SpaceX : le monstre Starship décolle et effectue sa séparation, mais le premier étage explose

SpaceX : le monstre Starship décolle et effectue sa séparation, mais le premier étage explose

« Démontage rapide et imprévu » du Super Heavy Booster

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Sébastien Gavois

Publié dans

Sciences et espace

18/11/2023 4 minutes
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SpaceX : le monstre Starship décolle et effectue sa séparation, mais le premier étage explose

C’est un succès – pas sur toute la ligne – mais un franc succès tout de même pour SpaceX : sa méga fusée Starship a décollé, puis a effectué la séparation de ses deux étages. La suite est moins rose avec une explosion du Super Heavy Booster et une perte de communication avec l’étage supérieur Starship.

33 raptors pour s’envoyer en l'air

Aujourd’hui à 14h, SpaceX a effectué le deuxième essai de son méga lanceur Starship. Il est pour rappel composé de deux étages : le Super Heavy Booster et la partie supérieure, aussi baptisée Starship. 

Les deux se sont envolés vers l’espace « grâce à la puissance des 33 moteurs Raptor du Super Heavy Booster ». La fusée a alors « réussi à franchir l’étape de séparation des étages ». Tous les moteurs semblent avoir fonctionné sans problème lors de ce second essai, ce qui n’était pas le cas auparavant. 

Le premier étage explose, le second ne donne plus de signe de vie

Par contre, le premier étage « a subi un démontage rapide et imprévu peu de temps après la séparation ». En clair, il a explosé au lieu de retomber dans le golfe du Mexique, comme prévu par le plan.  De leur côté, les moteurs de Starship (le second étage, vous suivez ?) ont continué de fonctionner pendant plusieurs minutes alors que la fusée se dirigeait vers l'espace, sans l’aide de son booster. 

Vers la fin prévue de l’allumage des moteurs de Starship (toujours uniquement la partie supérieure), le contact a été perdu : « Au moment de la perte de la télémétrie, Starship se trouvait à une altitude de 148 kilomètres et allait à plus de 24 000 km/h, proche de la vitesse orbitale », explique SpaceNews.

« Nous pensons que nous avons peut-être perdu le deuxième étage », reconnait John Insprucker (ingénieur chez SpaceX), lors de la retransmission en direct. Starship devait voler pendant 90 minute autour de la Terre avant de revenir, il n’était pas prévu de la placer en orbite. 

Un « succès », de nombreuses félicitations et un « HOLY SH-T »

« Avec un test comme celui-ci, le succès vient de ce que nous apprenons, et le test d'aujourd'hui nous aidera à améliorer la fiabilité de Starship, alors que SpaceX cherche à rendre la vie multiplanétaire », lâche la société dans un tweet. La vision d’Elon Musk est pour rappel de coloniser Mars avec sa fusée Starship, avant d’explorer plus loin notre Système solaire. 

Thomas Pesquet, comme bien d’autres, ne cache pas sa joie : « HOLY SH-T they did it !! », que l’on pourrait traduire par « PUTAIN de M*RDE ils l’ont fait ». « Des frissons dans le dos aujourd’hui en regardant le lancement réussi du #Starship 🤩🤯🙌 !!! Impossible de ne pas être enthousiaste même si tout n’est pas parfait bien sûr », ajoute-t-il

Bill Nelson, administrateur de la NASA, adresse lui aussi ses « félicitations aux équipes ». Il ajoute que, « ensemble, la NASA et SpaceX ramèneront l'humanité sur la Lune, sur Mars et au-delà ».

Explosion en avril, succès (partiel) en novembre

Lors du premier essai en avril de cette année, la fusée avait explosé après trois minutes de vol, provoquant de graves conséquences selon des associations de défense de l’environnement. La FAA avait durci le ton en imposant des modifications et des mesures de protection de l’environnement.

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

33 raptors pour s’envoyer en l'air

Le premier étage explose, le second ne donne plus de signe de vie

Un « succès », de nombreuses félicitations et un « HOLY SH-T »

Explosion en avril, succès (partiel) en novembre

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Commentaires (51)



Berbe a dit:


Plus ça rate, plus on a de chances de réussir




Et oui, les savants Shadocks avaient calculé que la fusée Shadock avait une chance sur 1 million de réussir son lancement.



Les Shadocks ont donc procédé à 1 million de lancements.



Argh, le regretté Claude Pieplu… Ça ne rajeunit pas tout ça :fumer:



(reply:2166093:Berbe) Hey, merci pour les Shadoks, je suis resté un grand fan à la vie, à la mort !




Pour en revenir à SX, on peut dire qu’ils se sont bien explosé la gueule ! :francais: :langue:



Si ça pouvait aider à fermer celle de son “emblématique” représentant (et son réseau social, tant qu’à faire), ça nous ferait de ces vacances…


Un échec c’est une avancée… Bon c’est quand même pas pour tout de suite Mars.


Je ne connais pas le prix exact du bestiau, mais AMHA ça fait cher le pétard de (1)4 juillet …:humour:


Si je ne doute pas qu’on apprend de ses échecs, j’avoue que qualifier de “succès” une opération qui ne s’est pas du tout déroulée comme prévue me parait quand même assez étonnant.



Que cet échec soit riche en enseignement, je n’en doute pas. Mais de là à le qualifier de succès c’est quand même un peu prématuré, sachant que la communication avec le vaisseau est actuellement rompue…



Si le vaisseau arrive à suivre son plan de vol initial (à savoir faire le tour de la Terre pour amerrir dans l’océan Pacifique) là, oui, on pourra parler d’un succès partiel. Mais pour l’instant.



A noter également que d’autres sites d’information évoque l’explosion des deux étages, aussi bien le Super Heavy que le vaisseau Starship.



Du coup, je ne sais vraiment pas trop quoi penser…



fdorin a dit:


Si je ne doute pas qu’on apprend de ses échecs, j’avoue que qualifier de “succès” une opération qui ne s’est pas du tout déroulée comme prévue me parait quand même assez étonnant.




C’est de la com destinée aux financeurs… je suis certain que le Melon Muské n’est pas du tout content en ce moment…


Que SpaceX communique en ce sens, cela ne m’étonne guère (justement, c’est de la com). Mais en dehors de SpaceX, rien ne les oblige à qualifier cette opération de succès.



