Entre trolls, nudité et provocation politique, Steam cherche comment modérer ses jeux

Entre trolls, nudité et provocation politique, Steam cherche comment modérer ses jeux

Yamete kudasai

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Kevin Hottot

Publié dans

Société numérique

19/10/2018 9 minutes
39

Entre trolls, nudité et provocation politique, Steam cherche comment modérer ses jeux

En ouvrant plus largement l'accès à son catalogue de jeux, Steam doit faire face à de nouvelles problématiques. Entre « trolls » de faible qualité, et l'arrivée de contenu réservé aux adultes, la plateforme cherche les limites de ce qui peut être diffusé.

Pour la publication des jeux, Steam est passé d'un modèle où chaque titre était validé par ses soins avant d'être publié, à la distribution libre d'une licence payante. Depuis juin 2017, n'importe qui peut acheter pour 100 dollars une licence Steam Direct, lui permettant de publier ses jeux sur la plateforme. Un grand pas en avant pour les plus petits studios, qui devaient jusqu'ici s'adosser à un éditeur, ou passer au travers de l'infâme Greenlight pour se faire une place sur la boutique de Valve.

Le mouvement permet aux plus petites structures de s'afficher sur la place de marché la plus célèbre du monde PC, à peu de frais. Ce sont ainsi plus d'une centaine de millions de clients potentiels qui s'offrent à eux. Revers de la médaille : de très nombreux studios se sont engouffrés dans la brèche, et pas nécessairement en proposant des titres de grande qualité, bien au contraire.  Une méthode qui oblige de nouveau Valve à faire du tri dans les publications.

Un constat : le rythme de publication des jeux s'accélère

Dans la pratique, le catalogue de jeux proposé sur Steam a évolué à différents rythmes au fil du temps. Si l'on se fie aux statistiques du réputé SteamSpy, entre 2004 et 2012, il était extrêmement rare de voir plus de 40 titres débarquer sur la plateforme en l'espace d'un seul mois, y compris lors de la période des fêtes, historiquement chargée dans l'industrie du jeu vidéo. 

On peut attribuer ce rythme lent à deux facteurs. Le premier tient bien évidemment à l'adoption de la distribution dématérialisée, qui n'en était qu'à ses balbutiements, notamment avant la dernière décennie. Le second tient à la complexité d'entrer dans le catalogue Steam, bien plus forte jadis qu'aujourd'hui. Il fallait en effet montrer patte blanche à Valve, qui pouvait alors refuser un titre sous n'importe quel prétexte (qualité insuffisante, niche trop restreinte, contenu sexualisé, etc.).

Historique ajout jeux Steam données Steam SpySource des données : SteamSpy

Il faut attendre août 2012 pour voir une première brèche apparaître dans ce système avec le lancement de Steam Greenlight. L'idée est de proposer aux studios indépendants de soumettre leur jeu gratuitement au jugement des utilisateurs de Steam. Toute création remportant assez de votes et d'avis positifs devient alors susceptible d'entrer au catalogue.

Le système est rapidement amendé en imposant un paiement de 100 dollars pour voir son jeu apparaître sur Greenlight, la faute à des plaisantins ayant créé de fausses fiches produits pour des titres loufoques ou volontairement mauvais. Par la suite, chaque mois, Valve validait l'entrée au catalogue de quelques titres. Un mouvement qui n'a pas provoqué immédiatement de grands changements dans la croissance du nombre de jeux proposés sur Steam, qui continuera de graviter entre 25 et 50 jusqu'à mi-2013. 

La vague Greenlight et Accès anticipé

Dès février 2013, les studios ont également eu l'opportunité de vendre des jeux encore en cours de développement sur Steam, via le programme Accès anticipé (Early Access). Si, de prime abord, peu de titres ont opté pour ce type de diffusion, aujourd'hui, SteamSpy recense 2 839 titres apparus au catalogue par ce biais, soit un peu plus de 10 % du total actuel.

