Exposition aux ondes : « légère hausse » en 2018, des niveaux nettement inférieurs aux limites

Exposition aux ondes : « légère hausse » en 2018, des niveaux nettement inférieurs aux limites

Avec l'exception qui confirme la règle

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Sébastien Gavois

Publié dans

Société numérique

19/04/2019 6 minutes
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Exposition aux ondes : « légère hausse » en 2018, des niveaux nettement inférieurs aux limites

Le niveau d'exposition aux ondes est toujours largement inférieur aux limites réglementaires, mais la tendance globale est à la hausse selon le dernier bilan de l'ANFR. En laissant de côté les extrêmes comme les 23,1 V/m dans le métro lillois, le nombre de mesures à plus de 1 V/m a sensiblement augmenté en 2018.

L'année dernière, 3 068 mesures ont été effectuées dans le cadre du dispositif national de surveillance de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques, un chiffre globalement stable d'année en année. L'Agence nationale des fréquences publie son bilan annuel et compare les résultats avec ceux des quatre dernières années.

2017 a initié une petite augmentation dans le nombre de mesures supérieures à 1 V/m (+1,3 point), cette tendance s'est confirmée et amplifiée en 2018 avec trois points de plus cette fois-ci. La médiane de l'ensemble des mesures est aussi en légère hausse. Dans l'ensemble néanmoins, rien d'alarmant puisque les relevés sont « nettement inférieurs aux valeurs limites réglementaires en vigueur  ».

Zones urbaines : en tête sur les demandes et l'exposition maximum

81 % des mesures ont été faites en milieu urbain, ce qui correspond finalement à peu de chose près à la répartition de la population française sur le territoire. Avec 0,48 V/m, la médiane des mesures est deux fois plus élevée qu'en milieu rural (0,23 V/m).

Sur les 3 068 mesures, 1 952 (64 %) ont été faites en intérieur avec un niveau médian de 0,33 V/m, contre 0,68 V/m pour celles en extérieurs, dont les résultats sont logiquement plus élevés. Certaines valeurs sont tout de même à prendre avec de petites pincettes, car elles sont en dessous du seuil typique des appareils de mesure (0,38 V/m).

À quelques pourcents près, les répartitions entre milieu rural/urbain et intérieur/extérieur sont stables depuis 2014, année où ce dispositif de surveillance a été mis en place. En 2017 et 2018, les mesures dans la rue ont pris de l'ampleur passant de 9/10 % jusqu'en 2016, à 14 % en 2017 et 16 % l'année dernière. Les relevés dans les habitations gagnent aussi quelques points depuis quatre ans, tandis que la part des espaces publics va en diminuant.

  • ANFR bilan exposion ondes 2018
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Des mesures large bande complétées si besoin

Lors de ses contrôles, l'ANFR dispose de trois cas pour effectuer les mesures : A, A+ et B. Le premier, basique, utilise une sonde large bande pour déterminer le niveau maximum entre 100 kHz et 300 GHz. Cette mesure peut être complétée d'une « évaluation informative des niveaux de champ électrique des principaux services : radiodiffusion FM, télévision (TV), téléphonie mobile, téléphonie sans fil (DECT), et Wi-Fi ». Le cas B permet d'identifier les sources et les fréquences. 

En juin 2018, le dispositif de surveillance de l’exposition a évolué « pour prendre en compte de nouvelles sources potentielles d’exposition liées aux objets communicants fixes », conduisant à la disparition des mesures A+ au profit du cas B dont les résultats sont « plus détaillés ». Ce changement explique donc la nette augmentation des mesures dans le cadre du cas B alors que celles du cas A+ ne représentent plus que 1 %.

L'ANFR rappelle qu'une mesure cas B intervient systématiquement lorsque le cas A dépasse les 6 V/m. En 2018, c'est arrivé tout de même 33 fois (deux fois plus qu'en 2017), l'Agence parle alors de points atypiques.

Pour rappel, les maximums autorisés varient entre 28 et 87 V/m selon les bandes de fréquence : 

ANFR bilan exposion ondes 2018

Une exposition aux ondes en hausse... 

En 2018, 22,7 % des mesures dépassaient 1 V/m (très loin des limites réglementaires donc), en hausse de 3 points par rapport à 2017, qui était lui-même en hausse par rapport à 2016, et ainsi de suite jusqu'en 2014 où il était question de 18,3 %. 2018 est également au-dessus des autres années pour les mesures de plus de 2 à 6 V/m.

