Les opérateurs s’engagent à atteindre la « neutralité carbone d’ici 2040 »

Les opérateurs s’engagent à atteindre la « neutralité carbone d’ici 2040 »

De la transparence, mais pas trop

Avatar de l'auteur
Sébastien Gavois

Publié dans

Internet

23/12/2021 10 minutes
20

Les opérateurs s’engagent à atteindre la « neutralité carbone d’ici 2040 »

Alors que le numérique occupe une place toujours plus importante, les fournisseurs d’accès à Internet s’engagent afin de réduire leur empreinte écologique ; ils publieront chaque année des indicateurs (globaux). Les politiques et l’Arcep sont aussi sur la brèche, notamment sur la question des vidéos et du streaming.

La Fédération Française des Télécoms regroupe trois des quatre opérateurs nationaux : Bouygues Telecom, Orange et SFR, mais pas Free qui est absent de longue date. On y retrouve aussi plusieurs autres opérateurs comme Colt, La Poste Mobile, Prixtel, Syma, Verizon, etc. La liste complète des membres se trouve par ici.

Au Sénat, la FFTélécoms et Free se sont regroupés pour « présenter devant le groupe d’études "Numérique", une charte pour un numérique durable qui détaille les engagements volontaires du secteur ». Mais aussi « ambition commune exigeante d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040, avec 10 ans d’avance sur les Accords de Paris ».

Les engagements pris par les opérateurs feront l’objet d’un bilan annuel, réalisé par la fédération « pour l’ensemble des opérateurs ». C’est aussi l’occasion pour ces acteurs du numérique de donner quelques chiffres sur leur consommation, mais sans trop entrer dans les détails.

L’empreinte du numérique et celles des réseaux

Selon la FFTélécoms, « les réseaux télécoms représenteraient en moyenne 0,4 % de l’empreinte carbone en France, soit 7 % de l’empreinte carbone du numérique (en incluant les datacenters et les équipements connectés) ».

Elle ajoute que, « afin de réduire les émissions de CO₂ […], les opérateurs investissent massivement dans les réseaux (11,5 milliards d’euros en 2020) et au service de l’innovation ». Il y a quelques jours, la fédération organisait une conférence pour présenter ses « vœux » 2022, depuis les studios d’Altice (du même groupe que SFR).

Une des tables rondes portait sur les questions environnementales. Liza Bellulo, secrétaire générale de Bouygues Telecom et vice-présidente de la FFTélécoms, en a profité pour donner quelques chiffres complémentaires :

« Le numérique c’est seulement 2 % des émissions globales des gaz à effet de serre en France, les réseaux télécoms ne représentent que 7 % de ces 2 %, et pourtant nous nous engageons et pourtant aussi le secteur du numérique est une solution à l’empreinte carbone […] Chaque jour de télétravail, un Français économise 200 kg de CO2 par an ». 

Patrick Chaize, sénateur de l’Ain et président de l’AVICCA, ajoutait une prévision : « si on restait sur la dynamique actuelle en 2040 on serait à 7  % », au lieu des 2 % actuels. Il met ce chiffre en perspective : « Le trafic aérien c’est 4,7 %, c’est quelque chose de considéré comme important ». Sur le plateau, notons qu'aucun véritable contradicteur n'était présent pour questionner ces chiffres ou en donner d'autres afin d'animer « le débat ». 

Des réseaux efficients, quid de leur (dés)installation ?

La FFTélécoms rappelle que les « dernières technologies (fibre et 5G) » sont « moins énergivores et plus efficientes » – comme l’avait déjà expliqué l’Arcep – et constituent donc « un élément déterminant pour faire du numérique un outil de réduction de l’empreinte environnementale de nombreux secteurs industriels ».

La fédération ne parle par contre pas du déploiement des réseaux, notamment sur la fibre où les tracas sont nombreux : des sous-traitants (parfois étrangers) à foison, des points de mutualisation à refaire quasi intégralement, une guerre des poteaux pour les supports aériens… Quid du bilan carbone de tout cela ?

Il y a aussi la question du décommissionnement du réseau cuivre lorsqu’il sera totalement délaissé au profit de la fibre. S’appuyant sur des études de pays nordiques, Fabienne Dulac (Orange France) avait expliqué durant l’université du THD qu’enlever les câbles pourrait être plus néfaste écologiquement que de les laisser en place.

