Il n'y a pas qu'en France qu'Uber, le spécialiste américain des VTC, rencontre des problèmes. Outre-Rhin, après Hambourg le mois dernier, Berlin vient d'annoncer l'interdiction pure et simple de l'application mobile, ce qui signifie la mort du service. La raison de ce bannissement ? La protection du passager.
Uber, créateur n°1 de conflits
Si Uber connait une croissance exceptionnelle depuis son lancement il y a cinq ans, il doit aussi subir une multiplication d'attaques, ceci dans de nombreux pays. En France, les taxis manifestent, font grève et font condamner la société, tandis que les parlementaires légifèrent. Outre-Manche, les taxis londoniens n'ont pas non plus caché leur mécontentement. En Belgique, le tribunal de commerce de Bruxelles a exigé la cessation des activités de covoiturage entre particuliers d'Uber. En Australie, des dizaines de conducteurs de l'entreprise ont écopé d'une amende de 1732 dollars.
Aux États-Unis, la start-up est même accusée par son rival Lyft de concurrence déloyale. Comment ? D'après lui, près de 200 employés d'Uber auraient tout simplement loué leurs services , pour annuler leur commande au dernier moment, lui causant ainsi de nombreux torts. En tout, 5 560 demandes d'un chauffeur particulier auraient été décommandées. Une accusation majeure qui fait grand bruit outre-Atlantique.
L'assurance en question à Berlin
En Allemagne, Uber n'est pas plus tranquille pour autant. Lancé en janvier 2013 outre-Rhin, le service s'est vu éjecter de la ville d'Hambourg il y a quelques semaines, tout du moins tant que les conducteurs de la firme n'auront pas de licence. Et voilà que Berlin vient de suivre le même chemin. La ville a ainsi indiqué ce 13 août qu'elle ordonnait immédiatement l'interdiction de l'application Uber. Chaque infraction coûtera 25 000 euros.
La raison invoquée de cette interdiction est simple : Berlin estime que les clients d'Uber ne sont pas assez bien protégés en cas d'accident. On parle ici des assurances et non de la solidité des véhicules. « L'assurance responsabilité civile des véhicules à moteur ne couvre pas le risque de transport de passagers » explique-t-on. La ville note qu'Uber peut faire appel de cette décision, ce qui sera bien le cas selon la BBC.
« Nous apportons une concurrence nécessaire »
Fabien Nestmann, le directeur général d'Uber en Allemagne, a ainsi déclaré qu'il contestera l'interdiction : « la décision des autorités de Berlin n'est pas progressiste et c'est une façon de chercher à limiter le choix des consommateurs pour de mauvaises raisons. En tant que nouveau venu nous apportons une concurrence nécessaire à un marché qui n'a pas changé depuis des années. »