La question du parti pris à souvent été abordé dernièrement dans les commentaires sur NextINpact. Et là, j’avoue que la première phrase me semble justement un bel exemple de parti pris.




C’est un succès – pas sur toute la ligne – mais un franc succès tout de même pour SpaceX




J’avoue que “franc succès”, j’ai du mal…



fdorin a dit:


Que cet échec soit riche en enseignement, je n’en doute pas. Mais de là à le qualifier de succès c’est quand même un peu prématuré, sachant que la communication avec le vaisseau est actuellement rompue…




On ne peut clairement pas appeler ça une réussite totale, mais on est encore dans la phase de test, aucune charge utile n’a été perdue et on peut quand même voir que les points qui ont posé problème au vol précédent ont bien été résolus ce qui est quand même bon signe :




  • Le pas de tir semble avoir tenu le coup

  • Tous le moteurs ont démarré au moins une fois

  • La séparation a parfaitement fonctionné



Donc a mon sens ça n’est pas totalement faux de parler de succès partiel. En tout cas, c’est difficile de reprocher à Space X de voir le verre a moitié plein


J’aime l’euphemisme. Démontage. Fallait oser tout de même.
Tout ça pour s’envoyer en l’air (avec l’apostrophe) :D


J’ai signalé l’erreur de typo, mais on est samedi. Inutile de signaler à nouveau.
(Edit : je parle de l’apostrophe).


Merci, c’est corrigé (entre deux tranches de fromage à raclette, d’où la latence importante :transpi:



Refhi a dit:


J’aime l’euphemisme. Démontage. Fallait oser tout de même. Tout ça pour s’envoyer en l’air (avec l’apostrophe) :D




Trouvé cette citation de 2019 sur Quora:



When I started at McDonnell Douglas in 1977, the term was RUDE, as in a “RUDE rocket”.
Rapid, Unplanned Disassembly Event. It was listed in a book full of industry acronyms I was required to read during my first two weeks.



Uther a dit:



Donc a mon sens ça n’est pas totalement faux de parler de succès partiel. En tout cas, c’est difficile de reprocher à Space X de voir le verre a moitié plein




De voir des aspects positifs, c’est normal et ils ne sont pas négligeables. Mais comparé aux objectifs initiaux, on en est bien loin. Le lanceur a explosé, et le vaisseau… on ne sait pas ! (et d’après d’autres sources, il aurait aussi explosé).



Et je trouve “rigolo” qu’en fonction du site, on parle soit d’échec, soit de franc succès.


Rien de surprenant: on peut voir le verre à moitié plein ou bien à moitié vide. Ça dépend du niveau d’attente de chacun.



Y a une 3eme possibilité, qu’on peut élégamment résumer en “osef”. Mais ceux qui l’adoptent en parlent rarement sur les RS, donc c’est pas trop visible.


Pour moi, le lancement semble largement pire que ce qui est évoqué dans l’article :

Si on regarde bien au moment de la séparation booster, le booster n’a que trois moteurs. Ce qui semble normal. Puis il rallume un premier cercle de moteurs. Tous s’allume sauf un. Pas de soucis, ça arrive.

Là arrive le problème : les moteurs autour de celui qui est défaillant commencent à tomber, progressivement jusqu’à ce que tous les moteurs soient impactés, entraînant l’explosion.

Pourquoi ce qui ressemble fortement à une défaillance en cascade est un problème ? Parce que si c’était arrivé une minute plus tôt, toute la fusée aurait été détruite.
Et quand ça fonctionne une fois, avec de la chance, ça ne prouve rien sur la fiabilité du booster.

Voir même pire. Après la débâcle du premier lancement, les moteurs devraient être conçus pour être ultra protégés contre une chaleur excessive, pour éviter qu’un moteur tombe à cause de ça. Or, là, il semble que ce soit encore le cas. Bref, ils ont pas appris de leurs erreurs.



Et le fait que la séparation s’est faite alors que booster+étage étaient allumés, ça n’a pas du aider. Je veux dire, les moteurs de l’étage se sont allumés avant la séparation…



SpaceX a tendance à mettre des buts ultra-faibles, pour, soit minimiser les échecs, soit montrer qu’ils ont fait mieux que prévu. Technique de com’ classique.

Lors du premier lancement, il me semble que le but était juste de dépasser la tour de lancement. Tout le reste était un “bonus”. Donc ils ont réussi. Même s’ils ont tout détruit…



Un “démontage rapide et imprévu” est un euphémisme utilisé depuis un bout de temps dans le spatiale, et surtout par la NASA, il me semble. “Rapid unscheduled disassembly”. Il me semble que c’est même utilisé dans le bouquin “The Martian”, mais je peux me tromper.


Cqoicebordel

Pour moi, le lancement semble largement pire que ce qui est évoqué dans l’article :

Si on regarde bien au moment de la séparation booster, le booster n’a que trois moteurs. Ce qui semble normal. Puis il rallume un premier cercle de moteurs. Tous s’allume sauf un. Pas de soucis, ça arrive.

Là arrive le problème : les moteurs autour de celui qui est défaillant commencent à tomber, progressivement jusqu’à ce que tous les moteurs soient impactés, entraînant l’explosion.

Pourquoi ce qui ressemble fortement à une défaillance en cascade est un problème ? Parce que si c’était arrivé une minute plus tôt, toute la fusée aurait été détruite.
Et quand ça fonctionne une fois, avec de la chance, ça ne prouve rien sur la fiabilité du booster.

Voir même pire. Après la débâcle du premier lancement, les moteurs devraient être conçus pour être ultra protégés contre une chaleur excessive, pour éviter qu’un moteur tombe à cause de ça. Or, là, il semble que ce soit encore le cas. Bref, ils ont pas appris de leurs erreurs.



Et le fait que la séparation s’est faite alors que booster+étage étaient allumés, ça n’a pas du aider. Je veux dire, les moteurs de l’étage se sont allumés avant la séparation…



SpaceX a tendance à mettre des buts ultra-faibles, pour, soit minimiser les échecs, soit montrer qu’ils ont fait mieux que prévu. Technique de com’ classique.

