Tester du matériel « Pro » en France, c'est parfois compliqué

Tester du matériel « Pro » en France, c’est parfois compliqué

Mais petit à petit...

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David Legrand

Publié dans

Hardware

17/05/2021 12 minutes
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Tester du matériel « Pro » en France, c'est parfois compliqué

Au sein de Next INpact, l'aventure INpact Hardware est un peu à part. Plus qu'un retour aux sources, elle a été pour nous l'occasion de porter un regard différent sur le matériel informatique et son actualité, sur la manière de tester les produits. Mais aussi de nous focaliser sur les solutions « Pro », ce qui n'est pas toujours aisé.

Lorsque nous avons décidé de relancer INpact Hardware en 2018, nous le faisions avec une conviction : il y avait de la place pour un site parlant de hardware « sérieusement », sur le fond. Pour traiter de ces sujets au-delà de la reprise quotidienne des rumeurs, spéculations et autres tentatives de récupérations « lifestyle ».

Expliquer « la Tech », dans sa complexité

Notre constat était inchangé : « la Tech, c'est compliqué ». Il fallait donc la décortiquer, aider à la comprendre, la traiter au quotidien pour que le lecteur puisse mieux s'y retrouver. Parler aux passionnés, mais pas seulement. C'est pour cela que nous avons depuis publié de nombreux guides expliquant en détail le réseau, les protocoles domotiques comme Zigbee, la consommation électrique, les évolutions du Wi-Fi, du stockage, du cloud, etc.

Comme pour Next INpact, nous voulions pouvoir prendre notre temps, aller au fond des choses, passer parfois des semaines à préparer un article, ne pas être pris dans le piège du « tout audience ». Le choix de notre modèle était donc le même : du « Freemium » avec certaines fonctionnalités réservées à nos abonnés et des articles qui leur sont accessibles en priorité, pour une durée d'un mois maximum. Après, ils sont en accès libre.

Un site, un ton, un traitement différents

La première question à laquelle nous avons dû répondre était de savoir où traiter du « hardware », ce sujet intéressant exclusivement certains lecteurs, pas du tout d'autres, de nombreux étant entre les deux. Il nous fallait externaliser cette rubrique, lui donner une vie propre, une existence plus souple à travers un site dédié.

Le nom était tout trouvé, puisque c'était celui que nous avions choisi à notre création il y a plus de 20 ans.  Cette « externalisation » avait un autre avantage, car nous avons vite compris que les besoins éditoriaux seraient différents de ceux d'un média plus généraliste comme Next INpact. Elle nous permettait de nous y adapter.

Ainsi, INpact Hardware aurait une « Une » et une organisation du contenu différentes, pas de brief quotidien mais plus d'articles publiés en accès libre. Il nous servirait également de base à la création de la v7 de Next INpact, sortie deux ans plus tard. Le site est accessible facilement depuis Next INpact où ses articles s'affichent. Une fonctionnalité que nous modifions actuellement pour mieux l'adapter aux besoins de nos différents lecteurs.

Regarder plus loin que les rumeurs et comparatifs géants

Restait à se décider : qu'y écrire ? Car lorsque vous regardez les colonnes d'un site spécialisé en matériel informatique, une bonne partie du contenu se résume à la traduction/reprise de rumeurs issues de comptes Twitter ou de sites étrangers. Des informations qui ont leur intérêt, lorsque l'on peut les vérifier ou au moins de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises informations. Mais cela ne devait pas être le gros de nos publications.

Outre notre volonté d'expliquer « la Tech », il y avait bien entendu les tests et autres comparatifs. Ces derniers sont les plus complexes à réellement mettre en œuvre tant ils sont gourmands en temps et en ressources. Ils sont d'ailleurs la raison principale expliquant le fait que de nombreux sites francophones fonctionnent encore sur un modèle bénévole ou presque. Avec parfois des petites « astuces » pour gagner du temps, comme la réutilisation de scores d'un test à l'autre, quitte à parfois mélanger différents pilotes/configurations à travers le temps au sein d'un même protocole. Tester correctement des produits demande du sérieux et du temps. 

