Le plan du gouvernement pour atteindre « 100 % de publications scientifiques en accès ouvert »

Le plan du gouvernement pour atteindre « 100 % de publications scientifiques en accès ouvert »

Science fiction

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

10/07/2018 6 minutes
41

Le plan du gouvernement pour atteindre « 100 % de publications scientifiques en accès ouvert »

Afin que les publications scientifiques françaises soient diffusées en accès libre, gratuitement, le gouvernement entend obliger les chercheurs bénéficiant de fonds publics à ouvrir leurs articles et données de recherche. Plus de trois millions d’euros seront alloués chaque année à cette réforme, dans le cadre d'un « plan pour la science ouverte ».

« Nous ne sommes pas suffisamment aujourd’hui dans une logique de science ouverte », a déploré la ministre de l’Enseignement supérieur, le 4 juillet dernier. Frédérique Vidal regrette en effet qu’il faille « trop souvent payer pour avoir accès aux publications de nos chercheurs », quand bien même ceux-ci ont bénéficié d’aides publiques pour leurs recherches.

À peine dépêtrée de la réforme Parcoursup, la ministre a longuement pointé du doigt le système éditorial actuel, « devenu obsolète à l’heure du web ».

« Bien sûr, la tentation de la fermeture des publications et des données est forte », a poursuivi la ministre. « Pourtant, la science est un bien commun, que nous devons partager le plus largement possible. » Aux yeux de l’exécutif, « le rôle des pouvoirs publics est de rétablir la fonction initiale de la science, comme facteur d’enrichissement collectif ».

Fédérique Vidal a ainsi présenté un « plan national pour la science ouverte », dont l’objectif est pour le moins ambitieux : « atteindre 100 % de publications scientifiques françaises en accès ouvert ».

Une logique d’ouverture, tant pour les données que pour les articles

En écho aux annonces faites par Emmanuel Macron lors de son discours sur l’intelligence artificielle, fin mars, le gouvernement promet de « rendre obligatoire la publication en accès ouvert des articles et livres issus de recherches financées par appel d’offres sur fonds publics ».

Ces travaux devront ainsi être accessibles à tous, « que ce soit par la publication dans des revues ou ouvrages nativement en accès ouvert, soit par dépôt dans une archive ouverte publique comme HAL ».

plan science ouverte
Crédits : Plan national pour la science ouverte

« Le chercheur n'aura plus le choix : s'il veut avoir un financement public de type ANR, il devra garantir qu'à l'issue de son projet, il mettra ses publications en Open Access », analyse Lionel Maurel, du collectif Savoirs Com1, contacté par nos soins.

Ce juriste, par ailleurs cofondateur de La Quadrature du Net, rappelle que la loi Numérique de 2016 permet d’ores et déjà aux scientifiques de rendre publics leurs travaux, quand bien même des clauses contractuelles leur l’interdiraient. Les effets de ce texte seraient néanmoins « assez faibles », parce que soumis à des délais d’embargo et surtout au bon vouloir de chaque chercheur.

« En passant par le levier financier, ça devrait être incitatif », anticipe Lionel Maurel, enthousiaste.

« En passant par le levier financier, ça devrait être incitatif »

Au-delà des publications faisant suite aux travaux de recherche, ce sont les données produites dans ce cadre (statistiques, etc.) qui devront être ouvertes si le chercheur obtient des fonds publics sur appel d’offres.

L’exécutif prévient néanmoins que « cette obligation sera limitée par les exceptions légitimes encadrées par la loi, par exemple en ce qui concerne le secret professionnel, les secrets industriels et commerciaux, les données personnelles ou les contenus protégés par le droit d’auteur ». Et pour cause, ces restrictions sont celles posées par la « loi CADA » au sujet de la réutilisation des données publiques.

Pour que cette nouvelle obligation se déploie rapidement au niveau national, Frédérique Vidal a annoncé que l’Agence nationale de recherche lancerait « prochainement » un « appel FLASH » (c’est-à-dire une procédure accélérée, qui permet de sélectionner des projets sous trois à quatre mois) « pour accélérer la structuration, la citation et l’ouverture des données de la recherche des équipes françaises ».

