GandiCloud VPS (OpenStack) : une offre repensée, que faut-il en retenir ?

À la recherche du bon équilibre

GandiCloud VPS (OpenStack) : une offre repensée, que faut-il en retenir ?

GandiCloud VPS (OpenStack) : une offre repensée, que faut-il en retenir ?

Abonnez-vous pour tout dévorer et ne rien manquer.

Déjà abonné ? Se connecter

Abonnez-vous

Ces dernières années, Gandi a fait évoluer son interface de gestion v5, certains de ses outils, et vient de lancer un nouveau site avec une offre de VPS retravaillée. Nous l'avons décortiquée. 

Gandi est un hébergeur pas comme les autres. Fondé en 1999 par Pierre Beyssac, Laurent Chemla, Valentin Lacambre et David Nahmias, son nom signifie Gestion et Attribution des Noms de Domaine sur Internet.

Gandi : un bout d'histoire de l'Internet français

L'objectif à l'époque était d'en finir avec les pratiques jugées abusives du marché et de rendre accessible à tous l'achat de noms de domaines. Une partie des profits permettait de soutenir des initiatives défendant certains idéaux de l'Internet naissant. Un modèle qui n'a pas fait consensus, les associés décidant de se séparer.

Ils revendent leurs parts en 2005 à Stephan Ramoin (arrivé un an plus tôt) et ses partenaires. Ce dernier avait notamment été choisi pour faire perdurer les valeurs de l'entreprise au slogan évocateur : « no bullshit ». 14 ans plus tard, Ramoin fait un constat : le développement est en retrait face à ses concurrents. La stratégie consistant à ne pas se développer plus vite à travers de l'investissement ou des emprunts est jugée avec une pointe de regret :

« Aujourd’hui je regrette la fierté – mal placée sans doute – que nous avions de nous dire que nous gérions bien l’entreprise parce que nous réinvestissions tout ce que nous gagnions, que nous n’avions pas de dettes, pas d’emprunts, etc. Pourquoi ? Pour faire court, parce que ce n’est pas le monde dans lequel nous vivons et que s’extraire de son milieu a ses limites ».

Il annonce au passage la « prochaine étape » qui n'est autre que le rachat de l'hébergeur par le fonds Montefiore Investissements en remplacement de leur actionnaire historique, « un investisseur capable de nous accompagner dans notre croissance, notamment par le biais de croissances externes [et] la croissance organique, en investissant dans le recrutement de nouveaux talents, le renforcement de nos offres, et notamment au niveau de notre service Revendeurs et Corporate à destination de toutes les entreprises ».

Renforcer Gandi sans lui faire perdre ses valeurs

Depuis, Stephan Ramoin est Président de la société Gandi.net. L'hébergeur a continué de soutenir différentes causes, comme Opscidia, HUGO ou Zeste de savoir, s'associant par exemple à Framasoft. Arnaud Franquinet, son COO, a été élu au Conseil d’Administration de l'Afnic en tant que représentant des Bureaux d’enregistrement.

Son interface v5 a continué d'évoluer. On a aussi eu droit à des améliorations sur le service email comme nous l'avions évoqué dans le cadre de notre dossier sur les standards SPF, DKIM et (DM)ARC. Surtout, le site et l'offre de l'hébergeur ont eu droit à quelques retouches, montrant une première évolution de la stratégie commerciale.

Retour sur ces changements, et plus particulièrement le dernier en date : le lancement de Gandicloud VPS.

Une offre qui évolue, toujours assez classique

Soyons clairs : Gandi n'est plus un bureau d'enregistrement parmi les moins chers du marché. Mais la société veut renforcer son offre d'hébergement et mieux l'adapter à notre époque. Actuellement, elle gère 2,5 millions de noms de domaine avec 750 extensions possibles, dispose de 350 000 clients actifs pour un total de 200 000 sites.

L'année dernière, NextCloud rejoignait son service de déploiement clé en main via Simple Hosting. Un outil aussi lorgné par Octave Klaba à travers sa relance d'HubiC puisqu'il prévoit d'utiliser ce projet accompagné d'OpenIO pour un bouquet de services européens, notamment autour du stockage de données.

Le déploiement via Simple Hosting avait déjà été utilisé pour vendre du Prestashop et du Wordpress. On regrette d'ailleurs que, comme ses concurrents français, l'hébergeur n'ait pas encore pris toute la mesure des solutions en croissance autour des sites statiques avec des déploiements simplifiés, comme le fait un Netlify par exemple.