Historique ajout jeux Steam données Steam Spy
Source des données : SteamSpy

Ajoutez à cela une première phase d'élargissement de Greenlight survenue en août 2013. En l'espace d'un an, le système avait ouvert la porte du catalogue Steam à seulement 76 titres. Gabe Newell décide alors d'ouvrir les vannes en validant d'un coup cent titres, qui feront leur apparition sur la plateforme dans les mois suivants.

Courant 2014, la cadence des lancements augmente nettement, atteignant jusqu'à 140 titres par mois, contre la moitié un an plus tôt. Lors de l'abandon de Greenlight en juin 2017 au profit de Steam Direct, le rythme frôle les 500 sorties mensuelles. Plus globalement, en 2013, première année complète du système Greenlight, 550 jeux sont apparus sur Steam, avant de dépasser la barre des 4 500 lancements annuels en 2016.

Le gros du raz-de-marée arrivera courant juin 2017 avec la mise en place de Steam Direct. L'impact sur le nombre de jeux disponible est immédiat. En mai 2017, 455 titres débarquent sur la plateforme. En juillet, le chiffre passe à 608 et atteint même 787 dès octobre. 7 006 titres débarquent ainsi sur Steam en 2017... Un total qui a déjà été atteint sur les neuf premiers mois de 2018 !

Quelle modération a posteriori ?

Cette avalanche de titres n'a pas que de bons côtés pour Valve, qui faute de filtrer les entrants pour ne sélectionner que ceux qui atteignent une qualité minimum, doit désormais travailler a posteriori, en s'appuyant par exemple sur les retours des joueurs. 

Parmi les cas les plus notables, on retrouve des titres que l'entreprise considère purement et simplement comme du trolling.

« Sur Steam, certains essaient simplement d'agacer les gens avec ce qu'on appelle un « pseudo-jeu » (c'est-à-dire un bout de programme grossièrement codé qui passe tout juste notre barre technique en tant que jeu vidéo qui fonctionne, mais ne correspond pas à ce que 99,9 % des gens qualifieraient de bon). Certains trolls essaient d'arnaquer les gens pour leur prendre leurs items de leur inventaire Steam, d'autres cherchent un moyen de se faire un peu d'argent sur Steam en utilisant une série de schémas qui tournent autour de la façon dont nous laissons les développeurs utiliser les clés Steam » fait ainsi valoir Valve dans un billet récemment publié.

« Ce que ces personnes ont en commun, c'est que faire des efforts de bonne volonté pour réaliser et vendre vraiment des jeux à quelqu'un ne les intéresse pas. Quand les motivations d'un développeur ne sont pas celles-là, c'est probablement un troll. »

Sont ainsi concernés des jeux dont le seul intérêt est de déclencher une avalanche de succès Steam dès leur lancement, ou encore des titres considérés comme « des trolls évidents ». Ces derniers sont déterminés après enquête sur les développeurs du jeu, leur historique sur Steam, leurs données bancaires, etc.

Autre cas délicat, celui des jeux diffusant un discours politique. Ce mois-ci, le jeu Bolsomito 2K18 a été placé sous les projecteurs au Brésil en raison de son synopsis proposant au joueur de « purger le pays des méfaits du communisme » en évoquant « la corruption galopante et l'inversion des valeurs qui nécrose la société ».

Bolsomito 2K18
Capture d'écran de Bolsomito 2K18 où des membres du parti des travailleurs sont représentés comme des ânes

Un résumé qui ne plait guère aux autorités locales qui ont ouvert une enquête pour demander l'arrêt de la distribution de ce jeu au motif qu'il « cherche clairement à nuire à la présidence de la république et aux élections de 2018 » et qu'il « cause des dégâts collectifs moraux à divers mouvements sociaux », citant notamment le cas des communautés LGBT.  

