Lancé en 2017, ChipMixer aurait permis de blanchir l'équivalent d'environ 3 milliards de dollars, émanant majoritairement de cybercriminels, mais également de hackers étatiques nord-coréens et russes. Une transaction de 150$, sur Paypal, a permis au FBI d'identifier son responsable.
Europol vient d'annoncer le démantèlement, avec l'aide des autorités allemandes et états-uniennes, de « l'un des plus importants blanchisseurs de crypto-monnaies du darkweb ».
L'enquête, qui a également bénéficié de l'aide de la Belgique, la Pologne et la Suisse, a permis la saisie de quatre serveurs et 7 To de données, ainsi que la « somme record » de 1 909,4 bitcoins (soit environ 44,2 millions d'euros), « la plus grande saisie d'actifs cryptographiques par le BKA à ce jour », se félicite l’Office fédéral de la police criminelle (BKA) allemand.
Lancé à la mi-2017, ChipMixer, qui était accessible sur un service caché en .onion, ainsi que via chipmixer.com, jusqu'à leurs saisies, acceptait notamment les bitcoins d'origine criminelle afin de les blanchir (ce que l'on appelle le « mixage »), en les mélangeant en de multiples jetons (« chips ») censés anonymiser la provenance des fonds.
Depuis sa création, ChipMixer aurait ainsi blanchi environ 154 000 bitcoins, soit l'équivalent de 2,73 milliards d'euros, en grande partie émanant de places de marché du dark web, d'actifs cryptographiques obtenus frauduleusement, de trafics de marchandises illicites, de matériels audiovisuels d'exploitation sexuelle d'enfants, et d'autres activités criminelles « telles que le trafic de drogue, le trafic d'armes, les attaques par ransomware et les fraudes à la carte de paiement », précise Europol :
« Des acteurs du secteur des rançongiciels tels que Zeppelin, SunCrypt, Mamba, Dharma ou Lockbit ont également utilisé ce service pour blanchir les rançons qu'ils avaient reçues. »
Le 119e « Cyber’s Most Wanted » du FBI
Le Département américain de la Justice précise de son côté avoir inculpé un Vietnamien de 49 ans, Minh Quốc Nguyễn, vivant à Hanoï, pour blanchiment d'argent, exploitation d'une entreprise de transmission de fonds sans licence et usurpations d'identités.
Son nom vient d'être rajouté à la liste des 119 « Cyber’s Most Wanted » du FBI, aux côtés d'autres cybercriminels et pirates informatiques, dont un certain nombre de hackers étatiques russes, iraniens, chinois ou nord-coréens.
