Aménagement numérique : le bilan de l’Arcep, Ma connexion Internet en version « complète »

Laure de la Raudière prend ses marques
Internet 8 min
Aménagement numérique : le bilan de l’Arcep, Ma connexion Internet en version « complète »
Crédits : Gregory_DUBUS/iStock

Ce matin, l’Arcep tirait tous azimuts avec un bilan des « territoires connectés », la mise en ligne de la version « complète » de Ma connexion Internet, la mise à jour de Mon réseau mobile et du tableau de bord du New Deal mobile. Voici les grandes lignes de ce qu’il faut retenir de ces annonces.

La mise en ligne du rapport d’activité annuel sur les « territoires connectés », qui concerne aussi bien le fixe que le mobile. C’est l’occasion pour l’Autorité de faire le point sur l’état des travaux des différentes technologies, et pour sa nouvelle présidente – Laure de la Raudière – de préciser ses ambitions pour les mois à venir.

En 2021, l’Arcep met le cap sur la « qualité de service »

Si 2020 était synonyme de record sur les déploiements, « 2021 doit être l’année de la qualité de service », affirme-t-elle. En ligne de mire, aussi bien le mobile (4G et 5G) que le fixe.

Comme nous l’avons déjà expliqué à plusieurs reprises, 2021 devrait (enfin) « permettre de résoudre les dysfonctionnements existants pour les raccordements finals des clients au FttH ». Laure de la Raudière ajoute que le régulateur « garde un point de vigilance particulier pour le réseau cuivre, vieillissant, et dont la qualité de service est particulièrement dégradée à certains endroits ».

Le rapport comporte ensuite un bilan du déploiement du « bon haut débit » (8 Mb/s) et du « très haut débit » fixe en France, mais celui-ci n’est pas nouveau et il avait déjà été dévoilé lors de la récente audition devant la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat de Laure de la Raudière comme nouvelle présidente de l’Arcep. Idem sur l’état du déploiement de la fibre optique en France.

Le nombre de clients en THD radio, 4G fixe et satellite

Ce rapport est l’occasion de faire le tour des clients utilisant des technologies alternatives pour accéder au Très Haut Débit, c’est-à-dire autre chose que le VDSL2, la fibre optique (FTTH) ou le câble (terminaison coaxiale) de SFR.

« Aujourd’hui le THD radio compte plusieurs milliers d’utilisateurs », note le régulateur. Cette technologie est pour rappel vouée à disparaitre : « les autorisations de fréquences THD radio arrivent à expiration au plus tard le 24 juillet 2026, ce qui supposera alors l’extinction des réseaux THD radio ».

Une continuité de service sera tout de même proposée aux utilisateurs : « les autorisations d’utilisation des fréquences 3,5 GHz des opérateurs mobiles incorporent en effet une obligation de proposer un service d’accès fixe à internet via la 5G fixe pour les utilisateurs susceptibles de ne plus bénéficier d’un service d’accès fixe à internet via le THD radio à l’horizon 2026 ». Les territoires et zones concernées seront identifiés à partir de juillet 2023. 

Concernant la 4G fixe, cette technologie compte actuellement « 355 000 utilisateurs ». Enfin, il y a « quelques dizaines de milliers d’utilisateurs du satellite » en France. A priori pas de quoi fouetter un chat dans l’ensemble, mais les « oubliés » de la fibre peuvent ainsi profiter d’une montée en débit appréciable.

Pour rappel, la France compte plus de 14,6 millions d’abonnements très haut débit, dont 11,4 millions à 100 Mb/s au moins (10,3 millions en FTTH). Les 3,2 millions restants sont un mélange de VDSL2, câble, 4G fixe, THD radio et satellite.

« Ma connexion internet » sort de bêta…

L’Arcep lance également aujourd’hui la version « complète » de son outil « Ma connexion internet ». Il s’agit pour rappel d’un moteur de recherche pour le fixe qui « rassemble sous forme de cartes toutes les informations sur les débits proposés par les opérateurs, pour l’ensemble des technologies de l’internet fixe, en France métropolitaine et en Outre-Mer ».

