Questions/réponses autour de la redevance Copie privée sur l’occasion

Questions/réponses autour de la redevance Copie privée sur l’occasion

Le téléphone pleure

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Marc Rees

Publié dans

Droit

28/10/2021 13 minutes
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Questions/réponses autour de la redevance Copie privée sur l’occasion

Le 2 novembre, les sénateurs examineront en séance la possible extension de la redevance copie privée aux produits reconditionnés. Dans une série de questions et réponses détaillées, Next INpact revient sur les termes et implications du débat.

Avant tout, qu’est-ce que la taxe sur la copie privée ?

Ce que le Code de la propriété intellectuelle appelle « rémunération pour copie privée » n’est pas une « taxe », fiscalement parlant. La fiscalité est l’objet de la loi de finances. Elle est discutée ouvertement, de façon transparente, où un contrôle de la représentation nationale et derrière, des citoyens est facilité par un compte rendu intégral des débats, en plus des flux vidéo en direct.

La redevance pour copie privée n’est pas faite de la même viande. D’un, elle ne tombe pas dans le budget général, mais dans les poches des industries culturelles. De deux, les débats n’y sont pas filmés. Il y a certes parfois des enregistrements audios qui sont effectués, mais lorsque nous en avons réclamé copie via une énième demande CADA, le ministère de la Culture nous a indiqué qu’ils avaient été détruits. Enfin, les comptes rendus en commission ne sont jamais intégraux. Seule une synthèse aseptisée est rendue publique, parfois plusieurs mois plus tard.

Ces sommes sont prélevées sur l’ensemble des supports assujettis, importés ou fabriqués en France au motif qu’il est possible, pour une personne physique, d’y réaliser des copies privées pour son propre usage : des copies d’œuvres effectuées sans l’autorisation des détenteurs de droits. La redevance n’est pas une taxe, mais la contrepartie sonnante et trébuchante d’une exception à un monopole.

Qui payent, qui touchent ?

Cette compensation est collectée par et pour les sociétés de gestion collective. Cette collecte se fait non entre les mains des consommateurs finaux ou même des distributeurs, mais chez les importateurs et fabricants en France, sur une base déclarative.

À ce plus haut niveau de la chaîne commerciale, il est impossible de savoir quels seront les acheteurs finaux : est-ce que ce support ira dans les mains d’un particulier, seul à se voir reconnaître la possibilité de réaliser des copies pour ses besoins privés… ou bien dans celles d’un professionnel ?

Cette modalité de collecte est une mine d’or pour les bénéficiaires de ces sommes : si seules les copies réalisées par les particuliers sont indemnisables juridiquement, ce système fait que tous les circuits payent, même les non-particuliers.

Cela oblige du coup les professionnels à lancer une procédure de remboursement ou d’exonération pour se voir restituer ce qu’ils n’avaient pas à payer. Kafkaïen, d’autant que la procédure n’est pas simple à mettre en œuvre, puisqu’il faut que le « pro » dispose d’une facture indiquant le montant de la redevance payée en amont par l’importateur, ce qui n’est que rarement le cas.

Les sommes facturées aux pros, mais non réclamées par eux, par ignorance ou incapacité matérielle, sont jalousement conservées par les industries culturelles.

Pas étonnant que les chiffres de ces rétrocessions soient ridiculement bas. En 2020, seuls 12,4 millions d’euros ont été remboursés et exonérés aux professionnels, selon les estimations. Soit seulement 4.54 % des 273 millions d’euros aspirés et rattachés à cette année.

Le rendement des collectes suit une droite montante, comme si les personnes physiques réalisaient toujours plus massivement des copies d’œuvres, quand les rapports annuels de l’IFPI, majors de la musique, consacrent année après année l’explosion du streaming notamment par abonnement…  

Comment expliquer ce décalage ? Les barèmes de redevance pour copie privée sont établis par une commission administrative abritée par le ministère de la Culture où siègent 6 consommateurs, 6 représentants des supports. Ces 12 redevables, d’origines hétérogènes, font face à 12 représentants des industries culturelles, qui œuvrent en bloc.  

En somme, ces 12 bénéficiaires sont en force par rapport au collège des redevables, coupé en deux. Il suffit aux premiers de convaincre une seule voix des autres camps ou, comme c’est très régulièrement le cas, celle du président de cette instance, pour obtenir la majorité absolue.

