La sixième version majeure de Vivaldi vient de sortir et elle embarque plusieurs améliorations majeures. L’une d’entre elles, les espaces de travail, est suffisamment bien pensée pour changer la manière dont on se sert du navigateur. Et dans un domaine dans lequel on pourrait penser que tout a été fait ou presque, ce n’est pas rien.
Si vous ne connaissez pas Vivaldi, résumons rapidement la situation. Ce navigateur a été créé par d’anciens employés d’Opera qui n’avaient pas apprécié la direction prise par ce dernier avec sa version 15. Rappelons que l’entreprise norvégienne avait fait le choix d’une refondation, basée sur Chromium et partant sur l’austère chemin du minimalisme. De très nombreuses fonctions avaient été abandonnées au passage. Vivaldi, lui, les récupère toutes, y compris le client email intégré, arrivé plus tard.
- Vivaldi : la version finale d'un navigateur qui vise les power users
- [Interview] Le PDG de Vivaldi assume l'orientation power users du navigateur
Vivaldi s’est rapidement taillé une image de navigateur pour les « power users », avec une réputation forte de personnalisation et d’outils pensés pour les personnes maniant un grand nombre d’onglets. Au fil de ses versions, ces deux aspects ont été continuellement renforcés. La version 6.0, fraichement débarquée, insiste à nouveau, et sort cette fois le grand jeu.

Espaces de travail : l’outil qu’il manquait
Vivaldi a toujours su manier les nombreux onglets avec un certain brio. Rapidement, les piles d’onglets sont devenues la fonction favorite d’une partie des utilisateurs, avec la possibilité de les rassembler pour qu’ils prennent moins de place.
Les espaces de travail sont un outil complémentaire destiné aux personnes qui préfèrent faire place nette en fonction de leurs recherches. La fonction est placée à gauche des onglets. Quand on clique sur le nouveau bouton, on peut créer un nouvel espace en se basant sur les onglets ouverts dans la fenêtre en cours. On donne un nom à cet espace, puis on lui affecte un pictogramme ou un emoji. Une fois enregistré, cet espace permettra de rouvrir les onglets qui le composaient à sa dernière consultation.

L’idée, bien sûr, est de créer des espaces thématiques. Dans le cadre du travail ou de nombreuses recherches (préparation d’un voyage, achats, etc.), on peut donc garder les onglets ouverts dans un espace, basculer vers un autre (toujours via le même menu), puis y revenir plus tard.
Au sein d’un espace, la manière dont sont disposés les onglets est sauvegardée. Si vous avez par exemple six piles d’onglets, elles seront gardées en l’état. Si, dans une pile, vous avez trois onglets juxtaposés (disposés côte à côte dans la fenêtre), ils resteront tels quels. L’association de ces fonctions peut permettre des gains de temps appréciables. Dans un espace « Sport » par exemple, on peut avoir une pile par activité, chacune contenant des sites associés, juxtaposés ou non.
Soyons honnêtes cependant, ce concept n’a pas été inventé par Vivaldi. On le retrouve – certes implémenté différemment – dans Edge, sous forme de Collections. La méthode retenue par Vivaldi est néanmoins plus efficace, car plus proche des bureaux virtuels. Un accès plus direct permettant de basculer entre des contenus comme on bascule d’ordinaire entre plusieurs fenêtres. La fonction n’est d’ailleurs pas amenée à être utilisée par tout le monde, elle vient simplement compléter une trousse à outils déjà riche dans la gestion des onglets.
Personnalisation : on peut maintenant presque tout changer
Autre point fort de Vivaldi, la personnalisation. Cette fois, le navigateur peut aussi changer les icônes de navigation. Cette capacité est incluse dans la gestion des thèmes, plusieurs proposant déjà des icônes personnalisées, en plus des couleurs et de la forme de certains boutons, comme ceux de la barre latérale.
On peut bien sûr les modifier soi-même, en récupérant à droite et à gauche les fichiers images qui nous intéressent. Dans les paramètres du navigateur, dans la section Thèmes, on peut cliquer sur Éditeur au-dessus de la galerie des thèmes. Là, en plus des couleurs, de l’arrière-plan et des réglages divers, on trouve une quatrième rubrique : Icônes. Pour chaque fonction, Vivaldi affiche l’image associée. Si l’on clique dessus, une fenêtre s’ouvre pour choisir un fichier image, qui sera le plus souvent en JPG ou PNG. Cependant, les GIF sont aussi acceptés… même ceux animés.
Pour les nostalgiques, on peut ainsi repartir facilement dans une ambiance Windows XP ou même 95. La fonction servira surtout à changer d’air de temps en temps, ou pour les personnes qui aiment fignoler un thème personnalisé, puisque les icônes remplaçables sont nombreuses : précédent, suivant, accueil, recharger, champ de recherche, liste de lecture, mise à jour de statut, extensions ou encore espaces de travail.
Et le reste ?
Vivaldi 6.0 vient également corriger une carence pénible dans le client email intégré : il est maintenant possible de déplacer un courrier d’un dossier à un autre par simple glisser-déposer. La manipulation fonctionne aussi bien avec les courriers uniques que les sélections multiples. Il fallait jusque-là passer par le menu contextuel.
Pour le reste, on trouve essentiellement des corrections de bugs, comme des téléchargements d’exécutables qui pouvaient finir bloqués, des badges d’extensions qui ne se mettaient parfois pas à jour entre plusieurs fenêtres, ou encore un écran noir qui pouvait survenir dans la fenêtre quand on déclarait Gmail comme compte par défaut dans Mail.
Vivaldi conforte sans problème sa position de navigateur pour les « power users ». Il ne prétend pas à l’universalité, a un aspect parfois un peu plus brut que certains concurrents et n’a toujours pas d’application pour iOS, mais il remplit toujours bien sa mission.