La première bêta d’Android propose une nouvelle manière de gérer les conversations et ajoute plusieurs fonctionnalités… dont certaines – notamment sur la domotique – devraient rappeler des souvenirs aux amateurs d’iPhone. Les développeurs sont chouchoutés avec des vidéos à foison.
Initialement prévu pour le mois de mai, le lancement de la bêta avait été repoussé au 3 juin suite à la pandémie de Covid-19. Nouveau report deux jours avant la date suite aux scènes de violence dans plusieurs villes des États-Unis : « ce n’[était] pas le moment de faire la fête », expliquait Google.
Uniquement pour des smartphones Pixel
Quoi qu’il en soit, la première bêta est désormais disponible… mais toujours limitée aux smartphones Pixel 2, 3, 3a ou 4 (et leurs déclinaisons XL) pour le moment. D’autres terminaux pourront en profiter « dans les semaines à venir ». Elle arrive après trois Developer Preview déjà bien fournies en nouveautés, même si la troisième s'occupait surtout de stabiliser le système et d’augmenter les performances.
S’agissant encore d’une version préliminaire, elle peut « présenter des erreurs et des défauts susceptibles d'affecter le bon fonctionnement de votre appareil », à utiliser en connaissance de cause. Pour s’inscrire à la bêta, il suffit de suivre ce lien (à condition d’avoir un smartphone compatible). La mise à jour sera ensuite proposée dans un délai de 24h.
Pour rappel, une seconde bêta est prévue pour juillet et une troisième en août. La version finale doit arriver « plus tard durant le troisième trimestre ». Tout le monde ne pourra pas en profiter : cela dépendra du bon vouloir des fabricants. Il existe néanmoins le programme Android One qui permet aux smartphones de « bénéficier pendant au moins deux ans de mises à jour du système d'exploitation ».
- Android 11 disponible en « Developer Preview », notre analyse des nombreuses nouveautés
- Android 11 disponible en Developer Preview 2 : le tour des nouveautés
- Android 11 : la Developer Preview 3 disponible
Conversations prioritaires, regroupées et des « bulles »
C’est donc finalement aujourd’hui que le coup d’envoi est donné, avec un petit changement de programme : « plutôt qu'un événement en direct, nous avons partagé quelques vidéos et ressources en ligne ». Premier changement important : « Pour faciliter et simplifier la communication sur votre téléphone, Android 11 regroupera toutes les conversations de vos diverses applications de messagerie dans un espace dédié du centre de notifications, pour vous permettre de les visualiser, de les gérer et d'y répondre en un seul et même endroit ».
Toujours dans le même domaine, il est possible de définir « une conversation comme prioritaire, afin de la mettre en avant sur l'ensemble du téléphone ». Elle s'affichera sur votre écran en mode Always-on et pourra même contourner le mode Ne pas déranger.
Comme déjà annoncé lors de la première Developer Preview, les bulles de conversation (directement inspirées de Messenger) sont là : « Finis les allers-retours entre votre tâche actuelle et l'application de messagerie : vous pourrez ouvrir une bulle de conversation directement depuis le volet des notifications et effectuer plusieurs tâches à la fois sans rien rater ».
Sur le clavier Gboard de Google, « vous obtiendrez des suggestions de texte et d'emojis pertinentes et automatiques ». Il est question d’une intelligence artificielle « qui tire profit de l'apprentissage fédéré, et fonctionne sans que Google ne voie jamais ce que vous écrivez ».
Un centre de contrôle pour la domotique, les cartes bancaires…
Avec Android 11, le géant du Net propose aussi l’Ambiant Computing – ou intelligence ambiante – présentée comme « une sorte de "poche" accueillant votre portefeuille numérique, vos clés et bien d'autres choses » : « Vous pouvez désormais accéder rapidement à vos appareils connectés et les contrôler depuis un seul endroit en appuyant longuement sur le bouton Marche/Arrêt ».
Plusieurs widgets sont présentés : allumer/éteindre une lampe (un widget par lampe et un pour les contrôler toute en même temps), la même avec un « slider » pour ajuster le niveau de luminosité (avec xx %), un autre curseur pour les volets et un dernier pour régler le thermostat.
Il s’agit essentiellement de regrouper une partie des objets connectés compatibles Google Home dans un même menu, accessible depuis le bouton Power. En effet, les enceintes, écrans, horloges et autres produits prenant en charge Google, mais n’entrant pas dans les catégories précédentes, n’apparaissent pas. D’autres pourront être ajoutés dans le futur, selon Google.
Un appui long permet d’obtenir des contrôles plus précis. « Vous pouvez personnaliser l'icône et la couleur de chaque widget, mais pour la meilleure expérience utilisateur vous devez utiliser l'icône et la couleur par défaut », prévient tout de même Google. Les commandes de vos appareils connectés se retrouvent aux côtés de vos moyens de paiement (cartes bancaires), de vos éventuelles cartes d'embarquement, etc.