La beauté du régime français est que les ayants droit sont en capacité de déterminer les sommes qu’ils vont eux-mêmes percevoir des poches des importateurs, et indirectement des consommateurs.

Pour couronner le tout, ce sont ces mêmes ayants droit qui financent les études d’usages qui servent à jauger les pratiques de copie d’un panel de personnes, avant détermination des montants. Une maitrise de toute la chaîne : des prémices des barèmes, aux rendements de la redevance qu’ils perçoivent.  

Quels sont les produits concernés et combien rapporte-t-elle chaque année ?

Si en 1988, la redevance rapportait aux industries culturelles 61 millions d’euros, l’arrivée et l’explosion du numérique ont transformé la pompe à essence en usine pétrochimique.

125 millions d’euros en 2002, 176 millions d’euros en 2008, 241 en 2013, 278 millions d’euros en 2016, 260 millions d’euros en 2019, 273 millions d’euros en 2020, année de crise sanitaire.

La redevance a suivi la démocratisation des supports, puisque tour à tour la Commission Copie privée a adopté de nouveaux barèmes ici pour frapper les CD et DVD vierges, là pour viser les disques durs externes, les cartes mémoires, les clefs USB, les box des FAI, les GPS avec du stockage, les smartphones, ou encore les tablettes.

Où vont les sommes collectées ?

Les sommes sont affectées selon une clef de répartition inscrite dans le Code de la propriété intellectuelle entre auteurs, artistes-interprètes, producteurs et éditeurs.

25 % des montants sont cependant conservés par les organismes de gestion collective comme la SACEM ou la SACD afin de financer notamment les festivals ou des aides plus individualisées. Ces flux sont retracés sur le site AidesCreation.org, comme détaillé dans nos colonnes

De fait, ces sommes créent finalement un lien d’intérêt et de solidarité étroit avec les élus dans les circonscriptions, mais également avec le ministère de la Culture, puisque ces aides viennent finalement se substituer aux subventions publiques.

Si l'on résume, les ayants droit, non seulement déterminent les sommes qu’ils vont percevoir chaque année, mais profitent du même coup d’un instrument de lobbying. D’ailleurs, le député Éric Bothorel a pu lui-même le constater lorsqu’il a eu le malheur de ne pas adhérer militairement à leur doctrine, subissant quelques retours de bâton dont ont le secret, les chantres de l’exception culturelle. 

Quid des reconditionneurs ? Pourquoi sont-ils mécontents ? Pourquoi manifestent-ils ?

En 2020, Copie France, la société des OGC chargée de la collecte de la redevance, a décidé d’assigner une dizaine de reconditionneurs. Elle considère que les barèmes adoptés jusqu’à présent en Commission concernent aussi bien les tablettes et téléphones neufs que ceux revendus d’occasion par les circuits de reconditionnement.

Pour ces acteurs, qui œuvrent pour l’économie du réemploi, l’écologie et le porte-monnaie des consommateurs, c’est la douche froide. Une douche même glacée puisque, comme l’expliquait Copie France elle-même dans un courrier de 2018 révélé dans nos colonnes, ces biens « remis » en circulation étaient jusqu’à présent hors champ !

En plus de ces assignations, les ayants droit se sont dépêchés en Commission Copie privée d’adopter le 1er juin 2021 un barème de redevance taillé pour ces deux segments de supports.

Au même moment, entre le Sénat et l’Assemblée nationale, une bataille s’est organisée. Si en janvier 2021, le Sénat votait l’exclusion de ces supports, dans la proposition de loi sur l’empreinte environnementale du numérique, à l’Assemblée nationale, les députés ont préféré consacrer cette inclusion.

L’Assemblée nationale a ainsi adopté le 10 juin dernier, un amendement gouvernemental pour sacraliser dans la loi ce que la Commission Copie privée avait adopté administrativement le 1er juin dernier.

Une victoire pour les industries culturelles et le ministère de la Culture. Une défaite pour les consommateurs, les TPE et PME et secteur, mais aussi le ministère de l’Écologie et le secrétariat d’État au Numérique, deux portefeuilles qui s’y opposaient.

Bref. Par le jeu de la navette, le texte est revenu devant le Sénat, d’abord en commission de développement durable où les sénateurs ont finalement adopté la version des députés, sans toucher une seule virgule ! 

