Le Yoga Slim 7 de Lenovo est un ultraportable certifié Evo d’Intel. Sur le papier il a tout pour plaire : châssis en carbone, moins de 1 kg, 15 mm d’épaisseur, un écran tactile haut de gamme, un Core i7 de dernière génération. Il a tout et pourtant il lui manque un truc : tenir le choc en matière d’autonomie. Explications.
Lorsqu’Intel a dicté ses lignes directrices pour les machines estampillées Evo, les constructeurs partenaires se sont engagés à tenir un cahier des charges strict avec surtout une validation finale par un laboratoire. Ce dernier valide plusieurs critères comme les caractéristiques techniques, les performances sur batterie et la réactivité de la machine (réveil en moins de 1s), mais aussi et surtout l’autonomie réelle.
Une machine Evo doit tenir au moins 9 heures avec un scénario d’usage réel. La charge rapide doit être présente et offrir au moins 4 heures d’autonomie en 30 minutes. L’autonomie peut être moindre si la définition de l’écran est supérieure au Full HD. Autre point, les constructeurs doivent proposer au minimum une webcam 720p, même si Intel voyait d’un bon œil de proposer au moins du Full HD.
Ceci étant dit, passons au Yoga Slim 7i Carbon de Lenovo, dont voici les caractéristiques techniques :

Sur le papier, il correspond bien aux attentes d’une machine Evo d’Intel et on retrouve effectivement le badge sur le repose-poignet.
Il est très léger
Ce Yoga Slim 7i Carbon de Lenovo est particulièrement léger. C’est la réflexion que l’on peut se faire dès le déballage de la machine. Il pèse moins de 1 kg sur la balance. Son chargeur (en USB Type-C) est tout aussi compact, ce qui est un vrai régal au moment de remplir son sac à dos.
S’il porte le nom de Carbon, c’est que le châssis est un alliage de carbone et de magnésium. Cela assure une certaine rigidité sans la contrainte de poids. En termes d’allure, ce Yoga est très sobre puisqu’il arbore une robe anthracite. On regrette que le constructeur continue de l’appeler Yoga. En effet, pendant des années, cette marque était synonyme d’ordinateur hybride à écran rotatif sur 360°. Ici la charnière ne peut s’ouvrir qu’à 180° ce qui est un brin limitant.
On notera que le constructeur intègre un écran de 13,3 pouces tactile dont la définition grimpe jusqu’à 2 560 x 1 600 pixels avec un rafraichissement à 90 Hz. Bonne nouvelle, si la dalle est tactile, elle n’est pas brillante. C’est assez rare pour le noter.
Autre point, le constructeur indique une luminosité plus haute que la moyenne (400 cd/m²) ainsi qu’un calibrage des couleurs au plus juste (delta E<1). Effectivement de ce côté-là ce Yoga Slim 7i Carbon fait le plein dans le bon sens, car son écran est un vrai plaisir pour les rétines. Et les bords fins présents sur 3 des 4 cotés aident bien aussi. Windows 11 applique une mise à l’échelle à 200 % par défaut. 150 % nous semble un meilleur compromis en tenant compte de l’usage tactile de cette dalle, et ce malgré nos rétines vieillissantes.
Un clavier fait pour taper dessus…
Le clavier est un modèle du genre. Il prend quasiment toute la place disponible et force est de constater que l’on prend rapidement son pied avec les doigts (hum). On trouve rapidement ses marques et rares sont les échecs de frappe. Seules les flèches haut/bas ont été rétrécies en hauteur, mais cela gêne assez peu. On regrette tout de même l’absence d’un capteur d’empreintes digitales.
Le pavé tactile quant à lui est assez large (105 mm) pour un usage à quatre doigts, c’est-à-dire le maximum possible sous Windows 11. Sa sensibilité est correcte et on arrive à l’utiliser à chaque fois sans impair et sans bruit.
La partie audio de cet ordinateur s’appuie sur un kit de deux haut-parleurs signés Harmann Kardon et situés sous la machine. S’ils font un job correct, on ne saura que vous conseiller d’aller faire un tour dans l’application Dolby Access pour améliorer le rendu qui peut être un peu étouffé-froid de base. On ne trouvera toujours pas de basses fréquences mais on peut retrouver un certain équilibre tout de même et quelques nuances dans les médiums et aigus. Attention, lorsqu’on utilise le portable sur ses genoux ou sous la couette, le son sera étouffé, à cause de la position des haut-parleurs.