Cela revient parfois à passer des jours entiers à lancer des tests/benchmarks pour comparer des produits et... publier des résultats identiques à l'ensemble des autres médias, à la même date/heure. De quoi l'équation financière presque impossible à résoudre. Car il faut être le plus lu et espérer que l'audience soit suffisante pour remplir les caisses, tout en multipliant les espaces publicitaires et autres scripts de pistage. Chez nous, c'est non !

Autant dire que l'on s'approche de la mission impossible face à la multitude de gros sites américains en la matière. D'autant que ces articles sont ceux où il est le plus difficile d'apporter sa « touche » et une réelle plus-value.

Trouver les fissures dans le joli tableau du marketing

C'est ce dernier point qui nous importe donc le plus lorsqu'il s'agit de traiter un sujet : qu'avons-nous à apporter au lecteur. Que trouvera-t-il dans notre article qu'il n'aura pas forcément lu ou appris ailleurs ? Mais nous avons décidé de passer outre les grands comparatifs les premières années pour nous concentrer sur des sujets parfois oubliés.

C'est ce que nous avons cherché à faire, lorsqu'il a été question de tester de nouveaux CPU mobiles, d'analyser les performances de SSD, de cartes graphiques ou même des SoC Apple M1. Des cas qui ont tous leur intérêt, par exemple si l'on se focalise sur les performances réelles des SSD plutôt que les résultats dans quelques outils de mesure de performances où tout est idéal comme CrystalDiskMark. Ces chiffres que les constructeurs ne mettent pas en avant, refusent de donner à l'annonce de nouveaux produits et cherchent plutôt à cacher à leurs clients.

Une situation que nous avons réitérée avec les disques durs, un secteur où les scandales se sont multipliés ces dernières années, mais aussi la connectique, avec l'USB 3.2 2x2, souvent présenté comme une évolution de la norme pouvant atteindre 20 Gb/s... alors que c'est loin d'être le cas.

Un autre regard sur le marché informatique

Nous analysons les produits avec un regard différent, lorsque nous faisons le point sur les prises connectées en allant jusqu'à développer nos propres scripts pour mettre en lumière l'intérêt de certains modèles Wi-Fi comme la Plug S de Shelly. Ou lorsque nous analysons les dernières box, d'un angle purement technique.

Un regard critique que nous portons également sur la stratégie des entreprises, sur la durée, comme nous l'avons fait récemment avec Intel, ou des acteurs plus proche de nous à travers notre enquête sur Blade/Shadow

Nous nous attardons aussi sur des produits que les constructeurs ne mettent pas forcément à la disposition de la presse, cherchant à dénicher les bonnes astuces. Comme nous l'avons fait avec le Core i7-11700 d'Intel, déblocable dans une certaine mesure, même sur une carte mère Z490, malgré son absence de « K » dans la référence. Ou lorsque nous avons testé un Ryzen 5 5600X sur une carte mère B450 à sa sortie.

Il en est de même lorsque nous décidons de faire d'un sujet une machine comme l'Odroid H2+ ou les boîtiers permettant de rendre exploitable un Raspberry Pi 4. Mais nous voulions aller encore un peu plus loin.

Mieux informer les « Pro », dans leur ensemble

Car il y a un secteur entier qui est mal-aimé dans le secteur de la presse « Tech » en général, en France en particulier : celui du matériel pour les professionnels et entreprises. Il faut en effet se frayer un chemin entre les communiqués et autres livres blancs dans les médias spécialisés où les marques payent le plus souvent pour faire parler d'elles.

On se trouve ainsi plus facilement face à des analyses de « cas clients » qu'à des tests de produits. Ce, alors que les PME/PMI et autres entrepreneurs individuels n'ont pas toujours les clés pour choisir leurs solutions informatiques. Et lorsque des produits à mi-chemin entre l'offre grand public et professionnelle se sont multipliés, cela n'a été traité qu'à travers la mode des « créateurs » et ses argumentaires marketing parfois farfelus.

Nous avions donc très tôt décidé de consacrer une partie importante de nos publications à ces sujets, en ne nous arrêtons pas aux annonces de nouveautés et autres analyses stratégiques, mais aussi en allant au contact des produits et de leur mise en œuvre. Car rien que choisir le bon CPU pour un NAS peut être complexe lorsque l'on a des besoins qui dépassent ceux de quelques copies de temps en temps.

