PlayStation 4 (Pro), Xbox One (S) : quel modèle choisir ?

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PlayStation 4 (Pro), Xbox One (S) : quel modèle choisir ?

Avec l'annonce de la PlayStation 4 Pro, Sony a rebattu les cartes sur le marché des consoles. Mais le constructeur n'a pas réalisé le sans-faute que certains attendaient. De quoi rendre d'autant plus intéressant (et compliqué) votre achat à l'heure du choix. PlayStation 4 (Pro) ou Xbox One (S) ? On fait le point.

La guerre des consoles de salon qui se joue (pour l'instant) entre Microsoft et Sony vient de prendre un nouveau tournant. En juin, le constructeur américain a levé le voile sur la Xbox One S, son nouveau modèle d'entrée de gamme, et laissé entrevoir son Project Scorpio, sorte de Xbox One gonflée aux stéroïdes (voir notre dossier).

Chez son concurrent nippon, la stratégie employée semble proche, avec une nouvelle PS4 plus compacte et une PlayStation 4 Pro attendue pour le 10 novembre qui a pris du muscle pour gagner sa place sous les téléviseurs 4K, de plus en plus répandus. Et pourtant, les différences sont nombreuses.

La 4K, c'est justement l'argument phare des deux marques qui le déclinent tantôt en petites phrases, tantôt en fonctionnalités, mais il n'est pas simple de faire la part des choses entre les rêves promis par les équipes marketing des fabricants et la dure réalité du terrain et des chiffres.

Nous avons donc décidé de décortiquer tout cela pour vous.

La bataille du Blu-ray

Avant d'entrer sur le terrain des jeux vidéo, il y a un autre point sur lequel Microsoft et Sony ont des stratégies diamétralement opposées. Sur sa Xbox One S, le fabricant américain a fait le choix d'intégrer un lecteur Ultra HD Blu-ray, afin de permettre à ses clients de lire nativement des contenus sur ce support. Un choix d'autant plus audacieux que sa console, qui sera vendue à partir de 299 euros dès le 22 septembre en version 500 Go, est devenue – de très loin – la platine de salon la moins chère du marché à ce format. Sa plus proche concurrente reste pour le moment l'UBD-K8500 de Samsung... à 499 euros pièce. 

De son côté, Sony a purement et simplement décidé de faire l'impasse sur ce format, et ce, sur ses deux nouvelles consoles, se privant ainsi d'un marché potentiellement juteux et en y laissant un boulevard pour son concurrent. Un comble pour l'entreprise à l'origine du Blu-ray.

Quant à la possibilité de mettre à jour le firmware des consoles pour permettre le support de l'Ultra HD Blu-ray, Sony l'a officiellement écartée. Il faut dire que le constructeur ne prévoit même pas de sortir son propre lecteur de salon cette année, il faudra ainsi attendre 2017. Et ce, alors que les TV Ultra HD commencent sérieusement à se démocratiser.

PlayStation 4 Pro

Dans une entrevue avec  The Guardian, Andrew House, le président de Sony Interactive Entertainment, justifie ce choix par sa lecture du marché. « Nous avons le sentiment que si les médias physiques continuent de former une part importante du marché du jeu vidéo, nous voyons pour la vidéo une tendance vers le streaming. Sur notre base d'utilisateurs, c'est en temps le deuxième usage le plus répandu sur notre console, donc nous mettons davantage l'accent sur ce point ».

Une politique qui se manifeste par le support de la 4K sur les applications Netflix et YouTube de la PS4. Par contre, dans la FAQ publiée à l'occasion du lancement de la PS4 Pro, Sony précise que le PlayStation Store ne proposera aucun film ou show télévisé en 4K « mais l'équipe du PlayStation Network regarde cela de près ».

En filigrane, on comprend que Sony a l'intention de se concentrer sur son service de streaming maison, nommé Ultra, et de se servir de sa console comme cheval de Troie pour lui faire prendre place dans les foyers. Le message envoyé par le constructeur nous semble néanmoins surprenant. Sony, fabricant de téléviseurs, de systèmes home-cinéma, de platines de salon haut de gamme et défenseur de la certification Ultra HD Premium, mettant en avant de la 4K en streaming a 25 Mb/s plutôt que sur ses galettes avec un débit de 100 Mb/s, voilà une équation des plus étranges.

Jouer en 4K sur une console à 400 euros, mythe ou réalité ?

Avec la PS4 Pro, Sony formule aussi une promesse très claire, celle de permettre aux joueurs de profiter de jeux en 4K dans leur salon. Mais est-ce réellement possible avec une console vendue à 400 euros ? Le doute est permis.