Il faut dire que le gouvernement a placé une menace sur la tempe de ces élus : selon le sénateur Patrick Chaize, auteur de cette proposition de loi qui ne concerne pas que la copie privée, le texte était susceptible de ne plus être inscrit à l’ordre du jour lors de son retour à l’Assemblée en seconde lecture.

Plutôt que s’opposer bec et ongles, la commission de développement durable a donc préféré s’agenouiller.

Quel est le montant de la redevance sur les tablettes et téléphones reconditionnés ?

Le barème pour les smartphones et les tablettes neufs d’une capacité supérieure à 64 Go est de 16,8 euros TTC. Le barème « produits reconditionnés » du 1er juin ramène ces montants à 10,08 euros TTC pour les téléphones et 10,92 euros TTC pour les tablettes.

Il faut comprendre que ces montants « allégés » sont indépendants du prix du produit remis en circulation. En ce sens, ils seront donc homéopathiques pour un modèle dépassant les 1 000 euros, mais très lourds s’agissant des modèles d’entrée de gamme présentant la même capacité de mémoire. Typiquement, les modèles achetés par des consommateurs parfois peu fortunés.

Que dit exactement cette proposition de loi ?

L’article 14 Bis B de la proposition reprend très exactement les termes du barème adopté le 1er juin dernier en Commission copie privée. Un fait qui ne cache que difficilement les sources d’inspirations. L’article vient concrètement apporter l’assise légale dont ont besoin les ayants droit pour justifier l’assujettissement des biens d’occasion, à chaque remise sur le marché.

Voilà l’intégralité de cet article :

« Pour les supports d’enregistrement d’occasion et ceux intégrés dans un appareil d’occasion au sens de l’article L. 321-1 du code de commerce qui font l’objet d’une mise en circulation après avoir subi des tests portant sur leurs fonctionnalités et établissant qu’ils répondent aux obligations légales de sécurité et à l’usage auquel le consommateur peut légitimement s’attendre et, le cas échéant, après avoir été l’objet d’une ou de plusieurs interventions afin de leur restituer leurs fonctionnalités initiales, notamment leurs capacités d’enregistrement, la rémunération due doit être spécifique et différenciée de celle établie pour les supports d’enregistrements neufs de même nature. La rémunération n’est pas due pour les supports d’enregistrement d’occasion ou intégrés dans un appareil d’occasion dont le reconditionnement a été effectué par une personne morale de droit privé remplissant les conditions prévues à l’article 1er de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire. Pour établir le montant de la rémunération, la commission définie à l’article L. 311-5 du présent code tient compte des différences de capacité d’enregistrement des supports, des usages ainsi que de la durée d’utilisation des appareils. »

« Le montant de la rémunération fixée pour les supports mentionnés à l’avant-dernier alinéa du présent article ne peut être modifié avant le 31 décembre 2022. » (Les éléments en gras sont de notre fait)

En clair ? Un appareil (téléphone, tablette, etc.) sera éligible au barème « allégé » de redevance, s’il est déjà passé entre les mains d’une personne, si le nouveau vendeur professionnel lui a fait subir des tests tout en s’assurant qu’il répond aux obligations de sécurité. Ce qui correspond ici à une obligation légale. 

Cette série de conditions très généreuses permet finalement de frapper l’ensemble des biens « d’occasion » vendus par les professionnels, donc pas seulement ceux uniquement « reconditionnés ».

En d’autres termes, le changement d’écran, le changement de batterie ou d’un connecteur sera sans effet sur la détermination du champ de la redevance. L’article 14 Bis B est donc bien plus vaste que le laisse penser les travaux parlementaires : il frappe les achats et reventes de téléphones, pas seulement la filière du reconditionnement.

Que va-t-il se passer maintenant ?

Au Sénat, les débats en séance seront organisés le 2 novembre prochain. Si les élus votent la disposition sans toucher une ligne à la version des députés, alors le texte sera définitivement adopté.

Les ayants droit pourront s’enorgueillir d’un vote dit « conforme » par les deux chambres, voire un plébiscite du Parlement.

Qu’en est-il des recours ?

Le barème du 1er juin a été effectivement attaqué et le sera encore. L’UFC Que Choisir poursuit sa procédure au fond. Des reconditionneurs ont ou vont aussi déposer des requêtes devant le Conseil d’État.