90 % des mesures sont en dessous de 1,8 V/m, et 99 % sous les 6,1 V/m. Les années précédentes il était respectivement question de 1,4 à 1,6 V/m et de 4,5 à 5 V/m ; la hausse est bien palpable. La médiane est à 0,40 V/m en 2018, également en légère hausse par rapport à la période 2014-2017 où il était question de 0,36 à 0,38 V/m maximum.

En regardant les chiffres de plus près, on remarque que la hausse provient des mesures en milieu urbain et en extérieur : les médianes respectives augmentent de près de 20 % en un an, alors que le nombre de relevés reste comparable.

Le maximum enregistré est de 23,1 V/m dans le métro lillois (lire notre analyse) : « il y avait un dépassement théorique des niveaux de référence pour des sources émettant à plusieurs fréquences après extrapolation. Ce cas a été traité et le niveau global de champ mesuré avant extrapolation est passé de 23,1 V/m à 4 V/m ». 23,1 V/m n'est pas pour autant un record : en 2015, un relevé à 26,8 V/m avait été enregistré, contre 25,4 V/m en 2016. 

Sans surprise, « dans la majorité des cas (62 %), la téléphonie mobile est le contributeur principal de l’exposition mesurée [c'était le cas à Lille, ndlr]. Cette tendance est moins marquée en milieu rural où la téléphonie mobile reste majoritaire, mais avec une prévalence moindre (39 % des cas) ». Les bandes FM et le Wi-Fi complètent le podium.

« Lorsque la téléphonie mobile est le contributeur principal (c’est-à-dire dans 1 447 cas sur 2 337 cas B), le niveau d’exposition le plus important est dans près de 50 % des cas observés dans la bande 900 MHz de la téléphonie mobile. Cette tendance est plus marquée en milieu rural », explique l'ANFR.

  • ANFR bilan exposion ondes 2018
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... mais « globalement nettement inférieurs » aux limites

Dans l'ensemble, « une légère hausse se dessine en 2018 par rapport aux années précédentes. Cette tendance reste à confirmer dans les prochaines analyses », ajoute prudemment l'ANFR. On remarque que la hausse avait été légèrement amorcée en 2017, 2018 pourrait donc déjà faire office de confirmation. 

Pour l'agence nationale des fréquences, « cette analyse globale montre donc que, comme pour les années précédentes, les niveaux d’exposition du public aux ondes électromagnétiques sont globalement nettement inférieurs aux valeurs limites réglementaires en vigueur ». 

Une démarche gratuite, accessible à n'importe qui

L'ANFR rappelle que « toute personne physique ou morale peut demander à faire mesurer l’exposition aux ondes électromagnétiques aussi bien dans les locaux d’habitation que dans des lieux accessibles au public (parcs, commerces...) ».

Cette démarche gratuite nécessite tout de même de faire contre-signer le formulaire par un organisme habilité par le décret n° 2013-1162 du 14 décembre 2013 : collectivités locales (communes, groupements de communes…), agences régionales de santé, certaines associations agréées par le ministère de l’Environnement ou de la Santé.

Le financement des mesures réalisées par des laboratoires accrédités « repose sur un fonds public alimenté jusqu’à fin 2018 par une taxe payée principalement par les opérateurs de téléphonie mobile ».

ANFR bilan exposion ondes 2018

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Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Zones urbaines : en tête sur les demandes et l'exposition maximum

Des mesures large bande complétées si besoin

Une exposition aux ondes en hausse... 

... mais « globalement nettement inférieurs » aux limites

Une démarche gratuite, accessible à n'importe qui

Commentaires (11)


Très bon article qui indique les valeurs réglementaires, qui pour rappel prennent déjà en compte un facteur de précaution important par rapport au pire cas imaginable.








Qruby a écrit :



Très bon article qui indique les valeurs réglementaires, qui pour rappel prennent déjà en compte un facteur de précaution important par rapport au pire cas imaginable.







 Il vaut mieux que ce soit dans ce sens.