Le cas particulier du contenu « adulte »

Dernier caillou dans la chaussure de Gabe Newell : les jeux ciblant un public adulte, plus particulièrement ceux proposant du contenu sexuellement explicite. Il y a encore quelques mois, certains visual novels peinaient à passer les filtres de sélection de Valve, et les studios devaient proposer des versions édulcorées pour entrer dans la boutique (quitte à fournir des patchs rétablissant le jeu dans son état d'origine en court-circuitant le circuit de distribution de Steam). 

Cependant, le mois dernier Valve semble avoir ouvert la porte au contenu sexuellement explicite en acceptant Negligee : Love Stories. Selon sa fiche produit, le titre comprend « quatre histoires qui contiennent fréquemment des dialogues autour de thèmes sexuels, d'interactions sexuelles et de nudité, avec des illustrations montrant également des relations sexuelles ». 

Negligee Love Story Steam Adulte
On vous aura prévenus

L'entreprise impose toutefois que les studios précisent explicitement à quel type de contenu adulte les joueurs seront confrontés, afin d'éviter qu'ils ne tombent accidentellement sur des éléments qui les mettraient mal à l'aise, qu'il s'agisse de violence, ou d'érotisme. 

Il reste à noter que malgré l'ouverture du catalogue à ces titres, leur distribution n'est pas garantie dans l'ensemble des territoires. Dans le cas de Negligee : Love Stories, le titre enfreint les lois de 28 pays, dont le Japon, l'Allemagne, la Russie ou l'Australie. Par conséquent, dans ces pays, il n'apparait pas au catalogue de Steam. Et si quand bien même vous faites partie d'un pays ou la vente du jeu est autorisée, diffuser la moindre capture d'écran en public peut vous valoir des sanctions, telles que l'impossibilité de participer aux forums communautaires pendant quelques jours.

Une dernière question se pose : quelle limite s'est fixée Steam pour les contenus adultes sur sa plateforme ? Si les lois de certains pays posent des barrières claires, ce n'est pas forcément le cas partout, et la frontière entre moralement discutable et répréhensible n'est pas toujours très nette.

Steam arbore donc une politique légaliste, à l'exception des jeux érotiques et de faible qualité, où les limites de son catalogue sont bien plus floues. En juin, ce choix avait fait polémique, le fondateur de la boutique Itch.io estimant qu'une modération « morale » est belle et bien nécessaire. La vision de Valve tranche d'ailleurs avec celle d'autres grandes plateformes, comme Spotify, qui avait retiré deux artistes de ses playlists officielles suite à des accusations d'agressions sexuelles à leur encontre.

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Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Un constat : le rythme de publication des jeux s'accélère

La vague Greenlight et Accès anticipé

Quelle modération a posteriori ?

Le cas particulier du contenu « adulte »

Commentaires (39)


De mon point de vue, Steam a tout fait dans l’excès.



A l’époque pré-Greenlight, ils surveillaient beaucoup trop, voulaient beaucoup trop contrôler. Effectivement, pour les indépendants qui voulaient que leur petit jeu se fasse une place, ce n’était pas simple du tout.



De nos jours, c’est l’inverse total : je trouve que Steam ne veille pas assez. Certains me diront “oui mais décider pour les autres c’est pas bien”. Je suis d’accord dans la majorité des cas. mais de nos jours, il suffit de se balader sur Steam pour trouver une avalanche de jeux pourris tous les jours, sans pouvoir apercevoir les pépites qui peuvent sortir entre deux mais qui seront noyées dans les dizaines de jeux sortant chaque semaine.



Pour ce qui est du contenu pornographique, tant qu’on reste dans le “moralement acceptable” (= on évite la pédophilie et autres penchants totalement illégaux dans une majorité de pays et moralement inacceptables) je suis pour. Avec un disclaimer suffisant, je ne vois pas pourquoi un Visual Novel érotique aurait moins sa place qu’un DOOM.



