Salto est en ligne : dès 6,99 euros par mois, « sans publicité », 1 mois d'essai offert

Saut périlleux
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Salto est en ligne : dès 6,99 euros par mois, « sans publicité », 1 mois d'essai offert

Plus de deux ans après l'annonce du projet, le service de SVOD des grandes chaînes de TV françaises est en ligne. Salto propose du contenu en streaming dont quelques exclusivités, des chaînes en direct et du replay. Il se veut comme un savant mélange de deux mondes qui s'affrontent.

C'est en juin 2018 que l'on apprenait que plusieurs grandes chaînes s'associaient pour créer Salto. L'objectif affiché était alors de s'opposer à la vague Netflix, mais aussi de proposer une alternative aux services tiers qui avaient le vent en poupe tels que Molotov. Les grands acteurs voulaient rester seuls maîtres de leur diffusion numérique.

Après des années à s'opposer à l'évolution des modes de consommation, ne voulant voir le « second écran » que comme un espace publicitaire, faisant l'objet de tentatives ratées, s'opposant à des outils comme Chromecast, les groupes audiovisuels français ont dû se rendre à l'évidence : ils sont passés à côté de la révolution en marche.

Salto devait ainsi être la réponse aux nouveaux acteurs qui ont passé cette dernière décennie à construire un nouveau modèle se basant sur les attentes des internautes amateurs de films et séries. Et cela ne s'est pas fait sans heurts. Car les intérêts des grandes chaînes ne sont pas forcément « alignés », chacune ne voulant au passage pas perdre la manne de ses services de replays facturés aux FAI, de sa publicité « digitale » avec pistage de l'internaute.

Une offre « sans publicité »...

Le modèle a d'ailleurs tâtonné, avec au départ l'annonce d'une version payante ou non, plus ou moins chère. Finalement, la publicité est exclue. Dans sa FAQ, le service précise ne pas en proposer à ses contenus, « qu’il s’agisse de films et séries en VOD, d’avant-premières, des nouvelles saisons mises à disposition en intégralité ou en US+24. En revanche Salto distribue des chaînes et des programmes télé qui seront diffusées avec leur publicité ».

Selon nos constatations, même les programmes de type divertissement ou télé-réalité n'affichent pas de publicité. Salto propose également des chaînes en direct et certaines en replay : TF1, France 2, France 3, France 5, M6, W9, TMC, TFX, France 4, Gulli, TF1 Series Films, 6ter, France Info. Bref, une bonne partie de la TNT, mais pas celles de certains groupes comme Altice (BFM, RMC), Canal+ ou NRJ par exemple.

Il y a aussi les chaînes thématiques comme TV Breizh, Téva, Paris Première, Ushuaïa TV, Histoire TV et une offre jeunesse avec TfouMax, Okoo et Gullimax via un espace dédié Salto Kids. Au final, on nous promet plus de 10 000 heures de programmes, et surtout « les playlists proposées par nos éditeurs pour répondre à vos envies du moment et vos passions : rire, s'évader, apprendre, se vider la tête ou partager un bon moment. De la téléréalité au cinéma, entre programmes cultes ou jamais vus à la télé, découvrez toujours plus de contenus ».

Les fans de Doctor Who, seront au passage ravis d'apprendre que la saison 12 est présente au sein de Salto, en VF et VOST. Comme sur France.tv, mais sans publicité. Pour les précédentes, il faut aller voir sur d'autres plateformes.

... mais un site qui n'est pas totalement en accord

Pas de publicité dans le service ne veut pas dire que le site respecte le RGPD ou même les nouvelles lignes directrices de la CNIL. En effet, lorsque vous vous y connectez la première fois il vous sera indiqué que :

« Si vous y consentez, des cookies ou autres traceurs sont utilisés sur cette plateforme par SALTO et ses partenaires aux fins de réaliser des statistiques de visites et vous proposer des publicités, services et offres adaptés à vos centres d'intérêts.