Seulement ces procédures risquent de rencontrer une contrariété avec l’adoption du 14 Bis B. Le dernier alinéa indique en effet que « le montant de la rémunération fixée pour les supports [d’occasion] ne peut être modifié avant le 31 décembre 2022 ».

Ce passage pourrait être instrumentalisé par le ministère de la Culture afin de tuer dans l’œuf ces recours, la loi rendant non modifiables ces barèmes jusqu’à la fin de l’année prochaine.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Avant tout, qu’est-ce que la taxe sur la copie privée ?

Qui payent, qui touchent ?

Quels sont les produits concernés et combien rapporte-t-elle chaque année ?

Où vont les sommes collectées ?

Quid des reconditionneurs ? Pourquoi sont-ils mécontents ? Pourquoi manifestent-ils ?

Quel est le montant de la redevance sur les tablettes et téléphones reconditionnés ?

Que dit exactement cette proposition de loi ?

Que va-t-il se passer maintenant ?

Qu’en est-il des recours ?

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Commentaires (45)


Si l’eau du bain est bien remplie on peut jeter le bébé : l’eau sera recyclée. Ouf. :ouioui:


Une honte!!


Merci pour le résumé très clair. C’est quand même incroyable d’une part que ce soit applicable à ces appareils reconditionnés, ce qui ne favorise pas leur essor… et qu’en plus ce ne soit même pas proportionnel, au prix voire même à l’impact carbone (plus délicat à estimer)


Merci, n’hesitez pas à me signaler des éléments qui seraient un peu brumeux. Je passerai un coup de chiffon pour enlever la buée.



MarcRees a dit:


Merci, n’hesitez pas à me signaler des éléments qui seraient un peu brumeux. Je passerai un coup de chiffon pour enlever la buée.




D’ailleurs, une petite question sur le signalement des erreurs (et globalement sans rapport avec la news que je lirai plus après) : le fait de prévenir l’auteur en cas d’erreur, est-ce que vous pourriez pas rajouter le paragraphe sélectionné ?



Idem pour la version mobile (il n’y a pas du tout la fonctionnalité même si j’ai un doute sur le côté “pratique” de la chose).


à une époque, sélectionner un morceau de texte affichait une info-bulle qui permettait de signaler une erreur, qui embarquait du coup automatiquement la sélection, mais ça a sauté, je sais pas trop pourquoi :(


fry

à une époque, sélectionner un morceau de texte affichait une info-bulle qui permettait de signaler une erreur, qui embarquait du coup automatiquement la sélection, mais ça a sauté, je sais pas trop pourquoi :(


Ca fonctionne chez moi (firefox, W10 ) :



capture 1



capture 2


Hyrakama

Ca fonctionne chez moi (firefox, W10 ) :



capture 1



capture 2


Dans tes réglages tu as une rubrique “Signalement d’erreur contextuel” a activer :)



Imgur


Thoscellen

Dans tes réglages tu as une rubrique “Signalement d’erreur contextuel” a activer :)



Imgur



comme ça y était avant, et que j’ai jamais rien paramétré j’avoue ne pas avoir cherché, je croyais que ça avait sauté avec la refonte, je trouvais ça dommage mais pas grave donc j’avais pas approfondi



:yes:


Une question importante: c’est quoi la marge du conditionneur sur un téléphone reconditionné? Par rapport à la RCP exigée?


Merci une fois de plus @MarcRees pour nous éclairer sur ce sujet.
C’est à ce demander comment un tel système à pu être mis en place.



fry a dit:


à une époque, sélectionner un morceau de texte affichait une info-bulle qui permettait de signaler une erreur, qui embarquait du coup automatiquement la sélection, mais ça a sauté, je sais pas trop pourquoi :(




ça marche encore, en tout cas sur PC ! (Linux, FF 93)


ah
je suis pourtant en thème “de base”, ubuntu 20.04 ff93.0 :zarb:


fry

ah
je suis pourtant en thème “de base”, ubuntu 20.04 ff93.0 :zarb:


Ca ne fonctionne pas non plus chez moi sous Ubuntu Mate 20.04, FF 93.0.
Je clique sur le lien en bas de la brève pour signaler.


Bon, perso je vois ça comme une perfusion de pognon pour soutenir la culture française, alors qu’il y a quelque chose a réinventer dans ce bousin, je trouve.