A mon sens, il faudrait quand même un service de validation important chez Valve. Oh, pas comme il y a une dizaine d’années non plus, mais des gens qui sont là pour une chose : lancer les jeux publiés et s’assurer au moins du service minimum : ça démarre, ça tourne correctement (= un jeu 2D simpliste tourne à fond même sur des GPU anciens voire des Intel IGP), ça a un but autre que déverrouiller 100 succès par seconde, ça ne fait aucune propagande. je pense que cela permettrait de virer une grosse majorité de ces bouses programmées en une heure sur Unity.



Après, je fais déjà en sorte de sortir au maximum de Steam pour mes achats de JV. Les jeux adulte, je me fournissais déjà ailleurs, et pour les jeux dispos sur GOG je privilégie toujours ce dernier. Mais si Steam pouvait enfin se décider à faire un minimum de boulot pour garantir un minima de qualité, ce serait cool.


S’attaquer à ces marchés de niche, ils doivent avoir du mal chez Valve à booster le prix de leurs actions.


Salut Kevin, heureux de te revoir a la redaction ;) (je retourne lire l’article)


Ce ne sont pas les seuls problèmes auxquels ils sont confrontés : il y a aussi les arnaques (les cash grab) purs et simples. Certains jeux ont été largement médiatisés avant que les choses ne se révèlent d’elles-même. Par exemple, Wild West Online. Et clairement, le jeu est à l’abandon, il jongle allègrement avec la publicité mensongère, n’a pas fourni les éléments prévus dans leur financement participatif (pour dire, il n’y a même pas d’avatar féminin !). Les dévs ont reconnu être incapable de coder une IA pour des pnjs ou des animaux. 



Et vu le relais médiatique dont le jeu a profité avant sa sortie, c’est loin d’être un petit jeu anonyme, bien caché, à l’ombre…



Malgré de nombreux signalements pour fraude (publicité mensongère, preuves à l’appui), le jeu est toujours là.



Note : je n’ai pas acheté le jeu, je m’y suis beaucoup intéressé depuis que la presse relayait des infos dessus. Quant aux infos que je cite, il suffit de lire un peu partout sur le net et sur le forum steam (et officiel du jeu) pour se rendre compte. Quant au score metacritic (29%), il donne une assez bonne idée de ce qu’est le jeu.



C’est loin d’être le seul. D’après ce que j’ai pu lire, Steam a retiré certains jeux clairement prévus pour être une escroquerie. Mais vu l’ampleur de leur catalogue, ça ne doit pas être évident de pouvoir gérer tous les cas particuliers…



Enfin, même en tant qu’acheteur, ça devient la croix et la bannière pour acheter un jeu. Comme le dit @Haken Trigger, il y a 100 merdasses infâmes pour une pépite…


VALVe n’est pas en bourse.








Haken Trigger a écrit :



Pour ce qui est du contenu pornographique, tant qu’on reste dans le “moralement acceptable” (= on évite la pédophilie et autres penchants totalement illégaux dans une majorité de pays et moralement inacceptables) je suis pour. Avec un disclaimer suffisant, je ne vois pas pourquoi un Visual Novel érotique aurait moins sa place qu’un DOOM.





Et là tu mets le doigt sur le cœur du problème : le “moralement acceptable” est à géométrie extrêmement variable. Demande à Frédérique Mitterand si la pédophilie est moralement acceptable. Demande à Ségolène royale si la violence dans les jeux vidéos est moralement acceptable. Comme dirait un article clickbait : “la réponse va vous surprendre” <img data-src=" />

Et ça, c’est au sein d’une même société. Si tu considère que Steam est une multinationale, ça empire.

L’homosexualité est illégale dans de très nombreux pays, on bloque aussi ? Et il faut différencier “l’acte est illégal” et “la représentation de l’acte est illégal”, sinon on interdit 90% des jeux pour représentation de meurtres, vols et autres incivilités.



Le blocage de contenu sur base de la morale n’a rien d’évident, toute solution présentée comme “simple” ne fait que déplacer le problème <img data-src=" />









Vengerius a écrit :



S’attaquer à ces marchés de nmiche, ils doivent avoir du mal chez Valve à booster le prix de leurs actions.





