalisme et absolument pas des chiffres fiables.


Pour compléter l’approche, vous pouvez allez voir ce que fait Greenspector près de 10 ans maintenant dans le domaine, en termes de mesure concrète de la consommation : https://greenspector.com/fr/blog/



Pour ceux qui sont plus infras que Dev, la mesure réelle de la consommation électrique des Datacenters et leur optimisation, en particulier CO2, ça se fait aussi, chez Easyvirt : https://www.easyvirt.com/co2scope-reduction-des-emissions-de-co2/



Voilà voilà :)


Hm, il est question d’un écart d’1 à 3 dans les estimations, mais en soit ça reste globalement les mêmes ordres de grandeur, donc ça ne me paraît pas vraiment être problématique (on serait dans un écart d’1 à 100, ce serait plus délicat).



Selon les sources, les fameux mails consommeraient ainsi autant qu’un trajet Paris-Nantes en train (pour un an passé à envoyer 6 mails par jour en moyenne), autant qu’une heure d’utilisation d’une ampoule de 25 W pour un mail de 1 Mo, autant qu’une demi-heure d’usage d’une ampoule de 60 W pour le même mail de 1 Mo, et ainsi de suite. Une certitude : s’attaquer aux spams permettrait de réduire considérablement l’empreinte des emails.




Je suis surpris de cette métrique ampoule, en particulier de 25 ou 60 W, dont on peut difficilement tirer une comparaison avec quoi que ce soit. Habituellement, dans ce contexte, on utilise la métrique « g éq. CO2 ». Sur son site datant de 2022, l’ADEME estime à 2,5 g éq. CO2 l’email avec une pièce jointe de 1 Mio, avec quasi-exclusivement des coûts fixes liés au terminal et à l’infrastructure, laissant peu penser que la réduction de spam aurait le moindre impact sur la pollution.



La métrique de l’ADEME est elle aussi surprenante : qui envoie plusieurs emails par jour avec une pièce jointe de 1 Mio ? Mes emails ne dépassent pas 50 Kio, et il est rare que j’envoie des pièces jointes de plus de 500 Kio. Le site de l’ADEME précité permet d’ajuster cette variable, mais reste par défaut sur cette sacro-sainte pièce jointe de 1 Mio.



Enfin, par quoi remplacer l’email, qui laisse une trace écrite ? Par le courrier postal et ses camions, polluants ? Il faudrait rappeler que l’email a des qualités que les autres moyens de communication n’ont pas.


Ce que disent l’Ademe et autres ong qui s’intéressent au numérique éco-responsable (green IT en anglais) correspond à des ordres de grandeur, pas à des réalités tangibles. Ce qu’explique très bien l’article de Nextinpact.



scandinave a dit:


Il y a une composante qui est toujours oubliée pour parler de l’impact environnement du numérique. Qu’elle est son impact par rapport a ce qu’il remplace ?




C’est difficile à évaluer, et en général c’est évalué dans le sens qu’on a envie de donner à l’analyse :




  • tu peux considérer ce que tu évites (c’est assez facile) : X visios = n*X voyages en moins (il faut encore déterminer en quoi : avion, voiture, train; se poserait encore la question du seuil où ça a un impact sur le dimensionnement des moyens)

  • mais il y a aussi les effets plus indirects : je télétravaille, donc je ne vais plus au boulot en voiture. Mais si ça me dégage des économies, je vais peut être être plus enclin à voyager les WE (pour changer d’environnement, vivre et travailler H24 dans le même environnement n’est pas nécessairement désirable), et on retombe sur les mêmes questions qu’avant.



Généralement, si tu impactes sur l’usage mais aussi sur l’économie de la boîte et des salariés, tu vas avoir beaucoup d’effets très difficiles à prédire quand tu modifies les pratiques (ce que je dis n’est pas limité au numérique)




MisterDams a dit:


Sauf que le rapport d’échelle est gigantesque. Je vois dans ma boîte le nombre de trajets en train qui ne se font plus depuis qu’on fait des visios avec nos clients, je pense que tu peux en faire tourner des serveurs longtemps avant d’équilibrer, sachant que maintenant dans le train on utilise aussi le WiFi et/ou la data pour faire des trucs pendant le trajet.