Prendre le temps, choisir les bons sujets

Et certains sujets sont souvent mis de côté ou évoqués trop rapidement. C'est pour cela que nous avons décidé de nous attarder par exemple sur l'arrivée du passthrough sur les GPU de NVIDIA qui est un changement d'ampleur pour nombre d'acteurs, de revenir sur les possibilités du iSCSI ou de normes telles que le PoE(+/++), d'insister sur le Multi-Gig et le réseau à 10 Gb/s, les réseaux SDN, de parler des solutions rackables

Et même parfois d'aller jusqu'à évoquer des solutions qui sortent de l'ordinaire comme les serveurs 3U16N ou 1U2N en AM4 d'ASRock Rack, allant jusqu'à monter nos propres baies 18U maison, serveurs 1U administrable à distance, NAS compacts et autres solutions plus haut de gamme avec de multiples GPU, SSD/HDD

Mais aussi en testant des produits spécialisés, comme une station de travail Studio RTX, des disques durs à haute densité ou encore des mini PC spécifiques comme les Micro Server de HPE, parfois avec QuTScloud.

Car dans ce secteur là aussi il y a parfois beaucoup à dire, comme nous l'avons démontré dans le cas des instances Cloud, où l'on peut se retrouver avec des vCPU dont les performances varient du simple au double d'un acteur à l'autre, dans le flou le plus total. Ce qui nous a d'ailleurs mené à pousser l'idée d'une Fiche d'Information Standardisée (FIS) du Cloud, encore récemment lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

Une démarche encore complexe sur le marché français...

Un combat pour une meilleure information des professionnels que nous allons continuer de mener, même s'il n'est pas toujours aisé. Car à nos débuts, il n'était pas facile de convaincre les constructeurs et fournisseurs de service de nous envoyer des produits, ou même parfois simplement de répondre à nos questions.

Et lorsque l'on parle de composants et machines à quelques centaines/milliers d'euros (parfois plus), il est impossible d'imaginer un modèle où nous achèterions tous les produits analysés pour les décortiquer. Là aussi, cela nous a donc demandé du temps. Car il faut trouver le bon interlocuteur, le convaincre de notre sérieux.

Parfois, il nous a même été demandé de « prouver » que nous serions à même de tester telle ou telle catégorie de produit un peu complexe. Car lorsque l'on parle de solutions dédiées aux professionnels (autres que celles avec un « Pro » dans leur référence même se elles n'ont rien de spécifique), il faut adapter les protocoles, combiner certains produits d'un écosystème, prendre en compte des besoins/exigences différents... et prévoir du temps.

Nous faisions également face à un autre problème récurrent : outre des médias où elles diffusent leurs communiqués ou paient pour assurer leur présence, les marques ne voient l'information de leurs clients qu'à travers leurs commerciaux, leur réseau d'intégrateurs et autres salons spécialisés. Une manière efficace de faire, de leur point de vue, mais où l'intérêt commercial des différents acteurs est omniprésent. Ainsi, les entreprises peuvent être en recherche d'une information complémentaire, plus neutre, détachée de ces considérations.

... mais possible. Accélérons !

Peu à peu, nous y sommes parvenus. Vous l'avez sans doute remarqué avec le temps, mais différents constructeurs acceptent désormais de répondre à nos questions, d'évoquer leurs produits plus en détail, parfois de mettre des exemplaires de test à notre disposition ce qui nous permet de travailler à certains articles/projets plus poussés.

Dans les semaines à venir, cette tendance va s'amplifier. Nous avons travaillé ces derniers mois pour vous proposer un nombre croissant d'articles de ce genre, qu'il s'agisse de construire des solutions maison répondant aux besoins d'un Home Lab ou d'une petite entreprise, à des produits clé en main également recherchés par certains professionnels.

Des efforts principalement permis par le soutien que vous nous apportez à travers vos abonnements et l'indépendance qu'ils nous fournissent dans nos relations avec les constructeurs. N'hésitez donc pas à continuer de nous lire, nous faire connaître, vous abonner. Nous proposons d'ailleurs des offres spécifiques aux entreprises, sur devis. Elles peuvent aussi passer par notre formulaire d'achat d'abonnements multiples mis en ligne récemment.

Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Expliquer « la Tech », dans sa complexité

Un site, un ton, un traitement différents

Regarder plus loin que les rumeurs et comparatifs géants

Trouver les fissures dans le joli tableau du marketing

Un autre regard sur le marché informatique

Mieux informer les « Pro », dans leur ensemble

Prendre le temps, choisir les bons sujets

Une démarche encore complexe sur le marché français...

... mais possible. Accélérons !

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Commentaires (24)


déjà un vrai test de la Freebox Pro par exemple ? quand on voit le nombre de bugs et limitations qu’aucun article de presse n’a mentionné … on se demande si c’etait pas juste des infomercials.


Le souci c’est surtout de pouvoir y accéder, et comme il faut être en fibre et sur un abonnement entreprise, ce n’est pas possible pour le moment :D C’est un peu le souci des boxs de manière générale d’ailleurs.


Merci pour tout votre travail. Le pari est réussi : le ton est vraiment unique, et très intéressant. Continuez comme ça !


En tout cas, c’est toujours un plaisir de lire INpact Hardware. Encore merci!


À diffuser, NextInpact et InpactHardware sont des modèles d’accès à une information objective et fiable :incline: :yes: :chinois:


Félicitation pour le boulot et la ligne éditoriale très intéressante :chinois:


Même si je ne suis pas toujours intéressé, ça reste un plaisir de voir des informations pertinentes et différentes. Merci


Je suis très intéressé de connaître les constructeurs qui rechignent à communiquer, cela faisant aussi parti de mes critères pour choisir un produit.


Merci à vous pour tous ce travail et bon courage !


oui surtout que le test ne sert pas à décider si on prend la freebox ou la livebox (en version particuliers)



je savais que je préférais la freebox (IP fixe, disque intégré, vpn, …) mais pour des raisons de monopole j’ai été obligé de prendre un abonnement orange pendant 1 an sur la fibre avec ses reboots inexpliqués réguliers (1 à 2 fois par mois)


“monopole” ?
soit t’as eu un commercial qui t’as enfumé, soit c’est pas orange qui est en faute et c’est les autres qui ont pas voulu venir (ou se sont pas foulé pour mettre leurs équipements où il fallait pour te proposer qqch dans les temps), mais légalement y’a pas de monopole



(y’a de bonnes explications sur le fonctionnement / installation fibre sur https://www.busyspider.fr/ )


Je pense que ce n’est pas le bon terme :) Mais il faut avouer qu’il y a pas mal d’endroits ou les autres opérateurs mettent un peu de temps à venir…(quand ils arrivent). Il y a des points de mutualisation qui doivent être vide :)



Surtout pour le Pro ! Perso, je bossais dans une boite, on avait payé Orange (juteusement) pour qu’ils amènent la fibre jusqu’à nous, il y a 4-5 ans. Ils ont donc tiré pas mal de fibres (dixit le sous traitant, de quoi faire toute la ZI)… Je change de boite pour une qui est à côté ! Donc je me dis, super, il y a la fibre déjà tirée. J’appelle notre fournisseur, et la il me dit que c’est impossible, ou qu’il faut tirer 5km de ligne ! Bref, tout ca pour dire, c’est à moitié mutualisé et je trouve que ca a encore été fait de manière pas super intelligente. Bien qui n’y ait pas de monopole, Orange dispose d’un certain confort encore;



(reply:57168:dvr-x)




Pour mutualiser savoir lire un plan est nécessaire. Ce n’est pas le cas de bon nombre d’intervenants (d’opérateurs, de boites ou de syndics)… à condition que le plan existe évidemment. :sm:



(reply:57168:dvr-x)




Ça dépend de la fibre que tu achètes.



Quand tu payes Orange pour qu’ils t’amènent la fibre Entreprise (le niveau au dessus de Pro), c’est du FTTO: ta fibre t’est dédiée, ton débit vers Internet (ou ailleurs) t’est garanti (de 2M à 10G, peut être même plus mais prépare le rein).



Sinon, c’est du FTTH classique, et le débit est capé/mutualisé


Merci pour tout le taff que vous faites sur le Hard et les tutos . :yes:
Je reste quand même assez “bloqué” sur le faite que vous avez 2 sites différents, pour moi un seul site aurait été tout simplement logique (enfin cela n’est que mon avis perso).
Même si au fond cela ne me dérange pas plus que cela.