Un « prix des données de la recherche » sera par ailleurs instauré « afin de mettre en valeur et récompenser » les équipes qui réalisent un « travail exemplaire » en matière d’ouverture.

Un « réseau d’administrateur des données de la recherche »

Afin de chapeauter ces réformes, Frédérique Vidal a confirmé que le ministère de l’Enseignement supérieur allait se doter d’un « administrateur ministériel des données », qui rejoindra donc le réseau en cours de constitution autour d’Henri Verdier, l’Administrateur général des données. Ce fonctionnaire « coordonnera l’action publique en matière de données scientifiques, afin d’optimiser leur structuration, leur conservation et leur circulation ».

Il animera au passage un « réseau des administrateurs de données de la recherche dans les établissements ».

Une enveloppe de 5,4 millions d’euros sera allouée à ce plan pour sa première année, puis « 3,4 millions d'euros les années suivantes ». Un budget qui servira entre autres à encourager les « formations à la science ouverte » au sein des écoles doctorales.

Un plan qui « paraît presque trop beau pour être vrai »

« Ça paraît presque trop beau pour être vrai », commente Lionel Maurel. Le membre du collectif Savoirs Com1 se dit ainsi inquiet de l’absence de « mesure indiquant que l'on arrêtait stricto sensu les accords avec les éditeurs de type Elsevier ». « Si le gouvernement continuait de signer ces contrats à plusieurs millions d’euros par an, ce plan relèverait en fin de compte d’une simple mesure d’affichage », prévient-il.

De son côté, le gouvernement espère qu’en faisant le choix de la science ouverte, la production scientifique française puisse trouver « le lectorat large et universel qu’elle mérite ». La ministre a affirmé que « des dizaines d’études » montraient « une augmentation très significative à la fois des usages de lecture mais aussi des usages de citations pour les articles et les livres en accès ouvert ».

À l’heure où la majorité veut légiférer contre les « fake news », l’exécutif considère que « la science ouverte est le véhicule idéal de la connaissance face aux rumeurs ». Pour Frédérique Vidal, les données de recherche pourront ainsi « servir comme instrument pédagogique, comme substrat scientifique et comme catalyseur d’innovation ».

Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une logique d’ouverture, tant pour les données que pour les articles

« En passant par le levier financier, ça devrait être incitatif »

Un « réseau d’administrateur des données de la recherche »

Un plan qui « paraît presque trop beau pour être vrai »

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Commentaires (41)


Et ben c’est pas trop tôt …..

Avec un peu de chance ce sera la fin de : payer pour publier, payer pour y accéder.



Dans mon réseau de recherche (sur fonds européens), c’était l’une des conditions pour qu’un projet de recherche aéroportée soit financé … et cela marche depuis plus de 10 ans déjà …


Enfin ! C’est incroyable qu’il n’y ait une réponse seulement maintenant alors que la recherche est financé par des fonds publics !


salut, je suis pas sûr d’avoir bien compris. Est-ce que l’on va devoir publier dans des revus ouvertes ou bien va-t-on payer les éditeurs type Elsevier pour que nos articles soient en Open Data ? 


Si cela se confirme, je crois que c’est la première fois que j’applaudirai une décision de ce gouvernement <img data-src=" />



«&nbsp;Ça paraît presque trop beau pour être vrai&nbsp;», comme le dit Maurel…


Bonne nouvelle, je l’espère !



Ils ont confondu fond et fonds au plan national <img data-src=" />








Jarodd a écrit :



Si cela se confirme, je crois que c’est la première fois que j’applaudirai une décision de ce gouvernement <img data-src=" />



«&nbsp;Ça paraît presque trop beau pour être vrai&nbsp;», comme le dit Maurel…





Tout pareil.



Excellente idée que j’applaudis en tant que citoyen concerné.



Avec une consultation en ligne des textes en question, ça sera l’idéal.