Même remarque que pour scandinave : ta boîte fait des économies avec cette pratique, quel est l’impact de la réallocation des moyens financiers libérés ?




Si je retrace mon historique perso, j’étais sur un vieux PC fixe à tube cathodique dans les 90’s (plusieurs centaines de watts), j’ai migré sur un laptop en TFT dans les 00’s (plusieurs dizaines de watts) et je suis désormais majoritairement sur un smartphone OLED (moins de 10 watts). Du coup j’ai déporté une partie de ma consommation sur le cloud, mais sur la somme des utilisateurs, je suis même pas certain d’avoir une plus mauvaise empreinte qu’à la fin du siècle.




Peut être que tu as une consommation inférieure (probablement peu). Par contre, ton empreinte sera supérieure (tu as plus de produits manufacturés, que tu renouvelles plus souvent).




gavroche69 a dit:


Mais je dois dire qu’un gamer addict qui joue pendant des heures sur un PC qui consomme près d’un KW/H (ben ouais, faut de la puissance) et qui le reste du temps visionne des films ou des séries en streaming et qui reproche aux autres d’utiliser leur “saloperie de voiture thermique” pour aller bosser à 20 bornes de chez-eux, ça me fait bien rigoler. :ouioui:




Des kWh (kilo est en minuscule, heure aussi, et surtout l’unité est un produit d’une puissance par une durée, ce qui donne une énergie).




(quote:2124372:Sans intérêt)
Je suis surpris de cette métrique ampoule, en particulier de 25 ou 60 W, dont on peut difficilement tirer une comparaison avec quoi que ce soit. Habituellement, dans ce contexte, on utilise la métrique « g éq. CO2 ». Sur son site datant de 2022, l’ADEME estime à 2,5 g éq. CO2 l’email avec une pièce jointe de 1 Mio, avec quasi-exclusivement des coûts fixes liés au terminal et à l’infrastructure, laissant peu penser que la réduction de spam aurait le moindre impact sur la pollution.




C’est faux, cet argument spécieux est très populaire dans la sphère des entrepreneurs de l’IT car il permet l’immobilisme. En réalité, l’infrastructure n’est pas gelée, il y a un renouvellement régulier des équipements du réseau, des lignes elles-même, des noeuds de calculs des datacenter, etc. La fréquence de ce renouvellement est liée entre autres choses à la saturation, qui est liée à l’usage. Donc, oui, l’impact de la réduction du trafic aujourd’hui n’a pas un impact important instantané, mais une sorte de sobriété des flux permet d’allonger les durées de vie des équipements donc d’en réduire l’impact.




Enfin, par quoi remplacer l’email, qui laisse une trace écrite ? Par le courrier postal et ses camions, polluants ? Il faudrait rappeler que l’email a des qualités que les autres moyens de communication n’ont pas.




Il y a un tas d’outils numérique de gestion documentaire qui sont faits pour ça. Par ailleurs, un camion polluant, ça transporte des tonnes de courriers qql grammes par lettre. On y retrouve d’ailleurs exactement le même problème d’infrastructure qu’avec le numérique : réduire la quantité de courrier physique n’a un impact positif que si ça permet de supprimer des camions. Augmenter a un impact négatif quand ça nécessite d’ajouter des camions.



Le numérique est un outil, c’est la façon dont on va l’utiliser qui va déterminer si son impact global est positif ou négatif.



C’est faux, cet argument spécieux est très populaire dans la sphère des entrepreneurs de l’IT car il permet l’immobilisme. En réalité, l’infrastructure n’est pas gelée, il y a un renouvellement régulier des équipements du réseau, des lignes elles-même, des noeuds de calculs des datacenter, etc. La fréquence de ce renouvellement est liée entre autres choses à la saturation, qui est liée à l’usage. Donc, oui, l’impact de la réduction du trafic aujourd’hui n’a pas un impact important instantané, mais une sorte de sobriété des flux permet d’allonger les durées de vie des équipements donc d’en réduire l’impact.




