À l’approche des élections présidentielle et législatives de 2017, un député de la majorité vient d’interpeller le ministre de l’Intérieur face au risque de piratage des machines à voter. Il demande même l'instauration d'un moratoire, pourtant en vigueur depuis quasiment dix ans...
Autorisées en France depuis la fin de années 60, les machines à voter continuent de faire parler d’elles. En 2012, on dénombrait une soixantaine de villes qui utilisaient encore de tels appareils, pour environ 1,1 million d’électeurs concernés.
À quelques mois des élections, le député Sébastien Pietrasanta (PS) vient toutefois de transmettre une question écrite au gouvernement, visiblement inquiet de la « sécurisation du vote électronique » :
« Au-delà d'un risque connu sur la fiabilité des machines et sur la difficulté de recompter les voix, la menace de piratage informatique par des puissances étrangères est hélas d'actualité, explique le parlementaire. Si la menace concerne principalement les partis politiques, à l'instar du piratage des ordinateurs du Parti démocrate aux États-Unis, la possibilité d'une attaque des machines à voter n'est plus à exclure. »
Sébastien Pietrasanta demande ainsi au nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, ce qu’il est prévu « pour assurer la sécurisation du vote lors des élections présidentielle et législatives 2017 et s'il envisage de recourir à un moratoire sur l'utilisation de ces machines électroniques au nom d'un principe de précaution ».
Depuis 2012, la gauche s'est continuellement opposée à l'abandon des machines à voter
Manque de chance pour le député : un moratoire prévaut depuis 2007, suite à différents incidents survenus en cette année d’élections législatives et présidentielle (écarts entre le nombre d’émargements et de votes notamment). Dorénavant, plus aucune nouvelle commune n’est autorisée à opter pour cette technique de vote.
Alors ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve s’était de toute manière opposé à plusieurs reprises à ce que les machines à voter soient totalement interdites en France – et ce alors que le Parti socialiste avait demandé en 2007 l’abandon de tous ces appareils... Aux yeux du nouveau locataire de Matignon, les fonctionnalités techniques des machines à voter sont à même de « garantir la sincérité du scrutin ».