Cela pas plus simple de dire que toutes publications financées en totalité ou en partie sur des fonds public devra obligatoirement être ouvert et accessible après une période, disons de 6 mois. Si ce n’est pas le cas l’éditeur se paye une amende corsée.

Le souci de cet mesure c’est que sont les chercheurs qui doivent compenser les dérives des éditeurs et s’occuper des tâches administratives.

En mettant la pression sur les éditeurs, ce seront eux qui vérifieront si les chercheurs ont des fonds publics et libéreront les articles et les données


L’éditeur a aussi pour rôle d’organiser le peer reviewing. Sa réputation en dépend.&nbsp;

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89valuation_par_les_pairs&nbsp;



Là, il n'y a rien à propos de cela ce qui est très inquiétant.      






Si c'est juste publier pour publier sans aucun vérification, on risque de se retrouver avec beaucoup de publications de mauvaise qualité. Je vois d'ici arriver les études biaisées sur l'homéopathie et la mémoire de l'eau :( pour "soutenir l'industrie française".

En fait, c’est juste une obligation d’accès libre au contenue de l’article (texte, figures, données). Aucune obligation de publier dans une revue dite “Open access”.



Par exemple, je peux toujours publier mon article dans Nature https://www.nature.com, pas open access), mais je devrais aussi diffuser une version de l’article (probablement la version après peer-review, et avec mise en page standard) sur un système d’archive publique comme HAL.


Pour ça, il faudrait que le ministère maintienne à jour une liste de “Journaux prédateurs” dans lesquels il ne serait alors pas autorisé de publié des résultats financés sur fonds public… Mais même ça, c’est loin d’être une bonne/robuste solution.


Pour l’enseignement supérieur et la recherche: grand prince, on donne une rallonge de 5 millions d’euros.



Suppression de l’ISF: 5 milliards d’euros.



http://piketty.blog.lemonde.fr/2017/10/12/budget-2018-la-jeunesse-sacrifiee/


Le gouvernement a du fric pour obliger les chercheurs à publier dans des revues en accès libre, mais ne donne pas de fric pour financer proprement la recherche publique en général (seulement 5% des demandes de financement ANR sont financées). Je ne comprends pas le sens de sa démarche…<img data-src=" />


Je ne vois pas ce que le problème de l’ISF a à voir dans ce sujet…








dimounet a écrit :



Je ne comprends pas le sens de sa démarche…<img data-src=" />





Si je ne craignais d’attirer le chevalier du macronisme, je dirais effet d’annonce.



Et interdire Springer et Elsevier dans la foulée et on aura peut être une chance.


C’est un ordre de grandeur qui montre quelles sont les priorités du gouvernement. Lecture du post de blog que je cite recommandée. Un autre ordre de grandeur, pour la défense, c’est une augmentation de 1.7 milliard tous les ans jusqu’en 2022, et +3 milliards entre 2023 et 2025.


vu l’état de la défense c’est pas plus mal. ^^


Je pense que sa remarque vise surtout à souligner le fait que les éditeurs, bien qu’on puisse penser qu’ils abusent de leur position, ont aussi un rôle important dans la recherche, qui est d’organiser les reviews.

Vouloir pousser à ce que les publications soient accessibles gratuitement est louable, mais pose la question de comment on financera cette activité.



Si à l’arrivée on se retrouver avec un grand blougi-boulga de pdf avec 20% de sérieux et 80% de pseudo-sciences ou articles mal ficelés, il n’est pas dit que la science en sorte grandie… et tout le monde continuera à payer les éditeurs actuels pour ce service de validation des articles.


Il ne reste plus qu’à supprimer le peu de financement publique de la recherche pour en faire une coquille vide …



.

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&nbsp;Comment ça je manque de confiance dans le gouvernement ?…








Zerdligham a écrit :



Je pense que sa remarque vise surtout à souligner le fait que les éditeurs, bien qu’on puisse penser qu’ils abusent de leur position, ont aussi un rôle important dans la recherche, qui est d’organiser les reviews.