Lors du premier lancement, il me semble que le but était juste de dépasser la tour de lancement. Tout le reste était un “bonus”. Donc ils ont réussi. Même s’ils ont tout détruit…



Un “démontage rapide et imprévu” est un euphémisme utilisé depuis un bout de temps dans le spatiale, et surtout par la NASA, il me semble. “Rapid unscheduled disassembly”. Il me semble que c’est même utilisé dans le bouquin “The Martian”, mais je peux me tromper.


Je pense qu’il faut redonner quelques ordres de grandeur pour mieux comprendre la prouesse scientifique et technologique dont nous parlons ici.



Le premier étage super heavy c’est 33 moteurs raptor. Un moteur raptor c’est environ 2600 kN de poussée. Tous les moteurs ont poussé pendant 2 minutes et 48 secondes après le décollage pour atteindre 75 kilomètres d’altitude. Ça correspond à une puissance moyenne de 38 GW pour super heavy. La capacité du parc nucléaire en France c’est environ 60 GW.


AhLeBatord

Je pense qu’il faut redonner quelques ordres de grandeur pour mieux comprendre la prouesse scientifique et technologique dont nous parlons ici.



Le premier étage super heavy c’est 33 moteurs raptor. Un moteur raptor c’est environ 2600 kN de poussée. Tous les moteurs ont poussé pendant 2 minutes et 48 secondes après le décollage pour atteindre 75 kilomètres d’altitude. Ça correspond à une puissance moyenne de 38 GW pour super heavy. La capacité du parc nucléaire en France c’est environ 60 GW.



AhLeBatord a dit:


Je pense qu’il faut redonner quelques ordres de grandeur pour mieux comprendre la prouesse scientifique et technologique dont nous parlons ici.



Le premier étage super heavy c’est 33 moteurs raptor. Un moteur raptor c’est environ 2600 kN de poussée. Tous les moteurs ont poussé pendant 2 minutes et 48 secondes après le décollage pour atteindre 75 kilomètres d’altitude. Ça correspond à une puissance moyenne de 38 GW pour super heavy. La capacité du parc nucléaire en France c’est environ 60 GW.




Les Russes début des années 70 avaient essayé de partir sur La lune eux aussi. Malheureusement n’ayant pas des moteurs aussi puissants que ceux de Saturn V, ils ont mis 30 moteurs ensemble pour avoir l’équivalent en puissance.



À l’époque, avoir 30 moteurs qui fonctionnent parfaitement et de manière identique (même poussée), ça tenait du miracle.



Le miracle n’a pas eu lieu pour l’URSS, et après le 2nd échec au décollage qui littéralement tout explosé: fusée + pas de tir + tout ce qu’il y avait autour, (d’ailleurs fait parti du top 3 des plus grosses explosions humaines hors bombe nucléaire), ça été Adieu pour aller planter un drapeau rouge avec faucille & marteau là haut…



(reply:2166117:fdorin) Tu devrais leur proposer une extension “magique”, qui non seulement résout tous les problèmes présents, mais (et c’est là que la pure magie de la programmation intervient) …empêche tous les futurs problèmes d’arriver ! :francais: :bravo: :yes: :windu:




Maaaagiiiieee !!! :phibee: :top:



fdorin a dit:


De voir des aspects positifs, c’est normal et ils ne sont pas négligeables. Mais comparé aux objectifs initiaux, on en est bien loin. Le lanceur a explosé, et le vaisseau… on ne sait pas ! (et d’après d’autres sources, il aurait aussi explosé).




SpaceX a autodétruit Starship après la perte de controle.




Engineer John Insprucker, hosting SpaceX’s livestream, then confirmed SpaceX was forced to destroy Starship so it didn’t veer off course.




fred42 a dit:


J’ai signalé l’erreur de typo, mais on est samedi. Inutile de signaler à nouveau. (Edit : je parle de l’apostrophe).




J’avais saisi, pas la peine de m’apostropher comme ça :humour:



Cqoicebordel a dit:


Et le fait que la séparation s’est faite alors que booster+étage étaient allumés, ça n’a pas du aider. Je veux dire, les moteurs de l’étage se sont allumés avant la séparation…




Ça, j’ai cru comprendre que c’était voulu et même difficile à faire, donc source de satisfaction. C’était un commentaire sur la chaîne d’infos où j’ai regardé le lancement (BFMTV je crois).


Au temps pour moi.
Mais je pense sincèrement que c’est un des problèmes de ce vol. Avoir une telle chaleur et puissance directement en contact avec le booster n’est pas idéal…




Uther a dit:


C’est en effet un problème a résoudre, mais pas vraiment une énorme surprise, on sait que le rallumage d’un moteur en vol est plus compliqué que sur le pas de tir. Le fait que l’allumage initial se soit bien passé en déjà un progrès.




Sauf que c’est une techno qu’ils sont déjà sensé maîtriser.




Je doute que la chaleur soit le problème en l’occurrence : les moteur ont normalement déjà encaissé beaucoup plus de chaleur que ça au décollage et pendant le vol. Il y a plein d’autres facteurs qui peuvent expliquer le problème que juste la chaleur comme la complexité de réamorcer les pompes en cours de vol par exemple.




Je comprend ton point de vue, mais je ne suis pas d’accord : sur le premier vol, c’est la chaleur en “blow back” qui a foutu le boxon, perçant les tuyères, ce qui veut dire que au lieu d’évacuer la poussée entièrement en dehors du booster, une partie allait vers les autres boosters.

Et oui, je pense que la chaleur au décollage à déjà fragilisé les tuyères. Rajouter un refroidissement rapide, puis un rallumage, c’est pas bon pour le métal.

Note : pendant le vol, la chaleur n’est pas “immense” sur les moteurs (en toute relativité). Tout est évacué par le cul du booster. C’est ce qui crée la poussée.




Ça c’était totalement prévu : une pièce a été rajouté entre les deux étage pour permettre l’évacuation des gaz du second étage tout en protégeant le premier étage des flammes. Le fait que ça se soit passé sans soucis est justement la principale raison du fait que le vol soit quand même considéré comme un succès. C’est la première fois que Space X utilisait la technique de séparation a chaud.




