Une femme a attaqué les locaux de YouTube hier soir, c'est-à-dire l'heure du déjeuner à San Bruno. Elle a blessé plusieurs personnes, avant d'elle-même décéder. Les raisons de son acte ne sont pas encore connues, même si elle avait critiqué la politique de la plateforme.
Le siège de YouTube, à San Bruno, a été le théatre d'une fusillade hier. Une femme a ouvert le feu dans une cour à l'heure du déjeuner, avant de subir une blessure par balle, qu'elle se serait elle-même infligée. Selon la police locale, plusieurs autres personnes ont été blessées, dont trois par balle et l'une grièvement. Il s'agirait de Nasim Najafi Aghdam, âgée de 39 ans résidant près de San Diego.
Les employés ont rapidement fui les lieux ou se sont barricadés en attendant les forces de l'ordre, arrivées sur place après quelques minutes. Selon le New York Times, la sécurité est légère dans ces locaux, en l'absence notamment de détecteurs à métaux.
Google, maison-mère de YouTube, a rapidement réagi. Son patron, Sundar Pichai, a publié un communiqué affirmant le soutien aux employés de la plateforme dans les jours à venir. Dans un autre message, Susan Wojcicki, PDG de YouTube, a également déclaré soutenir ses collègues et a remercié les forces de l'ordre pour leur action rapide. Des remerciements partagés par Donald Trump dans un tweet.
La police enquête sur les motivations de l'attaquante. Sur son site, elle dénonçait un filtrage de YouTube qui empêcherait ses vidéos de gagner en visibilité. « Il n'y a pas de possibilité équitable de croissance sur YouTube ou toute autre plateforme vidéo. Votre chaine grandira s'ils le veulent !!!!! » écrivait-elle.
Dans une vidéo, elle aurait critiqué une mesure de février 2017 réduisant l'attractivité de son contenu, qui aurait été jugé inapproprié pour un jeune public. Ses chaines ont été supprimées par la plateforme suite à l'attaque. Ces critiques sont les rares indices publiquement disponibles, qui ne préjugent pas de ses raisons concrètes.
La fusillade intervient dans un contexte de fortes tensions autour des armes aux États-Unis, après une série de meurtres de masses dans des établissements scolaires. Une partie de l'opinion publique réclame une régulation forte sur les armes à feu, symbolisée par la March for our lives. YouTube a récemment banni des vidéos liées à ces armes, notamment des publicités pour des boutiques et des didacticiels, dont une partie a migré vers d'autres plateformes.