Toujours dans l’idée de transformer votre smartphone en « tour de contrôle » de la maison, Google intègre « également de nouvelles commandes multimédias, pour allumer rapidement et facilement l'appareil sur lequel est diffusé votre contenu audio ou vidéo ». Vous pouvez ainsi passer rapidement d’écouteurs Bluetooth à un Nest Hub par exemple.
Améliorations sur la confidentialité et réinitialisations d’autorisations
Comme c’est le cas depuis la première Developer Preview, Android 11 permet d’accorder des autorisations à usage unique pour le microphone, l’appareil photo et la géolocalisation. Autre changement important : « si vous n'utilisez pas une application pendant une période prolongée, nous "réinitialiserons" automatiquement toutes les autorisations associées et vous en informerons », sans plus de précision sur le délai en question.
Petit rappel sur la géolocalisation. La société a déjà annoncé qu’un changement important était en route : en cas de récupération de ces données en arrière-plan, les développeurs devront se justifier. Les équipes de Mountain View accepteront ou non : « Toutes les applications seront évaluées en fonction des mêmes critères, y compris celles de Google ».
Voice Access et autres nouveautés
Enfin, « Android 11 intègre de nombreuses autres fonctionnalités à votre smartphone, comme un enregistreur d'écran, une mise à jour de la fonction Voice Access [pour contrôler son smartphone via des commandes vocales, ndlr], des performances optimisées et un menu "Partager" amélioré, qui facilitent le partage de contenus depuis votre téléphone », affirme l’entreprise.
Toutes les fonctionnalités ne sont pas encore disponibles dans la bêta, mais on y retrouve déjà « un grand nombre » d’entre elles, promet l’entreprise.
Développeurs : outils et sessions techniques comme s’il en pleuvait
Pour aller plus loin dans Android 11, notamment pour les développeurs, plusieurs sessions techniques ont été mises en ligne. Elles étaient prévues pour la Google I/O 2020, mais la crise sanitaire mondiale a nécessité de revoir les plans. Une version en ligne avait pendant un temps était évoquée, avant d’être finalement supprimée.
Toujours pour les développeurs, Android Studio 4.1 bêta est désormais disponible, comme la version 4.2 dans le canal Canary. Parmi les nouveautés, un débogage encore simplifié, une amélioration pour le machine learning avec la possibilité d’importer les ML Kit et TensorFlow Lite directement dans l'IDE, etc. Les notes de versions se trouvent par ici. Pour rappel, la mouture 4 (stable) a été mise en ligne il y a moins de deux semaines.
Enfin, signalons une nouvelle version de la Google Play Console – là encore en bêta – qui a été entièrement repensée en partant de zéro et basée sur Google Material. Un billet de blog détaille la liste des changements, avec une petite vidéo pour apporter des éléments visuels.
Commentaires (3)
#1
Attention, il existe à priori une incompatibilité entre la Bêta 1 et Google Pay, si vous l’installez vous ne pourrez plus configurer de carte de paiement et s’il y en avait déjà une de configurée elle se désactivera et refusera les paiements sans contact…
#2
Super, le clavier qui se planque si je joue de l’ascenceur, forçant du coup à rejouer de l’ascenceur pour le faire réapparaitre… Ça va m’énerver très vite.
Autre changement important : « si vous n’utilisez pas une application pendant une période prolongée, nous “réinitialiserons” automatiquement toutes les autorisations associées et vous en informerons », sans plus de précision sur le délai en question.
Excellent, j’ai des applications que je n’utilise pas depuis des MOIS parce que ça répond à des besoins très précis mais je suis quand même très content de les avoir quand j’en ai besoin, sauf qu’il faudra que je passe mon temps à réautoriser.
J’espère donc que cette fonctionnalité sera désactivable car j’ai eu une envie de violence contre le présentateur quand il a indiqué que c’est au système (et non à l’utilisateur) de decider de révoquer des permissions et/ou de se rappeler des applications non-utilisées. Le vieux réflexe de décider à la place de l’utilisateur est toujours bien présent dans leurs logiciels de pensée, mais ça parle de vie privée… sous surveillance.
#3
“regroupera toutes les conversations de vos diverses applications de messagerie dans un espace dédié du centre de notifications”
Pourquoi tout le monde pousse ces mauvaises idées ! SI on a plusieurs moyens de communications sur un tel ce n’est pas pour tout mélanger ?!
Par ex chez moi c’est teams / oulook pour le pro, messages/mail pour le perso. Le week-end ou en vacance j’enlève les icônes teams/outlook pour ne pas être tenté. Si c’est pour recevoir des notifs qui mélangent toutes les conversations, la tendance devrait ête opposé : pouvoir mettre en pause de notifications de certaines appli sur une période données. (ex perso pendant le travail vs travail pendant les soirs w-e et vacances)
Je trouve que c’est la même régression que Teams sur Skype : je n’ai pas envie que tout ce que j’écris reste ad vitam æternam dans la conversation qui mélange tous les sujets possibles et imaginables, laissez nous fermer les conversations inutiles puis les rouvrir (ou en ouvrir de nouvellles) au besoin ! À croire que les ergonomes n’utilisent pas leur propre outil ?!