Au temps pour moi.
Par contre, je vois pas vraiment l’intérêt de cette séparation à chaud : ça crée plus de problèmes (et de poids) pour un résultat identique. D’autant que le booster qui est en rotation juste après se prend toute la chaleur de la poussée de l’étage.




C’est le principe du développement itératif, on met moins de temps a concevoir et plus a tester. Ça fait plus de vol d’essai perdus, mais au final ça permet de travailler avec de vraie données plutôt que des simulations.




Certes. Mais je pense que quelques simulations n’auraient pas fait de mal non plus…

Je veux dire, installer la douche sur le pas de tir avant le premier lancement aurait permis d’économiser beaucoup d’argent, et d’avoir de meilleurs données, dès le premier tir…

Là, j’ai l’impression d’entendre John Hammond “J’ai dépensé sans compter”.



Et ?


Vol habité, récupération des premiers étages …. à part une meilleure récupération du pas de tir, ils sont encore à pas mal de millions de l’objectif.
Tout ça pour quoi ?
Pas grand chose en fait, parce que Mars et au delà… c’est où ? à mille milliards de dollars, quelques missiles de moins ?
Tout ça pour des corbillards de luxe.



Alors chapeau bas pour la commentatrice (comme souligné dans le sous-titre de l’article), qui quasi instantanément après que le 1er étage a tout pété, sort immédiatement une punchline de ouf: “the booster just encountered a rapid unscheduled disassembly”. Si c’est de l’impro pure, alors total respect ! et elle a un gros potentiel de carrière comme humoriste aussi !



:mdr2:



Cqoicebordel a dit:


Pourquoi ce qui ressemble fortement à une défaillance en cascade est un problème ? Parce que si c’était arrivé une minute plus tôt, toute la fusée aurait été détruite. Et quand ça fonctionne une fois, avec de la chance, ça ne prouve rien sur la fiabilité du booster.




C’est en effet un problème a résoudre, mais pas vraiment une énorme surprise, on sait que le rallumage d’un moteur en vol est plus compliqué que sur le pas de tir. Le fait que l’allumage initial se soit bien passé en déjà un progrès.




Voir même pire. Après la débâcle du premier lancement, les moteurs devraient être conçus pour être ultra protégés contre une chaleur excessive, pour éviter qu’un moteur tombe à cause de ça. Or, là, il semble que ce soit encore le cas. Bref, ils ont pas appris de leurs erreurs.




Je doute que la chaleur soit le problème en l’occurrence : les moteur ont normalement déjà encaissé beaucoup plus de chaleur que ça au décollage et pendant le vol. Il y a plein d’autres facteurs qui peuvent expliquer le problème que juste la chaleur comme la complexité de réamorcer les pompes en cours de vol par exemple.




Et le fait que la séparation s’est faite alors que booster+étage étaient allumés, ça n’a pas du aider. Je veux dire, les moteurs de l’étage se sont allumés avant la séparation…




Ça c’était totalement prévu : une pièce a été rajouté entre les deux étage pour permettre l’évacuation des gaz du second étage tout en protégeant le premier étage des flammes. Le fait que ça se soit passé sans soucis est justement la principale raison du fait que le vol soit quand même considéré comme un succès. C’est la première fois que Space X utilisait la technique de séparation a chaud.




SpaceX a tendance à mettre des buts ultra-faibles, pour, soit minimiser les échecs, soit montrer qu’ils ont fait mieux que prévu. Technique de com’ classique.




C’est le principe du développement itératif, on met moins de temps a concevoir et plus a tester. Ça fait plus de vol d’essai perdus, mais au final ça permet de travailler avec de vraie données plutôt que des simulations.


Perso je parie sur 45 lancements et ils y arriveront.
Il suffit de voir le Falcon 9. Tout le monde les pensaient incapables, et non seulement ils l’ont fait, mais ils font mieux que tout le monde. (et j’ai un souvenir d’un grand ponte d’Ariane espace il y a longtemps qui limite se moquait de l’idée de reposer la fusée (et encore plus sur une barge)).



La méthode est peut être contestable pour les européens qui fonctionnent totalement différemment mais ca marche.



Pour Ariane, on fait 10 ans de théorie, 10 ans de préparation, et quand ça rate (style 501), la retransmission audio se coupe tellement on était sûr du succès, on accepte pas l’échec. Je m’en souviens bien on venait de voir la fusée explosere (à Kourou, depuis la montagne des singes, on avait manqué l’école pour voir le lancement) alors que le DDO disait tous les paramètres sont nominaux). Puis on passe plusieurs années à revoir tout en théorie, de peur de se replanter (alors que le soucis a été vite trouvé avec un problème du calculateur).



Deux mentalités très différentes. Mais en attendant, Vega ne marche pas (et ne servira à rien, à part faire plaisir à l’Italie), Ariane 6 marchera très bien (je n’en doute pas) mais aura 10 ans de retard, Ariane 5 a été arrêtée, il aura fallu la continuer tant que la 6 n’était pas fiabilisée, Soyouz, c’est fini pour nous…



Bref, on va tout dépendre de SpaceX car ce sont les seuls à oser maintenant…
Et ils y arriveront pour le Starphip comme ils ont réussi pour Falcon 9 et Falcon Heavy.


La guerre c’est la paix. L’échec c’est le succès.


Ce côté Français de critiquer sur la réussite, même partielle, des autres … depuis son canapé, à rien glander.



L’Europe vient de se faire totalement manger sur le spatial en quoi ? 10-20 ans ? Ariane VI est à la bourre et probablement déjà dépassée. On est déjà dans la configuration où subventionner avec l’argent du contribuable un tir 5, 10 ou 20x plus chère avec un lanceur européen devient absurde.



Il ne va plus nous rester grand chose dans les techniques de pointe à part Airbus, on s’est sabordé politiquement sur le nucléaire, merci les Allemands et Greenpeace. Ne parlons même pas des télécoms et des semi-conducteurs …


Qu’une société annonce que c’est un succès, c’est normal. A la fois vis à vis des investisseurs, et aussi vis à vis des employés.
Annoncer un échec c’est se tirer une balle dans le pied.



