Au dernier décompte, 16,7 millions de locaux sont éligibles à la fibre optique en France, pour 6,3 millions de clients ayant sauté le pas. Il existe encore des disparités très importantes entre les zones très denses, les moins denses d'initiative privée et les RIP.
L'Arcep a mis en ligne son observatoire du déploiement sur le fixe, qui s'intéresse à l'avancement de la fibre optique en France. Cette fois encore, « le rythme du déploiement des réseaux FTTH s’est accéléré par rapport au premier trimestre de
l’année dernière, et s’établit à +1,16 million de lignes sur le trimestre ». Le trimestre précédent, la progression était pour rappel de 1,13 million.
Au 30 septembre, 16,74 millions de locaux étaient ainsi éligibles au FTTH selon le régulateur, soit une hausse de 34 % en un an. Depuis le début de l'année, 3,184 millions de logements supplémentaires sont éligibles, en phase avec l'objectif d'InfraNum d'atteindre 4,3 millions sur l'année 2019. La barrière du million par trimestre a été dépassée pour la première fois fin 2018.
L'Arcep réitère sa mise en garde sur le déploiement du FTTH
Mais l'Arcep ne baisse pas sa garde : « les acteurs doivent toutefois encore intensifier leurs efforts pour atteindre les objectifs de couverture qu’ils se sont fixés ». Pour rappel, le plan France THD prévoit d'arriver à 80 % de logements raccordables à la fibre optique en 2022, soit environ 30,7 millions de lignes sur 37,1 millions. Lors d'un colloque de l'Avicca, Étienne Dugas, président d'InfraNum, affirmait être certain d'atteindre cet objectif suite à l'accélération du déploiement fin 2018 et début 2019.
Le réseau câble (FTTLA) de SFR continue de progresser... doucement, avec 9,520 millions de logements éligibles (+2 % en un an). Une écrasante majorité (9,21 millions) peut profiter d'au moins 100 Mb/s, mais il reste 310 000 lignes limitées à 30 Mb/s. Au total, 22,42 millions de logements sont éligibles au très haut débit, toutes technologies confondues (FTTH, câble, ou VDSL2).
Deux FAI sur 87 % des lignes, quatre dans seulement 37 % des cas
Autre indicateur intéressant : le nombre d'opérateurs commerciaux utilisant le réseau mutualisé au PM (point de mutualisation), c'est-à-dire le nombre de FAI proposant des offres commerciales aux clients, et donc un état de la concurrence. Sur les 16,7 millions, 87 % (14,6 millions) ont le choix entre au moins deux FAI, 66 % (11,1 millions) entre au moins trois et enfin 37 % (6,2 millions) entre au moins quatre.
Les pourcentages sont en hausse de 3 à 5 points suivant les cas par rapport au second trimestre, et donc une croissance en hausse par rapport aux précédents observatoires.
Dans les zones très denses, 93 % des clients peuvent accéder aux offres d'au moins deux opérateurs et 46 % peuvent faire jouer la concurrence entre au moins quatre fournisseurs d'accès, contre respectivement 94 et 37 % dans les zones moins denses d'initiative publique.
Grosses différences entre zones publiques et privées
La répartition n'est en revanche pas la même dans les zones moins denses d'initiative publique : 1,3 million des 2,9 millions de lignes n'ont pas le choix du FAI. 56 % des logements peuvent choisir entre au moins deux FAI, et seulement 18 % (soit 0,5 million de lignes) ont le choix de quatre fournisseurs d'accès ou plus.
Les zones moins denses d'initiative publique sont également celles où il reste le plus de travail et où Orange n'est pas la seule locomotive du déploiement de la fibre optique. SFR, Altitude, Covage et d'autres sont aussi au rendez-vous. De leur côté, les zones très denses ne sont plus loin d'arriver à 100 %, tandis que les zones moins denses d'initiatives privées sont à peu près à mi-chemin.
L'Arcep propose ensuite un suivi des engagements des opérateurs dans le cadre du déploiement FTTH dans les zones AMII (Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement). Au troisième trimestre 2019, Orange est à 60 % de son engagement environ, tandis que SFR est à 56 %. L'Arcep précise que le décompte tient des « locaux effectivement raccordables et font abstraction des locaux raccordables sur demande ».
FTTH : 16,7 millions de locaux éligibles, 6,3 millions d'abonnés
Quoi qu'il en soit, le taux de transformation entre les lignes éligibles et celles en fonctionnement reste assez faible avec 6,3 millions d'abonnés sur les 16,7 millions. Rappelons tout de même que les abonnements fibre sont généralement plus chers que leurs homologues en xDSL. Mais le passage « en force » des opérateurs devrait inexorablement augmenter le nombre d'abonnés FTTH. En effet, lorsque la fibre est disponible, les offres xDSL trépassent.
Pour finir, « le nombre d'abonnements internet à haut et très haut débit sur réseaux fixes atteint 29,5 millions, soit une croissance nette de 170 000 accès au cours du trimestre. Sur un an, l’accroissement net s’élève à 630 000 (+2,2%) ». La croissance est comme toujours portée par les abonnements très haut débit avec 550 000 de plus en trois mois, elle-même provenant en très grande partie de la fibre optique (+540 000 en un trimestre et +2 millions en un an).
Conséquence logique, le nombre d'abonnements xDSL est en baisse et passe pour la première fois en dessous de la barrière des 19 millions, alors qu'il était question de plus de 20,5 millions il y a encore un an.
Cartefibre à jour en attendant Ma connexion Internet
La publication du nouvel observatoire est évidemment l'occasion pour l'Arcep de mettre à jour son site Cartefibre, avec des données au 30 septembre 2019. Les données sont également disponibles en open data. La prochaine mise à jour est prévue pour le 27 février 2020, lors de la publication de l'observatoire de fin 2018.
On attend toujours l'arrivée d'un nouveau site baptisée Ma connexion Internet qui proposera une vue de l'ensemble des « technologies d’accès fixe filaires (cuivre, câble et fibre) et hertziennes (4G fixe, THD radio, satellite, HD radio) » disponible au niveau de l'adresse.
Ce n'est pas tout. Comme nous l'a confirmé l'Arcep, ce service permettra également aux clients d'obtenir la liste des fournisseurs d'accès disponibles ; une très bonne nouvelle. Il est en effet parfois (très) difficile pour un futur client de savoir qu'elles sont les offres disponibles dans son logement, notamment dans les RIP avec la multiplication des acteurs locaux, et donc de faire jouer la concurrence.
Prévus pour cette année, le lancement de Ma connexion Internet à visiblement été repoussé puisqu'il n'arrivera désormais que dans les « prochains mois » selon l'Arcep.
