Obsolescence programmée : le point sur les mesures votées en commission, à l’Assemblée

Obsolescence programmée : le point sur les mesures votées en commission, à l’Assemblée

Poubelle la vie

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

02/12/2019 12 minutes
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Obsolescence programmée : le point sur les mesures votées en commission, à l’Assemblée

Le projet de loi « anti-gaspillage » a été adopté la semaine dernière par les députés de la commission du développement durable. Retour sur les principales mesures adoptées, ou, au contraire, supprimées : indice de durabilité, extensions de garantie, disponibilité des pièces détachées, lutte contre l’obsolescence logicielle, etc.

Plus de 1 700 amendements avaient été déposés pour l’occasion par les élus de la commission du développement durable, saisie au fond de ce texte-clé porté par Brune Poirson, la secrétaire d’État en charge de la Transition écologique.

Si les députés ont supprimé (ou édulcoré) plusieurs mesures introduites en septembre dernier par le Sénat – bien souvent contre l’avis du gouvernement –, ils ont parfois maintenu certains dispositifs. Le texte se trouve même parfois étoffé, par exemple sur la question des garanties ou de l’accès à certaines pièces détachées, telles les batteries.

Davantage d'informations sur la « réparabilité » des produits électroniques

Afin d’inciter les Français à se tourner vers des produits plus durables (quitte parfois à devoir les payer un peu plus cher), le gouvernement proposait de renforcer l’information des consommateurs.

Sans surprise, « l’indice de réparabilité » prévu par le projet de loi « anti-gaspillage » a été confirmé en commission. Les députés ont d’ailleurs refusé que ce dispositif, semblable à l’étiquette énergie des produits électroménagers (A, B, C...), n’entre en vigueur qu’en 2022. Un amendement a ainsi été adopté afin que cet outil voit le jour dès le 1er janvier 2021 – comme le prévoyait le texte avant l’examen au Sénat.

Rappelons-en la logique : les fabricants d’équipements électriques et électroniques devront transmettre leur indice de réparabilité « ainsi que les paramètres ayant permis de l’établir » aux vendeurs, bien entendu « sans frais ». À charge ensuite aux magasins d’afficher cette sorte de note de manière visible, y compris en cas de vente en ligne.

Bien que le gouvernement se soit engagé à ce que le prix des pièces détachées entre dans le calcul de cet indice (voir notre article), les députés de la commission du développement durable ont souhaité, sur proposition de la rapporteure Véronique Riotton, que la loi le prévoit expressément.

Les parlementaires ont également adopté un amendement soutenu par Paula Forteza (LREM), visant à ce que les informations utilisées pour l’indice de réparabilité soient au passage mises en ligne par les fabricants, « dans un format aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé ». L’idée : arriver à la constitution d’une base de données en Open Data, qui pourrait par exemple alimenter des applications, semblables à Yuka ou Open Food Facts, afin de permettre aux consommateurs de mieux comparer les différents produits.

L’indice de durabilité également maintenu

Estimant qu’un bien qui est facilement réparable n’est pas forcément appelé à avoir une « espérance de vie » plus longue, les sénateurs avaient suivi différentes associations, notamment de consommateurs, et voté en faveur de l’introduction, à horizon 2024, d’un « indice de durabilité ».

La commission du développement durable a maintenu ce dispositif (au moins en substance), et précisé qu’il viendrait en complément ou en remplacement de l’indice de réparabilité.

Cet indice inclura « notamment de nouveaux critères tels que la fiabilité et la robustesse du produit », précise l’amendement adopté par les députés. En marge du texte, le gouvernement a été invité à s’appuyer sur « un faisceau d’indices donnant une vision générale comprenant : réparabilité, fiabilité du service après-vente (garanties étendues et modalités d’interventions), robustesse du produit, éco-conception ainsi qu’une dimension logicielle (durée de disponibilité du support technique, réversibilité des mises à jour...) ».

Si le principe de l’indice de durabilité a été approuvé, son périmètre pourrait néanmoins être considérablement réduit par le gouvernement. Les députés ont en effet confié à l’exécutif le soin de définir ultérieurement, par décret, une liste des équipements et produits, notamment électroniques, qui seraient concernés.