A la niche <img data-src=" /><img data-src=" />





<img data-src=" />



Pour les meurtres, la solution est assez simple… tu mets des zombies et ça devient acceptable. D’ailleurs c’est pour ça que les zombies ont été pas mal utilisé durant une époque. (c’était un moyen simple de faire des massacres de masse)


Kevien is back !!!

<img data-src=" />

(Je retourne lire l’article <img data-src=" />)


C’est vrai que pour ces contenus c’est dur. Néanmoins, je pense qu’on peut s’accorder sur le fait que des jeux, par exemple, pédophiles ou faisant l’apologie du viol doivent être bloqués avant même la publication, car ces thèmes sont, à mon humble avis, interdits ou légiférés dans une immense majorité de pays.



Ensuite, il faudrait effectivement des blocages régionaux mais argumentés et justifiés selon certains cas, mais à mon sens sans bloquer le jeu immédiatement. Pour laisser les gens se faire leur avis.


Dans ce cas, on bloque tous les jeux comportant une arme ou le fait de s’en servir.



Je vois mal la boutique Steam sans les Quake/DNF/Tomb Raider <img data-src=" />


Si ma mémoire est bonne, Gabe ne considère pas que c’est le rôle de Valve/Steam de mettre en avant des jeux peu ou pas connus, il s’agit, pour lui, du rôle de la presse spécialisé de trouver, tester, et faire parler de ces jeux.



Dans ma compréhension, Steam, et plus précisement sa boutique (store.steampowered.com), ne fait qu’une mise en page minime (la partie visible au premier coup d’oeil) des jeux “du moments”, exactement comme le fait un Micromania. Ils mettent un joli encart pour la sortie de Football manager, de la même façon que Micromania.



J’ai l’impression que l’on demande à Steam d’être ce qu’il n’est pas. Pour moi, Steam n’est qu’une boutique avec un stock de jeu, quand on rentre dedans, on a un univers familier (Ark, CSGO, Dota2, etc.) prévu pour faire vendre rapidement, mais si on s’enfonce, ben c’est le bordel.



Toujours dans ma comparaison avec le physique, j’imagine mal une boutique de jeu physique, avec autant de référence que Steam, ne pas finir en entrepôt infâme.


Pareil, je me disait justement la semaine dernière, que ça faisait longtemps que tu n’avais pas écrit.



J’attendais un joli article sur Star Citizen&nbsp;<img data-src=" />


On supprime aussi Half-Life, Team Fortress et (surtout) Counter-Strike… Ah bah non on va éviter hein <img data-src=" />


Ça sent la bulle prête à exploser dans le jeux-vidéo, pour se mettre au porno <img data-src=" />



J’ai quelques dizaines de jeux pas commencé sur Steam, j’espère qu’ils ne feront pas parti des faillites quant ça explosera <img data-src=" />


Il te répondra non.


Par curiosité (il faut bien que quelqu’un le fasse) j’ai été me renseigner

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mauvaise_Vie

Ce livre est à l’origine des accusation de la part de M LePen…



et dans cet article tout est clarifié.


Il “suffirait” de mettre 227 cases à cocher sur notre compte, toutes décochées par défaut, qui permette d’afficher les jeux ayant le tag correspondant.

Par exemple: “gens tous nus”, “torture”, “fromage fondu au chalumeau”



Chacun y masquera son compte.



Et par défaut tout le monde arrivera à trouver rock simulator.


Ce sous-titre <img data-src=" />


Je suis pour ton choix , mais que les cases s’auto coche quand tu vote sur un jeux que tu a acheté (fonction evidement desactivable).

Exemple : tu achete un jeu de la licence Y par ce qu’un amis ta dit tien essaye ce jeux (en te filant le lien direct), tu l’achete (car tu a confiance en ton amis) et tu y joue, quand tu ferme le jeux la première fois steam te demande (alors as tu aimer ?), tu répond oui il coche les tag du jeux (car tu a peut être découvert un style de jeux que tu ne connaissait pas et que tu adore).