Nous sommes en désaccord, soit. Nous ne nous convaincrons pas. Qu’importe.



Je suis néanmoins curieux : par quoi proposes-tu de remplacer l’email qui aurait toutes ses qualités, mais sans ses inconvénients sur les équipements d’infrastructure ?



Mon agence immobilière l’a remplacé par le courrier postal. En 2010, ces deux spécialistes en énergie estimaient l’email soixante fois moins polluant que le courrier postal. En 2011, l’ADEME suggérait, dans son Tableau 10 page 14 que l’impression d’un document était aussi polluante que l’envoi d’un email, soit 19 g eq. CO2. L’envoi d’un email qui coûte désormais 2,5 g éq. CO2, selon ce site de l’ADEME.



C’est quoi ta solution ? La sobriété ? Communiquer moins, quel que soit le moyen, tous étant polluants ?



(reply:2124366:misocard) Pas du tout, elle parles de ça :)



Ok, j’ai cru que c’était un système de filtrage de l’eau pour récupérer les minéraux.



https://en.wikipedia.org/wiki/Brine_mining
(je n’ai pas trouvé en Français).



Je me souviens en avoir entendu parler pour le Lithium.



Je suis un peu étonné qu’on ne ressorte pas l’exploitation minière des astéroides, surtout avec les sociétés spatiale privées (SpaceX, Blueorigin, …)
Après c’est peut être pour ça qu’ils veulent une base lunaire …



deathscythe0666 a dit:



…Des kWh (kilo est en minuscule, heure aussi, et surtout l’unité est un produit d’une puissance par une durée, ce qui donne une énergie)…




Ok pour le kWh, mais tu chipotes un peu là. :D
Un gus qui jouera 3 heures sur un PC de ce type (c’est pas rare du tout) consommera bien 3000 watts non ?



MisterDams a dit:


[…]
De la même façon, ma voiture à 110g de CO2/km “officiels” qui fait près de 100km de moins chaque semaine compense largement ma surconsommation de bande passante pour accéder à notre réseau interne en télétravail et faire des visio et du chat sur Teams à la place d’une réunion physique ou une demande orale. Le tout en ne parlant que de CO2, car la voiture rejette bien d’autres choses !




Le calcul est malheureusement bien plus complexe que ça, on ne peut pas se contenter de compter le nombre de km de voiture évités par le télétravail. Il faut aussi compter les éventuels effets rebonds et émissions induites. Par exemple, avec la généralisation du travail on observe une tendance à s’installer plus loin : un trajet de plus d’une heure n’était pas considéré comme acceptable 5 jours par semaine, mais s’il ne faut le faire qu’une fois … et cela rallonge d’autant les déplacement hors-travail (activités, enfants, courses, etc.). Il faut aussi compter les éventuels matériels dupliqués (le double écran par exemple), le surcroît de chauffage au domicile, etc.
Bref c’est complexe est le bilan peu être moins avantageux qu’on l’imagine. Sur le cas du télétravail l’Ademe a fait une étude suite au confinement et le résultat semble rester positif, mais ce n’est pas le cas de toutes les activités du numérique !



Globalement, il n’y a actuellement aucun consensus sur le fait que le numérique, dans son ensemble, ai un effet de décarbonation supérieur à ses émissions. C’est sûrement le cas pour des exemples précis et bien choisis, mais à l’échelle globale ça reste à voir.



Un article intéressant sur le sujet : https://gauthierroussilhe.com/articles/comprendre-et-estimer-les-effets-indirects-de-la-numerisation



gavroche69 a dit:


Ok pour le kWh, mais tu chipotes un peu là. :D Un gus qui jouera 3 heures sur un PC de ce type (c’est pas rare du tout) consommera bien 3000 watts non ?




