Déjà lourdement endetté, le groupe Numericable SFR a l'intention de lever de nouvelles dettes sur les marchés financiers américains. Celles-ci doivent permettre de faciliter le remboursement d'autres dettes.
Fidèle à sa récente réputation, le groupe Numericable SFR cherche à lever 2,25 milliards de dollars, soit environ 2 milliards d'euros via une obligation sur dix ans, selon les informations de l'agence Reuters qui à eu accès à des documents financiers. L'opérateur devrait passer par le marché américain de la dette spéculative, ce qui pourrait donc lui coûter relativement cher.
16,6 milliards d'euros de dette brute
Il convient tout d'abord de rappeler la situation dans laquelle se trouve l'entreprise sur le plan de la dette. Selon son rapport annuel, le cumul de ses emprunts obligataires et de ses emprunts bancaires atteint 16,623 milliards d'euros au 31 décembre 2015 (p47). En moyenne, ces prêts affichent un taux de 4,9 % et doivent être remboursés sous 6,1 ans. Un an plus tôt, ce chiffre n'était que de 12,717 milliards d'euros, avec un taux plus faible (4,8 %) et un délai plus court (5,9 ans).
Cette augmentation n'est pas uniquement due aux emprunts souscrits par Numericable-SFR en 2015. Pendant l'année, le taux de change euro/dollar n'a pas été en faveur de l'opérateur qui a vu, mécaniquement, son passif augmenter. Son obligation de 4 milliards de dollars correspondait par exemple à 3,303 milliards d'euros fin 2014, puis à 3,674 milliards fin 2015.
Une dette peut en cacher une autre
Ces dettes ont un coût important pour l'opérateur : 781 millions d'euros rien que l'an passé pour couvrir les intérêts et la mise en place de nouvelles lignes de crédit. Il est donc crucial pour lui de gérer au mieux ce coût, qui représente tout de même 7 % de son chiffre d'affaires annuel.
Justement, le groupe de Patrick Drahi compte se servir du produit de sa nouvelle dette, non pas pour se verser des dividendes (ce qui aurait un air de déjà vu), mais pour en rembourser une autre. L'objectif pourrait ainsi être de réduire la pression des intérêts de ses autres lignes de crédit. Le taux de cette nouvelle obligation devrait être connu dans la journée. Quant à son utilisation exacte, il faudra certainement attendre encore quelques semaines de plus avant de connaître le fin mot de l'histoire.