En février, les ouvertures de sites 5G ont tourné au ralenti, sauf chez Free Mobile qui continue de massivement réutiliser la bande des 700 MHz. L’opérateur n’est pas en reste sur les 3,5 GHz où il est aussi en tête. Mars sera marquée par l'ouverture de la 5G sur Paris, d'autres grandes villes attendant encore.
Le ping-pong sur le déploiement de la 5G continue entre l’Arcep et l’ANFR. Après la mise en ligne de l’observatoire des sites autorisés et techniquement opérationnels par l’Agence nationale des fréquences, c’est au tour du régulateur des télécoms de publier celui des sites commercialement ouverts, accessibles aux clients des opérateurs.
Plus de 11 000 sites 5G, dont 7 044 pour Free Mobile
En combinant toutes les bandes de fréquences utilisées pour fournir un service 5G, « ce sont plus de 11 000 sites » qui sont commercialement ouverts aujourd’hui affirme l’Arcep, soit un millier de plus en un mois.
La répartition reste inégale avec Free Mobile qui caracole largement en tête puisque l’opérateur revendique à lui seul plus de 7 000 sites 5G. Il en a en effet ouvert commercialement pas moins de 761 en février, très loin devant ses concurrents qui se tiennent dans un mouchoir de poche. Bouygues Telecom est en effet second avec 146 de plus, SFR troisième avec 144 et enfin Orange dernier avec 107 sites.
Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'avance de Free Mobile ne passe pas que par la réutilisation des 700 MHz. L'opérateur est également en tête des ouvertures commerciales sur la bande des 3,5 GHz.
Free accélère sur les 3,5 GHz, mais reste derrière Orange
Il y compte une hausse de 152 sites. Orange est second avec 97 de mieux, SFR troisième à 86 et Bouygues Telecom ferme la marche avec 50 seulement. Free Mobile n'est par contre que second en déploiement 5G sur les 3,5 GHz avec 562 sites ouverts contre 808 pour Orange, 325 pour Bouygues Telecom et 284 pour SFR.
Sur les 2,1 GHz, c’est presque le calme plat : 140 sites de plus (+7,7 %) pour Bouygues Telecom, soit 2,6 fois moins qu'en janvier (360). On en compte seulement 13 de plus pour SFR et 7 pour Orange.
Voici un tableau récapitulatif des sites ouverts commercialement et des évolutions sur les deux derniers mois. Notez qu’il peut y avoir de petits décalages dans les chiffres par rapport à de précédents relevés, car les opérateurs corrigent parfois après coup les informations transmises à l’Arcep :

Course à l’échalote de la 5G à Paris
Comme nous l’expliquions récemment, les opérateurs viennent de lancer la 5G à Paris, après la signature d’un accord avec la mairie. L’occasion pour chacun de faire le point sur l’étendue de son réseau 5G et de ses ambitions.
Bouygues Telecom annonce couvrir, en plus de Paris, « 25 grandes villes de plus de 100 000 habitants […] et plus de 1 200 communes » en France métropolitaine. Dès aujourd’hui, « plus de 3 Franciliens sur 4 [peuvent] profiter de la 5G de Bouygues Telecom au quotidien, soit plus de 9 millions de personnes »… mais sans donner le détail pour Paris intra-muros. L’opérateur « confirme une nouvelle fois son objectif de proposer une couverture 5G nationale avant la fin de cette année », sans plus de détails sur ce qu’il entend par « couverture nationale ».
Free ne donne pas de nouveau pourcentage de couverture – le dernier chiffre officiel est de 40 % de la population – et indique simplement qu’il « sera présent dans 100 % des arrondissements de la capitale » grâce aux « près de 200 sites pour lesquels les autorisations sont attendues dans les prochaines semaines ».
Orange explique que la « capitale vient grossir le rang des 235 communes d’ores et déjà déployées en 5G […] et notamment les 51 villes franciliennes de la petite couronne ». L’opérateur affirme que « tous les sites ouverts à Paris par Orange seront en 3,5 GHz », sans donner le pourcentage de personnes pouvant en profiter.
Enfin, SFR revendique couvrir « 80 % de la population intra-muros » grâce à « près de 80 sites autorisés », d’autres étant prévus dans le courant du mois. L’opérateur indique que Paris « vient s’ajouter aux près de 300 communes françaises déjà ouvertes en 5G par SFR ». La marque au carré rouge rejoint Orange sur un point : sa 5G à Paris est pour le moment « exclusivement sur la bande des 3,5GHz qui offre les meilleurs débits ».
80 sites 5G à Paris maximum par opérateurs pour le moment
Malgré cette bataille de chiffres, chaque opérateur ne dispose que d’un maximum de 80 sites activés, comme le rapporte Le Figaro. En cause, le passage obligatoire par la Commission de concertation de la téléphonie mobile de la Ville de Paris, qui « valide les dossiers des opérateurs pour des antennes 5G par paquet de 40 ».
Nos confrères expliquent que deux réunions seulement se sont tenues depuis le 15 mars (date de signature de l’accord). Il faudra en attendre d'autres pour que ce chiffre augmente. Le prochain observatoire de l’Arcep sera à n’en point douter intéressant, afin de voir si le feu vert de la 5G à Paris aura d’importantes conséquences sur les sites ouverts commercialement par les opérateurs.
Ces derniers ont probablement des dizaines de sites techniquement opérationnels n’attendant que le « go final ».
Lille dans l’attente du rapport de l’ANSES (entre autres)
Si le cas de Paris est emblématique, il reste d’autres grandes villes françaises qui n’ont pas encore sauté le pas. Nous pouvons citer Lille, qui a décidé en octobre dernier de suspendre « l’installation et l’activation des antennes 5G […] au nom de l’intérêt général et de la protection de la population locale » : « Nous sommes en attente d’études pour répondre à quatre interrogations majeures », expliquait Akim Oural, adjoint au maire chargé du numérique.
Un des points de friction concerne le volet sanitaire et plus particulièrement le rapport tant attendu de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui « doit éclairer sur les possibles répercussions de la 5G sur la santé », selon la mairie de Lille
Olivier Merckel, responsable de l’unité évaluation des risques liés aux agents physiques de l’Anses, avait pourtant déjà douché les espoirs de ceux qui attendent une réponse ferme, définitive et sans ambiguïté avec la version finale du rapport qui doit arriver d’ici la fin du mois : « on ne peut pas démontrer qu’il n’y a pas de risques, on ne pourra jamais [...] la science ne peut pas donner une réponse totalement tranchée sur ces questions ».