Vouloir pousser à ce que les publications soient accessibles gratuitement est louable, mais pose la question de comment on financera cette activité.



Si à l’arrivée on se retrouver avec un grand blougi-boulga de pdf avec 20% de sérieux et 80% de pseudo-sciences ou articles mal ficelés, il n’est pas dit que la science en sorte grandie… et tout le monde continuera à payer les éditeurs actuels pour ce service de validation des articles.







Excellentes questions que tu poses là.



Anéfé, ça serait bien que l’ont ait des précisions là-dessus.



Le gros du travail du Peer Review est fait par les chercheurs eux-même, qui ne sont pas toujours (pas souvent ?) rémunérés pour ça. L’organisation de ce peer review peut se faire sur une plateforme ouverte sans aucun soucis, ce n’est pas l’organisation du peer review qui justifie le prix hyper élevé d’accès aux publications scientifiques.








ErGo_404 a écrit :



Le gros du travail du Peer Review est fait par les chercheurs eux-même, qui ne sont pas toujours (pas souvent ?) rémunérés pour ça. L’organisation de ce peer review peut se faire sur une plateforme ouverte sans aucun soucis, ce n’est pas l’organisation du peer review qui justifie le prix hyper élevé d’accès aux publications scientifiques.







Je porte pas les éditeurs dans mon coeur mais faut être précis :




  1. évidemment le peer review est gratuit, mais techniquement ça fait parti du travail pour lequel on est payé par l’état (si on regarde le décret pour les MCF c’est même écrit noir sur blanc dans les attributions)



  2. on a besoin d’un tiers pour organiser le peer review car il y a tjrs des problèmes de conflit d’intérêt, de plus ça va demander un sacré boulot que de maintenir une liste +/- à jour des chercheurs compétents sur tel ou tel domaine (même si lors d’une publication on peut donner des noms, ça reste un choix de l’éditeur) si chaque labo doit le faire lui-même



  3. la segmentation des éditeurs permet un premier filtre lorsqu’on fait sa biblio (en tant que biologiste moléculaire, je m’intéresse peu aux articles des botanistes par exemple ^^)



    Pour moi, ce travail devrait être repris par une entité du type UE voir ONU, il est clair qu’on a atteins un niveau de dérive énorme entre le cout de publication et le travail fournit par les éditeurs (sans compter qu’il devient compliquer de publier dans certains journaux tellement il faut fournir de data et uniquement dans les formats voulus par l’éditeur - on en a fait les frais récemment à mon labo pour un Nat Comm) mais le système en place est tel qu’on doit tout revoir de 0.



    Y a aussi le problème des facteurs d’impacts qui ont été détournés de leur rôle premier pour devenir le seul critère d’évaluation d’un chercheur ou d’une unité de recherche et souvent c’est ce qu’y bloque le fait de publier en libre accès directement. Et concernant le pre-print j’ai récemment vu des publi refusées pour cause d’auto-plagiat, c’est dire si on part de loin :s



    Bref seul un coup au niveau international permettrait de revoir tout ça de manière plus saine mais j’y crois moyen. A la place on va offrir plus d’argent aux éditeurs pour compenser la mise en accès libre des publications (et oui actuellement publier en open access est plus chère, en tout cas en bio)



+1



Pour l’instant il s’agit d’un vœu pieu, mais j’ai encore du mal à voir sa mise en application concrète pour éviter les dérives.








ErGo_404 a écrit :



Le gros du travail du Peer Review est fait par les chercheurs eux-même, qui ne sont pas toujours (pas souvent ?) rémunérés pour ça. L’organisation de ce peer review peut se faire sur une plateforme ouverte sans aucun soucis, ce n’est pas l’organisation du peer review qui justifie le prix hyper élevé d’accès aux publications scientifiques.





