Le navigateur Vivaldi est désormais disponible en version finale. Les améliorations sont particulièrement nombreuses depuis la première bêta publique. Le point sur un concurrent pas comme les autres, qui devrait se contenter d’un marché de niche.
L’éditeur Vivaldi a été fondé par Jon von Tetzchner, un ancien PDG d’Opera. Ce dernier a pour rappel subi il y a quelques années un changement de cap radical avec l’annonce de l’abandon de son moteur de rendu, Presto, au profit du fork nouvellement créé de Webkit par Google, Blink. Vivaldi, désormais disponible en version finale, ne cache pas son angle d’attaque : revenir vers ce qu’Opera était initialement.
Un navigateur qui vise les connaisseurs
Vivaldi poursuit donc l’idée d’une trousse à outils qui s’enrichira avec le temps. C’est tout le contraire d’un Opera qui, depuis la version 15, est passé par un élagage violent de ses fonctionnalités, les développeurs les remettant en place petit à petit, sur leurs nouvelles fondations. Vivaldi est lui aussi basé sur Chromium, mais avec cette volonté particulière de viser avant tout les « power users ».
Avec cette base, Vivaldi reprend les mêmes fondations et les mêmes capacités techniques, y compris les extensions puisque le navigateur pourra utiliser toutes celles de Chrome. Par contre, le champ fonctionnel se révélera très différent, de même que pour les choix faits sur l’interface. On choisit ainsi entre plusieurs thèmes, une grande différence avec la première bêta. On peut ainsi répercuter la couleur dominante d’un site sur l’onglet ou la barre, ou au contraire jouer la sobriété avec un thème plus classique. Le tout dans une variante claire ou foncée.
Comme souvent dans ce genre de cas, ces réglages sont tous présents dans le panneau de configuration de Vilvadi. Notez d'ailleurs qu'une option pour afficher l'interface « native » est disponible. Auquel cas la fenêtre du navigateur retrouve un style beaucoup plus proche du système sur lequel il évolue.
Une pléthore de fonctionnalités avancées
Les points sur lesquels se démarque Vivaldi sont nombreux, tant le navigateur ambitionne de rendre la navigation plus « productive ». On retrouve la plupart des fonctionnalités présentes chez la concurrence. Sur la seule gestion des onglets, on pourra par exemple empiler ces derniers. On déplace simplement un onglet sur un autre, exactement comme une icône d’application dans Android ou iOS. Pour choisir l’un des sites empilés, on laisse le curseur sur l’onglet, ce qui fera apparaitre les miniatures. Ces dernières sont d’ailleurs présentes pour tous les onglets. Cependant, sortir un onglet d’une fenêtre pour en créer une nouvelle n’est pas encore supporté.
Outre le thème de base, Vivaldi demande également à l’utilisateur de choisir l’emplacement de la barre des onglets, qui prendra place sur l’un des quatre côtés. Cette barre est accompagnée par une autre, qui contient par défaut les accès aux favoris, aux téléchargements ainsi qu’aux notes, Vivaldi intégrant cette fonctionnalité. Elle a été pensée pour servir de pense-bête durant la navigation, avec possibilité d’y joindre une capture. Elle prend place à gauche de la fenêtre.
Vivaldi s'utilise idéalement avec un grand écran
L’utilisateur devra également choisir un fond pour le Speed Dial. Car oui, Vivaldi reprend le Speed Dial d’Opera, cette zone affichant une grille de sites épinglés. Il s’ouvrira à chaque fois qu’un nouvel onglet sera créé. Enfin, le tour se termine avec une autre barre en bas, contenant notamment un bouton pour gérer les images (tout afficher, utiliser celles en cache ou ne rien afficher), le niveau de zoom de la page ainsi qu’un autre bouton pour actionner des fonctionnalités plus précises, mais pas toujours très utiles : bloqueur de contenus, débogueur CSS, filtre sépia, police Monospace imposée…
Pour ceux qui ont de grands écrans, Vivaldi propose également d’afficher un deuxième site depuis la barre d’outils. Cette fonction est surtout conçue pour exploiter la version mobile d’un site, par exemple Twitter ou autre dont le contenu s’adapte à la place exiguë. L’idée évidemment est de garder un œil sur un site pendant que l'on en visite un autre. Une fonctionnalité qui réclame donc de la place.
À la fois une force et une faiblesse
Vivaldi, qui fonctionne aussi bien sur Linux, qu’OS X et Windows, n’est pas un navigateur jouant la carte de la sobriété. Il est riche en fonctionnalités et se destine, comme indiqué, à ceux qui veulent un produit plus complet que ce que l’on peut trouver ailleurs, extensions mises à part. Cet angle particulier sera renforcé dans les prochains mois avec d’autres ajouts, notamment un client email intégré, exactement comme Opera avant la grande purge.
Ce même angle sera par contre une force et une faiblesse pour Vivaldi. Si Google, Microsoft ou encore Mozilla ont épuré petit à petit leurs interfaces, il n’y avait pas non plus de hasard. Les utilisateurs qui apprécieront un espace dégagé pour laisser de la place au contenu (au détriment du contenant donc). Vivaldi, avec sa pléthore d’outils et de contrôles, fournit au contraire une interface potentiellement chargée, qui demandera un temps d’adaptation. D’un autre côté, les fonctionnalités intégrées font justement que certaines extensions ne seront pas nécessaires.
L’éditeur compte bien produire par ailleurs une version mobile de son navigateur, mais sans aucune date prédéfinie pour l’instant. Actuellement, l’attention se porte surtout sur l’optimisation et la correction du navigateur. Maintenant que la version 1.0 est disponible, on peut imaginer qu’une première série de mises à jour mineures devrait suivre au cours des prochaines semaines.