Une commission d’enquête du Parlement européen a voté une interdiction temporaire et non-contraignante de la vente, de l'acquisition et de l'utilisation de logiciels espions. Elle appelle à une régulation renforcée de l’exploitation des vulnérabilités, mais ne se fait guère d'illusions sur la portée de son vote.
La commission d’enquête du Parlement européen chargée d’enquêter depuis 14 mois sur l’utilisation de Pégasus et de logiciels espions de surveillance équivalents (PEGA) a adopté son rapport final et ses recommandations, et voté une interdiction temporaire de la vente, de l'acquisition et de l'utilisation de logiciels espions.
Les recommandations de la commission, qui ont été approuvées par 30 voix pour, 5 contre et 2 abstentions, devraient être approuvées par l'ensemble du Parlement européen en juin, mais ne sont pas contraignantes.
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Sans surprise, elle condamne les abus qui visent à intimider l’opposition politique, à faire taire les médias critiques et à manipuler les élections, ainsi que les « violations majeures de la législation européenne » afférentes en Pologne et en Hongrie.
Les eurodéputés déplorent également le fait que les gouvernements nationalistes de la Hongrie et de la Pologne aient « affaibli et éliminé » les garanties contre les logiciels espions, « laissant les victimes sans aucun recours significatif ».