La connectique est particulièrement légère : un port Thunderbolt 4 (USB Type-C) et un port USB Type-C 3.2 gen 2 (20 Gb/s), un sur chaque tranche. Et l’un des deux devra être utilisé pour la recharge. C’est maigre mais Lenovo fourni un accessoire bienvenu qui ajoute des sorties HDMI et VGA, une prise combo casque et micro et enfin un port USB 3.2. On pourra regretter l’absence d’un lecteur de cartes mémoire. On apprécie cependant le bouton physique sur le bord droit permettant de couper matériellement la webcam.
Un grand petit cœur (ou alors c’est l’inverse)
Les entrailles de cet ordinateur s’appuient sur un Core i7-1260P d’intel qui propose 4 cœurs et 8 threads de type Performance dont la fréquence peut aller jusqu’à 4,7 GHz, tandis que huit cœurs Efficients grimpent jusqu’à 3,4 GHz. Côté GPU, on a droit à un Iris Xe avec ses 96 unités d’exécution fonctionnant jusqu’à 1,4 GHz. L’enveloppe est de 28 watts pour ce modèle.
Pour le seconder dans sa tâche, Lenovo lui adjoint 16 Go de mémoire vive LPDDR5 à 4 800 MHz (soudée !) ainsi qu’un SSD NVMe de 1 To (amovible). Dans notre machine d’essai, nous avions un modèle PCI Express 4.0 de Samsung.
En termes de performances brutes, notre Lenovo fait de très bons scores. On obtient par exemple :
- Cinebench : 8569 (MT), 1607 (ST)
- Blender : 1846 secondes
- 7-ZIP : 1492 / 3,722 / 55 458 GIOPS
- PC Mark 10 : 5004 (Essentiel 8804/ Productivité 6387/ Creation 6048)
Si l’on compare avec le Honor MagicBook 14, on obtient 52 % de performances en plus pour le premier exercice, 20 % pour le second pour ne citer que ces deux exemples.
Nous avons testé aussi nos deux jeux habituels pour les ordinateurs équipés de solution intégrée afin de vérifier les aptitudes de la puce vidéo Iris Xe d’Intel :
- Civilization VI (1200p, medium) : 34,37 ips
- F1 2020 (1200p, intermédiaire) : 48 ips
À noter qu’au cours des tests de performances, nous n’avons pas noté de bruits particuliers. Le système de refroidissement est audible (en pointe 42 dB(A)) mais en en aucun cas gênant, le bruit généré étant régulier. On ne ressent aucunement de chauffe excessive, pas même au pied de l’écran. Ce comportement nous semble donc sain.

L’autonomie pose question
Puis vient l’exercice de l’autonomie. Et là n’y allons pas par quatre chemins : nous avons été déçus. Cette déception s’explique facilement. Le constructeur indique sur sa fiche produit tenir entre 10 et 13,5 heures en lecture de vidéos.
Nous avons repris notre protocole habituel sous Netflix… et force est de constater que tout ne se passe pas comme attendu. Au bout 7 heures et 20 minutes notre écran s’est éteint. Cela nous semble bien maigre. Nous avons recommencé pour être sûr, vérifié tout ce qui peut l’être mais aucune différence notable ! En relisant les petites lignes de la page du produit sur le site de Lenovo, on peut lire :
« Toutes les affirmations relatives à l’autonomie sont approximatives et basées sur les résultats de tests réalisés sur le banc d’essai MobileMark 2018. Lecture de vidéo en local basée sur les résultats des tests de lecture continue de vidéo 1080p sur Windows 11 (avec une luminosité de 150 nits sur un écran 3K 60 Hz au niveau de volume par défaut).
L’autonomie réelle varie et dépend de nombreux facteurs, tels que la configuration du produit et l’usage qui en est fait, l’utilisation des logiciels, la connectivité sans fil, les paramètres de gestion de l’alimentation et la luminosité de l’écran. La capacité maximale de la batterie diminuera au fil du temps et de l’utilisation ».