Les dates limites de consommation intégrées dans les codes-barres

Afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, la commission a adopté un amendement prévoyant que les codes-barres intègrent, à partir de 2025, « la date limite de consommation, la date de durabilité minimale et le numéro de lot (...) des denrées alimentaires ».

« Cela permettrait une gestion informatisée bénéficiant aux consommateurs et à tous les acteurs économiques de la filière », a fait valoir Graziella Melchior, rapporteure de la commission des affaires économiques. En magasin, par exemple, « au lieu de contrôler visuellement tous les jours les produits un à un, et de les retirer manuellement du rayon au dernier moment, une gestion des stocks anticipée pourrait être effectuée grâce à la digitalisation des dates de péremption ».

Pour les consommateurs, les députés espèrent arriver à des alertes sur téléphone, « rappelant les denrées périssables dans [les] frigidaires ».

Pas de mention relative à la garantie légale de conformité sur les factures

Toujours dans l’objectif de renforcer l’information des consommateurs, les élus de la commission du développement durable ont souhaité que de nombreuses informations soient rendues publiques chaque année par les pouvoirs publics, en Open Data, telles les quantités de déchets collectés et traités par les éco-organismes, ainsi que les zones géographiques où sont réalisées chacune des étapes de traitement des différents flux de matière. Ou bien encore les coordonnées des lieux de collectes ou de reprise des déchets.

En revanche, les parlementaires ont supprimé l’obligation, introduite par les sénateurs, visant à ce que les factures précisent que l’achat d’un produit « s’accompagne d’une garantie légale de conformité ».

« Si cette volonté est louable, elle risque d’introduire plus de confusion que de clarté », s’est justifiée Graziella Melchior (LREM). « La mention d’une garantie légale, sans explication sur la durée ni sur les produits effectivement concernés risque de semer le doute chez le consommateur. »

Favoriser les réparations grâce aux extensions de garantie

Bien que la durée de la garantie légale de conformité dépende en grande partie du droit européen, la commission du développement durable a voté deux amendements destinés à étendre le bénéfice de cette protection au profit des consommateurs.

Premier cas de figure : si un défaut apparaît et que le vendeur propose une réparation, la garantie légale de conformité sera étendue de six mois. Au total, la durée de couverture pourrait ainsi atteindre deux ans et demi.

Seconde possibilité : en cas de remplacement du produit, la garantie légale de conformité sera renouvelée (dans la limite d’une fois, pour éviter les abus). Dans cette hypothèse, la garantie serait susceptible de frôler les quatre ans.

L’objectif de ces dispositions ? Encourager les réparations, plutôt que le remplacement pur et simple. Et pour cause : si le vendeur opère un remplacement (ce qu’il peut imposer, si ça lui revient moins cher qu’une réparation), la durée de couverture du bien sera plus longue.

Des pièces disponibles pendant au moins 5 ans pour les téléphones et ordinateurs

Manifestement décidés à favoriser la réparation des produits, notamment électroniques, les élus de la commission du développement durable ont adopté une série d’amendements significatifs.

À ce jour, les fabricants disposent d’un délai de deux mois maximum pour fournir des pièces détachées (dès lors qu’ils ont préalablement averti le consommateur que celles-ci étaient disponibles). Si le texte voté par la commission était maintenu en l’état, cette durée serait ramenée à quinze jours ouvrables, c’est-à-dire hors dimanches et jours fériés.

Autre amendement : pour l’électroménager et les « petits équipements informatiques et de télécommunications » (y compris écrans, moniteurs...), les pièces détachées devront être disponibles pendant une durée définie ultérieurement, par décret, mais qui ne pourra « être inférieure à cinq ans à compter de la date de mise sur le marché de la dernière unité du modèle concerné ».

« L’Union européenne va imposer une durée de dix ans pour la disponibilité des pièces détachées sur la plupart des appareils gros électroménagers à partir de 2021 », s’est justifiée la rapporteure, Véronique Riotton. L’élue LREM a ainsi plaidé pour une disponibilité d’au moins cinq ans pour les pièces détachées des téléphones mobiles, smartphones et ordinateurs portables, « souvent victimes d’un renouvellement accéléré (18 mois de vie en moyenne pour un smartphone selon l’ADEME».