Yep merci pour les articles/tutos approfondis.




Dyfchris a dit:


Merci pour tout le taff que vous faites sur le Hard et les tutos . :yes: Je reste quand même assez “bloqué” sur le faite que vous avez 2 sites différents, pour moi un seul site aurait été tout simplement logique (enfin cela n’est que mon avis perso). Même si au fond cela ne me dérange pas plus que cela.




Même chose de mon côté. :)


Comme dit ici et précédemment, le souci c’est que tous les lecteurs n’ont pas le même profil et les mêmes besoins là dessus. L’intérêt de l’externalisation étant de permettre plus facilement une personnalisation selon les besoins/envie/préférences de navigation de chacun.



patos a dit:


Ça dépend de la fibre que tu achètes.



Quand tu payes Orange pour qu’ils t’amènent la fibre Entreprise (le niveau au dessus de Pro), c’est du FTTO: ta fibre t’est dédiée, ton débit vers Internet (ou ailleurs) t’est garanti (de 2M à 10G, peut être même plus mais prépare le rein).



Sinon, c’est du FTTH classique, et le débit est capé/mutualisé




Oui, c’était du FTTO dans les deux cas !


Merci à vous pour vos efforts et vos tests pointus. C’est toujours une ouverture vers du nouveau que de vous lire. J’espère pouvoir vous lire encore longtemps.



(reply:57197:dvr-x)




Donc c’est contractuellement interdit de la mutualiser ;)



Même si, personnellement, je me foutrais que ma fibre FTTO soit assujetti à modulation (qui ne réduit pas le débit mais complexifie l’architecture en ville)


Le chemin est étroit d’autant plus que le nombre d’acteurs proposant des tests explose et que les lecteurs même pros ne sont pas tous clairs dans leurs motivations.



La quantité de tests “bullshit” hardware/software est impressionnante du vrai/faux infomercial, au pseudo test riche avec 200 graphiques pour ne rien dire… Sans parler du test “self-branding” type YouTube où un adulescent qui a vaguement compris un truc donne des leçons au monde…



Mais les lecteurs-auditeurs ont aussi leur responsabilité : il ne faut pas trop lire (il faut du temps de cerveau disponible pour YouTube), si possible avec un résumé et des notes (surtout ne prendre ni décision et s’extraire de toute responsabilité), etc. Peut-être parfois avec de bonnes raisons : pas le temps, un business tout autre et puis personne n’est obligé de se passionner pour les détails d’un switch, de kubernetes ou du dernier framework mobile. Mais le monde des pros l’IT du decisionneur au tech me semble tout aussi touché…



Après, c’est comme pour la culture, devant les autres ou un micro “on en veut” et au final on ne consomme du divertissement style Netflix ou on assouvi notre passion de l’histoire au puy du Fou ou un devant reportage sur les plus beaux châteaux…



Plus sérieusement, un des exemples, déjà cité dans un commentaire est SmallNetBuilder. Un des rares sites avec du test wifi avec une méthodologie sérieuse. Il est quasi mort alors qu’il testait plutôt de l’“appliance” grand public, mais c’était trop technique avec discours qui ne plaisait pas trop.



Certains s’en sortent plus ou moins, mais cela semble souvent avec l’abandon de toute velléité de rentabilité. Il y a peut-être un truc à jouer dans la misère du paysage français, pour le domaine pro ou semi-pro.
En tous cas votre démarche me parait saine, comme souvent, et pas dénuée d’intérêt quelque soit la cible.


C’est un travers propre au commerce de série : fluidement accéder aux ingénieurs qui conçoivent le matériel ne se fait pas car les usages auxquels se destinent les produits sont un mélange entre marketing et le tout venant. Trouver une source fiable présentant des responsabilités est donc extrèmement rare de base, alors en trouver dans l’IT avec des surproductions évidentes et une loi de Moore qui continue…



Par contre aller rencontrer directement les conepteurs, visiter les usines n’est pas nécessairement un problème. Tant qu’on ne sombre pas dans le placement de produits c’est tolérable.



Là où justement la presse est intéressante c’est d’assumer une certaine partialité.
Les comparatifs “objectifs” ne valent donc souvent pas grand chose lorsque pris sur des périodes comptables !
Le plus intéressant c’est de mesurer sur 3 ou 4 ans pour éviter ce problème.