L'offre « cloud » se veut elle aussi assez simple, toujours avec quatre types d'instances facturées à l'heure, sans engagement. Le bare metal n'est toujours pas au programme, Gandi vantant plutôt une approche avec des machines disposant de certaines ressources dédiées, même sur son offre Simple Hosting (gérée en conteneurs).

La seule alternative proposée est donc celle des VPS (Virtual Private Server). Ils proposent un accès complet à des serveurs virtualisés, mais la facturation se fait au mois, via une mécanique de compte prépayé. Autre limitation inhérente à cette solution : la configuration est fixe alors que pour les serveurs cloud « vous êtes libre de changer la configuration à tout moment. Vous pouvez modifier la configuration du CPU et de la RAM, ou ajouter et supprimer des disques et des IP, y compris pour des périodes de quelques heures ou quelques jours si nécessaire ».

Après quelques mois de test, l'offre Gandicloud VPS est née avec un changement principal : elle se base sur OpenStack, une solution également choisie par OVHcloud pour plusieurs de ses services.

GandiCloud VPS : qu'est-ce qui change ?

Mais Gandi voulait surtout en finir avec la confusion existant entre l'offre VPS similaire aux serveurs cloud. Ces derniers étaient moins chers et plus flexibles, il fallait donc revoir les choses. L'offre cloud reprend donc l'ancienne segmentation (un peu plus chère), alors que les VPS ont droit à une proposition totalement différente.

Le tarif de base passe ainsi de 5,08 euros à 6 euros, mais s'arrête à 36 euros. Quatre niveaux sont proposés : R1, R2, R3 et R4, tous hébergés dans le datacenter FR-SD6 pour le moment. D'autres localisations seront proposées dans les prochaines semaines selon Gandi. Les tarifs sont toujours dégressifs pour les partenaires.

Tous ces serveurs disposent de 25 Go de stockage pouvant être étendu à 2 To par volume (0,07 euro par mois et par Go supplémentaire). Seule la quantité de cœurs CPU (de 1 à 4) et de mémoire (de 1 à 8 Go) évolue donc. On regrette au passage qu'aucun détail technique ne soit donné, pas plus que le niveau de performances attendu.

  • Tarifs Gandicloud VPS
  • Tarifs Gandi Cloud
  • Tarifs Gandi VPS en mars 2021

Une offre plus généreuse côté CPU/RAM par rapport à l'ancienne, dont les prix grimpaient également à mesure que le stockage évoluait. Les VPS permettent désormais de disposer de plus de puissance à moindres frais, puis d'adapter la capacité de stockage selon ses besoins. Une approche qui semble plus pragmatique. 

Certains regretteront par contre une autre évolution : la bande passante n'est plus « illimitée ». Elle ne pourra pas dépasser 250 Mb/s et 3 To de trafic par mois. Chaque serveur dispose d'une IPv4/v6, son taux de disponibilité mensuel « visé » est de 99,95 % (soit 21,6 minutes de coupure sur 30 jours). Les snapshots arrivent « bientôt ».

Plus globalement, Gandi promet que les fonctionnalités proposées sur son offre cloud vont peu à peu être déportées sur ses nouveaux VPS. On pense au choix de localisation, mais aussi aux images pour le moment limitées à Debian 10 et Ubuntu 20.04. Les adeptes d'OpenStack apprécieront par contre que l'accès API soit opérationnel.

Enfin, concernant le support, il est assuré par email 6 jours sur 7, de 8h à minuit.

Dans la pratique, comment ça marche ?

Comme évoqué précédemment, le paiement se fait par le biais d'un compte prépayé. Il faut ainsi disposer d'un moyen de paiement enregistré, les ressources utilisées étant facturées d'avance, au prorata à la mise en place. 

Ainsi, pour la création d'un V-R1, « vous serez facturé 2,83 € HT (3,40 € TTC), ce qui correspond à la durée jusqu'à la prochaine date de renouvellement. Les ressources seront ensuite automatiquement renouvelées le 2 de chaque mois » prévient l'interface. Cela peut atteindre 17,00 euros HT (20,40 euros TTC) pour un V-R8 créé aujourd'hui. 

Il faut ensuite créer l'image et la paire de clés SSH pour l'accès distant. On apprécie au passage que Gandi gère l'algorithme ED25519 et incite à l'utiliser, ce qui n'est pas toujours le cas de ses concurrents coincés sur RSA.

Une fois la procédure terminée, le démarrage du serveur ne prend que quelques minutes.

GandiCloud VPS Création

Quel niveau de performances ?