Revoilà la « taxe » copie privée sur le reconditionné

La FFTélécoms affirme également que, « pour limiter leur impact sur les ressources naturelles, les opérateurs ont mis en place des mesures fortes visant à encourager l’allongement de la durée de vie des terminaux, en favorisant par exemple la collecte des mobiles et le recours aux appareils reconditionnés en lieu et place d’appareils neufs ».

Durant une table ronde, Patrick Chaize rappelait que « le matériel pèse pour 80 % de l’empreinte globale ». Durant cette même conférence, Aurore Bergé, députée des Yvelines, rappelait tout le bien qu’elle pense de la copie privée sur le reconditionné et du « compromis » qui a été trouvé.

Patrick Chaize n’était pas du même avis : « c‘est donner un mauvais signal, sur justement la volonté de prendre l’environnement comme étant la priorité ». « Le défaut de la redevance copie privée c’est de faire en sorte que c’est une redevance forfaitaire : quel que soit le prix initial du matériel, la redevance s’applique », ajoute-t-il.

Les quatre indicateurs environnementaux de 2020

Quoi qu’il en soit, pour montrer leur « bonne foi », les opérateurs télécoms « ont décidé de partager d’ores et déjà quatre indicateurs clefs sur 2020 ». Ils seront mis à jour chaque année, sous le contrôle de la FFTélécoms.

  • Total des émissions de CO₂ (périmètres 1 et 2) : 363 101 TeqCO₂
  • Proportion de l’électricité renouvelable utilisée par rapport à l’électricité totale consommée : 26,47 %
  • Nombre de portables reconditionnés vendus par les quatre opérateurs : 150 922
  • Proportion du nombre de portables collectés par rapport à la somme totale de ceux vendus : 11,35 %

Comme on peut le voir, aucun détail n’est donné par opérateur, on ne sait pas non plus le pourcentage que représente le nombre de portables reconditionnés sur la masse de ceux vendu tout au long de l'année. Il ne s’agit que de chiffres globaux ne permettant pas de distinguer les éventuels bons élèves des mauvais. 

On relève aussi que les opérateurs sont ici juge et partie, sans l'intervention d'un organisme indépendant pour décider de la pertinence de tel ou tel chiffre/données. Ce qui explique sans doute les limites du résultat obtenu.

Les pistes : clim « innovante », énergie renouvelable…

Plusieurs pistes d’actions sont évoquées, à commencer par celles pour réduire les émissions de CO₂. Il est ainsi question de renforcer l’efficacité énergétique des réseaux, par exemple avec « la généralisation d’une climatisation innovante » dans les datacenters et le remplacement d’équipements anciens énergivores.

Les opérateurs vont également tenter de réduire « l’impact des flottes de véhicules » et d’améliorer « l’efficacité énergétique des bâtiments ». Il est aussi question, « quand cela est possible », d’avoir « recours aux énergies renouvelables notamment dans le cadre de contrat d’achat d’électricité renouvelable ».

Afin de limiter l’impact sur les ressources naturelles, les opérateurs vont « développer les démarches d’écoconception pour réduire l’impact des produits [physiques et services, ndlr] tout au long de leur cycle de vie ». Ils tablent également sur un allongement de la durée de vie des équipements, ce qui passe par exemple par « une promotion de l’indice de réparabilité ». L’UFC-Que Choisir pointait tout récemment du doigt les nombreux manquements à ce sujet.

Les opérateurs veulent aussi « augmenter la collecte des mobiles et le recours aux appareils reconditionnés en lieu et place d’appareils neufs ». La FFTélécoms rappelle que « 75 % de l’impact des terminaux mobiles est lié à la phase de fabrication et de distribution ».

On retrouve enfin une catégorie « fourre-tout » qui consiste à « mettre le numérique au service de l’environnement ». Pêle-mêle, on y retrouve la promesse d’« investir dans les innovations technologiques », d’« accompagner les consommateurs dans leurs usages numériques » et de mettre en place un suivi des engagements. Espérons que cela sera l'occasion d'impliquer des organismes tiers dans le processus.

La question des vidéos (conception et diffusion)

Laure de la Raudière, qui était aussi présente aux vœux de la FFTélécoms, en a profité pour donner quelques pistes de réflexion. Il est notamment question de « délivrer un label avec le CSA sur l’écoconception des vidéos », par exemple pour indique que « tel programme a été mieux conçu que tel autre ». Pour la présidente de l’Arcep, cela touche à la « question d’image de marque » et permettrait donc de lancer une « démarche vertueuse ».