Les dispositions introduites par le Sénat afin que les consommateurs bénéficient à l’avenir d’informations détaillées sur la durée de disponibilité des différents types de pièces détachées des appareils électroniques (batterie, écran, clavier, etc.) ont d’autre part été maintenues. Et ce alors qu’une simple information générale prévaut aujourd’hui.

Dans l’hypothèse où une pièce de rechange (« indispensable à l’utilisation d’un bien disponible sur le marché ») serait indisponible, les députés ont ensuite souhaité que les fabricants soient tenus de fournir leurs plans pour impression 3D « aux vendeurs professionnels ou aux réparateurs, agréés ou non, qui le demandent ».

Des sanctions pour assurer le « droit à la réparation »

Le « droit à la réparation », introduit par le Sénat, a également été maintenu par la commission du développement durable. Serait ainsi interdite « toute technique, y compris logicielle, par laquelle un metteur sur le marché vise à rendre impossible la réparation ou le reconditionnement d’un appareil hors de ses circuits agréés ».

Les élus du Palais Bourbon sont même allés plus loin en ajoutant que les accords ou pratiques « ayant pour objet de limiter l’accès, à un professionnel de la réparation, aux pièces détachées, modes d’emploi, informations techniques ou de tout autre instrument, équipement ou logiciel permettant la réparation des produits », seraient à l’avenir prohibés.

Le tout (dans un cas comme dans l’autre) sous peine de deux ans de prison et de 300 000 euros d’amende, ont décidé les députés.

Objectif ? Faire en sorte que les appareils électroniques, notamment de type smartphone ou ordinateur portable, puissent être réparés par tous les professionnels, même s’ils n’appartiennent pas à un réseau de réparateurs agréées. Une mesure en écho notamment aux pratiques de certains fabricants quant aux batteries ou composants-clés impossibles à changer.

On signalera au passage que l’initiation des collégiens « aux techniques de réparation, de mécanique et d’entretien des produits » a été maintenue par la commission. Cette dernière a même réclamé au gouvernement un rapport « sur les dispositifs de sensibilisation à l’économie circulaire en milieu scolaire ».

Des mesures (timides) contre l’obsolescence logicielle

En revanche, les députés ont fait disparaitre les dispositions, là aussi introduites par les sénateurs, obligeant les constructeurs de smartphones et de tablettes à proposer des mises à jour de leurs systèmes d’exploitation pendant au moins dix ans. Une mesure destinée à lutter contre l’obsolescence logicielle, qui rend difficile (voire impossible) l’utilisation de certains appareils, pourtant encore en état de marche.

Pour faire passer la pilule, la commission a opté en lieu et place pour un « dispositif d’information du consommateur sur la compatibilité des mises à jour de logiciels avec un usage normal du produit ». Concrètement, cela signifie que les vendeurs devront indiquer « la durée au cours de laquelle les mises à jour des logiciels fournis lors de l’achat du bien restent compatibles avec un usage normal de l’appareil ».

Autre amendement : les consommateurs devront être informés de « l’existence de toute restriction d’installation de logiciel ». Une mesure poussée notamment par l’Association de promotion du logiciel libre (April).

Les élus du Palais Bourbon semblent toutefois hésitants sur les réformes à soutenir. Ils ont en effet demandé au gouvernement de leur présenter, encore une fois sous forme de rapport, des « pistes envisageables pour limiter les risques d’obsolescence logicielle liés aux mises à jour du système d’exploitation et des applications natives disponibles sur l’appareil lors de sa vente ».

Compteurs d’usages : vers une simple expérimentation

Dans un tout autre registre, la commission du développement durable a transformé l’introduction de « compteurs d’usage » (voulus là encore par le Sénat) en simple expérimentation.

Suivant les préconisations de certaines ONG, les élus de la Haute assemblée souhaitaient qu’à partir de 2022, les appareils de type lave-linge, ordinateur, téléphone... soient dotés d’un « dispositif visible au consommateur qui enregistre de façon cumulative l’usage du produit en nombre d’unités ». L’idée : informer l’utilisateur du nombre de cycles effectués par une machine à laver, de cycles de charges d’une batterie, etc.

Cette expérimentation serait menée pendant un an et demi, uniquement avec les acteurs volontaires.