Gandi ne communiquant pas sur les composants utilisés ou le niveau de performances attendu, nous avons commandé des VPS V-R1 et V-R4 afin de les analyser. Dans les deux cas, nous avions un Xeon Scalable de seconde génération (Cascade Lake) : le Gold 5218. Il s'agit pour rappel d'un modèle à 16 cœurs (32 threads) cadencé entre 2,3 GHz et 3,9 GHz. Il peut être utilisé dans des configurations jusqu'à quatre sockets avec de la DDR4 à 2,67 GHz. 

Nous avons commencé avec notre habituel test via OpenSSL (Ubuntu 20.04 LTS) :

openssl speed --multi $(nproc) rsa4096

Voici les résultats obtenus :

OpenSSL - Signatures/s RSA 4096 bits :

  • V-R1 (1C) : 169
  • V-R4 (2C) : 313

OpenSSL - Vérifications/s RSA 4096 bits :

  • V-R1 (1C) : 10 713
  • V-R4 (2C) : 20 764

Si l'on compare ces chiffres à de récents relevés sur des NAS Synology, cela place le V-R4 juste sous un DS3018xs (Celeron D1508). Le V-R1 se trouve de son côté entre des instances Stardust et DEV-1S de Scaleway (EPYC 7001). Légèrement au-dessus d'un Raspberry Pi 400. Des performances qui seront suffisantes pour bien des usages.

Côté stockage, le test de bench.sh obtient des résultats aléatoires, du fait qu'il s'agit d'une ressource partagée. Ainsi, on est le plus souvent entre 250 et 400 Mo/s, parfois un peu plus. Mais si on lance le test en simultanée sur deux serveurs, on constate une baisse aux alentours de 150 à 200 Mo/s :

GandiCloud VPS Performances StockageGandiCloud VPS Performances Stockage Simultanée
Les performances grimpent à près de 400 Mo/s sur les V-R1/R4, mais si on lance sur deux serveurs en même temps, c'est la chute

Commentaires (11)


C’est moi ou l’article se termine de façon un peu abrupte ? Ça donne l’impression qu’il en manque une partie.


Il n’y a même pas de point final à la dernière phrase ! :eeek2: :windu:


Non, c’est la légende des images qui s’affiche mal, j’ai remonté à l’équipe :chinois:


David_L

Non, c’est la légende des images qui s’affiche mal, j’ai remonté à l’équipe :chinois:


OK, merci.



Sur le fond, je vous rejoins. J’ai testé lors de la beta et c’était décevant, surtout au regard des tarifs annoncés par la suite. J’aime bien Gandi et j’attendais beaucoup de ces nouvelles offres, en espérant pouvoir migrer chez eux pour mes VPS, mais le rapport qualité/prix n’est pas à la hauteur de Scaleway, Hetzner ou OVH. Dommage.


J’ai pris un de ces nouveaux VPS chez Gandi comme serveur de secours suite à l’incendie à SBG qui a mis hors ligne mon VPS de chez OVH (parce que sinon je perdais mes mails pendant plus de 10 jours). Ça marche plutôt pas mal, mais c’est quand même pas au niveau d’OVH pour le moment, et il manque des fonctions basiques, par exemple pouvoir modifier le reverse. C’est quand même embêtant notamment pour un serveur de mail parce que certains relais n’aiment pas que le reverse ne soit pas bon (moi je rejette ce genre de mails par exemple).
J’ai fait un ticket, et ils m’ont répondu (pour ça ils sont plus réactifs qu’OVH dont on sait jamais s’ils vont répondre) que je n’étais pas sans savoir que c’était un nouveau service et que donc il n’y avait pas encore toutes les fonctions.
En réalité, je n’avais aucune idée que c’était nouveau. Je suis allé sur leur site et j’ai souscrit à ce qu’ils proposaient, un peu dans l’urgence. Je n’avais pas conscience que ce serait du beta-test…



(reply:1867945:Julien Salort)




Le test beta c”était en février (de mémoire l’offre a été officialisée en mars). Mais oui pour le moment il manque encore pas mal de fonctionnalités. Je pense que Gandi attend aussi de voir les demandes au support pour prioriser un peu (et comme tu dis ils sont assez réactifs en général)


trafic sortant limité à 3 térabits… pourquoi cette limite ?


Stéphane :non: Stephan Ramoin


Après avoir goûter à la facturation à l’heure chez Digital Ocean, je pourrais pas revenir à une facture au mois. Dommage :/


D’où l’offre cloud


David_L

D’où l’offre cloud


Ouais mais le prix fait un x2 :/



VPS : 1CPU / 1Go RAM / 25 Go ROM => 6€
Cloud : 1 CPU / 1Go RAM / 20 Go ROM => 13,13€


Fermer