Il y a vraiment beaucoup de gens qui choisissent d’acheter un jeu uniquement parce qu’il est dans la boutique steam?








ThomasBrz a écrit :



Pour les meurtres, la solution est assez simple… tu mets des zombies et ça devient acceptable. D’ailleurs c’est pour ça que les zombies ont été pas mal utilisé durant une époque. (c’était un moyen simple de faire des massacres de masse)





Solution adoptée aussi bien dans les jeux vidéo (les fameux zombies de Carmageddon) que dans la vie réelle (déshumaniser l’ennemi a permis les pires massacres de l’Histoire).

Mais la “solution” n’est pas en question pour moi, c’est la définition du problème qui l’est. “Qu’est-ce qui est acceptable”, pas “comment masquer ce qui est inacceptable”.







Haken Trigger a écrit :



Néanmoins, je pense qu’on peut s’accorder sur le fait que des jeux, par exemple, pédophiles ou faisant l’apologie du viol doivent être bloqués avant même la publication, car ces thèmes sont, à mon humble avis, interdits ou légiférés dans une immense majorité de pays.





Le thème de la pédophilie est particulièrement intéressant dans ce débat.

De fait, la pédophilie est une condition mentale, et n’est (autant que je sache) illégale nulle part. C’est comme criminaliser le rhume. C’est la relation sexuelle avec des enfants qui est interdite, et un jeu vidéo, par essence, n’a de relation sexuelle avec personne.

L’image des relation pédophiles, par contre, est souvent considéré choquante et amorale. Mais beaucoup (si ce n’est tous) de contenu pornographique est considéré comme tel. Et en substance, ce n’est pas très différent de la démonisation du rock dans les années 50 : ça corrompt la jeunesse, ça détruit la société, c’est “mal”… Mais au final, si on ne peut pas prouver le moindre dégâts, la moindre victime, y’a-t-il vraiment un problème ? Il faut se poser cette question (dont la réponse peut être “oui”) avant d’agir.

Et quand on se rappelle que tout le monde n’est pas d’accord sur la validité même du concept de censure, je trouve prématuré son application dans ce contexte <img data-src=" />







dematbreizh a écrit :



Par curiosité (il faut bien que quelqu’un le fasse) j’ai été me renseigner

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mauvaise_Vie

Ce livre est à l’origine des accusation de la part de M LePen…





Intéressant, merci <img data-src=" />

J’aurais du avoir la démarche moi-même <img data-src=" />



Ceci dit, ça en change pas le fond de ma pensée : la morale n’est pas suffisamment statique et partagée pour qu’on puisse censurer sans se pencher sur le fond du problème considéré <img data-src=" />

Et ce, quelque soit le problème. Ceux mentionnés ici ne sont que des exemples.









V_E_B a écrit :



Demande à Frédérique Mitterand



Je ne connais pas cette femme. C’est qqu’un de connu?



Totalement d’accord avec V_E_B, j’irais même plus loin, les jeux vidéos ne devraient souffrir d’aucun frein moral.

&nbsp;

&nbsp;Dans le mesure ou tout est virtuel il ne devrait y avoir aucune ligne rouge à ne pas franchir tant que l’utilisateur final est prévenu que le titre est destiné à un public averti et qu’il est au courant du contenu.

Terrorisme, viol, torture, pédophilie, je ne vois pas de au nom de quoi ça devrait être interdit dans un jeu. C’est n’est pas en modérant ce genre de contenu que ça éliminera les crimes en question et un jeu sur le viol ne fera pas des gens des violeurs en puissances. Je connais beaucoup de joueurs de GTA, par contre beaucoup moins de gens qui cambriolent une banque avant de voler un char pour faire un carnage au centre ville…


faites la guerre pas l’amour <img data-src=" />


Exactement. Chercher à bannir du contenu avec des personnages non existants est suicidaire d’un point de vue culturel.

