Western Digital vient d’annoncer de nouveaux produits de stockage. On retrouve pêle-mêle des SSD PCIe 4.0 avec des débits pouvant dépasser les 7 Go/s et des disques durs ePMR de 22 To. Le fabricant grimpe même jusqu’à 26 To avec l’UltraSMR.
Cette semaine, Western Digital a organisé une grande conférence de presse pour dévoiler ses nouveautés à venir. Il est évidemment question de SSD toujours plus rapides, mais aussi de disques durs avec des capacités qui grimpent largement d’un cran, notamment grâce à l’intégration de 10 plateaux dans un modèle de 3,5".
SSD SN850X : WD passe à la BiCS5, les débits grimpent à 7,2 Go/s
Du côté des SSD, on retrouve le WD_BLACK SN850X au format M.2 (NVMe) en PCIe 4.0 x4. Le fabricant revendique des débits pouvant atteindre 7,3 Go/s. Comme sur les autres SSD du genre, il annonce « une latence réduite, un chargement prédictif et une gestion thermique adaptative ». Dans ce dernier cas, les performances sont revues à la baisse lorsque la température augmente ; un comportement courant sur ce genre de produit haut de gamme.
Le constructeur ajoute d’ailleurs qu’un « dissipateur thermique (1 To et 2 To) est disponible en option pour aider à maintenir des performances optimales et comprend un éclairage RVB pour compléter toute plateforme de jeu ». Par contre, pour les détails techniques il faudra repasser. Tout juste savons-nous que le contrôleur dispose de huit canaux avec des puces de NAND TLC BiCS5 sur 112 couches, comme le rapporte Computer Base.
Encore une fois, on ne peut que regretter le manque d’information sur le cache SLC, pourtant un élément indispensable pour saisir toutes les nuances dans les performances. Au final, le SN850X est une évolution en douceur du SN850, qui exploite pour sa part de la BiCS4 sur 90 couches, et peut atteindre 7 000 Mo/s maximum.
Le WD_BLACK SN850X sera disponible à partir du mois de juillet, dès 189 dollars pour la version de 1 To. Espérons que la fiche technique sera disponible d’ici là. Rien n’est indiqué concernant les modèles de 2 et 4 To.

BiCS5 aussi pour le SSD SN740, mais jusqu’à 5,2 Go/s
Moins haut de gamme, Western Digital annonce son SSD SN740, toujours au format M.2 en NVMe. Il dispose lui aussi d’une interface en PCIe 4.0 x4 et exploite la même NAND BiCS5 que son grand frère. Les débits sont plus limités et ne dépassent pas les 5 150 Mo/s.
Western Digital met en avant une version au format réduit M.2 2230 (simple face), sans préciser quelles seront les capacités disponibles. Des versions M.2 2280 sont également au programme. La garantie est de cinq ans, pour le reste des détails techniques et du prix on repassera.
Ultrastar DC SN650 : 15,36 To en 2,5" ou E1.L
Les professionnels ne sont pas oubliés avec un SSD Ultrastar DC SN650, qui sera disponible au format de 2,5" (NVMe) ou en réglette E1.L. Dans les deux cas, la capacité peut grimper jusqu’à 15,36 To avec des puces de NAND BiCS5 et une interface en PCIe 4.0 x4.
Les premiers échantillons sont disponibles, la production de masse et les expéditions débuteront durant le second semestre de l’année.
De son côté, le WD_BLACK P40 est un SSD externe avec une interface USB 3.2 Gen2x2. Le fabricant annonce des débits de 2 000 Mo/s au maximum. Pour les amateurs du genre, le boîtier dispose d’un « éclairage RVB personnalisable ». Là encore, aucun détail supplémentaire n’est donné.
La disponibilité est prévue pour cet été, à partir de 119 dollars pour le modèle de 500 Go. Des versions de 1 et 2 To sont aussi annoncées, là encore sans plus de détails.