La PS4 Pro est équipée d'un GPU signé AMD, capable de déployer une puissance brute de 4,2 TFlops. C'est bien mieux que les 1,8 TFlops promis par la PlayStation 4 standard, qui pour rappel peine déjà à faire fonctionner certains titres en 1080p avec un taux de rafraichissement supérieur à 30 fps. Mais cela ne correspond qu'à une puissance inférieure à celle déployée par la Radeon RX 470 (4,9 TFlops). Or, celle-ci est tout simplement incapable de faire fonctionner la plupart des titres récents en 4K (voir cette revue de presse). 

PS4 Pro upscaling

Mais Sony compte sur une technique éprouvée pour s'assurer que les jeux de sa PS4 Pro s'afficheront en 3840 x 2160 pixels sur les téléviseurs 4K du monde entier : l'upscaling. Le constructeur a publié un petit tableau récapitulant la totalité des cas pouvant se présenter. Si la console lit un contenu dont la définition native n'est que de 1920 x 1080 pixels, il sera automatiquement upscalé en 4K. Certes, les améliorations resteront visibles, mais on devrait être encore assez loin de la promesse citée plus haut. 

La question se pose également pour la réalité virtuelle. HTC, par exemple, précise qu'il faut au moins disposer d'une Radeon RX 480 pour profiter de son casque Vive dans de bonnes conditions. Le compte n'y est donc pas avec le GPU intégré dans la PS4 Pro, et il faudra encore faire quelques concessions sur le plan des graphismes. Quoi qu'il en soit, la future Scorpio de Microsoft ne sera pas non plus totalement exempte de ces critiques. Certes, sa partie graphique devrait être encore un peu plus musclée (environ 6 TFlops), mais là encore le total sera probablement encore un peu juste.

La question du prix des jeux optimisés pour la PS4 Pro

Ce surcroit de puissance, la PS4 Pro s'en servira pour proposer des versions améliorées des jeux prévus pour la PlayStation 4 standard. Pour l'instant, six titres profiteront de graphismes plus fins sur la console : Deus Ex : Mankind Divided, Infamous : First Light, Middle-Earth : Shadow of Mordor, Paragon, The Elder Scrolls Online et Uncharted 4.

Une douzaine d'autres titres encore en développement proposeront également cette option-là. Parmi eux, on notera Dishonored 2, Final Fantasy XV, Mass Effect Andromeda ou encore Watch Dogs 2 et l'inévitable Call of Duty Infinite Warfare

Comme Microsoft lors de l'E3, Sony a eu le droit à son petit couac de communication. Masayasu Ito, un cadre de Sony Interactive Entertainment, a déclaré au journal japonais Game Impress Watch que certains titres profiteraient de ces améliorations gratuitement tandis que d'autres pourraient monnayer cette fonctionnalité. « Ce sera différent pour chaque titre. Je crois que cela dépendra de chaque éditeur », indiquait-il.

Le constructeur a tenté de rectifier le tir en précisant à nos confrères de Polygon que « l'entreprise ne fera pas payer de patchs aux consommateurs », mais sans préciser si cela ne s'appliquait qu'aux jeux produits par Sony ou bien à l'ensemble des éditeurs. Il faudra attendre un message du fondateur d'Absinthe Games sur NeoGAF pour connaître le fin mot de l'histoire : « les développeurs ne sont pas autorisés à vous faire payer pour des patches ou des améliorations pour PS4 Pro ». Ouf.

Sony voit le PC comme un adversaire

Il y a enfin une dernière question que bon nombre de joueurs se posent certainement : pourquoi Sony a décidé de lancer une version plus musclée de sa PlayStation 4, alors qu'elle dispose déjà d'un avantage certain sur sa plus proche concurrente, la Xbox One

Andrew House, le patron de Sony Interactive Entertainment, apporte un élément de réponse dans une entrevue accordée à The Guardian : selon lui, ce n'est pas de la Xbox dont il doit se méfier, mais plutôt du PC. « J'ai vu des chiffres qui m'ont vraiment influencé. Ils suggèrent qu'il y a un point au milieu du cycle de vie d'une console où les joueurs voulant les meilleures expériences graphiques commencent à migrer vers le PC parce que c'est évidemment là que ça se passe », résume-t-il. « Nous voulons garder ces gens dans notre écosystème en leur offrant le meilleur des performances ». Une affirmation qui ne tiendra qu'un an, avant que la Scorpio de Microsoft ne vienne rafler la palme du plus gros GPU.

PlayStation 4 Pro

Sony ne donne pas d'objectifs précis quant aux ventes de la PlayStation 4 Pro. Le constructeur estime être en capacité de vendre 20 millions de consoles supplémentaires d'ici la fin 2017, mais il inclut à la fois les ventes du modèle standard et celles de la version Pro dans ce calcul. En attendant, lors de la conférence préliminaire au Tokyo Game Show, la PS4 Pro n'était pas au centre des préoccupations du constructeur.