Ah, on peut être rémunéré ??? Pour un article, ca ne m’est JAMAIS arrivé. Si encore le cout de publication couvrait les frais de review… mais non, TOUT ou presque part dans les poches des éditeurs.









odoc a écrit :



Y a aussi le problème des facteurs d’impacts qui ont été détournés de leur rôle premier pour devenir le seul critère d’évaluation d’un chercheur ou d’une unité de recherche et souvent c’est ce qu’y bloque le fait de publier en libre accès directement. Et concernant le pre-print j’ai récemment vu des publi refusées pour cause d’auto-plagiat, c’est dire si on part de loin :s





Carrément ! Ca fait plaisir quand on entend par les représentants du CNU que les “petits journaux Open Access, ca ne compte pas pour la PEDR : pas assez sérieux”.



OK, et donc le CNU entretien cette machine au fonctionnement désastreux avec les éditeurs ?



Le gouvernement vas donc financer sci-hub ? ah non, dommage…


Je ferais juste remarquer que la CNU, c’est nous (enfin les titulaires, pas vraiment mon cas ^^), mais c’est pas simple de changer les gens y siégeant :s (d’ailleurs n° CNU, entre les section qui obligent en toute illégalité les gens à passer l’agreg pour être qualifiés, les autres qui refusent la qualif si la thèse n’a pas durée 4 ou 5 ans, … y a pas mal de ménage à faire :s)


par contre dans les labo on se gène pas pour l’utiliser ;)








odoc a écrit :



Je ferais juste remarquer que la CNU, c’est nous (enfin les titulaires, pas vraiment mon cas ^^), mais c’est pas simple de changer les gens y siégeant :s (d’ailleurs n° CNU, entre les section qui obligent en toute illégalité les gens à passer l’agreg pour être qualifiés, les autres qui refusent la qualif si la thèse n’a pas durée 4 ou 5 ans, … y a pas mal de ménage à faire :s)





C’est nous… pas plus que le président de notre pays en fait. Si une section décide de telle ou telle politique, en simple chercheur, on ne peut pas faire grand chose.



Pour ma part, je suis favorable à une “review” sérieuse (mais pas à des tarifications mirobolantes allant dans la poche des des éditeurs, surtout quand le gros du boulot, ce sont les auteurs et les reviewers qui le font). Conséquence : open access ou pas, TOUS mes articles sont mis à disposition de la communauté (financements publics pour la quasi totalité) et je n’ai aucun scrupule à utiliser scihub.



Certains journaux permettent de publier en open access pour 300€, mise en page (PDF et HTML) pris en charge par l’éditeur. Là, ca me parait “convenable”, vu qu’il y a un travail d’éditeur, de mise en forme. Au delà, c’est du vol (payer pour des courbes en couleur en 2018 ?!? plus de 1.5k€ pour un article de quelques pages en open access en se farcissant toute la mise en page ?!?)



Ce que je veux dire c’est qu’ils sont élus parmi le personnel de l’ESR donc suffit de voter pour d’autres (enfin en théorie).

D’accord avec le reste ;)








odoc a écrit :



Ce que je veux dire c’est qu’ils sont élus parmi le personnel de l’ESR donc suffit de voter pour d’autres (enfin en théorie).

D’accord avec le reste ;)





Voilà, en théorie.



(pour ton accord, il y a peut-être eu un ajout de paragraphe entre temps, mais tu es peut-être encore d’accord ;) )



vu qu’on vient de payer 5k€ pour un Nat Comm en open access avec tout à se (re)farcir, je dirais que oui ;)

meme si j’ai pas encore assez de recul pour avoir une bonne idée du cout réel pour un éditeur.


Impossible que ça soit appliqué


Je disais ça avec ma connaissance limitée de ce monde, je ne voulais pas dire de connerie en disant qu’on n’était jamais rémunéré. En effet je n’ai jamais vu personne dans le labo où j’ai fait mon stage me parler de rémunération.


Oui, c’est souvent l’argument utilisé. Mais il faut garder à l’esprit que les chercheurs effectuant les reviews ne sont jamais payé, et que les éditeurs (gérant le peer-review) sont le plus souvent aussi non-payé par le journal… Le coût de le plupart des journaux scientifique ne se justifie donc que par les aspect techniques (mise en page, correction(?), stockage, diffusion, etc.)!