Loin de là. Déjà, 3000 W est une puissance, donc une mesure instantanée. Un PC à 3000W, hors serveur (donc pas vraiment PC), j’en vois pas vraiment. Un joueur sur une tour avec un SLI des cartes graphiques les plus puissantes, 15 disques durs et 2 ou 4 processeurs threadripper arriverait peut être à 1 kW de puissance, donc 3 kWh d’énergie en 3h, mais ça m’a l’air extrêmement marginal comme cas. La plupart des PC de gaming font peut être 350 à 500 W en pleine charge, ce qui est déjà énorme par rapport à un PC portable ou de bureautique.



Pour te rappeler la différence entre puissance et énergie, c’est comme celle qu’il existe entre vitesse et distance, ou entre débit et volume (il faut multiplier l’instantané par la durée).


Bon je ne suis pas un spécialiste du gaming mais certains sites disent que la consommation moyenne annuelle d’un PC gaming peut aller jusqu’à 3000 kWh soit environ 8 kWh/jour.



Voir ici par exemple.
Bon après je n’ai aucune idée de la fiabilité de ces infos. :D



LCAFR a dit:


enfin l’ADEME, sur ce sujet c’est un peu une blague. Quand on voit la méthodologie adoptée pour calculer l’équivalent CO2 sur la facture - pour ne citer que quelques exemples :




  • on fait une modélisation en repartant de 0 (et beaucoup moins précise) des réseaux plutôt que des modèles déjà bien fournis de l’Arcep (qui ont fait l’objet de plusieurs années de développement et qui ont été soumis à consultation publique plusieurs fois) et de chercher à les compléter,

  • on fait un modèle unique pour tous les opérateurs,

  • on ne prend absolument pas en compte la maintenance des infras (bah oui ça tombe jamais en panne c’est bien connu)

    on peut se dire qu’en fait tout le monde cherche le sensationnalisme et absolument pas des chiffres fiables.




A ma connaissance, ça n’est pas tout à fait comme ça que ça se passe (ni s’est passé) :




  • le modèle est développé avec la contribution des opérateurs Français, qui contribuent aussi à celui de l’Arcep

  • L’arcep n’a pas, à la connaissance, de modélisation permettant un calcul des émissions des réseaux

  • Il ne s’agit pas d’un modèle unique pour tous les opérateurs mais d’une méthodologie de comptage (le PCR FAI) , qui doit être nécessairement commune pour pouvoir comparer les résultats

  • je ne vois pas ce qui te fait dire que la maintenance des infra n’est pas prises en compte. Le support ne l’est pas (boutiques, R&D, etc.) mais la maintenance si pour moi.


les opérateurs avaient contribué : euh d’accord, ils étaient assez frileux…
modèle d’émission de réseaux : certes, et je n’ai pas dit le contraire. en revanche l’Arcep avait des modèles de coûts avec toutes les unités d’oeuvre. là où le travail aurait du commencer et se poursuivre c’était sur comment on passe des équipements/infra à leurs équivalents en Tonnes de CO2, et pas recommencer à essayer de déterminer les unités d’oeuvre de base…
jamais vu d’OPEX dans ce qui était proposé (hors approvisionnement électrique). typiquement sur le fixe, les opérations de churn, pas vu… (aspect sur lequel la fibre est beaucoup moins efficace que sur le cuivre puisque mode STOC donc 4 fois plus de déplacements pour la même QS)
après, ils ont peut être fini par faire… mais j’ai pas vu passer



gavroche69 a dit:


Bon je ne suis pas un spécialiste du gaming mais certains sites disent que la consommation moyenne annuelle d’un PC gaming peut aller jusqu’à 3000 kWh soit environ 8 kWh/jour.



Voir ici par exemple. Bon après je n’ai aucune idée de la fiabilité de ces infos. :D




Sur l’ordinateur de gaming, ça me paraît totalement surévalué. Un ordinateur qui fait un kW à la prise, c’est vraiment rare (mettons que ton proc soit à 130W, tu as deux cartes graphiques à 300W, une carte mère qui pompe 100W et plusieurs disques durs, tu approches des 1000W, mais que à pleine charge et le PC va coûter au moins 3000 balles, bref pas pour tout le monde).