Si l’on est d’accord pour avoir une baisse d’autonomie car nous utilisons un service en ligne, Netflix en l’occurrence, nous avons du mal à comprendre comment on passe de 13,5 heures annoncées à 7 heures et 20 minutes d’autonomie surtout avec un exercice aussi peu gourmand !
Quoi qu’il en soit, la charge rapide est bien présente. On récupère 10 % en l’espace de 11 minutes, la barre des 30 % est franchie en 28 minutes, celle des 50 % en 53 minutes. La recharge complète se termine au bout de deux heures, le dernier pourcent étant visiblement le plus dur à atteindre.
Logiciels à bords, Ubuntu 22.04 LTS en deux temps
Comme tous les modèles Lenovo, notre Slim 7i est livré avec de nombreux logiciels dont Vantage, l’outil tableau de bord du constructeur, McAfee Security Suite, et Alexa d’Amazon. Si l’on peut conserver Vantage, on aura tendance à retenir une autre solution antivirale, plus légère.
Nous avons essayé l’installation d’Ubuntu 22.04 via une clé USB qui ne nous a pas posé de problème a priori… si ce n’est qu’au démarrage suivant de Windows, BitLocker s’est rappelé à notre bon souvenir avec ses clés de récupération qui n’en finissent pas.
À la suite des commentaires de notre test précédent, nous avons décidé de passer la seconde et faire une installation complète. Comme nous devions rendre cette machine à terme avec son système d’exploitation d’origine, nous avons fait un choix : modifier le SSD. Nous nous sommes tournés sur un Western Digital SN550 (500 Go, PCI-Express 3.0) que nous avions en stock et nous avons procédé à une installation complète d’Ubuntu 22.04 LTS.
Nous n’avons donc rencontré aucun problème particulier, l’ensemble des composants étant reconnus par défaut, tel que la webcam, le Wi-Fi, l’écran tactile (mis à 200 % aussi par défaut) et la connectique. Seule exception : les deux touches dédiées à la luminosité de l'écran, qui ne fonctionnent pas.
On s’est aussi permis de refaire un point sur les performances. Elles sont équivalentes à ce que l’on obtient sous Windows 11. C’est notamment le cas de Blender qui met ici 31 minutes pour calculer son rendu tandis que l’autonomie ne va pas au-delà des 7 heures et 20 minutes avant que l’écran noir définitif n’apparaisse. À noter qu’ici au lieu de Chrome, nous utilisons Firefox pour la lecture de Netflix.
Dexter reprend du service
Six vis de type Torx sont nécessaires pour le démontage de la semelle du Yoga Slim 7i. il est ensuite nécessaire d’ôter délicatement le plateau. Le SSD, le module Wi-Fi et la batterie peuvent être changés, la mémoire et le processeur sont eux soudés à la carte mère. Le ventilateur peut être démonté, facilitant son entretien. La batterie de 50 Wh peut être remplacée aisément aussi, un bon point.
Notez que le constructeur ne publie pas l’indice de réparabilité attribuée à son ordinateur sur son site. Nous l’avons contacté et la note n’est pas terrible : 6,6/10. Nous avons pu avoir le détail de la notation et elle est principalement plombée par le point 4 : le prix des pièces détachées avec zéro pointé.

Très bien, mais pas assez autonome pour nous
Notre verdict concernant ce Yoga Slim 7i Carbon de Lenovo est limpide et ne souffre pas d’appel. Il y a de très bons points sur cette machine comme son poids plume, ses performances, son écran tactile mat ou encore son clavier confortable à l’usage.
Cependant, il y a des points noirs qui nous font passer notre chemin : la connectique, vraiment limitée, et l’autonomie, trop faible pour cette catégorie de machine. Elles sont pensées avant tout pour un usage nomade. Qui plus pour une machine vendue à 1 939 euros ainsi configurée, on trouvera nettement mieux chez les concurrents. L'autonomie ne doit pas être sacrifiée sur l'autel de la finesse et de la légèreté.
Finissons sur la promesse de la certification Evo d’Intel, mise en défaut : être un gage de qualité pour l’utilisateur final. Ce n’est pas le cas ici, dommage.