Chez toi, imaginons que tu ai des invités, tu prépares un dessert, disons un gâteau aux yaourt. Quand tu le démoule pour l’apoorter à table, il s’effondre sur lui-même, car il n’a pas été assez cuit. Est-ce que tu conclurais que c’est un échec (car il n’est pas assez cuit, et donc pâteux et pas bon), ou bien que c’est un échec (parce que tu as réussi à mettre tous les ingrédients ensemble, dans un plat et au four) ?



Là SpaceX a annoncé un objectif (ton gâteau cuit à point), et ne les as pas atteint (ton gâteau pas totalement cuit). Donc, est-ce vraiment un succès ?


Kwacep

Qu’une société annonce que c’est un succès, c’est normal. A la fois vis à vis des investisseurs, et aussi vis à vis des employés.
Annoncer un échec c’est se tirer une balle dans le pied.



Chez toi, imaginons que tu ai des invités, tu prépares un dessert, disons un gâteau aux yaourt. Quand tu le démoule pour l’apoorter à table, il s’effondre sur lui-même, car il n’a pas été assez cuit. Est-ce que tu conclurais que c’est un échec (car il n’est pas assez cuit, et donc pâteux et pas bon), ou bien que c’est un échec (parce que tu as réussi à mettre tous les ingrédients ensemble, dans un plat et au four) ?



Là SpaceX a annoncé un objectif (ton gâteau cuit à point), et ne les as pas atteint (ton gâteau pas totalement cuit). Donc, est-ce vraiment un succès ?


C’est un succès dans le sens ou ils ont bien progressé. Les prochains tests devraient échoués plus loin et dans 4-5 test, cela fonctionne.
Cela a fait pareil pour la Falcon 9 ou tout le monde se foutaient de leur gueule, et now ils ont la plus grosse part de marché… Même nous, on est obligé d’utiliser leurs lanceurs…



Je peux comprendre que la technique du “on échoue toujours un peu plus loin jusqu’à ce que ça marche” n’est pas la philosophie de l’Europe qui est plutôt dans “on ne tolère aucun échec”, mais faut avouer que cela fonctionne quand même mieux…



Après faut essayer de dissocier le personnage d’Elon Musk de SpaceX, qui derrière a de sacrés bons ingénieurs qui font un taff de fou ^^


Kwacep

Qu’une société annonce que c’est un succès, c’est normal. A la fois vis à vis des investisseurs, et aussi vis à vis des employés.
Annoncer un échec c’est se tirer une balle dans le pied.



Chez toi, imaginons que tu ai des invités, tu prépares un dessert, disons un gâteau aux yaourt. Quand tu le démoule pour l’apoorter à table, il s’effondre sur lui-même, car il n’a pas été assez cuit. Est-ce que tu conclurais que c’est un échec (car il n’est pas assez cuit, et donc pâteux et pas bon), ou bien que c’est un échec (parce que tu as réussi à mettre tous les ingrédients ensemble, dans un plat et au four) ?



Là SpaceX a annoncé un objectif (ton gâteau cuit à point), et ne les as pas atteint (ton gâteau pas totalement cuit). Donc, est-ce vraiment un succès ?


Tiens, je savais pas, mais l’un des 1ers investisseurs de SpaceX est… L’Arabie Saoudite.



Remarquez que la fusée fonctionne au méthane aussi…



:mdr2:



Et n’est pas électrique…. comme les Tesla



:mdr2:



(désolé :langue: )



Cqoicebordel a dit:


Sauf que c’est une techno qu’ils sont déjà sensé maîtriser.




Il maitrisent ça sur les moteurs Merlin du Falcon 9 qui utilisent du kérosène. Mais ce sont des moteurs très différents des Raptors du Starship notamment parce qu’ils utilisent du méthane et fonctionnent en cycle fermé.




Je comprend ton point de vue, mais je ne suis pas d’accord : sur le premier vol, c’est la chaleur en “blow back” qui a foutu le boxon, perçant les tuyères, ce qui veut dire que au lieu d’évacuer la poussée entièrement en dehors du booster, une partie allait vers les autres boosters.




Justement, c’est un problème qui se pose au sol. Il n’y a vraiment de problème de blow back apès le décollage, contrairement au rallumage qui pose pas mal de problèmes potentiels.




Au temps pour moi. Par contre, je vois pas vraiment l’intérêt de cette séparation à chaud : ça crée plus de problèmes (et de poids) pour un résultat identique. D’autant que le booster qui est en rotation juste après se prend toute la chaleur de la poussée de l’étage.




A priori, c’est compensé par le fait de ne pas avoir à arrêter totalement les moteurs pendant la séparation. Selon Space X ça fait devrait au contraire leur permettre d’être plus efficace.




Certes. Mais je pense que quelques simulations n’auraient pas fait de mal non plus…

Je veux dire, installer la douche sur le pas de tir avant le premier lancement aurait permis d’économiser beaucoup d’argent, et d’avoir de meilleurs données, dès le premier tir…




En effet dans le cas du premier lancement, ils ont clairement déconné de ne pas avoir attendu l’installation de la douche, d’autant plus qu’ils avaient déjà bien défoncé le béton du pas de tir lors des tirs statiques qui n’étaient pas a pleine puissance.


J’ai continué à googler, parce que ça me turlupinait.
J’suis tombé sur ce post reddit qui résume les avantages potentiels, non négligeables
https://www.reddit.com/r/SpaceXLounge/comments/15vm336/comment/jwwvu9i/




Essentially hotstaging involves igniting the upper stage engines while it is still sitting on the booster. Ideally this should separate the two stages without damage to either.



This is important because it potentially solves a number of problems for Starhip i.e: excess dry mass (which reduces payload), no abort capability (required for crew safety), no proven means of staging i.e. stage separation.



Dry Mass - ironically dry mass will slightly increase for hotstaging because they have fitted a protective shield and exhaust ring to the booster. However, this is more than offset by the fact the second stage continues to accelerate during hotstaging instead of losing velocity because the engines aren’t operating. Overall this more efficient approach should allow Starship to carry more payload to orbit despite its high dry mass.



