Le ministère du Travail et des organisations professionnelles se sont (encore) mis d'accord pour financer et professionnaliser les ressources humaines des petites et moyennes entreprises du très haut débit. L'objectif : 20 000 emplois en 2022, même si des prévisions pour l'an dernier n'ont pas été tenues.
L'État cofinancera la formation dans les métiers du très haut débit. Hier, la ministre du Travail Myriam El Khomri a signé un engagement de développement de l'emploi et des compétences (EDEC) avec des représentants de la filière de la fibre. Sur les 2,7 millions d'euros de l'accord, l'État apportera 800 000 euros, indique la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE) dans un communiqué. Ils doivent notamment servir à moderniser les ressources humaines des TPE et PME du secteur.
Des emplois en retrait face aux prévisions sur les réseaux publics
Au-delà de l'argent, l'objectif est de résoudre le problème de main-d'œuvre que les industriels disent subir dans le déploiement des nouveaux réseaux. Parmi les signataires figurent les équipementiers, installateurs et opérateurs, pour un accord qui doit couvrir 7 500 entreprises et 656 000 emplois.
Ils sont donc représentés par des acteurs de la filière de la fibre optique et des fédérations du secteur des télécoms, comme la Fédération française des télécoms (FFT) et la Fédération des industriels des réseaux d'initiative publique (Firip). Cette dernière avait déjà signé un contrat de filière l'an dernier, avec le ministre l'Économie de l'époque, Emmanuel Macron. Ils s'étaient engagés sur l'emploi de 30 à 40 000 équivalents-temps plein d'ici 2020.
Ces acteurs professionnels espèrent générer 20 000 emplois d'ici 2022, notamment dans le génie civil, au fil des différents plans de déploiement du très haut débit. Les espoirs de ces dernières années ont tout de même été revus à la baisse, après des annonces politiques fantaisistes (voir notre analyse). Dans leur dernière analyse, la Caisse des Dépôts et la Firip estiment que les réseaux publics ont généré 8 100 emplois en 2016, contre 9 000 attendus. Cette performance est donc en deçà des prévisions, calées sur les calendriers de déploiements de ces réseaux, qui affichent chaque année un retard au moins léger.
L'après-2030 inquiète déjà certains professionnels
Notons que ces 8 100 emplois concernent les réseaux publics, sans tenir compte des déploiements privés par les quatre grands opérateurs nationaux en zones très denses et moins denses (grandes et moyennes agglomérations), qui comptent 57 % de la population.
L'enjeu de la formation reste tout de même central pour la Firip, avec laquelle nous avions discuté, avec la crainte de l'après 2030, quand le réseau doit être quasiment entièrement modernisé. À ce moment, de nouvelles reconversions pourraient bien encore être nécessaires.