Certains se sont aperçus ce week-end que Facebook stockait des informations concernant leur historique d'appel et de SMS. Un « problème » qui ne concernerait que les utilisateurs sous Android. Après les accusations, Facebook répond sur cette « fonctionnalité » optionnelle.
Suite à l'affaire Cambridge Analytica, le monde découvre (avec quelques années de retard) l'ampleur des données collectées par le réseau social. Quitte à en faire parfois un peu trop.
Ces derniers jours, des utilisateurs ont constaté qu'un historique d'appels et d'envoi de SMS était enregistré dans les données liées à leur compte. De quoi laisser penser que Facebook a récupéré ces informations en douce, sans aucun accord aux fins de les utiliser comme bon lui semble.
Une collecte avec consentement, Facebook n'est pas seule à récupérer ces données
La société a depuis répondu sur le sujet, sous couvert d'un Fact Checking : outre l'habituelle « volonté de proposer une meilleure expérience à ses utilisateurs », la collecte des historiques est bien une fonctionnalité en opt-in dans Messenger et Facebook Lite pour Android,
Elle a été introduite dans Messenger dès 2015 et peut être désactivée à tout moment. Le cas échéant, « tout l'historique récupéré via l'application est supprimé » précise la société. La procédure à suivre est détaillée par ici pour Messenger et par là pour Facebook Lite.
Ces paramètres gagneraient à être plus centralisés, présents dans toutes les interfaces de l'utilisateur pour faciliter la gestion des données. C'est l'un des défis des géants comme Facebook avec l'arrivée du RGPD en Europe (voir notre analyse ligne par ligne), l'éditeur ayant déjà indiqué travailler à de nouvelles solutions au début de l'année.
On rappellera au passage que sous Android, on peut également retrouver des historiques assez complets des appels, messages, mais aussi des applications lancées, des recherches effectuées ou des lieux visités, le tout lié au compte Google de l'utilisateur. Pour leur nettoyage, il faut se rendre dans l'outil Mon activité ou la Timeline de Maps :
Facebook donne des garanties, quid de la responsabilité d'Android ?
Aucun des messages ou appels n'est stocké, précise Facebook, et ces données ne sont pas vendues à des tiers. Elles peuvent néanmoins être utilisées pour savoir avec qui vous êtes le plus souvent en contact, ce qui peut venir nourrir un profil publicitaire.
Quoi qu'il en soit, cela va sans doute calmer un peu les esprits sur ce terrain, même si certains accusent déjà la façon dont Facebook collecte ce consentement.
La gestion des permissions sous Android est peut-être là aussi en cause, iOS n'étant pas concerné par cette historisation des appels et SMS. En autorisant les applications à accéder facilement à un nombre important de données avec peu de contrôle jusqu'à des versions récentes de l'OS mobile, Google a sans doute facilité ces usages sans que l'utilisateur n'ait forcément conscience de quoi il en retourne.
Comme nous l'évoquions en fin de semaine dernière, la question centrale est celle de la collecte de données massives à travers l'ensemble des services en ligne ou hors-ligne qui traitent des informations personnelles de manière importante. Au-delà, c'est le besoin de régulation et avant tout, celui d'un contrôle plus facile de la part de l'utilisateur pour éviter de telles situations.
Facebook semble néanmoins consciente du problème posé par l'affaire Cambridge Analytica, puisque la société vient de se payer une publicité dans de nombreux médias américains (et bientôt français ?) pour renouveler ses excuses.