Abort Capability - If the booster is failing, hotstaging could be used to separate the upper stage, allowing it to land downrange in the ocean. No doubt NASA will require an abort capability before they allow astronauts onboard Starship.



Stage Separation - the IFT vehicle had limited staging capability, they intended to tilt the booster over relative to the second stage allowing the engines to fire unobstructed. Hotstaging is a proven means of stage separation and likely far more reliable.




Je n’irais pas jusqu’à dire que ça m’a convaincu. Mais au moins ça rajoute des arguments.
Le reste du post Reddit a des infos inintéressantes aussi.



Bref, y’a plus qu’à voir comment ça évolue.



Cqoicebordel a dit:


Au temps pour moi. Par contre, je vois pas vraiment l’intérêt de cette séparation à chaud : ça crée plus de problèmes (et de poids) pour un résultat identique. D’autant que le booster qui est en rotation juste après se prend toute la chaleur de la poussée de l’étage.




La séparation à chaud permet d’augmenter la charge utile d’environ 10%. L’intéret de la manoeuvre est énorme.



DKman a dit:


Il ne va plus nous rester grand chose dans les techniques de pointe à part Airbus, on s’est sabordé politiquement sur le nucléaire, merci les Allemands et Greenpeace. Ne parlons même pas des télécoms et des semi-conducteurs …




Pour le nucléaire c’est un peu facile de charger les voisins et les ONG, mais ce n’est pas comme si ces dernières années la France avait encore démontré un grand savoir-faire en la matière…



“Madame, j’ai fait mon devoir mais un écolo allemand a mangé mon EPR”


On n’accepte pas l’échec car on parle de deniers publics.
Space X est un acteur privé qui vit principalement grâce aux milliards de Musk.



Serait-on prêt, en Europe, à cramer autant de fric (quelque soit le projet) ? Évidemment non. Ce sont les états qui financent ces projets donc les budgets sont scrutés à la loupe.



Même la NASA seule n’aurait pas pu se lancer là-dedans, malgré la folie des grandeurs de Trump.



Musk et ses investisseurs ont beaucoup de fric et veulent des résultats rapides.
Si on ne regarde pas la facture, ils nous ont déjà coupé l’herbe sous le pied.



On aura beau cracher sur la manière de faire, les résultats sont là.



Uther a dit:


Il maitrisent ça sur les moteurs Merlin du Falcon 9 qui utilisent du kérosène. Mais ce sont des moteurs très différents des Raptors du Starship notamment parce qu’ils utilisent du méthane et fonctionnent en cycle fermé.




Dans ce cas là, si le rallumage pose problème, faut le tester au sol, de nombreuses fois, avant tout lancement.




Justement, c’est un problème qui se pose au sol. Il n’y a vraiment de problème de blow back apès le décollage, contrairement au rallumage qui pose pas mal de problèmes potentiels.




C’est là où je suis pas d’accord : les moteurs sont (globalement) indépendant les uns des autres. Pour qu’il y ait une défaillance en cascade (ce qui est discutable, j’en conviens, mais faisceau d’indices tout ça), il faut qu’une défaillance entraîne une autre (logique). Et la seul manière dont je vois cela arriver, c’est la tuyère d’un moteur qui est percée, suite au chaud du décollage, froid, chaud du rallumage.

Je veux dire, les moteurs se sont rallumés. Puis se sont éteint. Il ne semble pas y avoir eu de problème de rallumage en soit. Tout ce que je dis est au conditionnel bien sûr.

Si on rajoute à ça la trajectoire du booster après séparation qui ne semble pas maîtrisée, tout ça pointe, pour moi, vers une tuyère percée/détruite : même si des moteurs se rallument pas, ça ne devrait pas impliquer une rotation telle qu’on la voit dans les images.



Or, c’est ce même problème de tuyères qu’il y a eu au premier vol. Oui, la cause est différente (blow back massif), mais je pense que le blow back plus chaud froid chaud reste le responsable.




A priori, c’est compensé par le fait de ne pas avoir à arrêter totalement les moteurs pendant la séparation. Selon Space X ça fait devrait au contraire leur permettre d’être plus efficace.




Hmm, je suis pas confiant là dessus : ils éteignent quand même 30 des 33 moteurs. Ils en éteindraient 3 de plus, et attendraient 10 secondes avant de les rallumer, et y’aurait pas besoin de cette séparation à chaud. Honnêtement, ça semble une économie de bout de chandelle qui va coûter très chère que seul Musk peut avoir.



Sinon, juste pour dire que j’apprécie cet échange. Tu es plus calé que moi sur les détails des vols SpaceX, sans être un fanboy complet. Du coup c’est cool de pouvoir échanger sans s’insulter :)




chien a dit:


La séparation à chaud permet d’augmenter la charge utile d’environ 10%. L’intéret de la manoeuvre est énorme.




T’es sûr de ton chiffre ? (J’ai googlé, et oui, ils parlent de 10%, mais je vois pas comment). Ca me semble complètement bizarre : soit y’a assez d’ergols pour que le booster continue à pousser, soit le booster s’éteint, dix secondes passent et l’étage s’allume.
J’veux dire, ça prend pas deux heures. Juste le temps que le booster donne un coup de RCS pour se dégager, et ça roule. La perte de vitesse pendant cette période est minime. Et si la vitesse baisse trop, que le booster pousse plus longtemps. (ouais je tourne en rond)
Bref, je suis très dubitatif là dessus.



Cqoicebordel a dit:


Dans ce cas là, si le rallumage pose problème, faut le tester au sol, de nombreuses fois, avant tout lancement.




Bien sur qu’ils on fait des tests au sol, mais tous les paramètres (pression, accélération, écoulement du liquide dans des réservoir en mouvement, …) ne peuvent pas être simulés parfaitement sur des bancs de test au sol.




Et la seul manière dont je vois cela arriver, c’est la tuyère d’un moteur qui est percée, suite au chaud du décollage, froid, chaud du rallumage.




Ça me parait un peu tôt pour affirmer quoique ce soit là dessus. Je pense que toi comme moi somme très loin de pouvoir donner un avis pertinent sur le sujet quand des experts du domaine eux même sont très prudents.