Discussions en séance publique à compter du 9 décembre

Si le détricotage des mesures « anti-obsolescence programmée » est probablement moindre que ce que certaines ONG pouvaient craindre, de nombreuses modifications pourraient encore être adoptées la semaine prochaine, lors des débats en hémicycle. Et pour cause : les membres de la commission du développement durable sont généralement plus sensibles aux problématiques environnementales que leurs collègues, siégeant par exemple en commission des affaires économiques.

Une fois voté en séance publique, le projet de loi « anti-gaspillage » fera l’objet d’une commission mixte paritaire, où sept députés et sept sénateurs tenteront de trouver un compromis.

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Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Davantage d'informations sur la « réparabilité » des produits électroniques

L’indice de durabilité également maintenu

Les dates limites de consommation intégrées dans les codes-barres

Pas de mention relative à la garantie légale de conformité sur les factures

Favoriser les réparations grâce aux extensions de garantie

Des pièces disponibles pendant au moins 5 ans pour les téléphones et ordinateurs

Des sanctions pour assurer le « droit à la réparation »

Des mesures (timides) contre l’obsolescence logicielle

Compteurs d’usages : vers une simple expérimentation

Discussions en séance publique à compter du 9 décembre

Commentaires (33)


Et pourquoi pas une taxe carbone? Au lieu d’essayer de calculer de manière plus ou moins subjectif des indices de réparabilité, la taxe carbone, avec un score carbone affiché serait beaucoup plus efficace. Pour calculer l’empreinte carbone on prend l’ensemble du cycle de vie du produit donc de fait, s’il est réparable il sera moins taxé et aura un meilleur score. Là on aurait une vraie incitation à destination des constructeurs.








Qruby a écrit :



Et pourquoi pas une taxe carbone? Au lieu d’essayer de calculer de manière plus ou moins subjectif des indices de réparabilité, la taxe carbone, avec un score carbone affiché serait beaucoup plus efficace. Pour calculer l’empreinte carbone on prend l’ensemble du cycle de vie du produit donc de fait, s’il est réparable il sera moins taxé et aura un meilleur score. Là on aurait une vraie incitation à destination des constructeurs.





Sauf que le cycle de vie d’un produit dépend du consommateur pas du producteur.

A moins que tu ne considères par défaut que tous les produits ont un cycle de vie prédéterminé par le fabricant et auquel on ne peut échapper.



 









Qruby a écrit :



Et pourquoi pas une taxe carbone? Au lieu d’essayer de calculer de manière plus ou moins subjectif des indices de réparabilité, la taxe carbone, avec un score carbone affiché serait beaucoup plus efficace. Pour calculer l’empreinte carbone on prend l’ensemble du cycle de vie du produit donc de fait, s’il est réparable il sera moins taxé et aura un meilleur score. Là on aurait une vraie incitation à destination des constructeurs.







Encore faudrait il que la réparation produise moins de CO2, ce qui est loin d’être prouvé…









js2082 a écrit :



Sauf que le cycle de vie d’un produit dépend du consommateur pas du producteur.

A moins que tu ne considères par défaut que tous les produits ont un cycle de vie prédéterminé par le fabricant et auquel on ne peut échapper.







C’est ton destin ! <img data-src=" />





aux vendeurs, bien entendu « sans frais »



Il faut vraiment être de la députaillerie (inculte donc) et/ou prendre les gens pour des niais pour croire que tous les coûts supplémentaires induits par ces stupidités escrolos ne vont pas être à la charge du client final. <img data-src=" />







prévoyant que les codes-barres intègrent, à partir de 2025, « la date limite de consommation



Ce qui va nécessiter la modification de tous les process (EAN13 vers Datamatrix comme en pharmacie) dans toutes les industries concernées, et dont les coûts non négligeables vont être là aussi répercutés vers le consommateur.



Ce qui est sûr, c’est la DLC intégrée en Datamatrix ne va plus du tout être lisible par un humain !



Well done chaps!


Il n’y a pas que le carbone dans la polution, bon c’est vrai que le gouvernement ne voie que ça pour les voitures et donne des bonus écolo à du diesel mais dans le cas présent ce n’est vraiment pas un problème de carbone.