Merci Idiogène mais si je peux être d’accord avec pas mal de tes phrases, je ne voie pas le rapport avec la partie problème évoquée dans mon malheureux commentaire :



Oui, un test est meilleur si l’on prend le temps et on peut effectivement percevoir des trucs sur un temps très long…Mais le test deviendra inutile. Mais là, il s’agit pour un test honnête (hors deal, placement, etc), de ne pas le tester en 48 h, dans des conditions aux antipodes de(s) la finalité(s) du produit, par un “testeur” qui dans le meilleur des cas ne comprend pas grand chose ni du produit, ni de contexte, ni au final de ses propres limites.



Pour beaucoup, le préalable, serait déjà d’aborder la chose, avec un minimum de sérieux, de méthode et donc avec un peu de temps. Un minimum de méthodes d’ingénierie/scientifique suffit. On est loin de l’ingénieur/concepteur même si c’est un aspect effectivement très intéressant (avec comme limite, qu’il ne s’agit pas de porter un jugement sur le processus de conception, des choix, pour jauger le produit).



Ce n’est certes qu’une infime partie du problème des tests, sujet au combien compliqué, les usages divers, etc.



Par contre, je ne pense pas que le problème soit un problème de partialité à assumer… c’est dangereux et ne veux rien dire. Un minimum de mesures signifiantes et peu contestables, et/ou une vérification minutieuse des caractéristiques permettent, pour une partie d’une évaluation d’écarter un peu le subjectif pour le repousser sur un jugement contextualisé… qui du coup, n’est plus subjectif.



J’ai tendance à penser qu’en dehors du faux test (infomerciaux, placements produits…) une certaine fainéantise, de grosses limites techniques sont aujourd’hui les plus gros écueils. C’est souvent lorsque quelque chose est objectif que le lecteur/auditeur faute de pouvoir contrer une science, un chiffre (signifiant, j’insiste, car le test à coup de graphiques peut être pire que le reste) va déplacer le sujet sur l’affectif et le subjectif.



Des tas de médias même dans le champ politique arrivent à le faire et c’est souvent dans le domaine plus technique et scientifique que c’est le pire ! Faut voir la presse du monde audio, automobile, c’est quelque chose…



Bradush a dit:


(avec comme limite, qu’il ne s’agit pas de porter un jugement sur le processus de conception, des choix, pour jauger le produit).




En France c’est la limite mais elle reste factice : les boites ont toutes intérêt à ne pas dire du mal de leurs concurrents. Aussi ce serait l’arme fatale de laisser parler les concepteurs… !




Par contre, je ne pense pas que le problème soit un problème de partialité à assumer… c’est dangereux et ne veux rien dire. Un minimum de mesures signifiantes et peu contestables, et/ou une vérification minutieuse des caractéristiques permettent, pour une partie d’une évaluation d’écarter un peu le subjectif pour le repousser sur un jugement contextualisé… qui du coup, n’est plus subjectif.




On aimerait tous être exempts de défauts mais c’est faux.
L’avantage numéro un de la presse c’est sa partialité : cela ne signifie pas pour autant qu’on peut dire n’importe quoi bien au contraire, l’expression politique a par exemple une consistance avec des références à des courants de pensées, des grandes icônes etc



Sur le hardware il n’y a pas cela. Ça manque et n’empêche nullement de comparer les méthodes.




J’ai tendance à penser qu’en dehors du faux test (infomerciaux, placements produits…) une certaine fainéantise, de grosses limites techniques sont aujourd’hui les plus gros écueils. C’est souvent lorsque quelque chose est objectif que le lecteur/auditeur faute de pouvoir contrer une science, un chiffre (signifiant, j’insiste, car le test à coup de graphiques peut être pire que le reste) va déplacer le sujet sur l’affectif et le subjectif.




Je disais donc : il faut aller visiter les usines.




Des tas de médias même dans le champ politique arrivent à le faire et c’est souvent dans le domaine plus technique et scientifique que c’est le pire ! Faut voir la presse du monde audio, automobile, c’est quelque chose…




Et on ne va pas vers autre chose dans le
monde IT. Je plussoie !