Si on rajoute à ça la trajectoire du booster après séparation qui ne semble pas maîtrisée, tout ça pointe, pour moi, vers une tuyère percée/détruite : même si des moteurs se rallument pas, ça ne devrait pas impliquer une rotation telle qu’on la voit dans les images.




Au contraire la rotation après séparation était normale. Le but à terme pour un vol Starship, c’est qu’après la séparation, le booster fasse demi-tour pour se reposer sur le pas de tir. Même si c’était un essai, le retour du premier étage était prévu, il devait juste en mer, mais pas très loin au large du pas de tir.
D’ailleurs, sur le vol précédent, il était prévu que ce soit la rotation du premier étage, à elle seule, qui permette de le dissocier du second étage. Comme ça n’a pas fonctionné, ils sont passé au système de séparation à chaud qui semble avoir réussi.




Or, c’est ce même problème de tuyères qu’il y a eu au premier vol. Oui, la cause est différente (blow back massif), mais je pense que le blow back plus chaud froid chaud reste le responsable.




Ça me parait très hasardeux d’affirmer quoi que ce soit là dessus.




Hmm, je suis pas confiant là dessus : ils éteignent quand même 30 des 33 moteurs. Ils en éteindraient 3 de plus, et attendraient 10 secondes avant de les rallumer, et y’aurait pas besoin de cette séparation à chaud. Honnêtement, ça semble une économie de bout de chandelle qui va coûter très chère que seul Musk peut avoir.




C’est plutôt le contraire : c’est au vol précédent qu’il ont voulu faire des économies de bout de chandelles en ne mettant pas de système de séparateur actif et en comptant sur le changement de trajectoire du booster. Là ils ont mis un système reconnu comme efficace, même s’il n’est plus trop à la mode.


N’empêche, je trouve que tout ce fait l’Elon est pas mal régressif : ça commence par le look des engins spatiaux, qui évoquent très fortement “On a marché sur la Lune” ou encore “Valérian et Laureline” (avec peut-être un peu de Yoko Tsuno, mon béguin de jeunesse ?), et d’un autre côté, tu as toutes ces explosions…



Quand j’étais petiot, on s’éclatait comme des fous avec des pétards à mèche, perso ça me faisait rire aux éclats, et ben là, tout ces essais de SpaceX, ça me fait penser à un gros paquet de grands gosses de riches qui font décoller des pétards à trouze millions de dollars depuis le terrain vague de leurs parents, et les font allègrement exploser, en se poilant…


A ceux qui parlent de “succès”, je leur propose d’embarquer pour le prochain vol.


C’est juste pas comparable : personne ne devait évidement monter dans ce genre de Starship, ni même dans les dix prochains au moins. il ne contenait même pas de satellites. Space X n’en est encore qu’au prototypage, il a prévu de sacrifier encore pas mal de prototypes avant de faire, ne serait-ce qu’un lancement de satellite.
Ce n’est pas un franc succès parce que les deux étages ne sont pas encore capables d’arriver à l’endroit prévu, mais c’est clairement un succès partiel, car les problèmes du dernier lancement sont résolu, ce qui est le but de l’approche itérative.



C’est un peu plus compliqué que ça. C’est vrai que la NASA paye cher pour les missions Falcon 9 et Falcon Heavy qu’effectue Space X, mais ce n’est pas elle qui finance directement la R&D notamment sur le Starship.
C’est d’ailleurs ce qui avait disqualifié Blue Origin lors du premier appel d’offre pour l’atterrisseur d’Artemis : ils avaient demandé d’être financés à l’avance alors que la NASA avait clairement indiqué que ce genre de clause était éliminatoire.



On pourrait dire que ça revient indirectement au même vu que c’est les bénéfices sur les vols classiques qui servent a financer la R&D sur le Starship. Mais il y a un vrai risque de perdre énormément pour Space X si le projet Starship échoue. C’est le genre de risque qu’une institution, voire même une entreprise cotée en bourse aurait vraiment du mal a prendre.



Sylan a dit:


On n’accepte pas l’échec car on parle de deniers publics. Space X est un acteur privé qui vit principalement grâce aux milliards de Musk.




Starship est un projet financé par la NASA au titre du programme Artemis quand la première mission de lunaire se posera sur la Lune le programme Starship aura englouti plusieurs milliards publics de coût de développement.



Et je ne parle pas des surfacturations, monnaies courantes aux USA, des lancements de défense qui sont tout simplement une subvention à leur industrie spatiale.



ragoutoutou a dit:


Pour le nucléaire c’est un peu facile de charger les voisins et les ONG, mais ce n’est pas comme si ces dernières années la France avait encore démontré un grand savoir-faire en la matière…



“Madame, j’ai fait mon devoir mais un écolo allemand a mangé mon EPR”




C’est documenté que les Allemands ont fait leur possible pour nous pousser à saborder le nucléaire (ils ne supportent pas qu’on puisse avoir un avantage concurrentiel sur eux). Le fait qu’on ait du mal à construire un EPR est lié au moins partiellement aux magouilles franco-allemandes des verts, qui ont créé un temps mort dans la filière pendant une vingtaine d’années (le savoir faire, ça ne se décrète pas, il faut le maintenir).


Merci les gars pour ces discussions, c’est très intéressant ce que vous racontez et effectivement appréciable que ça se tape pas dessus dès qu’on parle de Musk. Juste si vous pouviez vous relire une dernière fois avant de poster, il manque pas mal de mots dans des phrases, parfois vraiment gênants (“ni même dans les dix prochains … au moins”, jours, mois, ans ?).



DKman a dit:


Ce côté Français de critiquer sur la réussite, même partielle, des autres … depuis son canapé, à rien glander.




Ce côté français de toujours critiquer la France et les Français (t’as vu, ça marche dans les deux sens).




L’Europe vient de se faire totalement manger sur le spatial en quoi ? 10-20 ans ? Ariane VI est à la bourre et probablement déjà dépassée. On est déjà dans la configuration où subventionner avec l’argent du contribuable un tir 5, 10 ou 20x plus chère avec un lanceur européen devient absurde.