Sauf qu’elle ne sera pas là en remplacement de la DLC numérique et n’importe quel smartphone est déjà capable de lire un code barre.


le datamatrix est bien plus complexe surtout si on intègre DLC date fabrication etc. ( pas impossible à scanner par un smartphone mais après faut savoir le lire.. c’est autre chose les suites de numéros )


Pu… Dell va prendre cher niveau réparabilité, Apple va bouffer sa volonté d’empêcher toute réparation tierce, et pendant ce temps, mon pot de yaourt va me prévenir qu’il est bientôt périmé. #Cétipakool


Sur les boites de médicament il y a une partie “human readable” imprimée juste à côté du datamatrix, pas de souci à ce niveau-là. Il y a un coût pour imprimer ce datamatrix, ce coût est faible mais il existe.


J’oublie souvent de commenter pour féliciter la rédaction pour ses articles, j’apprécie votre travail.



Je ne sais pas ce que cette loi aurait pu changer au destin de ma Nexus 7 (oui c’est une vieille tablette de 2012), elle est inutilisable depuis des années suite aux mises à jour Android (Android 4, puis 5 et 6 je crois), on dirait qu’elle mine des Bitcoins tellement elle rame ! Je ne peux pratiquement plus l’utiliser, ce n’est pas normal. J’ai pourtant essayé LineageOS ou quelque chose du genre mais ça ne change rien au niveau performances.



&nbsp;Soit tu installes la dernière mise à jour pour avoir les derniers correctifs de sécurité et ça rame comme pas possible, soit tu retournes à la version d’origine et on te bombarde de notifications pour les mises à jour, les applis ne fonctionnent plus ou ne peuvent pas être mises à jour et les failles de sécurité ne sont pas corrigées. Quel est le bon choix ? Il n’y en a pas ! En face Apple propose 5 ans de mises à jour, est-ce meilleur ? Là aussi on constate des problèmes de performances avec les iPhone les plus anciens et les mises à jour les plus récentes.








Tirnon a écrit :



Sauf qu’elle ne sera pas là en remplacement de la DLC numérique et n’importe quel smartphone est déjà capable de lire un code barre.





Ce qui veut donc dire que la principale justification avancée pour l’imposer tombe : les consommateur n’ont aucun intérêt à se servir d’un téléphone quand il suffit de lire la DLC.



Le reste des explications n’est pas plus tenable, à moins de considérer que les dépités savent mieux que les industriels et commerçants comment gérer leur business. L’exemple donné en pâture est encore plus débile si c’était possible : sous prétexte que la DLC du datamatrix d’une pomme est dépassée, on devra légalement la jeter alors que son aspect est 100% correct.



Et après on viendra faire une loi pour limiter le gaspillage. <img data-src=" />









Vesna a écrit :



Sur les boites de médicament il y a une partie “human readable” imprimée juste à côté du datamatrix, pas de souci à ce niveau-là. Il y a un coût pour imprimer ce datamatrix, ce coût est faible mais il existe.





Je sais bien que la date de péremption figure sur les boîtes de médocs, tout le monde peut le vérifier.



Le coût ne se limite pas à imprimer du Datamatrix : toute la chaîne en aval doit savoir le lire. En pharmacie, les seuls qui s’en servent est la minorité qui a un robot ou un automate et qui scanne les produits en entrée : la gestion de périmés est alors automatisée. Pour tous les autres il a fallu changer toutes les douchettes pour 0 bénéfice.



En clair sous prétexte de lutter contre l’obsolescence programmée, on va programmer l’obsolescence de tous les appareils qui créent et lisent les codes barres de toutes les chaînes de production et distribution qui vont devoir les jeter et les remplacer pour satisfaire la lubie de quelques escrolos ignares.



On ne peut qu’applaudir ce fantastique fiasco. <img data-src=" />



Un commentaire argumenté et (presque*) pertinent de Tmtisfree !&nbsp;

Noël serait-il en avance cette année ?&nbsp;



Le sujet est complexe mais j’ai pareillement du mal à voir comment concrètement les mesures proposées vont mener à autre chose qu’une usine à gaz.