Ces 3000 kWh/an qui sont indiqués comme consommation moyenne me paraissent aussi énormes… :ouioui:



deathscythe0666 a dit:


Même remarque que pour scandinave : ta boîte fait des économies avec cette pratique, quel est l’impact de la réallocation des moyens financiers libérés ?




Oui enfin le sujet là est purement écologique, pas économique sinon l’équation devient encore plus complexe. On peut estimer que mon chef qui se paie une berline électrique pour remplacer son SUV de luxe thermique, c’est un beau geste, tout comme le fait que mon évolution salariale va me permettre d’installer du double vitrage dans mon logement…



En pratique, on migre nos vieux serveurs sur une infrastructure Cloud plus modulaire pour nos besoins en puissance fluctuants (gros besoins en début de mois, beaucoup moins le reste du mois). Donc oui, de nouveaux serveurs à produire, mais à terme une mutualisation des ressources hardware pour moins de puissance “globale” et une réduction de la conso d’énergie.



(quote:2124488:Sans intérêt)
Nous sommes en désaccord, soit. Nous ne nous convaincrons pas. Qu’importe.



Je suis néanmoins curieux : par quoi proposes-tu de remplacer l’email qui aurait toutes ses qualités, mais sans ses inconvénients sur les équipements d’infrastructure ?



Mon agence immobilière l’a remplacé par le courrier postal. En 2010, ces deux spécialistes en énergie estimaient l’email soixante fois moins polluant que le courrier postal. En 2011, l’ADEME suggérait, dans son Tableau 10 page 14 que l’impression d’un document était aussi polluante que l’envoi d’un email, soit 19 g eq. CO2. L’envoi d’un email qui coûte désormais 2,5 g éq. CO2, selon ce site de l’ADEME.



C’est quoi ta solution ? La sobriété ? Communiquer moins, quel que soit le moyen, tous étant polluants ?




Je n’ai pas dit qu’il faut remplacer l’e-mail, juste que tes arguments ne sont pas nécessairement justes, ni pertinents (sans oublier que l’impression des documents reçus par e-mails est très courante), et que la différence entre le mail et le courrier postal n’est pas de plusieurs ordres de grandeurs (surtout si tu intègres dans l’équation que le transport s’électrifie). Il y a bien d’autres avantages à l’e-mail (comme la quasi instantanéité).




MisterDams a dit:


Oui enfin le sujet là est purement écologique, pas économique sinon l’équation devient encore plus complexe. On peut estimer que mon chef qui se paie une berline électrique pour remplacer son SUV de luxe thermique, c’est un beau geste, tout comme le fait que mon évolution salariale va me permettre d’installer du double vitrage dans mon logement…




Ce n’est pas un sujet juste économique puisqu’il a justement un impact sur le climat selon les arbitrages, même s’ils sont abordés par le prisme économique. La partie que j’ai soulignée, il ne s’agit pas d’un beau geste, mais (si ton chef roule assez) d’un geste efficace (bien plus que de réduire ton kilométrage annuel de 20 ou 30% avec le TT).




En pratique, on migre nos vieux serveurs sur une infrastructure Cloud plus modulaire pour nos besoins en puissance fluctuants (gros besoins en début de mois, beaucoup moins le reste du mois). Donc oui, de nouveaux serveurs à produire, mais à terme une mutualisation des ressources hardware pour moins de puissance “globale” et une réduction de la conso d’énergie.




Du coup (et sans rapport avec le reste de la discussion), économiquement, c’est avantageux ?


Bref, j’écris des tartines et ce que j’essaie de dire, c’est que le numérique n’est pas parfait ou exempt de défauts vis-à-vis de l’environnement, mais que ce n’est pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain, juste qu’il faut faire les choix appropriés pour que les impacts soient positifs.



JnnT a dit:


Les jeux vidéos et la VOD, je ne les avais pas mentionnés parce que les ressources sont dans le Cloud. Mais, tu as raison, il vaut mieux le préciser.