Certains verront d'ailleurs dans la présentation de la console collector devant accompagner le lancement de Final Fantasy XV un aveu du manque de confiance de Sony ou de Square Enix dans la PS4 Pro, puisque c'est un modèle classique qui arborera le logo du titre. Un comble, en sachant qu'il fait partie de ceux qui profiteront d'améliorations graphiques avec le nouveau modèle.

Quelle console placer sous son sapin ?

Maintenant que Microsoft et Sony ont appliqué leurs nouvelles stratégies, il est temps pour les acheteurs de comparer et de faire leur choix. Et, chose intéressante, comme lors du lancement des nouvelles consoles, les méthodes des fabricants sont assez différentes.  

D'un côté, Microsoft a tout misé sur sa Xbox One S, les stocks de la Xbox One ayant vocation à être vidés à coups de promotions (on la trouve actuellement aux alentours de 252 euros), notamment à l'occasion des fêtes de fin d'année. La firme de Redmond a tâché de faire de son modèle S un produit d'appel intéressant pour quiconque voudrait s'équiper d'un lecteur Ultra HD Blu-ray en l'affichant à un tarif plus bas que n'importe quelle autre platine sur le marché : des packs proposés dès 299 euros. De quoi intéresser même ceux qui disposent déjà d'un modèle « classique » et qui voudraient disposer d'une console plus compacte, parée pour la 4K au niveau du salon (films, séries, etc).

Xbox One S

Rajoutez à cela l'arrivée des applications universelles Windows 10 sur la machine, elle peut potentiellement s'imposer comme un bon centre multimédia, ce qui pour certains acheteurs pourra compenser son manque de performances brutes face à la concurrence.

Le géant américain compte également sur son fameux Project Scorpio pour tenter de renverser la vapeur et de refaire son retard sur son concurrent nippon. Il en dit néanmoins assez peu pour éviter que le public attende trop de cette nouvelle mouture (bien que l'on nous vante déjà sa capacité à gérer les jeux en 4K native).

Si l'on sait déjà que cette console aura un avantage de performances sur la PlayStation 4 Pro et qu'elle embarquera elle aussi un lecteur Ultra HD Blu-ray, ces quelques atouts ne suffiront pas forcément à créer un avantage décisif. Le catalogue, les exclusivités mais aussi l'absence de périphérique dédié à la réalité virtuelle pouvant peser dans le choix des joueurs.

De l'autre côté, la stratégie de Sony reste axée sur le jeu vidéo et l'objectif du constructeur est de tenter de fournir les meilleures machines pour le jeu, quitte à délaisser certains aspects annexes. Comme Microsoft, Sony tend à ouvrir son écosystème au monde du PC (l'arrivée de PlayStation Now sur OS X et Windows en est la preuve), mais il tente également sa chance dans le domaine de la réalité virtuelle. Pour l'heure, il est impossible de savoir si ce pari sera payant ou non. 

En sortant sa PS4 Pro un an avant la Scorpio de Microsoft, Sony se retrouve également dans une posture délicate. Au moment de son lancement, il s'agira de la console la plus performante du marché, mais elle perdra sa couronne au lancement de la Scorpio, qui n'est finalement pas si éloignée que ça. Or, on sait que le manque de puissance brute de la Xbox One lui a coûté cher à ses débuts. 

PlayStation 4 Pro

Mais la meilleure console restera toujours celle qui correspondra le mieux à vos goûts (et à vos habitudes). Si vous attendez d'une machine de salon qu'elle soit également votre centre multimédia, la Xbox One S a toutes les chances de remporter votre suffrage. Si vous ne jurez que par la réalité virtuelle (le PlayStation VR étant annoncé à 400 euros), et que vous voulez profiter des jeux dans les meilleures conditions, la PlayStation 4 Pro vous tendra les bras d'ici deux petits mois pour un peu moins de 400 euros.

La PS4 standard, désormais plus compacte (attention à bien choisir lors de votre commande), visera surtout ceux qui veulent réduire leur facture, une mise à jour vers le modèle Pro n'étant pas vitale. Mais si vous êtes déjà prêts à dépenser 299 euros pour une console, 100 euros supplémentaires pour un doublement du stockage et une nette amélioration des performances reste un tribut raisonnable. À condition que le catalogue de titres optimisés pour ce modèle ne s'arrête pas à une vingtaine de jeux.

Les plus prudents attendront quand même d'en savoir un peu plus sur la mystérieuse NX de Nintendo qui pourrait bien rebattre les cartes. Il reste à savoir si le père de la Wii prendra le risque de tenter de perturber la saison de Noël de ses concurrents en dévoilant sa console dans les semaines à venir. Rien n'est moins sûr.

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