Après cinq ans à la tête de la société, Brian Krzanich est contraint de quitter son poste. Non pas en raison de ses décisions et résultats, mais d'une relation passée au sein d'Intel. Il laisse de nombreux défis à ce géant, qui fête actuellement ses 50 ans.
Pour certains c'est un coup de tonnerre, pour d'autres un soulagement. Ce n'aurait été une surprise pour personne si la motivation de cette décision n'avait pas été l'existence d'une « relation passée » avec un autre membre de l'entreprise. Un acte qui enfreint la politique maison, « qui s'applique à tous les managers » précise le communiqué.
Robert Swan, actuel directeur financier d'Intel, prend sa place pendant la phase de recrutement. Ce n'est donc pas la politique de Brian Krzanich qui aura eu raison de son poste. Le conseil d'administration félicite d'ailleurs son ancien PDG pour les résultats à venir de l'entreprise, qui devraient être l'occasion de nouveaux records.
AMD et NVIDIA reprennent du poil de la bête
Pourtant, depuis son arrivée en 2013, il n'avait pas forcément fait l'unanimité dans ses décisions. Certes, le bilan financier est bon, notamment grâce à de nombreux licenciements et une gamme de produits ayant longtemps bénéficié des travaux passés et du manque de concurrence. Mais la transformation espérée du géant du processeur ne s'est pas faite, laissant une place croissante à AMD et ses Ryzen/Epyc.
À force d'architectures actuelles usées jusqu'à la corde et d'annonces de nouveaux chipsets ou plateformes ayant surtout pour but de pousser au renouvellement, un espace s'est ouvert pour la concurrence. Ce, sans parler du gouffre laissé dans le monde des serveurs à NVIDIA et ses GPU, mais aussi dans l'automobile.
Sous l'ère Krzanich, Intel c'est aussi la fin du grand show annuel qui donnait le ton, l'IDF. Ainsi qu'une multitude d'abandons et de ratés : les lunettes et montres connectées, Galileo et autres puces pour objets connectés, la réalité virtuelle, le 10 nm constamment retardé malgré les promesses du PDG, la réponse aux failles Meltdown/Spectre, etc.
La société a ainsi largement misé sur la diversification dans des secteurs à large public pour se trouver de nouveaux débouchés et faire parler d'elle. C'est notamment le cas avec les drones ou le sport connecté.
Changement de ton, quid des années à venir ?
Ces dernières années, les choses ont néanmoins commencé à changer, comme l'a montré l'utilisation des puces Radeon au sein de processeurs pour mobiles, mais aussi l'annonce d'un nouveau GPU pour 2020. Intel a racheté des sociétés pour rattraper son retard dans le domaine de l'IA (Movidius) ou de la voiture autonome (Mobileye).
C'est donc un Intel en forme, mais dans une situation complexe et avec des ennemis renforcés, que trouvera le prochain PDG de l'entreprise. Reste à savoir qui sera choisi pour relever ce défi.