En fait, t’en sais rien (sur les prix, sur le retard qu’il y aura finalement et sur le fait qu’Ariane VI soit déjà dépassée), et SpaceX bouffe du dollar public américain pour ensuite casser les prix à l’international. Si l’Europe a du mal à imposer ses propres succès, elle devrait peut être revoir sa façon d’accorder les marchés publics (toutes les grandes puissances verrouillent leurs marchés publics en faveur de la production domestique).




Il ne va plus nous rester grand chose dans les techniques de pointe à part Airbus, on s’est sabordé politiquement sur le nucléaire, merci les Allemands et Greenpeace. Ne parlons même pas des télécoms et des semi-conducteurs …




On n’est pas si mauvais sur le nucléaire (on n’est effectivement plus leaders, ce qui est dommage). Par ailleurs, pour un petit pays sans ressource comme la France, les succès récents du test de planeur hypersonique VMaX et du missile M51.3 ne sont pas anecdotiques.



Déplorer qu’on ne dispose pas de la capacité de développement de la Chine ou des USA, ça va bien 5 minutes mais à un moment il faut être réaliste (avec notre politique de dépenses sociales, et notre PIB nominal, on ne peut pas rivaliser avec des pays immenses qui investissent énormément dans la R&D au détriment du reste – en tout cas avec un point de vue français) : soit on change radicalement la structure de notre dépense publique, soit on admet qu’on a besoin de l’Europe pour jouer à armes égales avec des puissances comme les USA, la Chine et l’Inde.



(reply:2166264:deathscythe0666) Mouais, difficile d’imaginer un(e) député.e verte - qui représente quoi ? 5%, 7% des électeurs ? - mouliner dans un hémicycle avec ses p’tits bras pour… hem… saboter le nucléaire français, rien de moins !!!




Les mouvements écolos ont la fâcheuse manie, il est vraie, de manifester “trop” souvent (au goût des partisans du statu quo), et d’essayer de bloquer certains chantiers et de faire des coups d’éclat afin d’attirer l’opinion publique, parce que là est le véritable nerf de la guerre : c’est comme sur les RS, tu cherches les “likes” et les commentaires, positifs ou non, peu importe, pourvu qu’on parle de toi… et de ta cause.



…exactement comme les politiques “mainstream” eux-mêmes ! Tiens, comme c’est étrange…



Ton document est à prendre avec des pincettes, je n’ai aucune idée du sérieux de cet organisme, l’EGE. Qui le finance ?



De plus le document ne présente qu’un seul point de vue, celui de la France, en oubliant - comme c’est pratique - de parler d’éventuelles “manoeuvres” Françaises au parlement Européen.



Le début du document est centré sur deux “fondations” Allemandes “financées par le gouvernement” (dit-il) “gérées par des écologistes et des militants d’extrême gauche.” (SIC)



Bon là on a une meilleure idée d’où partent les auteurs de ce document - un document fortement teinté, qui du coup perd énormément de sa valeur intrinsèque. Une source parfaite pour les théoriciens du complot et autres militants d’extrême-droite…



(quote:2166283:DantonQ-Robespierre)
Les mouvements écolos ont la fâcheuse manie, il est vraie, de manifester “trop” souvent (au goût des partisans du statu quo), et d’essayer de bloquer certains chantiers et de faire des coups d’éclat afin d’attirer l’opinion publique, parce que là est le véritable nerf de la guerre : c’est comme sur les RS, tu cherches les “likes” et les commentaires, positifs ou non, peu importe, pourvu qu’on parle de toi… et de ta cause.




Les écolos font peu aux élections, mais pas mal de leurs idées infusent dans la population et sont par conséquent reprises par les autres partis (en 2012, EELV, le PS, et le FN étaient pour l’arrêt du nucléaire, car ça gagne des voix aux élections).




…exactement comme les politiques “mainstream” eux-mêmes ! Tiens, comme c’est étrange…



Ton document est à prendre avec des pincettes, je n’ai aucune idée du sérieux de cet organisme, l’EGE. Qui le finance ?




C’est une école privée hors contrat (ce qui peut être source d’inquiétude) mais les liens avec la défense et le renseignement, et sa réputation plaident en faveur du sérieux de sa production.




De plus le document ne présente qu’un seul point de vue, celui de la France, en oubliant - comme c’est pratique - de parler d’éventuelles “manœuvres” Françaises au parlement Européen.




Comme la manœuvre de D. Voynet en 2000 tu veux dire ? On a beaucoup plus d’élus EELV au parlement européen qu’en France.




Le début du document est centré sur deux “fondations” Allemandes “financées par le gouvernement” (dit-il) “gérées par des écologistes et des militants d’extrême gauche.” (SIC)



Bon là on a une meilleure idée d’où partent les auteurs de ce document - un document fortement teinté, qui du coup perd énormément de sa valeur intrinsèque. Une source parfaite pour les théoriciens du complot et autres militants d’extrême-droite…




Pas de bol pour toi, Christian Harbulot a une “carrière” militante en politique … à l’extrême gauche. Il a fait partie de mouvements maoïstes.



Uther a dit:


Je doute que la chaleur soit le problème en l’occurrence : les moteur ont normalement déjà encaissé beaucoup plus de chaleur que ça au décollage et pendant le vol. Il y a plein d’autres facteurs qui peuvent expliquer le problème que juste la chaleur comme la complexité de réamorcer les pompes en cours de vol par exemple.




Chose très bien expliquée sur le live de Techniques Spatiale :
https://www.youtube.com/live/qI4cKoSD-Jg?si=C0I–aey4fQiozSH
Voir à partir de 1h47m0s


En effet Technique Spatiale et ma source préférée d’information sur le programme Starship, c’est vraiment une chaine tenue par quelqu’un du métier, géniale si on veut approfondir le sujet.



En effet ça fait partie des nombreuse choses connues dans le milieu du spatial que les gens ont l’impression de découvrir avec la médiatisation de Space X.


+1 pour Technique Spatiale. A chaque fois c’est passionnant.



Deux tweets de Serge YU donnent l’accélération, vitesse, altitude du StarShip:
https://twitter.com/DJSnM/status/1726661701892985091