* Presque, parce que bon là on parle d’un système avant tout pour des denrées préparées. Les aliments non transformés (fruits / légumes) n’ont par définition pas de date limite précise donc l’exemple est complètement foireux. En revanche la logique de fond tient : il est plus pertinent de laisser le consommateur décider par lui-même de “tenter le coup” ou pas en fonction de son expérience (chacun ayant une résistance différente à “l’avancement” des aliments) en incitant cependant par le porte-monnaie à au moins essayer (réductions sur les produits à date courte - ce que de plus en plus de magasins ont commencé à faire).

Sauf pour les médicaments je dirais (je suppose qu’ils prennent masse marge eux aussi, mais vu la conception des médocs ça me paraît plus vite plus risqué XD).








PercevalIO a écrit :



Pu… Dell va prendre cher niveau réparabilité, Apple va bouffer sa volonté d’empêcher toute réparation tierce, et pendant ce temps, mon pot de yaourt va me prévenir qu’il est bientôt périmé. #Cétipakool





Gégnal ! On va pouvoir avoir des frigos connectés qui détecteront les yaourts dont la dluo est atteinte et qui les mettront directement dans la poubelle. <img data-src=" />



Il y a un intérêt : c’est la serialisation. On peut tracer chaque boîte de médicament pour éviter les fraudes et la contrefaçon.








js2082 a écrit :



Sauf que le cycle de vie d’un produit dépend du consommateur pas du producteur. A moins que tu ne considères par défaut que tous les produits ont un cycle de vie prédéterminé par le fabricant et auquel on ne peut échapper.&nbsp;





Le cycle de vie d’un produit dépend de son futur remplacement du à une évolution de la technologie. De la découle le prix, la marge et le type de client via l’image.&nbsp; Le problème c’est que pas mal de producteurs n’hésitent pas à choisir les pire composant pour économiser 1€&nbsp; sur le prix final qui ne changera rien pour le consommateur mais qui fera économiser des millions au producteurs via le volume.

&nbsp;

En ce moment je suis en train de développer une machine… Si je veut la commercialiser je devrait choisir chaque composant ayant la durée de vie maximale ? Les prix vont flamber ! Ou alors je peut prendre du “cheap” avec des composant à l’ancienne sur un gros pcb et fournir des plan basique si ça marche pas ?



Je fais quoi ?



&nbsp;



“Favoriser les réparations grâce aux extensions de garantie …

En cas de remplacement du produit, la garantie légale de conformité sera renouvelée (dans la limite d’une fois, pour éviter les abus). Dans cette hypothèse, la garantie serait susceptible de frôler les quatre ans.”



Bien trop frilleux comme mesure, pour moi il faut interdire purement et simplement le remplacement à la sauce Amazon. Doit faire payer une amende au constructeur pour ne pas avoir réparé un produit de moins de 2ans.

Là l’effet risque d’être néagtif, sachant qu’Amazon n’a aucun SAV, les gens vont renvoyer leur produit à 1an 12 et Amazon estimant que ça coute moins cher de renvoyer un produit neuf que de payer des humains pour le tester va renvoyer un produit neuf avec 2ans de garanties.

=&gt; Encore plus de produit fonctionnel à la poubelle !





“Des mesures (timides) contre l’obsolescence logicielle” plutôt qu’imposer 10ans de réparabilité quasi impossible, ajoutons un plan-B : 10ans de mise à jour constructeurs ou ouverture du code source à la fin du support officiel.


Pour les codes barres rien ne dit qu’ils seront intégré dans le code-barre produit (c’est quasi impossible de remplacer l’EAN existant), il est probable que ce soit un code barre supplémentaire contenant lot / DLC.



En l’état je ne vois pas comment ce serait applicable de changer le code bar principal. Il faudrait imposer un changement de toutes les chaines de production pour quelle soit en mesure d’imprimer un code barre 2D & de logistique du monde, changer toutes les caisses enregistreuses de l’hexagone, tous les terminaux de picking utilisé par les employés, et remettre aux normes toute la chaine logistique.

C’est inimaginable, et aurait un cout faramineux : Ex tout con (découvert par la chaine pharmaceutique) lire un datamatrix codebarre en 2D est légèrement plus lent d’un EAN en 1D soit plus de queue aux caisses de supermarchés, ou des pickeurs Amazon encore plus stressés…


Samsung s’essais très bien à l’obsolescence logiciel (autre que les mises à jour).



