La CMA vient d’annoncer que « le nouvel accord répond aux préoccupations » et que les nouvelles conditions – notamment l’entrée en piste d’Ubisoft – dégagent l’horizon pour le rachat. L’Autorité ne donne pas encore un feu vert formel. Elle « mène actuellement des consultations [jusqu’au 6 octobre, ndlr] sur les changements avant de prendre une décision finale »,
Le rachat d’Activision par Microsoft prend une nouvelle tournure. Afin d’essayer d’obtenir un feu vert du régulateur britannique, Microsoft revoit sa copie et ajoute Ubisoft dans la boucle. La finalisation de l’accord est maintenant repoussée au 18 octobre.
Résumé des épisodes précédents…
Depuis l’annonce du rachat d’Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars en janvier 2022, les retournements de situation sont nombreux. Il faut dire que cette concentration soulève des questions sur l’omniprésence de la nouvelle entité. Cette opération est depuis passée par plusieurs étapes. Elle a été bloquée par un régulateur (la CMA), repoussée, favorisée, de nouveau bloquée mais par un juge cette fois.
Pour résumer, c’est une partie de billard à trois bandes. L’Autorité britannique de la concurrence (CMA) a dit « non » au rachat en avril, tandis que la Commission européenne a dit oui un mois plus tard. Après une bataille judiciaire entre Microsoft et la FTC, c’est finalement le père de la Xbox qui a gagné cet été.
Reste donc un irréductible – la CMA – qui voit dans ce rachat une possible position trop dominante de Microsoft sur le marché du « cloud gaming ». Elle a récemment confirmé une nouvelle fois (s’il en était besoin) bloquer ce projet. Sans compter que les tensions avec la FTC restent importantes.
… avant le début de la seconde saison
Mais Microsoft n’a pas dit son dernier mot. La société compte bien aller jusqu’au bout et se décide finalement à revoir le plan d'achat de son concurrent dans l'univers du jeu vidéo, avec un partenaire de choix qui récupérera « les droits de streaming » : Ubisoft. « L'accord porte sur l'ensemble du catalogue actuel d'Activision Blizzard, ainsi que sur tous les titres qui seront lancés au cours des 15 années suivant l’acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft », explique de son côté Ubisoft.
« Les jeux seront disponibles sur Ubisoft+, tout en permettant à Ubisoft d'octroyer des licences aux sociétés de cloud gaming, aux fournisseurs de services et aux fabricants de consoles […] Ubisoft communiquera prochainement sur les détails de l’ajout des jeux Activision Blizzard à Ubisoft+ et à d’autres plateformes de Cloud Gaming », ajoute l’éditeur français. Cet accord prendra effet dès que le rachat d’Activision sera signé par Microsoft.
Rien ne change dans l’Union européenne
L'accord avec l'éditeur français ne concerne pas l'Union européenne, car la Commission avait déjà validé le projet de rachat original, avec des engagements de Microsoft sur le cloud gaming.
Ce nouvel accord a été structuré afin qu’il soit « en totale conformité avec les engagements de Microsoft envers la Commission européenne », affirme Microsoft. Il était pour rappel notamment question de licences gratuites – pendant 10 ans – « aux fournisseurs de services de streaming de jeux en nuage, afin de permettre aux joueurs basés dans l'EEE de diffuser en streaming tous les jeux d'Activision Blizzard pour PC et pour consoles ».
Pour résumer (et si le rachat devait aller jusqu’au bout), Microsoft ne pourra donc pas diffuser les jeux d'Activision Blizzard en exclusivité sur son service Xbox Cloud Gaming. De son côté, Ubisoft ajoutera les jeux d'Activision Blizzard à son abonnement Ubisoft+ disponible sur PC, Xbox, Amazon Luna et sur PlayStation, tout en ayant la possibilité de les proposer à d’autres.
Rendez-vous le 18 octobre
La CMA prend note de ce changement, mais ne se prononce pas pour le moment. Elle a lancé une nouvelle enquête, qui devrait se conclure le 18 octobre prochain. Ça tombe bien puisque Phil Spencer de Microsoft annonçait il y a un peu plus d’un mois que la date limite du rachat avait été repoussée au 18 octobre.
Dans tous les cas, la partie n'est pas encore finie : « Il ne s'agit pas d'un feu vert. Nous allons évaluer soigneusement et objectivement les détails de l'accord restructuré et son impact sur la concurrence, y compris à la lumière des commentaires des tiers », a expliqué Sarah Cardell, directrice générale de la CMA.
Rendez-vous le 18 octobre pour le boss final ?