Tout pareil que la perfusion pour soutenir la Presse Papier.



Thoscellen a dit:


Bon, perso je vois ça comme une perfusion de pognon pour soutenir la culture française, alors qu’il y a quelque chose a réinventer dans ce bousin, je trouve.




Techniquement ils ont réinventé la perfusion puisqu’au lieu de la faire au patient, on la donne à son employeur qui la lui transmet par ruissellement…



Thoscellen a dit:


Bon, perso je vois ça comme une perfusion de pognon pour soutenir la culture française, alors qu’il y a quelque chose a réinventer dans ce bousin, je trouve.



Tout pareil que la perfusion pour soutenir la Presse Papier.




La presse papier étant détenue par des industriels copain des politiciens, c’est pas prêt d’arriver.



fry a dit:


à une époque, sélectionner un morceau de texte affichait une info-bulle qui permettait de signaler une erreur, qui embarquait du coup automatiquement la sélection, mais ça a sauté, je sais pas trop pourquoi :(




Je pense que faire une remarque a automatiquement corrigé le bug.
J’étais quasiment sûr qu’il ne ramenait pas le paragraphe et là, ben il l’a pris en compte !



Je vais pouvoir jouer mon grammar nazi, youpi ! :D



Thoscellen a dit:


Bon, perso je vois ça comme une perfusion de pognon pour soutenir la culture française, alors qu’il y a quelque chose a réinventer dans ce bousin, je trouve.



Tout pareil que la perfusion pour soutenir la Presse Papier.




Le problème est ceux qui gère le système, il tire du pognon pour un système d’un autre temps, la copie privé ne s’applique plus pour 90+% de la population qui utilise des système légaux Bourré de DRM mais ces vampire et leur open office viennent nous emmerder a nous volé toujours plus d’argent.



C’est des vampires, qui arrose l’état pour qu’il ferme les yeux, car les artistes au final vont recevoir 2 cents le reste sera absorbé par ce monstre et les éditeurs.


Cette redevance sur l’occasion est complètement stupide.
Ce choix est étonnant vu l’augmentation de l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat d’une grande majorité, tout ceci à la veille des élections présidentielles et législatives.


Tant que ça n’intéressera à peu près personne, le champ est complètement libre pour faire passer n’importe quoi sans grandes conséquences.



Pour couronner le tout, ce sont ces mêmes ayants droit qui financent les études d’usages qui servent à jauger les pratiques de copie d’un panel de personnel, avant détermination des montants. Une maitrise de toute la chaîne : des prémices des barèmes, aux rendements de la redevance qu’ils perçoivent.




Sauf erreur, ce n’est que la dernière étude qu’ils ont payés ainsi (histoire de faire aller vite les choses). Pour les précédentes, il me semble que ce n’était pas le cas.



Sinon, un grand merci pour ce récapitulatif :yes:


On sait sur quoi se base les différents recours engagés? Cavalier législatif, notion de première mise en circulation, autres?


“278 millions d’euros en 2016, 260 millions d’euros en 2019”
Ça alors, ça a baissé. :eeek2:


Meilleur article publié sur l’incroyable abus de ce dispositif !
Je n’arrive pas à comprendre les articles de NextINpact sur le sujet ne soient pas repris plus largement par la presse nationale… Il y a une véritable omerta sur cette question alors que des solutions alternatives existent qui apporteraient de la visibilité au client final (et qui ne toucherait que les clients assujettis). Exemple : les écotaxes qui financent les filières de recyclage et qui sont transférées aux organisation gérant la responsabilité étendue des producteurs. Chacun peut savoir combien coûte le recyclage. La visibilité serait un minimum démocratique pour ce racket systématique.


C’est une des conséquence quand ton media devient payant…



A l’époque ou NXI était gratuit il était largement diffusé sur google news et il y avait tout un tas de suggestion dans des fils du genre yahoo. Sans parler des réseaux sociaux. La si je colle cette news sur mon fil facebook, personne ne pourra la lire.



ragoutoutou a dit:


Une question importante: c’est quoi la marge du conditionneur sur un téléphone reconditionné? Par rapport à la RCP exigée?




Une quinzaine d’euros par appareil, me souffle-t-on



Winderly a dit:


“278 millions d’euros en 2016, 260 millions d’euros en 2019” Ça alors, ça a baissé. :eeek2:




Il y a eu en effet des phases de creux, avec notamment la mise en oeuvre sur la période d’un barème expérimental sur les DD externes, bcp plus bas. Les acteurs du secteur ayant obtenu ce petit geste de Ste Copie France.