J’ai découvert par hasard que mon featurephone, fonctionnant toujours en appel, m’empêchait de mettre une année supérieur à 2016 pour le réglage de la date :/



Je comprend mieux maintenant pourquoi il rebootait régulièrement après un appel, symptôme que j’avais mis sur le compte de la vieillesse, mais en fait, il tente de se mettre à la bonne année lors des synchros opérateurs, et pafff !








Vesna a écrit :



Il y a un intérêt : c’est la serialisation. On peut tracer chaque boîte de médicament pour éviter les fraudes et la contrefaçon.





Le n° et lot et la date de fabrication sont déjà en clair sur les boîtes et bien plus lisibles. De plus le Datamatrix utilisé n’est pas sécurisé contre la fraude, et n’importe quel bout de script peut en fabriquer à la demande.



Donc non.









skankhunt42 a écrit :





En ce moment je suis en train de développer une machine… Si je veut la commercialiser je devrait choisir chaque composant ayant la durée de vie maximale ? Les prix vont flamber ! Ou alors je peut prendre du “cheap” avec des composant à l’ancienne sur un gros pcb et fournir des plan basique si ça marche pas ?



Je fais quoi ?





Si tu veux t’assurer un certain avenir économique et écologique, tu t’assures de prendre des composants à longue durée de vie et remplaçables.



Ce positionnement réussit apparemment très bien aux entreprises qui le pratiquent (cf Miele et ses lave-linges).

&nbsp;

&nbsp;









fofo9012 a écrit :



Pour les codes barres rien ne dit qu’ils seront intégré dans le code-barre produit (c’est quasi impossible de remplacer l’EAN existant), il est probable que ce soit un code barre supplémentaire contenant lot / DLC.





Effectivement, ce n’est pas intégrable dans l’EAN13, le standard mondial de tous ce qui est manufacturé. Il existe l’EAN128 (il a un autre nom maintenant) qui comprend des champs comme la durabilité, n° de lot, DLC et autres.









fofo9012 a écrit :



En l’état je ne vois pas comment ce serait applicable de changer le code bar principal. Il faudrait imposer un changement de toutes les chaines de production pour quelle soit en mesure d’imprimer un code barre 2D & de logistique du monde, changer toutes les caisses enregistreuses de l’hexagone, tous les terminaux de picking utilisé par les employés, et remettre aux normes toute la chaine logistique.





C’est ce qu’on appelle programmer de l’obsolescence…









fofo9012 a écrit :



C’est inimaginable, et aurait un cout faramineux : Ex tout con (découvert par la chaine pharmaceutique) lire un datamatrix codebarre en 2D est légèrement plus lent d’un EAN en 1D soit plus de queue aux caisses de supermarchés, ou des pickeurs Amazon encore plus stressés…





C’est imaginable puisque la députaillerie l’a fait mais elle s’en fout. Les bonnes intentions de façades, aussi ineptes soit-elles, trompent la réalité. Non seulement plus lent, mais le prestataire impose très souvent le remplacement de tous les postes (en plus des douchettes) pour la mise à jour vers Datamatrix. Autant dire que l’ardoise peut devenir salée. Je me souviens du remplacement il y a quelques années de l’UC (Win98 vers WinXP lol) et du sous-système de saisie vers Datamatrix d’un robot de chez Rowa qui avait coûté plus de 15000 €…





au lieu de (…) les retirer manuellement du rayon au dernier moment, une gestion des stocks anticipée pourrait être effectuée grâce à la digitalisation des dates de péremption



Marrant de parler de la digitalisation du travail manuel <img data-src=" />


Amazon style…



Et comme quoi l’obsolescence programmée s’applique surtout aux denrées alimentaires… après… un rein c’est USD800 en chine, donc on va dire que pour l’électronique, c’est kiff-kiff. <img data-src=" />


Le vrai problème avec le remplacement, c’est que s’il arrive en fin de garantie, on se récupère un article qui peut très bien être encore plus imparfait que le précédent, et tombera en panne 2 mois après la fin de garantie…


Avec la sérialisation le datamatrix fonctionne en parallèle d’une base de données nationale gérée par le ministère de la Santé qui répertorie les boites encore en circulation, en temps réel. Cette base de données est alimentée par les sites de production et de distribution.