Tout à fait d’accord, même en visant large les tarifs pratiqués par les éditeurs sont totalement déconnectés de leur coûts réels.



Je rajouterai même une petite anecdote : certains journaux facturent les pages couleurs (de l’ordre de 500€ tout de même) même si on opte pour une version uniquement en ligne (Mpmi si tu nous lis…) <img data-src=" />


odoc a écrit :

(sans compter qu’il devient compliquer de publier dans certains journaux tellement il faut fournir de data et uniquement dans les formats voulus par l’éditeur - on en a fait les frais récemment à mon labo pour un Nat Comm) mais le système en place est tel qu’on doit tout revoir de 0.



Y a aussi le problème des facteurs d’impacts qui ont été détournés de leur rôle premier pour devenir le seul critère d’évaluation d’un chercheur ou d’une unité de recherche et souvent c’est ce qu’y bloque le fait de publier en libre accès directement. Et concernant le pre-print j’ai récemment vu des publi refusées pour cause d’auto-plagiat, c’est dire si on part de loin :s





Sans parler de la différence de traitement entre “chercheurs déjà

reconnus” et “débutants” à contenu scientifique égal ou encore de la

différence entre thématiques (par exemple en biologie le médical vs “tout le reste”) et ce uniquement en raison du potentiel de lecture plus grand et donc du profit plus important…

&nbsp;



&nbsp;





odoc a écrit :



Pour moi, ce travail devrait être repris par une entité du type UE voir ONU, il est clair qu’on a atteins un niveau de dérive énorme entre le cout de publication et le travail fournit par les éditeurs

[…]

Bref seul un coup au niveau international permettrait de revoir tout ça de manière plus saine mais j’y crois moyen. A la place on va offrir plus d’argent aux éditeurs pour compenser la mise en accès libre des publications (et oui actuellement publier en open access est plus chère, en tout cas en bio)







Tout à fait d’accord, seule une entité publique globale (au moins à l’échelle nationale déjà mais rêvons avec une échelle européenne) pourrait proposer une solution adéquate aux problèmes de publications.



A condition bien sur que ses membres soient choisis et de manière aléatoire (et renouvelés périodiquement).



Je vois aussi cette “réformette” comme une manne d’argent supplémentaire pour les éditeurs afin de compenser le surcoût des publicatons open access… (et je ne doute pas un seul instant que ces financements seront limités à quelques projets “élus”, avec les mêmes dérives que nos financements actuels).





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&nbsp;



odoc a écrit :





  1. la segmentation des éditeurs permet un premier filtre lorsqu’on fait sa biblio (en tant que biologiste moléculaire, je m’intéresse peu aux articles des botanistes par exemple ^^)





    Une segmentation virtuelle est facile à mettre à place, même si un seul éditeur existait.

    &nbsp;

    Pour moi les problèmes que l’on a à trouver les articles qui nous intéressent vient du format actuel de publication :

    &nbsp;C’est exactement le même format (en plus long) qu’a l’époque ou tout se faisait sur papier et ou les publications scientifiques étaient bien moins nombreuses. Les intros se ressemblent, on radote beaucoup au détriments de résultats expérimentaux.



    Un format arborescent serait bien plus adapté :

    Grâce au numérique on pourrait inclure nos données dans un contexte plus globale (déjà établis par d’autre), ou inversement. Faire des rappels à des concepts ou résultats directement par des liens textuel… Le tout organisé un peu à la manière d’un wikipedia ou chaque article / domaine peut être sujet à discussion et donc à amélioration.



    Retrouver les données serait ainsi très largement facilité et on réglerai par la même occasion les problèmes de redondance, d’articles “oubliés” ou de controverses cachées sous le tapis. Et par la même occasion on faciliterai les échanges scientifiques.





    Mais ça n’est pas possible avec le système actuel d’édition et je rêve beaucoup trop <img data-src=" />









Norde a écrit :



Une segmentation virtuelle est facile à mettre à place, même si un seul éditeur existait.