Pas d’inquiétude, cela va être rattrapé avec l’assujettissement des supports reconditionnés, celui à venir dans quelques mois des disques durs nus et des PC fixes et portables, du time shifting, et de la prise en compte de plus ou plus agressive du stream ripping.



fdorin a dit:


Sauf erreur, ce n’est que la dernière étude qu’ils ont payés ainsi (histoire de faire aller vite les choses). Pour les précédentes, il me semble que ce n’était pas le cas.



Sinon, un grand merci pour ce récapitulatif :yes:




“Sauf erreur” ? -> erreur :)


Je suis perplexe, j’ai l’impression de ne rien avoir compris ! lol.



Il me semblait que les précédentes études étaient demandées par le Ministère de la Culture, et du coup, avec marché public etc… C’est d’ailleurs ce que je retrouve dans cet article de 2017 écrit par un certain Marc Rees :chinois:



Là, pour la dernière étude, il me semblait que les ayant-droits avaient dit, on paie l’étude, ce qui permet : 1) d’éviter le marché public et surtout 2) de diminuer fortement les délais (et donc d’instaurer de nouveaux barèmes plus tôt).



Qu’est-ce qui a changé alors par rapport à avant ?


fdorin

Je suis perplexe, j’ai l’impression de ne rien avoir compris ! lol.



Il me semblait que les précédentes études étaient demandées par le Ministère de la Culture, et du coup, avec marché public etc… C’est d’ailleurs ce que je retrouve dans cet article de 2017 écrit par un certain Marc Rees :chinois:



Là, pour la dernière étude, il me semblait que les ayant-droits avaient dit, on paie l’étude, ce qui permet : 1) d’éviter le marché public et surtout 2) de diminuer fortement les délais (et donc d’instaurer de nouveaux barèmes plus tôt).



Qu’est-ce qui a changé alors par rapport à avant ?


La quasi totalité des études d’usages a été prise en charge par les AD. J’insiste :)


MarcRees

La quasi totalité des études d’usages a été prise en charge par les AD. J’insiste :)


Je ne dis pas le contraire. J’essaie juste de comprendre où je me suis trompé ! J’avais compris que jusqu’à récemment, les études d’usage étaient réalisées à la demande du ministère de la Culture. J’ai d’ailleurs retrouvé la news qui précisait cela



Le 4 février 2021, je lis donc ceci :




En finançant eux-mêmes ces sondages, ils éviteront au ministère de la Culture de lancer un appel d’offres, procédure encadrée par des délais contraints.




Autrement dit, jusqu’à présent, ils ne les finançaient pas eux-mêmes. C’était à la charge du ministère de la Culture. C’est en tout cas comme ça que je comprends la news et cela correspondait à la vision que j’avais. Ou alors, est-ce qu’avant ils les finançaient mais de manière indirect ? (je n’y connais rien aux marchés publics donc je ne sais pas si c’est possible ou non).


fdorin

Je ne dis pas le contraire. J’essaie juste de comprendre où je me suis trompé ! J’avais compris que jusqu’à récemment, les études d’usage étaient réalisées à la demande du ministère de la Culture. J’ai d’ailleurs retrouvé la news qui précisait cela



Le 4 février 2021, je lis donc ceci :




En finançant eux-mêmes ces sondages, ils éviteront au ministère de la Culture de lancer un appel d’offres, procédure encadrée par des délais contraints.




Autrement dit, jusqu’à présent, ils ne les finançaient pas eux-mêmes. C’était à la charge du ministère de la Culture. C’est en tout cas comme ça que je comprends la news et cela correspondait à la vision que j’avais. Ou alors, est-ce qu’avant ils les finançaient mais de manière indirect ? (je n’y connais rien aux marchés publics donc je ne sais pas si c’est possible ou non).