Pour en savoir plus et exercer vos droits, rendez-vous sur notre Politique cookies. Vous pourrez y gérer vos préférences relatives à l'utilisation et au dépôt de cookies et autres traceurs à tout instant. »

Une phrase toute faite, qui mène à un discours ambigu sur la publicité. Mais qui ne propose surtout que deux choix : Accepter ou Paramétrer. Certes, le second bouton mène à des sélecteurs désactivés par défaut et Enregistrer permet de tout refuser assez simplement, mais il devrait être aussi simple d'accepter que de refuser.

La CNIL précise en effet dans sa FAQ sur le sujet que « si les modalités pour proposer le refus sont libres, il doit toutefois être aussi facile d’accepter que de refuser les traceurs. Ainsi, le refus doit pouvoir, soit se déduire du silence de l’internaute, soit se traduire par une action aussi simple que celle permettant d’accepter ».

  • Salto Vie Privée
  • Salto Vie Privée
  • Salto Vie Privée

Ici, tant que l'utilisateur n'a pas fait de choix, le bandeau apparaît. Et il ne propose pas de bouton de refus direct. Cela ne l'empêche pas de placer dans le stockage local un localDeviceId, une valeur sixplay_last_geo avec des données de connexion (dont son IP, voir ci-dessus) et autres identifiants pour le compte de Gigya.

Déjà des limites techniques

Encore jeune, Salto ne propose pas pour le moment le téléchargement pour un visionnage hors-ligne. Ce « sera disponible dans les prochains mois ». On apprend également que le service « est pour l'instant réservé à une utilisation par les résidents sur le territoire français, et n'est par conséquent disponible que depuis la France, dont ses départements et régions et collectivités d’outre-mer ».

Et pour un accès partout en Europe comme c'est désormais obligatoire ? Ici, l'équipe de Salto renvoie pour le moment à une procédure qui n'a rien de bien simple puisqu'il faut « adresser au Service Client votre demande d'ouverture d'accès depuis un pays de l'UE dans le cadre de votre séjour ». Il faut donc passer par le formulaire de contact, l'équipe renvoyant à ses conditions générales pour plus de détails.

L'ensemble des grands navigateurs sont considérés comme compatibles, sous macOS et Windows. Il est aussi possible de passer par des applications pour Android (TV), iOS, iPadOS et tvOS. Aucune intégration aux offres et box des fournisseurs d'accès à internet n'a pour le moment été annoncée. Cela pourrait venir dans un second temps.

Selon nos tests, le site Salto fonctionne sans problème sous Ubuntu Linux (20.04 LTS). Il s'agit d'ailleurs d'une Progressive Web App (PWA) qui peut donc être installée via certains navigateurs.

Un abonnement dès 6,99 euros, un mois d'essai offert

Sur l'offre, pas de surprise puisque tout avait été annoncé il y a quelques jours. Trois abonnements sont proposés selon le nombre d'utilisateurs : 1 pour 6,99 euros, 2 pour 9,99 euros et 4 pour 12,99 euros. Pas de SD ou de 4K ici, tout est en HD uniquement. Un mois d'essai est proposé, l'offre est sans engagement.

C'est tout sauf agressif, plutôt aligné avec la concurrence. On aurait pu imaginer que Salto miserait par exemple sur un abonnement d'un an pour fidéliser dès le départ des clients et réduire le tarif mensuel en contrepartie. Mais non. Jusqu'à 7 profils de connexion peuvent être créés et utilisés au sein d'un même compte.

Salto Abonnements

Mois offert : un moyen de paiement est obligatoire

Pour en créer un, il faut indiquer un prénom, email, un mot de passe, une date de naissance. Sur ce point, le formulaire évoque un âge de 16 ans minimum, alors que la FAQ indique que « l'âge minimum requis pour s'abonner à SALTO est de 18 ans. En dessous de cet âge, l'utilisateur demeure sous la responsabilité de ses parents dont il doit posséder l'accord ». Il faut aussi choisir entre M. ou Mme. Pourquoi ? Impossible à dire.