Sur la question des vidéos, Liza Bellulo souhaitait que la France profite de sa présidence du Conseil de l'Union européenne pour revenir sur l’« évolution du trafic vidéo phénoménale ». Au lieu de « doubler les autoroutes d’ici 2030 », elle souhaite « construire un peu moins de routes » et « peut-être peut-on réduire la taille des camions ».

Pour cela, une solution pourrait être de mettre en place « un encodage plus économe des vidéos en amont puisque nous sommes finalement les émissions indirectes des GAFAM ». Derrière cette phrase se cache une volonté économique qui revient régulièrement sur le tapis : « faire davantage contribuer ceux qui nous envoient ce trafic ».

Faire contribuer (financièrement) les géants du Net

Elle cite notamment une idée qui a été émise il y a quelques années : « celle d’une terminaison d’appels data à l’interconnexion […] pour que ceux qui nous envoient du trafic vidéo contribuent davantage au financement des réseaux, car nous sommes le seul secteur de l’économie dans lequel le fret est gratuit. C’est quand même assez étonnant ».

Laure de la Raudière va dans le même sens. Elle rappelle que ce sont « les abonnements des consommateurs qui financent l’ensemble du réseau » avant d’ajouter : « il y a des gens qui achètent du trafic à un endroit et puis d’autres qui le reçoivent, peut-être qu’on peut financer/contribuer des deux côtés […] J’ai déjà demandé au Berec (le régulateur européen) de regarder ce sujet-là ». 

Enfin, elle ajoute que dans le cadre des licences 5G sur les 26 GHz à venir, « le gouvernement nous a demandé d‘intégrer la composante environnementale […] C’est une première au monde, ce n’est pas forcément une réflexion très facile ».

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

L’empreinte du numérique et celles des réseaux

Des réseaux efficients, quid de leur (dés)installation ?

Revoilà la « taxe » copie privée sur le reconditionné

Les quatre indicateurs environnementaux de 2020

Les pistes : clim « innovante », énergie renouvelable…

La question des vidéos (conception et diffusion)

Faire contribuer (financièrement) les géants du Net

Fermer

Commentaires (20)


Il n’y a plus qu’à souhaiter que les objectifs annuels, engagements, ne soient pas comme ceux des COP.
Pour ce qui est du reconditionné il y a une dichotomie entre le recours aux appareils reconditionnés et les upgrades proposés chaque année par les constructeurs.



Il serait bon aussi d’informer au mieux le grand public du bon usage des connexions, tel que re connecter nos écrans au WIFI du domicile tous les jours en rentrant (moins énergivore) etc, etc.



la promesse d’« investir dans les innovations technologiques », d’« accompagner les consommateurs dans leurs usages numériques » et de mettre en place un suivi des engagements. Espérons que cela sera l’occasion d’impliquer des organismes tiers dans le processus.




Les beaux oxymores : consommateurs et usages ; innovation et technologie ; suivi et engagement.



J’ai comme l’impression qu’on ravit à grosses étiquettes. :ouioui:


Je ne sais pas d’où sort le chiffre de Patrick Chaize mais l’ordre de grandeur est probablement le bon (et est proche des 75 % plus bas dans l’article).
Toutes les promesses réalistes touchent le 20 %, quand c’est le 80 % qu’il faut regarder.


Est-ce que Liza Bellulo a seulement entendu parler d’Alliance for Open Media/AV1 si elle veut vraiment des codecs moins énergivores ?
D’autant qu’à demi-mot elle s’oppose au déploiement de la fibre non ?



StefiXYZ a dit:


Il serait bon aussi d’informer au mieux le grand public du bon usage des connexions, tel que re connecter nos écrans au WIFI du domicile tous les jours en rentrant (moins énergivore) etc, etc.




L’électricité étant largement décarbonée en France, sachant qu’en plus si ta box tourne 247 et les antennes de l’opérateur aussi, tu as conscience que l’impact carbone est quasi-nul ?


Il manque des éléments pour chiffrer le poids de la charge entre opérateurs et consommateurs, l’estimation est imprécise. Cela dépendra aussi du type de terminaux déployés, des box avec une meilleure empreinte carbone. (sources Arcep).


StefiXYZ

Il manque des éléments pour chiffrer le poids de la charge entre opérateurs et consommateurs, l’estimation est imprécise. Cela dépendra aussi du type de terminaux déployés, des box avec une meilleure empreinte carbone. (sources Arcep).


