Comme chaque samedi à 13h37, Flock pose son regard acide sur l'actualité dans le domaine numérique. Il publie ainsi une chronique regroupant cinq dessins en rebond sur nos articles.
Nous vivons dans un monde étrange où le numérique, qui facilite souvent les échanges au niveau mondial, semble avoir fait oublier à certains quelles étaient leurs responsabilités.
Prenez le système bancaire par exemple, où l'on voit des acteurs miser à fond sur les nouvelles technologies dès qu'il s'agit de trading haute fréquence par exemple... mais lorsqu'il s'agit de la gestion du compte de « Mr tout le monde », tout va étrangement moins vite, même pour les banques en ligne.
Les virements continuent de prendre de un à plusieurs jours en attendant l'application de nouvelles règles en Europe, les applications mobiles n'offrent pas toujours un service exceptionnel, ce, alors que les frais n'ont cessé de gonfler ces dernières années. De quoi laisser la place aux « néo-banques » qui misent sur le mobile et le tout numérique.
Et en attendant de pouvoir proposer leurs propres solutions, les banques classiques mettent en avant la beauté et la joie de la relation bancaire dans le monde physique. Les mêmes qui n'ont parfois pas hésité à fermer ou vider des agences et à faire des banquiers de simples commerciaux payés à la commission, ayant de moins en moins de marge de manœuvre... avant de pouvoir tout automatiser à coup d'IA (qui ne servira pas qu'à faire de plus belles photos).
Les nouveaux entrants seraient donc seuls responsables d'une déshumanisation de la relation au banquier ? Pas sûr que ces acteurs aux dents longues soient ceux qui ont le plus de comptes à rendre sur l'évolution de la situation.
Et que dire des réseaux sociaux qui, comme Facebook, ont nié le problème des fausses informations diffusées par leurs plateformes, parfois à grands coups de publicités payées par des organismes étrangers. Désormais, on voit leurs dirigeants se dire un peu plus préoccupés de la situation, mais ils continuent d'envoyer leurs généraux lorsqu'il s'agit de tenter de sauver les meubles devant le sénat américain.
En France, aucune action de ce type n'est pour le moment en cours, et l'on en est encore à la phase des consultations. Et lorsqu'il s'agit de cyberharcèlement ? On envoie des lettres, en espérant que ceux qui vont les recevoir finiront par enfin décider de faire quelque chose de concret... ou pas. Comme doubler une équipe de modération sans en préciser le nombre, alors que le gros de la modération est déjà assurée par des centaines de bénévoles.
Il faudra d'ailleurs attendre le 1er janvier pour que les décrets sur la loyauté des plateformes s'appliquent, avec une certaine tolérance dans un premier temps. Espérons tout de même que la volonté politique sera là. Pour le moment elle est comme la matière noire : on en parle, on pense qu'elle existe, mais l'on manque encore de preuves...
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