En bout de chaine le pharmacien ou l’hôpital scanne la boite, si le datamatrix correspond à une boite encore dans le circuit alors elle sort du circuit, si la boite n’est pas dans le circuit alors il y a un problème (datamatrix endommagé, contrefaçon, autre raison).

&nbsphttps://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/articl…

C’est actuellement en place et cela fonctionne, des contrefaçons ont déjà été trouvées.

La fraude consiste à vendre deux fois la même boite (pour se faire rembourser deux fois par la SS), c’est impossible avec la sérialisation puisque chaque boite a une code unique.



Peut-être qu’on ne parle pas de la même chose ?








Vesna a écrit :



Avec la sérialisation le datamatrix fonctionne en parallèle d’une base de données nationale gérée par le ministère de la Santé qui répertorie les boites encore en circulation, en temps réel. Cette base de données est alimentée par les sites de production et de distribution.

En bout de chaine le pharmacien ou l’hôpital scanne la boite, si le datamatrix correspond à une boite encore dans le circuit alors elle sort du circuit, si la boite n’est pas dans le circuit alors il y a un problème (datamatrix endommagé, contrefaçon, autre raison).

&#160https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/articl…

C’est actuellement en place et cela fonctionne, des contrefaçons ont déjà été trouvées.

La fraude consiste à vendre deux fois la même boite (pour se faire rembourser deux fois par la SS), c’est impossible avec la sérialisation puisque chaque boite a une code unique.



Peut-être qu’on ne parle pas de la même chose ?





Effectivement, on ne parle pas de la même chose.



Merci pour le lien, je me demandais d’où venait l’exceptionnelle connerie de la nouvelle fermeture à usage unique des boîtes de médocs, maintenant je le sais <img data-src=" />



Vont-ils interdire les poêles à revêtement anti-adherent style téflon qui sont à changer tous les 3 à 5 ans ?


Non parce que c’est pas la faute de Tefal si tu rayes le revêtement 😊 (mais c’est sa faute si c’est mal fait en usine).


Une bonne poêle en téflon est quasi inusable il ne faut jamais utiliser un couvert en métal (même une fois suffit à la ruiner) et l’utiliser normalement (ie pas la faire cramer à sec)








tmtisfree a écrit :



l’EAN128 (il a un autre nom maintenant) qui comprend des champs comme la durabilité, n° de lot, DLC et autres..



GS1 qui est également utilisé en pharmaceutique dans sa version 2D.







tmtisfree a écrit :



C’est ce qu’on appelle programmer de l’obsolescence…



Non c’est impossible







tmtisfree a écrit :



C’est imaginable puisque la députaillerie l’a fait mais elle s’en fout. Les bonnes intentions de façades, aussi ineptes soit-elles, trompent la réalité. Non seulement plus lent, mais le prestataire impose très souvent le remplacement de tous les postes (en plus des douchettes) pour la mise à jour vers Datamatrix. Autant dire que l’ardoise peut devenir salée. Je me souviens du remplacement il y a quelques années de l’UC (Win98 vers WinXP lol) et du sous-système de saisie vers Datamatrix d’un robot de chez Rowa qui avait coûté plus de 15000 €…





Ah OK voilà pourquoi tes commentaires étaient <img data-src=" /> sur mon PC , je vais de ce pas réactiver cette option :)



je suis pourtant quelqu’un de soigneux et au bout de 6 ans le teflon, même non rayé, fini toujours par accrocher. et une bonne partie de la population moins soigneuse va même changer ses poêles teflon encore plus souvent.



Et puis ça ne laisse pas le droit à l’erreur: rayures =&gt; poubelle, surchauffe =&gt; poubelle



Alors que l’acier carbone et la fonte , on peux facilement refaire le culottage et enlever la rouille. (dans une certaine limite, oui si on a fait trempé pendant une semaine elle ne va pas aimer…)

l’inox aussi ca se rattrape, même martyrisé: https://www.youtube.com/watch?v=IFz36TaBsIc )



Bref d’un côté on a du consommable (pratique certes) et de l’autre du durable