L’avenir de BlackBerry n’est pas encore clair, le constructeur passant par une phase de transformation. Malgré l’arrêt de sa branche matérielle, il garde la main sur le logiciel, et pourrait mettre en place une licence d’exploitation pour BlackBerry 10.
BlackBerry est surtout connu pour ses smartphones emblématiques, longtemps équipés de claviers physiques dont la précision a fait la réputation. Même en passant à des smartphones plus classiques, certains modèles ont gardé cet attribut, notamment le Priv sous Android, que le constructeur mettait en avant pour démontrer ses capacités dans le domaine de la sécurité.
BlackBerry 10, arrivé trop tard
Même si la branche matérielle est maintenant condamnée, la firme canadienne ne compte pas abandonner les connaissances accumulées, pas plus que les produits déjà en place, notamment tout ce qui touche à la gestion des flottes d’appareils mobiles en entreprise. Mais il ne faut pas oublier non plus que le constructeur possède un système d’exploitation propre : BlackBerry 10.
Un produit qui ne manquait pas de qualités, mais qui a eu le tort d’arriver trop tard sur un marché outrageusement dominé par deux puissances qui n’ont pas changé : Apple et Google. Comme pour Windows Phone puis Windows 10 Mobile, s’est posé l’inévitable question du développement des applications tierces. Mais les éditeurs qui avaient déjà investi sur Android et iOS ne voyaient pas forcément l’intérêt de débloquer un nouveau budget pour des plateformes aux si faibles parts de marché. La réaction de Facebook avait d'ailleurs été symptomatique à ce sujet.
Fournisseur de deux plateformes ?
Ce qu’envisage BlackBerry, c’est tout simplement de devenir le fournisseur d’une plateforme dont il accordera la licence à certains constructeurs, plusieurs étant déjà intéressés. Mais quelle plateforme ? Il en existe en fait deux. D’un côté, un Android à la sécurité renforcée, qui doit d’ailleurs recevoir l’année prochaine une certification NIAP, comme celle que possède Samsung pour Knox, ou LG pour GATE. D’autre part, BlackBerry 10, qui n’a pas dit son dernier mot.
Pour Android, le modèle de licence est déjà à l’œuvre. Le DTEK50 annoncé fin juillet est une version à peine remaniée de l’Idol 4 d’Alcatel. Mais pour BlackBerry 10 ? La situation est plus floue, mais Alex Thurber, responsables des ventes mobiles chez le Canadien, a indiqué récemment à The Register que le système était toujours supporté et que des entreprises étaient « intéressées » par une licence pour des appareils mobiles.
Une question d'intérêt et de ressources
Thurber estime qu’il est encore trop tôt pour savoir si ce modèle est viable pour BlackBerry 10. Et pour cause : s’il s’agit d’une plateforme que des constructeurs peuvent utiliser, il faudra assurer davantage qu’un simple support technique. Cela signifierait réinvestir des ressources dans un système qui était finalement passé en mode « entretien » avec la grande bascule vers Android.