Et voilà la gamme « modulaire » PRO-BLADE
Western Digital a aussi présenté sa gamme PRO-BLADE SSD Mag, qui prend place dans la série SanDisk Professional. Il s’agit de SSD exploitant une interface PCIe 3.0 x4 NVMe avec une connectique maison, mais qui ne serait pas propriétaire selon AnandTech.
Les puces et le PCB sont « protégés » à l’intérieur d’un boîtier capable de résister à une chute de 3m et un écrasement de plus de 1,8 tonne (si vous avez l’idée de rouler dessus avec votre voiture). Comptez 180 dollars pour 1 To, 290 dollars pour 2 To et 600 dollars pour 4 To. La disponibilité est annoncée pour juin.
Ces SSD peuvent prendre place dans un lecteur portable PRO-BLADE Transport SSD qui dispose d’un connecteur USB Type-C (20 Gb/s) capable de tenir des débits de 2 000 Mo/s en lecture et en écriture. Le boîtier seul sera vendu 70 dollars, contre 240 dollars avec un SSD de 1 To, 360 dollars avec 2 To et 660 dollars avec 4 To. La disponibilité est aussi prévue pour juin.
Autre solution, passer par la PRO-BLADE Station desktop SSD, avec du Thunderbolt 3 (40 Gb/s). Vous pouvez cette fois-ci installer jusqu’à quatre SSD PRO-BLADE. Le constructeur ne donne pas de prix et annonce une disponibilité d’ici la fin de l’année.

10 plateaux et 22 To pour l’Ultrastar DC HC570
Du côté des disques durs, nous avons l’Ultrastar DC HC570 de 22 To. Il exploite la technologie ePMR (Energy-assisted PMR) du constructeur. Le PMR est pour rappel du Perpendicular Magnetic Recording, parfois aussi appelé CMR (Conventional Magnetic Recording).
Comme son nom l’indique, l’ePMR utilise un courant électrique pour améliorer la phase d’écriture et augmenter la densité. On reste néanmoins sur du classique niveau organisation des pistes, avec du PMR dopé aux hormones pour simplifier.
L’utilisation de l’ePMR n’est pas nouvelle puisqu’on la retrouve notamment dans les Ultrastar HC550 depuis 2019. De plus amples détails sur l’ePMR sont disponibles dans ce document technique.

L’Ultrastar DC HC570 intègre dix plateaux avec une densité de 2,2 To chacun. De tels plateaux étaient déjà utilisés dans le Red Pro de 20 To que nous avons récemment testé, mais ils n’étaient alors que neuf.
Comme sur le Red Pro de 20 To, l’Ultrastar DC HC570 dispose de la technologie OptiNAND qui, pour rappel, consiste à ajouter de la mémoire flash UFS (Universal Flash Storage) au format embarqué afin d’améliorer la densité du disque dur. Cet espace n’est pas utilisé comme du stockage « classique », mais pour les métadonnées.
On retrouve aussi la technologie HelioSeal. Elle est utilisée depuis des années par les fabricants et consiste à remplacer l'air entre les plateaux par de l'hélium, pour réduire la consommation et l'échauffement, surtout lorsque les plateaux sont serrés comme des sardines comme c’est le cas actuellement.
Le format de 3,5" ne permet en effet pas aux constructeurs d‘augmenter l’épaisseur des disques durs comme ils veulent afin d’empiler toujours plus de plateaux. Un technicien de Seagate nous expliquait fin 2019 qu’« avec la technologie telle qu'elle l'est aujourd’hui, on est au bout. En hélium on arrive à 9 plateaux, mais à mon avis 10 plateaux je ne suis pas sûr que ça se fasse ». On y est désormais…

Purple Pro, Red Pro et Gold vont suivre
Des échantillons des nouveaux disques durs de 22 et 26 To sont disponibles pour certains clients triés sur le volet. Les expéditions en volume sont prévues pour cet été. Western Digital proposera également des disques durs Purple Pro, Red Pro et Gold de 22 To à partir de cet été. Il s’agira en fait de décliner l’équivalent de l’Ultrastar DC HC570 dans les autres gammes de produits.
Le constructeur prend enfin les devants et annonce que ses baies de stockage 4U Ultrastar Data60 et Data102 intégreront les nouveaux disques durs ePMR de 22 To dès cet été. Cela permettra de grimper jusqu’à respectivement 1,32 Po et 2,244 Po par baie. La facture sera à la hauteur des prétentions…

L’Ultrastar DC HC670 passe à 26 To grâce à l'UltraSMR
Avec largement plus de capacité, le fabricant présente aussi son Ultrastar DC HC670 de… 26 To. Pour arriver à cette densité dans un format de 3,5", Western Digital exploite la technologie UltraSMR (SMR pour Shingled Magnetic Recording). Cette dernière propose « un encodage de grands blocs ainsi qu'un algorithme avancé de correction d'erreurs pour augmenter le nombre de pistes par pouce (TPI) afin de permettre une plus grande capacité ».
Dans la pratique, il y a toujours dix plateaux, avec une densité de 2,6 To chacun. Mais attention, le SMR (et donc l’UltraSMR) a des conséquences sur les performances en écriture à cause d’un phénomène d’amplification dû à la superposition en partie des pistes. Cela ne change rien par contre pour la lecture.