A moins bien sûr de considerer qu’écraser un pnj dans GTA est un meurtre…








Naxxlead a écrit :



Totalement d’accord avec V_E_B, j’irais même plus loin, les jeux vidéos ne devraient souffrir d’aucun frein moral.

&nbsp;

&nbsp;Dans le mesure ou tout est virtuel il ne devrait y avoir aucune ligne rouge à ne pas franchir tant que l’utilisateur final est prévenu que le titre est destiné à un public averti et qu’il est au courant du contenu.

Terrorisme, viol, torture, pédophilie, je ne vois pas de au nom de quoi ça devrait être interdit dans un jeu. C’est n’est pas en modérant ce genre de contenu que ça éliminera les crimes en question et un jeu sur le viol ne fera pas des gens des violeurs en puissances. Je connais beaucoup de joueurs de GTA, par contre beaucoup moins de gens qui cambriolent une banque avant de voler un char pour faire un carnage au centre ville…





Des histoires extrêmes à base de viol, d’enfants, etc, on en trouve depuis longtemps dans la littérature Française. Il n’y a effectivement pas plus de raison de faire un autodafé sur une partie de la littérature que d’interdire pour des histoires de moralité des jeux.

La loi protège des gens, pas des personnages.









brice.wernet a écrit :



Il “suffirait” de mettre 227 cases à cocher sur notre compte, toutes décochées par défaut, qui permette d’afficher les jeux ayant le tag correspondant.

Par exemple: “gens tous nus”, “torture”, “fromage fondu au chalumeau”







Je suis d’accord pour censurer tous les titres qui comportent des scènes de fromage fondu au chalumeau, surtout si c’est du Roquefort. <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



Anéfé, le rhume n’est pas un crime. <img data-src=" />

Mais par contre le transmettre volontairement à une personne âgée en situation de faiblesse dans le but délibéré de hâter son trépas afin de palper son héritage pourrait être un crime. Voire plusieurs dans les pays qui les cumulent. Enfin je dis ça je dis rien, je suis pas juriste <img data-src=" />


Ce n’est donc pas le rhume qu’il faut stigmatiser, c’est l’acte d’abus de pouvoir qui est à pointer du doigt. Quelle que soit la maladie dont il est question.


Ze reformule autrement :

Et donc on fait des jeux pour les malades en question (qui va faire ces jeux ?), et ensuite on les vend sur ordonnance uniquement parce que sans se leurrer c’est comme avec les médocs qui contiennent des trucs qui défoncent, il y a toujours des petits malins pour en détourner l’usage prévu afin d’en profiter ; c’est ça l’idée ? <img data-src=" />


Je comprends l’idée.

(Mais on peut revenir sur ce que disait VEB dans son com, qui décide que telle pathologie ne doit pas être mise en jeu? éternel débat depuis GTA 1)

&nbsp;

Après, GTA n’est pas conçu à destination des seuls voleurs de voiture et trafiquants de drogue, et tous les jeux de guerre sont-ils destinés à un public violent pathologiquement? Si l’on prend l’exemple des jeux d’horreur (ça marche aussi en vidéos), certains adorent, d’autres détestent, et d’autres encore aiment le frisson de ce qui les dérange… BREF je ne suis pas sûr que les jeux vidéos aient pour objectif de viser un unique public, en revanche c’est le public qui se définit jeu par jeu. (j’aurais plein d’exemples qui s’éloignent de notre discussion, donc je m’abstiens)



Si tu pointes uniquement les cas extrêmes, genre pédophilie et apologie du terrorisme, tu n’auras pas de contradicteur. C’est d’ailleurs tout simplement interdit par la loi (comme le Japon qui floute les organes génitaux).


Rien que par perversion (ou appelez cela curiosité), j’irai tester…


Tout cette histoire me fait penser au jeu Agony qui résume à lui seul toutes les problématiques évoquées dans l’article.