Pour l’occasion, « une série d’améliorations issues d’échanges avec les utilisateurs » a été mise en place. Il est notamment question de « données plus complètes et plus facilement accessibles en open data », de l’ajout « de nombreux opérateurs locaux » qui faisaient effectivement défaut au lancement, ainsi que d’un « design amélioré ». On ne peut que vous recommander de tester ce service.

Les données sont encore un peu vieillottes pour le moment, car elles datent du 3e trimestre 2020. Le retard devrait être rattrapé dans les prochains mois : « L’Arcep a pour objectif de présenter des données plus récentes et d’atteindre un rythme de mise à jour trimestriel d’ici la fin de l’année ». L’Autorité précise enfin qu’elle garde le « capot ouvert » afin d’y apporter d’autres changements par la suite.

Ma connexion internet

…de nouvelles fonctionnalités arrivent

Il reste effectivement beaucoup de travail afin de « combiner au mieux les bases géographiques […] et constituer un référentiel de locaux et de bâtiments le plus complet possible sur l’ensemble du territoire ». L’Autorité reconnait que ce « chantier demeure complexe », mais ajoute qu’il « sort assez largement du périmètre des missions du régulateur ». Actuellement, le gendarme s’appuie sur les données IPE (informations préalables enrichies) des opérateurs, qui sont « complétées par les données cadastrales et par la Base adresse nationale ».

Prochainement, l’Autorité publiera « des statistiques d’éligibilité au très haut débit et au bon haut débit, au niveau départemental ». Cela comprendra « les taux d’éligibilité des locaux pour chaque technologie permettant le très haut débit ou le bon haut débit » et « la répartition des locaux selon la meilleure technologie permettant le très haut débit ou le bon haut débit ». Ces informations étaient déjà disponibles en open data, elles sont désormais proposées « clef en main » pour répondre « aux attentes des élus et des acteurs de l’aménagement numérique ».

96 % du territoire en 4G, 76 % par les quatre opérateurs

Sur le mobile, le régulateur rappelle dans son rapport que, fin septembre 2020, 96 % du territoire (et donc bien de la population) est couvert en 4G par au moins un opérateur, contre 91 % en juin 2018. Le taux descend à 76 % si l’on prend les quatre opérateurs de réseau. Sur cette variable, la hausse est par contre importante avec 19 points de plus en deux ans.

« 91 % des sites mobiles déployés en France sont équipés en 4G », mais seulement 63 % de ceux dans les « zones blanches - centre-bourgs ». C’est dans tous les cas largement mieux qu’en juin 2018 puisqu’il n'y en avait alors… aucun.

L’Autorité permet de visualiser l’évolution de la couverture département par département. Sur cette page, les données pour les 2e et 4e trimestres 2020 sont disponibles.

Mobile Arcep rapport 2020

New Deal mobile : 579 sites en service, 23 sites en attente

Cette journée est aussi l’occasion de faire le point sur l’avancement du New Deal mobile qui, pour rappel, doit permettre de résorber les zones blanches : « Au quatrième trimestre 2020, les opérateurs ont chacun équipé un millier de sites nouveaux ou existants en 4G. Ils atteignent ainsi entre 97 % et 99 % d’équipements en 4G de leurs sites hors ceux des programmes "zones blanches – centre- bourgs" (ZBCB). Concernant ces derniers, mutualisés entre les opérateurs, près de 80 % sont équipés en 4G, dépassant ainsi l’objectif de 75 % fin 2020 prévu dans les licences ». 

Le tableau de bord New Deal et le service Mon réseau mobile ont été mis à jour avec des données au 31 décembre 2020 : 2 716 sites demandés par le gouvernement, 579 mis en service par les opérateurs, 171 doivent l’être dans les six mois et 1 943 entre 6 et 24 mois. Tous les opérateurs confondus, il y a 23 sites en attente de déploiement, c’est-à-dire ceux « pour lesquels le délai imparti est dépassé ».

Pour rappel, au 30 octobre 2020, le gouvernement avait demandé 2 090 sites, 462 étaient en services et 36 étaient en attente de déploiement.

Enfin, il est évidemment question de 5G, mais nous avons déjà détaillé les cartes de couvertures des quatre opérateurs, ainsi que leurs différentes approches sur la gestion des fréquences. Il en est de même pour les onze propositions de son plan pour un numérique soutenable sur lesquelles nous ne reviendrons donc pas davantage.

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