Bilan de l’exposition du public aux ondes, un « point atypique » à plus de 28 V/m

Dans l’ensemble, tout va bien !
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Bilan de l’exposition du public aux ondes, un « point atypique » à plus de 28 V/m
Crédits : metamorworks/iStock

En 2019, les mesures d’exposition aux ondes menées par l’Agence nationale des fréquences montrent que « les niveaux mesurés restent globalement faibles ». Par rapport à 2018, la médiane est en légère baisse, bien que le maximum dépasse les 28 V/m (en Martinique), pour la 3e fois dans l’histoire des mesures de l’ANFR.

Comme chaque année, l’Agence nationale des fréquences publie son bilan des analyses menées dans le cadre du dispositif national de surveillance de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques dans la bande 100 kHz à 6 GHz. Pour rappel, « ce dispositif permet de faire mesurer gratuitement l’exposition aux ondes électromagnétiques aussi bien dans des locaux d’habitation que dans des lieux accessibles au public ».

Un formulaire en ligne est accessible aux collectivités locales et aux particuliers. Dans ce second cas, ils doivent faire contresigner le formulaire par un organisme habilité, au sens du décret n° 2013-1162 du 14 décembre 2013. C’est notamment le cas des collectivités locales, des agences régionales de santé et d’associations agréées par le ministère de l’Environnement ou le ministère de la Santé.

L’ANFR missionne alors un laboratoire accrédité et indépendant pour effectuer les mesures in situ et l’Agence règle elle-même la facture de cette opération. Les résultats sont ensuite transmis aux demandeurs et à la mairie du lieu concerné le cas échéant. Toutes les données sont ensuite publiées sur le site Cartoradio.fr. 

3 020 mesures, dont 1 % de « points atypiques » cette année encore

En 2019, 3 020 lieux ont fait l’objet de mesures, un « nombre comparable à celui des années précédentes » explique l’ANFR (3 068 en 2018, 2 591 en 2017, 2 993 en 2016, etc.). Cette fois encore, « le nombre de demandes de mesure dans une zone géographique apparaît proportionnel à sa population et au nombre de supports de téléphonie mobile qui y sont implantés ». Plus de 80 % sont réalisées en milieu urbain – soit à peu près la répartition des Français – près de 70 % en intérieur et 62 % dans les habitations. Bref, des conditions quasi identiques d’une année à l’autre.

Pour rappel, la réglementation française (décret n° 2002-775 du 3 mai 2002) fixe les valeurs limites d’expositions entre 28 V/m et 87 V/m selon les fréquences. Dans son analyse, l’ANFR parle de points atypiques lorsque le niveau global d’exposition dépasse les 6 V/m. Ils ont alors droit à des analyses plus poussées afin de voir notamment d’où viennent les ondes (téléphonie mobile, Wi-Fi, télévision, DECT, etc.).

Après une augmentation des fameux points atypiques en 2018 (qui font l’objet d’une attention toute particulière), 2019 a été stable avec de nouveau 1 % des mesures au-dessus de 6 V/m (contre  0,4 à 0,7 % entre 2014 et 2017). La grande majorité des mesures –  77,6 % –  est cette année encore inférieure à 1 V/m. Elles sont 22,4 % à être supérieurs à 1 V/m et on tombe à moins de 10 % avec une limite à 2 V/m.

ANF exposition ondes 2019

La médiane des mesures en légère baisse

De manière générale, et comme pour les années précédentes, « les niveaux d’exposition du public aux ondes électromagnétiques sont globalement nettement inférieurs aux valeurs limites réglementaires en vigueur ». L’Agence nationale des fréquences note tout de même une petite évolution ces deux dernières années : « les niveaux mesurés apparaissent plus élevés en milieu urbain qu’en milieu rural. Cette tendance est plus marquée depuis 2018 ».

La valeur médiane en 2019 est de 0,38 V/m, c’est-à-dire qu’il y a autant de mesures en dessous de cette limite qu’au-dessus. En 2018 elle était de 0,40 V/m contre 0,36 à 0,38 V/m en 2014 à 2017. Bref, « la légère hausse observée en 2018 […] ne s’est pas confirmée en 2019 ».

Il existe par contre une forte disparité entre les milieux ruraux et urbains : la médiane des mesures est de 0,22 V/m dans le premier cas, contre 0,45 V/m dans le second. On retrouve le même genre d’écart entre l’intérieur (0,38 V/m) et l’extérieur (0,56 V/m), ce qui est finalement assez logique puisque les ondes perdent de leur puissance en traversant les murs.

Une médiane en baisse n’empêche pas le maximum de grimper plus haut. En 2019, il était de 28,6 V/m (23,1 V/m en 2018) sur une mesure dans un milieu urbain et en intérieur, mais plus de 99 % de l’ensemble des mesures étaient inférieures à 6,2 V/m.

ANF exposition ondes 2019ANF exposition ondes 2019

2 364 mesures en « cas B » avec le détail des fréquences

L’ANFR peut effectuer deux types de mesures selon les demandes et les résultats : « cas A » (une mesure de l’exposition globale large bande) et/ou « cas B » (détaillée en fréquences). Lorsque le résultat en « cas A » dépasse 6 V/m, on passe automatiquement au « cas B » avec des mesures complémentaires, mais un cas B peut aussi directement être demandé.

Sur les 3 020 mesures de 2019, la grande majorité (2 364) était en « cas B ». Les résultats sont dans la lignée de ceux des années précédentes : « Les principales sources d’exposition mesurées sont la téléphonie mobile (TM) [61 % des cas, soit 1 440 des 2 364 mesures, ndlr], les services de radiodiffusion FM, les services HF (ondes courtes, moyennes et longues) et le Wi-Fi ».

Cartoradio martinique 2019

Une mesure dépasse 28 V/m, pour la 3e fois dans l’histoire de l’ANFR

Dans le cas de la mesure à plus de 28 V/m, Cartoradio nous apprend qu’elle a été effectuée à l’intérieur du Palais des Congrès de Madiana en Martinique (le 2 mai 2019). Là encore, la téléphonie mobile était la principale contributrice des ondes, notamment sur les bandes de 1 800, 2 100 MHz et 2 600 MHz. Notez qu‘une nouvelle série de mesures a été réalisée en mars 2020 par le même laboratoire, avec un niveau global de 9,15 V/m.

La seconde place revient à l’aéroport Charles de Gaulle dans la région parisienne avec un niveau global d'exposition de 23,25 V/m (à l’intérieur des bâtiments). Enfin, la troisième place est occupée par un lieu d’habitation place Gabriel Peri à Cagnes-sur-Mer avec 15,48 V/m. Dans ces deux cas, la téléphonie mobile arrivait encore en pole position.

Dans toute l’histoire des mesures de l’Agence nationale des fréquences, un relevé à 28,6 V/m se place en troisième position de l’ensemble des mesures jamais faites. Il faut remonter en 2011 à Saint-Laurent-du-Var pour avoir 31,05 V/m et en 2001 à Muret (région de Toulouse) avec 31,56 V/m.

L’année dernière, une analyse détaillée des seuls points atypiques avait été mise en ligne par l’ANFR, mais cela ne semble pas (encore ?) être le cas cette année

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