Les ressources du JV dans le cloud ? Si on joue en ligne, une petite partie du traitement est faite sur des serveurs externes, mais autrement, tout ce que ton jeu utilise est en local (je ne compte pas le game streaming, qui est encore assez anecdotique).



deathscythe0666 a dit:


Du coup (et sans rapport avec le reste de la discussion), économiquement, c’est avantageux ?




Honnêtement, on était propriétaires de nos serveurs dans un datacenter, ils étaient déjà bien rentabilises, donc je pense que de base ça va augmenter notre facture d’infra. Mais le fait de pas avoir à les renouveler par du nouveau hardware et de pas redimensionner en 1:1 grâce à la mutualisation des ressources et la possibilité de monter ou descendre la puissance en fonction des clients et activités, je pense qu’on finira par y gagner économiquement aussi.



J’avoue que c’est pas trop moi qui gère ces sujets… Dans mon ancienne boîte j’avais poussé à remplacer des dediés par des VM sur un cloud public, et clairement on avait fait fondre la facture sans conséquence notable sur les perfs.



Étant plutôt sur la relation client, je constate surtout que nos clients (principalement des grands comptes) sont de plus en plus tatillons sur les infrastructures, et ça fait aussi partie des solutions pour répondre à leurs exigences pour la continuité de service.



MisterDams a dit:


Étant plutôt sur la relation client, je constate surtout que nos clients (principalement des grands comptes) sont de plus en plus tatillons sur les infrastructures, et ça fait aussi partie des solutions pour répondre à leurs exigences pour la continuité de service.




Effectivement, cet aspect est important et a un coût non négligeable pour être fait “à la maison”. Et il y a quand même suffisamment de fournisseurs de cloud pour trouver son bonheur sur un tas de critères (souveraineté des données, dispo, performances, coût, etc.)



deathscythe0666 a dit:


tout ce que ton jeu utilise est en local (je ne compte pas le game streaming, qui est encore assez anecdotique).




Mais c’est arrivé en local de quelle manière ?
Sinon, le problème des jeux vidéos, plutôt la consommation électrique du PC. Des machines puissantes consommant beaucoup, renouvelées et optimisées, pour une activité dérisoire…



JnnT a dit:


Mais c’est arrivé en local de quelle manière ? Sinon, le problème des jeux vidéos, plutôt la consommation électrique du PC. Des machines puissantes consommant beaucoup, renouvelées et optimisées, pour une activité dérisoire…




Soit par téléchargement (à l’installation), soit par un support physique amovible, comme c’est le cas depuis toujours. Pour les machines, on peut facilement jouer avec une machine pas trop puissante (électriquement) et sans la renouveler tous les ans.



Pour les machines, on peut facilement jouer avec une machine pas trop puissante (électriquement) et sans la renouveler tous les ans.




… mais en la renouvelant bien TROP souvent, juste pour jouer mieux à des jeux à la con. Multiplié par les deux milliards d’utilisateurs, un gaspillage énorme d’électricité, matières premières, fabrication, transport, etc.



Pas “tous les ans”, je trouve ça drôle, rédigeant sur un ThinkPad de seconde main qui doit avoir 15 ans mais tourne parfaitement avec son SSD récent.



JnnT a dit:


… mais en la renouvelant bien TROP souvent, juste pour jouer mieux à des jeux à la con. Multiplié par les deux milliards d’utilisateurs, un gaspillage énorme d’électricité, matières premières, fabrication, transport, etc.




Je pense que tu te fais des idées sur la fréquence de renouvellement des machines. En particulier ces dernières années, avec les pénuries sur les composants, et l’augmentation bien moins perceptible des perfs des composants (en tout cas sur les procs, les CG étant de toute façon monopolisées par les cryptomonnaies), changer de machine de jeu est devenu un “loisir” de riche.




Pas “tous les ans”, je trouve ça drôle, rédigeant sur un ThinkPad de seconde main qui doit avoir 15 ans mais tourne parfaitement avec son SSD récent.




SSD+RAM, c’est souvent un bon investissement pour faire durer une machine.