Quoi ?
Comme une grande majorité de la population, tu laisses ta box internet tourner en permanence ? Alors sa différence de consommation que quelqu’un soit connecté ou non sera minime.
Les antennes de ton opérateur tournent en permanence également. Que tu sois connecté ou non changera que dalle.
Ton smartphone aura peut-être une différence de 5 % de consommation à être connecté en 4G vs en WiFi, déjà que ça consomme peanuts en électricité (ordre de grandeur : un dollar par an)



Sachant qu’en plus en France l’électricité est largement décarbonée. Je veux bien que tu me montres ton raisonnement.



(quote:0:Liza Bellulo)
nous sommes le seul secteur de l’économie dans lequel le fret est gratuit




N’importe quoi, le fret comme elle dit dans ce contexte n’est pas gratuit, il est payé par le destinataire. Ce sont les clients qui financent le trafic interne de l’opérateur, pas les fournisseurs, et il n’y a pas de raisons que ça change.



Dans le transport de marchandises, c’est l’inverse, c’est l’expéditeur qui paye et pas le destinataire (qui après s’arrangent entre eux mais ça ne concerne pas le transporteur). Mais c’est équivalent, il n’y a toujours qu’un seul côté qui paye.


Pas oublier le coût en CO2 en construction et entretien des infrastructures.



Ya du génie civil, des équipements à changer régulièrement, des ouvrages a entretenir, du transport associé…



Si on ne raisonne pas en ACV total, on est loin du compte


Oui.
De plus les nouveaux “usages” font grossir le gateau. Sans compter le manque d’orgnaisation rationelle, par exemple sur la domotique…



tpeg5stan a dit:


Ton smartphone aura peut-être une différence de 5 % de consommation à être connecté en 4G vs en WiFi
Sachant qu’en plus en France l’électricité est largement décarbonée.




C’est un problème d’efficacité pas simple à mesurer car la distance n’est pas calculable simplement. (trop de “mobilité”)
En revanche sur l’élec à la prise, compte tenu d’un cos Phi DC, ce n’est pas ce qu’on peut appeller une réussite. Source peu carbonnée ou pas il faut doubler le parc de devices pour rendre compte de la conso par device qui, donc, double par rapport à l’énergie finale effectivement comptée. (en non respect de la législation d’ailleurs)



tpeg5stan a dit:


Les antennes de ton opérateur tournent en permanence également. Que tu sois connecté ou non changera que dalle.




Les antennes (du moins en 5G) augmentent leur capacité selon les besoins des usagers.

Alors oui c’est jamais 0w car il faut bien qu’un téléphone sache qu’il a du réseau, mais elles ont un mode “veille” et “veille prolongée” (pour la nuit par exemple)



(reply:1919519:Idiogène)




Sans doute, mais
1- ça reste une consommation négligeable par rapport au réfrigérateur, machine à laver, chauffage électrique…
2-passer du wifi à la 4G ou l’inverse ne change absolument rien




Dj a dit:


Les antennes (du moins en 5G) augmentent leur capacité selon les besoins des usagers.

Alors oui c’est jamais 0w car il faut bien qu’un téléphone sache qu’il a du réseau, mais elles ont un mode “veille” et “veille prolongée” (pour la nuit par exemple)




Je ne savais pas, merci beaucoup de la précision !



tpeg5stan a dit:


Quoi ? Comme une grande majorité de la population, tu laisses ta box internet tourner en permanence ? Alors sa différence de consommation que quelqu’un soit connecté ou non sera minime. Les antennes de ton opérateur tournent en permanence également. Que tu sois connecté ou non changera que dalle.




Ce raisonnement est à peu près valable pour du filaire (et encore, un transmetteur DSL consomme un peu plus qu’une fibre ou de l’Ethernet), mais pas pour du sans fil au niveau opérateur, avec des puissances non négligeables et multipliées par le nombre d’utilisateurs et leur trafic, la consommation est quand-même bien impactée par le trafic.




Ton smartphone aura peut-être une différence de 5 % de consommation à être connecté en 4G vs en WiFi.




Ce n’est pas le cas du mien, qui descend plus vite sans WiFi, surtout quand la réception est mauvaise.



tpeg5stan a dit:


1- ça reste une consommation négligeable par rapport au réfrigérateur, machine à laver, chauffage électrique…




Négligeable comme les parasites sur la ligne ? Les audiophiles sont ravis d’avoir de l’elec qui n’est pas que de l’élec, en France et ailleurs.



