Au CES de Las Vegas, Ubiant nous a présenté ses objets connectés Hemis et son compagnon Luminion. Nous avons également pu rencontrer son partenaire Avidsen, une société française qui propose de nombreux dispositifs connectés et qui en profitait pour mettre en avant le protocole Thread.
Des objets connectés, on en trouvait de toutes les formes et pour quasiment tous les usages au CES de Las Vegas. Et comme souvent, la plupart étaient sans âmes, les sociétés présentes cherchant surtout à se faire une place sur ce marché tendance.
Si de nombreux protocoles sont disponibles (EnOcean, Thread, Zigbee et Z-Wave par exemple), certains fabricants préfèrent utiliser des « ponts » maison. Ce n'est donc pas toujours simple de s'y retrouver et l'interopérabilité est souvent bien limitée.
De son côté, le français Ubiant jouait la carte de la simplicité et nous présentait son système Hemis ainsi que son compagnon Lumion, deux facettes d'une même pièce qui veulent vous aider à diminuer votre facture énergétique.
Hemis : une solution en ligne qui mise sur la simplicité
Hemis est une « solution cloud basée sur de l’intelligente artificielle permettant de réduire la consommation d’énergie des bâtiments ». Pour faire simple, elle prend en charge l'ensemble de vos objets connectés (capteurs de température, prises commandées, volets roulants, qualité de l'air, ampoules connectées, détecteur de mouvement, etc.) et centralise toutes les données associées afin de pouvoir les traiter sur ses serveurs.
L'application sépare les objets en deux catégories : ceux qui peuvent agir d'un côté (volet roulant, prise, ampoule, etc.) et ceux qui ne font qu'envoyer des informations de l'autre (thermomètre, capteur d'activité, relevé de compteur...). Hemis vous permet de les trier par zones (cuisine, chambre, salon, garage, etc.) et, surtout, de les déplacer très facilement de l'une à l'autre.
Il suffit pour cela d'utiliser l'application mobile du fabricant, de « scanner » le tag NFC ou le QR-Code de l'objet en question, de le définir comme étant dans une nouvelle zone et le tour est joué. Vous déplacez un interrupteur de la cuisine dans la chambre ? Une fois la manipulation effectuée sur l'application, l'interrupteur allumera ou éteindre l'ampoule de la chambre et non plus celle de la cuisine (à condition que les ampoules soient correctement identifiées dans Hemis, bien évidemment).
Ubiant n'était bien entendu pas la seule entreprise à vouloir simplifier la gestion des objets connectés au quotidien, c'était également le cas de Senvenhugs avec sa télécommande « universelle ».
Une gestion intelligente, des signaux d'alerte très simples avec le Luminion
Au-delà de proposer une gestion simplifiée, Hemis est également un système évolutif qui « comprend son environnement en analysant en temps réel un grand nombre d’informations collectées : température, humidité, luminosité, CO2, présence humaine … Instantanément, il définit le scénario optimal à déployer pour garantir le meilleur équilibre entre l’efficacité énergétique et le confort des personnes » explique le fabricant. De plus, si vous installez un nouveau capteur connecté, il suffit de l'ajouter dans l'application pour que ses données soient automatiquement ajoutées dans Hemis afin qu'il affine un peu plus son modèle.
Le fabricant indique que Hemis est paré pour le big data et donc pour un déploiement à grande échelle dans des bâtiments ou des entrepôts par exemple. Un partenariat avec EDF a été officiellement annoncé à l'occasion du salon, mais uniquement pour les professionnels pour le moment.
Ubiant exposait aussi son autre produit phare, Luminion, présenté comme le parfait compagnon de Hemis. Il s'agit d'un bâton lumineux qui s'installe dans la maison et qui donne des informations visuelles sur la consommation énergétique de votre habitation. Vous fixez ainsi un objectif à ne pas dépasser et Luminion s'allumera de différentes couleurs suivant les cas : vert tout va bien vous êtes en dessous du seuil maximum, orange c'est limite, tandis que s'il est rouge c'est que vous êtes au-dessus.
Le Luminion devrait arriver dans le courant de l'année, pour 169 euros. Le fabricant annonce des économies pouvant grimper jusqu'à 50 %, ce qu'il faudra évidemment vérifier dans la pratique.
Avidsen mise sur Thread, mais reste pragmatique
La startup Ubiant n'était pas venue totalement seule au CES de Las Vegas et une société était également présente à ses côtés : Avidsen. Créée en 1998, elle propose toute une gamme d'objets connectés, allant de la prise à la caméra, en passant par la mesure de la consommation énergétique qui peuvent ainsi fonctionner avec Hemis.
Elle exposait aussi ses nouveautés exploitant Thread, un protocole de communication qui lui semble prometteur pour l'avenir, notamment parce qu'il est poussé par des géants du secteur comme Samsung, Google et ARM, excusez du peu.
De manière générale, on a d'ailleurs pu observer un mouvement assez important vers Thread de la part des fabricants présents sur le CES, et même de la part de ZigBee qui souhaiterait se rapprocher de Thread afin de devenir interopérable avec ce dernier, comme nous l'a confirmé l'un de ses représentants sur place.
Avidsen reste néanmoins pragmatique et propose des produits prenant en charge d'autres protocoles radio comme EnOcean. La conception des objets est faite de manière à ce que le « modem » qui se charge de la communication soit un module qui s'ajoute sur le PCB, laissant ainsi la porte ouverte à un large choix de protocoles.
Une approche l'on retrouve également chez la Société Nationale des Objets Connectés (SNOC), une entreprise basée à la Cité de l'objet connecté d'Angers (voir notre visite des lieux) et qui propose à la vente des objets connectés en tout genre sur lesquels sont ajoutés des modules permettant de passer par Sigfox ou LoRa par exemple.
Objets connectés et drones, même combat ?
Quoi qu'il en soit, et comme nous l'avons déjà évoqué à plusieurs reprises, les objets connectés étaient donc omniprésents au CES de Las Vegas. Et, comme nous avons pu le remarquer avec les drones, il y a beaucoup de clones et finalement assez peu d'innovation.
La vision d'Advisen sur ce marché est d'ailleurs intéressante, d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une énième startup qui vient de se lancer, mais d'une société française déjà bien installée. Son président, Alexandre Chaverot, n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il évoque l'avenir de ses concurrents dans ce domaine.
Pour lui, les mois et les années qui viennent vont forcément être « un carnage ». Et on ne peut sans doute que lui donner raison, avec avec le nombre important d'acteurs qui se lancent dans toutes les directions, certains vont sans doute finir par payer la note.