 



Par rapport au “valeurs limites réglementaires en vigueur” ce qui est alarmant c’est à partir du moment où on arrive plus à être en-dessous, et que ces mêmes limites évoluent à la hausse, pour pouvoir rester “réglementaire” bien sûr. Là on peu se poser des questions de savoir à quoi elles servent finalement…

 

Je dit ça car ces foutu “valeurs limites réglementaires” me rappel celles concernant la pollution de l’eau, et qui au fil des années a toujours été revue à la hausse…








Mr.S a écrit :



Par rapport au “valeurs limites réglementaires en vigueur” ce qui est alarmant c’est à partir du moment où on arrive plus à être en-dessous, et que ces mêmes limites évoluent à la hausse, pour pouvoir rester “réglementaire” bien sûr. Là on peu se poser des questions de savoir à quoi elles servent finalement…

 

Je dit ça car ces foutu “valeurs limites réglementaires” me rappel celles concernant la pollution de l’eau, et qui au fil des années a toujours été revue à la hausse…





Les limites sont justement qualifiées de « réglementaires » parce qu’elles ne sont que cela. Elles n’ont pas la prétention de remplacer une valeur sanitaire ou un seuil biologique. Elles évoluent donc suivant les découvertes, en conservant généralement un facteur supplémentaire, mais purement arbitraire, à titre de précaution, comme dit plus haut.



Cela est la théorie dans un monde raisonnablement cohérent, mais le plus souvent ces valeurs sont imposées et abaissées de manière fantaisiste et contre productive (nucléaire, PM10/PM25, azote, ondes EM, amiante, pesticides, OGM, climat/CO2, CFC, DDT, etc.) sans autre justification que le seuil précédent a été atteint ou encore sur la base d’études épidémiologiques bidon sans aucun fondement étiologique mais financées par les mêmes prescripteurs publics dans un conflit d’intérêt de pouvoir évident qui ne semble déranger personne, ou plus souvent encore de partis pris complètement non scientifiques parce qu’il serait politiquement peu avantageux de ne pas maintenir « la pression » sur la soit disant mauvaise qualité, voire dégradation irréversible si on écoutait les Cassandres prophétiser leurs inepties ad nauseam sur les médias subventionnés (une fois encore par les prescripteurs publics), de l’environnement alors que tous les indicateurs indiquent le contraire.



Mais c’est là le fumier sur lequel opère l’escrologie politique : la manipulation et la peur.









Mr.S a écrit :



Par rapport au “valeurs limites réglementaires en vigueur” ce qui est alarmant c’est à partir du moment où on arrive plus à être en-dessous, et que ces mêmes limites évoluent à la hausse, pour pouvoir rester “réglementaire” bien sûr. Là on peu se poser des questions de savoir à quoi elles servent finalement…

 

Je dit ça car ces foutu “valeurs limites réglementaires” me rappel celles concernant la pollution de l’eau, et qui au fil des années a toujours été revue à la hausse…



Les valeurs limites règlementaires sont toujours largement en-deca des valeurs qui peuvent provoquer des problèmes sanitaires.



Sachant que le seuil cancérigène est vers 10^-5 à 10^-6 V/m selon les études indépendantes,



sachant que l’on pourrait atteindre 10^-4 avec UN SEUL réseau national de bonne qualité ayant un rapport signal sur bruit très faible (expérience du canton de Salzbourg),



sachant que ce n’est pas tant le caractère intense mais le caractère pulsatile des ondes qui les rend cancérigènes,



sachant que les soi-disant “seuils” sont fixés par de faux experts genre Veyret, De Seize ou Dixot qui sont tous nommés par les privés,



tout ceci n’est vraiment pas rassurant.



Le téléphone mobile est l’un des grands aspects qui montre que l’État doit gérer les réseaux nationaux (monopoles incontournables) et non els laisser à l’ultra-libéralisme.


Vous avez des sources de ces seuils ?


Sachant que tu as l’air de confondre V/m et µWatt / cm2 <img data-src=" />








smalthieu a écrit :



Vous avez des sources de ces seuils ?





Autre fois oui. Maintenant je ne suis pas chez moi, faites vos recherches. Vous découvrirez assez facilement que le truc est gangréné jusqu’au trognon, le syndicar des FAI contrôle tout.









CryoGen a écrit :



Sachant que tu as l’air de confondre V/m et µWatt / cm2 <img data-src=" />





Non, c’est bien Volt par mètre.

On peut aussi parler en W/m².



Disons que pour tes chiffres (10^-4), je ne trouve que la norme en µWatt / cm2 et Watt/m²

Pas en V/m

http://www.champs-electro-magnetiques.com/ondes/normes-hf-de-diffacrents-pays-en…