 

Pour moi les problèmes que l’on a à trouver les articles qui nous intéressent vient du format actuel de publication :

 C’est exactement le même format (en plus long) qu’a l’époque ou tout se faisait sur papier et ou les publications scientifiques étaient bien moins nombreuses. Les intros se ressemblent, on radote beaucoup au détriments de résultats expérimentaux.



Un format arborescent serait bien plus adapté :

Grâce au numérique on pourrait inclure nos données dans un contexte plus globale (déjà établis par d’autre), ou inversement. Faire des rappels à des concepts ou résultats directement par des liens textuel… Le tout organisé un peu à la manière d’un wikipedia ou chaque article / domaine peut être sujet à discussion et donc à amélioration.



Retrouver les données serait ainsi très largement facilité et on réglerai par la même occasion les problèmes de redondance, d’articles “oubliés” ou de controverses cachées sous le tapis. Et par la même occasion on faciliterai les échanges scientifiques.





Mais ça n’est pas possible avec le système actuel d’édition et je rêve beaucoup trop <img data-src=" />









Concernant la segmentation je voulais aussi souligner le fait que tel ou tel journal n’a pas les même critère d’évaluation ni la même demande de précision. C’est pas inutile de le conserver (bon après quand on voit le paquet d’erreur dans des Nature on voit que là encore le système est biaisé).



Concernant le format, gros +1. Rien qu’en bio et en microscopie on pourrait plus facilement montrer des films plutot que des images en séquence (et n° précision scientifique un film de coupe d’une cellule est bien mieux qu’une image sélectionnée par les chercheurs).

Clairement être juste passé du format papier au format numérique sans autre ajout est une erreur (surtout qu’il ne doit plus y avoir grand monde qui achète les formats papiers, déjà qu’on est un certains nombres à passer par Sci-Hub) au regard des possibilités offertes par l’informatique.



Peut être qu’avec le passage en pre-print et la monté des réticences vis-à-vis des éditeurs fera qu’on passera petit à petit à d’autres format (faut dire aussi que la génération des PI actuels n’est pas très à l’aise avec l’informatique, en tout cas en bio c’est vraiment flagrant : en dehors d’excel, illustrator et imageJ y a plus grand monde. Et encore quand c’est pas le doctorant qui fait tout le taf ^^)









Norde a écrit :



Je rajouterai même une petite anecdote : certains journaux facturent les pages couleurs (de l’ordre de 500€ tout de même) même si on opte pour une version uniquement en ligne (Mpmi si tu nous lis…) <img data-src=" />





Ohh mon dieu ! Je ne pensais pas que certains oseraient pour les versions numériques ! <img data-src=" />



Je pense que les commentaires de l’article permettent de se faire une bonne idée de l’état de l’édition scientifique.



Juste un ajout pour se faire une idée de la charge écrasante du travail des sociétés d’editions: quand vous publiez dans PNAS, le manuscrit au format docx qu’il faut fournir doit avoir déjà la mise en page de PNAS y compris le logo. Bref il n’y a AUCUN travail d’édition de la part de PNAS, la mise en page est faite par le chercheur et il suffit de faire “exporter en pdf” dans Word pour avoir l’article tel qu’il sera disponible sur le site de PNAS.



Comme dit précédemment, dans beaucoup de revues scientifiques, le comité d’édition et les reviewers sont des chercheurs qui font le boulot gratuitement pour les sociétés d’editions.



Le vrai travail des éditeurs actuellement, c’est de maintenir les servers sur lesquels on récupère les pdf et de gérer les abonnements et les paiements pour avoir accès aux articles.



Même si c’est peu, cette réforme va dans le bon sens. La suivante sera de ne plus évaluer les chercheurs et les équipes sur l’impact factor des journaux dans lesquels ils publient.

Mais à mon avis, cette réforme la, on va l’attendre longtemps vu que ça dynamiterai le système mis en. Place par les grands éditeurs.



Sinon, il y a toujours sci-hub en attendant un vrai système de publication où on pourrai mettre à disposition les données expérimentales en plus de l’article (qui n’est que l’interprétation de ces données)