C’est parce que l’auteur de la brève que tu as mis en lien a fait ce que j’ai reproché dans une autre récemment.
Il sépare en 2 paragraphes des phrases en lien direct.
Dans ton extrait “eux-mêmes” se réfère à “les 12 ayants droit” dans le paragraphe précédent. :mad2:



UnContemplateur a dit:


Meilleur article publié sur l’incroyable abus de ce dispositif ! Je n’arrive pas à comprendre les articles de NextINpact sur le sujet ne soient pas repris plus largement par la presse nationale…




La presse nationale en a parlé avec quelques tribunes dans certains médias économiques qui dénoncent l’incohérence du dispositif.
Je te laisse chercher par toi même, comme cela tu te feras ta propre opinion.



Exemple



MarcRees a dit:


Une quinzaine d’euros par appareil, me souffle-t-on




Du coup, 10 euros de RCP, c’est d’une violence inouïe pour l’activité… De quoi effectivement mettre la clef sous la porte.


Histoire de faire simple…
Si l’on admet une taxe pour la copie privée sur du matériel d’occasion (reconditionné) il faut rembourser celle payée par l’acheteur précédent puisqu’il ne dispose plus du matos pour (éventuellement) copier !
Il faudrait également faire payer les droits d’auteur à chaque emprunt d’un livre à la bibliothèque publique !


A moins qu’on considère que le droit à l’utilisation à la copie privée a été “consommé” par le premier acheteur sur ce support ,et pour “son” utilisation. Comme une licence en fait . C’est pas comme ca que c’est vu dans les textes ? ( ou alors j’ai mal compris)



parce que “au motif qu’il est possible, pour une personne physique, d’y réaliser des copies privées pour son propre usage : des copies d’œuvres effectuées sans l’autorisation des détenteurs de droits” pour moi cela sonne comme un droit d’utilisation , du même genre qu’une licence. Je pense pas qu’on te rembourse ça au prétexte que tu ne t’en sers plus.


L’étude d’usage ( :mdr2: ) estime qu’un utilisateur va commettre X préjudices sur sa durée d’utilisation d’un appareil.
Le préjudice n’est pas effacé quand la copie est supprimée (exemple con, si je copie légalement 100 fois la même musique je commets 100 préjudices et non 1 seul)



La redevance compense le préjudice, pas le nombre de copies en existence.



Donc le résonnement est que lors de la “première vie” il y a X préjudices à compenser.
Durant la 2 eme vie il y en a Y
(je ne sais pas si X et Y sont différents)



Il n’y a pas de notion de remboursement car l’étude d’usage ( :mdr2: ) concerne une estimation moyenne et non un préjudice effectif



C’est très vicieux mais si on accepte la redevance sur les appareils neufs (ce qui n’est pas mon cas, je le précise) il n’y a pas de raisons de refuser la redevance sur le reconditionné (le préjudice pour une copie étant le même quelque soit l’origine de l’appareil)



(juste au cas ou, il y a une petite faille dans mon résonnement, mais il semblerait que ce ne soit pas important)


C’est tout à fait possible de se faire rembourser puis de revendre, oui.



Rien n’empêche une grosse entreprise d’user de ses droits. Il serait d’ailleurs comique de voir ce second conflit-d’intérêt reprocher au premier d’abuser de Ponzi-l’artiste. :fumer:



fdorin a dit:


Qu’est-ce qui a changé alors par rapport à avant ?




:troll: Ils sont pressés de toucher “leur” argent donc ils ont mis la main à la poche. :francais:



misocard a dit:


Donc le résonnement




Tu parles de résonnement parce que ce sont des cloches? :francais:



(reply:1910719:Idiogène)




Ca ne marchera pas. Pour se faire rembourser, il faut préciser l’utilisation qui va être faite du dispositif de stockage. Pour de la revente, ils ne remboursent pas.



Tu peux toujours prétendre à un usage interne (ou autre), mais si tu commandes 10000 disques SSD par mois par exemple, je pense qu’ils vont avoir des doutes !


Tu t’appelles VODtruc (production distribution) et tu montes un cache pour un serveur (en admettant que c’est géré en interne) tu peux te faire rembourser… le matériel ne convient pas : erreur de commande en votre faveur… :ouioui:


Le don ne rentre donc pas dans ce systeme ?
Il me semble qu’un commentaire sur un autre article imaginait un cas tel que la recup des appareils par un organisme, remise en etat toussa, puis vente d’un service d’aide a l’utilisation d’un tel par ex via un autre organisme, avec possibilité d’obtenir gratuitement un tel via le 1er organisme..
Possible juridiquement ?
Vu le nombre de couleuvres qui passent creme avec les ayants droit a la barre…