Sous le formulaire, il est précisé que « les données transmises par le biais de ce formulaire sont destinées à SALTO en sa qualité de responsable de traitement, aux fins de vous permettre l’accès aux services de la plateforme SALTO et pour vous proposer des contenus vidéos personnalisés susceptibles de vous intéresser. Si vous y avez consenti, SALTO pourra également vous adresser des informations commerciales par e-mail ».

Une case à cocher permet en effet d'indiquer que vous voulez « recevoir des e-mails de la part de SALTO (nouveautés, programmes, offres spéciales…) ». Ce qui signifie que la plateforme doit être la seule à les exploiter, cela ne lui donne pas votre accord pour transmettre vos informations à des tiers.

Impossible d'essayer Salto sans entrer des informations de paiement. Deux possibilités sont proposées : par carte bancaire ou via un compte PayPal. Il faut dans tous les cas accepter les conditions générales du service. Attention à un point, là aussi en matière de données et de respect de la vie privée, il y a deux cases à cocher :

Salto Création de compteSalto Création de compteSalto Création de compte

Salto invoque ici son intérêt légitime pour « personnaliser ces communications sur la base de vos préférences, votre profil et vos activités sur la plateforme SALTO ». Vous pouvez refuser cette personnalisation maintenant ou plus tard via votre compte. Vous pouvez également vous opposer au fait de recevoir des emails (ce que vous venez peut-être d'accepter à l'étape d'avant. Là aussi, allez comprendre...).

Une interface perfectible, mais déjà agréable

Une fois que vous aurez payé, vous serez automatiquement connecté à votre compte, avec un profil avec votre prénom, l'accès à l'espace Kids ou à un espace « à plusieurs ». La gestion de l'abonnement se trouve ici, vous pouvez directement le résilier. Mais il faudra entrer votre mot de passe et confirmer.

Comme ailleurs, il est impossible de restreindre l'accès aux profils pour éviter qu'un enfant ne puisse accéder à autre chose que l'espace Kids. Il y a néanmoins un contrôle parental permettant de restreindre l'accès aux programmes interdit aux moins de 10, 12, 16 ou 18 ans avec un code à quatre chiffres.

Une liste de contenus est accessible, l'ensemble est plutôt fonctionnel. L'accès aux programmes se fait par thématique ou par chaine, en plus d'un moteur de recherche. L'interface reprend des mécaniques connues et déjà vues ailleurs, désormais généralisées à travers différents services de SVOD. L'utilisateur n'est pas perdu.

  • Salto Interface
  • Salto Interface
  • Salto Interface
  • Salto Interface
  • Salto Interface
  • Salto Interface
  • Salto Interface
  • Salto Interface
  • Salto Interface

Le lecteur propose assez peu de choix, pas possible de forcer la qualité d'image ou la définition par exemple. Seulement l'audio et les sous-titres. On peut facilement naviguer dans un programme avec un système de miniatures apparaissant sur le slider de temps. On peut aussi avancer ou reculer rapidement de 15 secondes.

Pendant un direct, une télécommande est affichée permettant le passage rapide d'une chaîne à une autre. On ne peut pas toujours naviguer dans le temps, parfois revenir au début d'un programme ou au temps réel. On peut reprendre un programme là où on l'a arrêté, mais la section qui référence ceux déjà commencés ne semble pas tous les afficher lorsqu'elle apparait sur la page d'accueil. On ne peut pas non plus supprimer un élément.

L'interface principale semblait ce matin avoir quelques soucis, les miniatures ne s'affichant pas toujours correctement (voir ci-dessus). Si le site est encore jeune par certains aspects et si les procédures en matière de vie privée sont encore perfectibles, le service fonctionne bien et son interface est plaisante.

Reste maintenant un mois au catalogue de Salto pour convaincre ses premiers utilisateurs, qui tenteront l'aventure dès cette semaine. Ce sera ensuite au bouche-à-oreille de faire son œuvre.

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