Voici un nouveau chapitre dans la saga Elon Musk veut racheter Twitter. Après avoir obtenu le feu vert du Conseil d’administration, il met en pause l’accord, mais affirme être « toujours engagé dans l'acquisition ». Sanction immédiate : l’action, qui était déjà à la baisse, dévisse fortement.
C’est évidemment via un tweet sur le réseau social que le milliardaire fait son annonce : « L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs ».
Ce chiffre ne sort pas du chapeau, il est indiqué noir sur blanc par la société dans son bilan de l’année 2021 publié récemment. Le réseau social indique (ce qui ne surprendra personne) qu’il « existe un certain nombre de faux comptes ou de spams sur notre plateforme ».
5 % de faux comptes ou spams… à ± combien ?
« Nous avons effectué un examen interne à partir d’un échantillon de comptes et nous estimons que la moyenne des faux comptes ou des spams représentait moins de 5 % de notre mDAU [nombre d’utilisateurs actifs par jour monétisable, ndlr] au cours du trimestre ». Twitter revendique pour rappel 229 millions de mDAU, en hausse de 16 % sur un an. 39,6 millions des utilisateurs monétisables sont aux États-Unis, 189,4 millions dans le reste du monde.
Quoi qu’il en soit, cette moyenne de 5 % est une « estimation interne » basée sur un échantillon de comptes, ce qui implique que ce chiffre « peut ne pas représenter avec précision le nombre réel de ces comptes. Ils pourraient être supérieurs à notre estimation », reconnait l’entreprise.
Elon Musk veut vaincre les spams (ou mourir)
Supérieur de combien ? C’est apparemment la question que se pose Elon Musk. L’écart peut avoir son importance puisque, quelques jours avant que le conseil d’administration n’accepte son offre, il avait affirmé vouloir « vaincre les bots de spam ou mourir en essayant », mais aussi identifier « tous les utilisateurs humains ».
Une opération qui sera plus difficile si le nombre de faux comptes et de spams est plus important que prévu. Dans tous les cas, Elon Musk précise qu’il ne jete pas l’éponge et qu’il est « toujours engagé dans l'acquisition ».
Déjà sur une pente savonneuse, Twitter dévisse en bourse
Contacté par l’AFP, Twitter n’a pour le moment pas souhaité réagir. La bourse n’a de son côté pas attendu. Dans la séance d’avant ouverture, l’action perdait jusqu’à 20 % pour descendre à 36 dollars seulement, loin des 54,20 dollars proposés par Elon Musk. Les esprits se sont un peu calmé et la baisse n’est plus que de 10 % à l’heure actuelle.
La baisse n’a pas attendu la déclaration d’Elon Musk : alors que l’action était à 50 dollars le 6 mai, elle est doucement redescendue à 45 dollars au cours des derniers jours, soit un peu moins de 10 milliards de capitalisation boursière partie en fumée. En cause selon CNBC, des inquiétudes sur l’accord.
Dan Ives (un analyste) expliquait à nos confrères qu’il fallait certainement s’attendre à de nombreux rebondissements : « C’est un feuilleton […] Il va y avoir beaucoup de chapitres différents », même s’il estime que le rachat a 90 % de chances d’aboutir. Voici déjà un chapitre de plus.
Encore des étapes à franchir
Pour rappel, le Conseil d‘administration a validé l’offre d’Elon Musk, mais les actionnaires doivent également donner leur feu vert. Il en est de même pour les éventuelles autorités compétentes, notamment la FTC qui enquêterait sur le sujet. Comme dit le proverbe, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.