&nbsp;

Annoncé comme un jeu ultra hardcore le jeu à souffert (en dehors d’une technique à la ramasse) de gros soucis légaux liés à la censure. Le jeux devait sortir en version non censuré, puis les développeurs ont annoncé que, pour des raisons légales, le jeux serait censuré “mais juste un peu”. Ils ont ensuite annoncé un patch levant le censure, qu’ils ont annulé… Le jeu est donc finalement sorti en version censurée provoquant la colère des joueurs pour qui l’intérêt du jeux résidait essentiellement sur son côté “trash”. Il s’est fait totalement démonté sur steam (et ailleurs), mais l’histoire ne s’arrête pas là. Steam ayant récemment revu sa politique de censure, le jeu va finalement sortir le 31/11/2018 en version non censurée sous l’appellation Agony Unrated.



Une histoire à devenir cinglé tout ça pour 2-3 bouts de nichons virtuels et des cadavres de bébé…








dematbreizh a écrit :



qui décide que telle pathologie ne doit pas être mise en jeu?





Ne pas confondre un jeu avec un logiciel interactif.

Le premier est une fiction ludique, divertissante, “défoulante”, etc…

Le deuxième contient par exemple tout ce que dans le langage courant on appelle les “jeux éducatifs” : il ne s’agit pas de jeux au sens premier (ou alors pas uniquement de jeux au sens premier) car leur but est d’avoir un effet sur l’individu (le plus souvent un enfant mais pas toujours) après et en dehors du “jeu”.

Cela devient ensuite facile de comprendre que n’importe quelle pathologie peut être sujette à une fictionnalisation sous forme de jeu (ou de roman, de film, de théâtre, etc…) tant que la frontière avec l’individu est assez solide.

La difficulté se trouve en l’individu lui-même puisqu’un simple consentement ne permet pas de dire que celui qui consent saura faire la part entre fiction et réalité ; et se contenter de demander un tel consentement pour ensuite s’en laver les main m’apparait être quelque peu hypocrite : ça peut marcher pour certains type de jeux bien établis, puisque le joueur dans ce cas sait à quoi il consent ; mais pas pour tous les types de jeux, notamment ceux qui sont innovant sur certains aspects (immersion psychologique et réalisme du gore par exemple).

Et ici la culture, les traditions, tout ce que l’on appelle les “barrières culturelles” et/ou les “tabous sociaux” ont un effet souvent protecteur de l’individu face à une fiction violente : typiquement un GTA paraitra inoffensif à un joueur parce que celui-ci a une éducation culturelle qui lui fera refuser d’amener à la réalité les éléments fictionnels du jeu, même violents.







dematbreizh a écrit :



Si tu pointes uniquement les cas extrêmes, (…)





On percevra souvent dans ces cas extrême le même effet qu’avec l’alcool : désinhibiteur de ces “tabous” et de ces “barrières”. Parfois à tort, parfois à raison. Mais est-ce qu’on ne pourrait/devrait pas plutôt se demander non pas quelle est la nature de la pathologie présentable mais plutôt comment la présenter pour qu’elle reste une fiction, un jeu ?



Il est difficile de nos jour de différencier les deux Logiciels (exemple des jeux de guerre glorifiant l’armée US. Après tout jeu ayant un parti pris [politique/sociétal] mélange ces genres).



Mais je te rejoins totalement pour le reste.


Je n’avais pas entendu parler de ce jeu.



Après lecture dehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Agony_%28jeu_vid%C3%A9o,_2018%29&nbsp; , il aurait d’autres défauts qu’il devra avoir corrigé pour qu’il brille dans nos PCs.








dematbreizh a écrit :



Il est difficile de nos jour de différencier les deux Logiciels (exemple des jeux de guerre glorifiant l’armée US. Après tout jeu ayant un parti pris [politique/sociétal] mélange ces genres).





Moui eh ben y’a qu’à mélanger les mots aussi alors ; pour le fameux “American Army” et similaires, je proposerais bien “propagame”, sauf que pas d’bol c’est intraduisible <img data-src=" />