Non franchement, négligeable n’est pas un argument, on dit non nul quand on est poli. :D




2-passer du wifi à la 4G ou l’inverse ne change absolument rien




Une box wifi c’est 50W à tout casser ( et je ne compte même pas la puissance ridicule des NRO).
Une antenne relai en veille c’est genre 2kW. Je ne vois pas où la distance serait là aussi “nulle”. On me rétorquera que l’antenne irradie peut-être n mobiles mais :




  1. elle est strictement plus éloignée (pour tout un tas de raisons immobilières)

  2. les fréquences wifi et mobile sont suffisamment proches pour justifier des puissances d’E/S similaires. (c’est donc techniquement comparable)



On en déduit que là aussi, l’économie d’espace est non nulle si traduite en puissance inverse. (aka énergie consommée.temps)
On peut ainsi en conclure que même corrigées, les P(wh) d’émission nécessaires sont systématiquement plus faibles en intérieur qu’en extérieur. Mais cela ne dit pas pour autant quelle est la variable exacte du facteur de distance comme je le disais.



Le wifi est ainsi moins consommateur d’énergie que la 4 ou 5G, même sans faire de mesures in situ le justifiant… (c’est évident en soi si tu préfères)



Inodemus a dit:



Ce n’est pas le cas du mien, qui descend plus vite sans WiFi, surtout quand la réception est mauvaise.




CQFD. :transpi:



tpeg5stan a dit:


Sachant qu’en plus en France l’électricité est largement décarbonée. Je veux bien que tu me montres ton raisonnement.




Rassures-toi : Aujourd’hui (et ces derniers jours) , la France importe durant la journée environ 8MW d’électricité dont 6 en provenance de l’Allemagne (qui en ce moment produit surtout de l’électricité charbonnière) , et crame 10MW de gaz naturel :
https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere
C’est transitoire, et lié entre entre au fait que les 4 centrales nucléaires les plus grosses sont stoppées mais bon , ce CO2 envoyé dans le ciel c’est bien le notre :-/


Et les publicités vidéos ou images/bannières publicitaires qu’il faut en permanence télécharger, ça ne consomme pas d’électricité pour m’être imposé sur mon terminal.
C’est du carbone pour mieux faire respirer les oiseaux ?!



A cela s’ajoute les milliards de spams qui doivent être trié dans la boîte de à mail de milliards de personnes et qui bouffe de l’énergie


“Le recours aux appareils reconditionnés en lieu et place d’appareils neufs” : euh les gars pour qu’un appareil soit reconditionné, il faut que le client en ait acheté un neuf, hein.



Et un client qui achète un appareil reconditionné va généralement mettre le précédent à la poubelle (ou à la déchetterie c’est mieux).



Autrement dit au lieu d’avoir neuf->poubelle on a neuf->reconditionné->poubelle : rajouter une étape dans le cycle de vie permet de l’allonger. Mais une fois le flux installé, la demande d’appareils neufs sera identique. L’économie n’est que transitoire.



La seule manière d’éviter le gaspillage est que les opérateurs soient propriétaires des appareils (ça existe bien avec les box). Et là le cycle devient neuf->hs->réparé : cela incite les opérateurs à ne fournir les abonnés qu’en appareils réparables. La demande d’appareils neufs est alors réduite à l’augmentation nette du nombre de clients. C’est le principe de la coopérative Commown mais cela devrait être le modèle standard. Evidemment c’est moins sexy, on le voit avec les box : elles sont moches, elles évoluent peu. Mais elles fonctionnent et fournissent le service, après tout.



Fseg a dit:


Autrement dit au lieu d’avoir neuf->poubelle on a neuf->reconditionné->poubelle : rajouter une étape dans le cycle de vie permet de l’allonger. Mais une fois le flux installé, la demande d’appareils neufs sera identique. L’économie n’est que transitoire.




Oui et non.
L’offre étant en passe d’être divisée par deux, la demande suit le même schéma.
Le cas spécifique ici c’est plutôt les forks d’apps inutiles qui déterminent la quantité de terminaux nécessaires (neufs ou recds.)
Je n’ai vu personne il y a 20 ans demander des écrans tactiles, je n’en vois pas non plus aujourd’hui.
La vérité est ailleurs : ce sont les fonctions immatérielles ou leur marketing qui posent un problème.