Microsoft fait le point sur la migration vers Windows 10. Certaines simplifications vont être mises en place, mais les utilisateurs sont avertis : à compter du début de l'année prochaine, la mise à jour sur Windows 7 et 8.1 deviendra recommandée et sera donc plus proéminente. Microsoft promet cependant que l'on pourra la bloquer.
Windows 10 se présente comme un système qui a de nombreux atouts pour plaire et réussir, mais en opposition avec certaines décisions qui peuvent en gâcher le premier contact. Les choix réalisés par défaut durant le processus de migration depuis Windows 7 ou 8.1, les options activées automatiquement et brassant de nombreuses informations personnelles, ainsi que le manque global de transparence ont fini par faire émerger le sentiment que Microsoft est prêt à tout pour pousser son nouveau produit sur les PC et tablettes.
Un fonctionnement parfois flou
Ce manque de transparence s’est manifesté plusieurs fois ces derniers mois. Il n’a par exemple été indiqué nulle part lors de la réservation que le système allait être téléchargé en amont pour pouvoir être installé au bon moment. L’écrasante majorité des utilisateurs ne suivant pas la presse spécialisée, il aurait été de bon ton de prévenir que ce téléchargement consommait plusieurs gigaoctets, sans possibilité de le refuser. Et pour cause : les données étaient récupérées même quand la réservation n’était pas faite, « au cas où ».
Mauvais point également sur les mises à jour, dont Microsoft a décidé que seules les plus importantes auraient droit à un descriptif. Sur le site officiel Windows User Voice, où les utilisateurs peuvent proposer des idées, il est d’ailleurs demandé depuis août que Microsoft systématise ces informations, d’autant qu’il est impossible de refuser les updates. Ajoutons un Windows Store qui n’indique pas les dates et numéros de versions des applications et qui ne rend pas obligatoire les descriptifs des mises à jour, et on obtient une impression de flou général : on ne sait pas vraiment ce que fait le système.
Microsoft tient vraiment à ce que Windows 10 soit installé
Plus récemment, une mise à jour optionnelle s’est retrouvée cochée par défaut dans Windows Update, provoquant chez certains des propositions d’installations alors même que Windows 10 n’avait pas été réservé. Suite à quoi une pétition était apparue sur Change.org pour demander à Microsoft de revoir sérieusement sa manière de distribuer ses mises à jour. Avec la perte de contrôle, il n’est en effet plus possible de différer, voire de repousser un correctif qui poserait problème : « En tant qu’utilisateurs de longue date de Windows, nous comprenons le besoin d’avoir un processus de mise à jour plus rapide et plus agile. Mais cette agilité ne devrait pas introduire de risques additionnels pour nos systèmes ».
En clair, le besoin de transparence et de contrôle apparaît désormais pleinement. Microsoft a cependant reconnu avoir commis une erreur en activant visiblement une fonction qui aurait dû rester tranquille. Les notifications et l'application de réservation en ont agacé plus d'un, mais on rappellera de notre côté que l'éditeur propose une page regroupant des informations importantes pour ceux qui souhaitent se débarrasser de cette fenêtre au comportement parfois intempestif.
Simplifier l’installation après la période de lancement
L’obtention et l’installation du système vont être prochainement simplifiées. Jusqu’à présent, il était nécessaire de réserver d’abord Windows 10 via la petite application, puis attendre que Microsoft déclenche le téléchargement et l’installation, l’ensemble fonctionnait par vagues successives. Dans un nouveau billet, l’éditeur indique que cette phase est terminée. Plus de 100 millions de machines ont été mises à jour et il n’y a donc plus besoin de contrôler le déploiement.
Très bientôt, dès que l’utilisateur acceptera de recevoir Windows 10, le téléchargement commencera immédiatement. La question de l’installation proprement dite suivra dans la foulée, Microsoft précisant que l’utilisateur restera libre de la lancer à ce moment-là ou de la remettre à plus tard. Et si l’éditeur appuie autant sur ce point, c’est qu’il est conscient que certains se sentent « agressés » par tant d’insistance.
Des suggestions qui se feront plus présentes
Cette insistance est amenée cependant à se renforcer. Plutôt que de passer par l’application de réservation, Windows 10 sera prochainement disponible en tant que mise à jour optionnelle, directement dans Windows Update. Tant qu’elle restera sous cette forme cependant, elle ne sera visible que si l’utilisateur se rend spontanément dans la zone de mise à jour pour aller voir les updates qui resteraient en attente. Elle passera donc inaperçue pour une grande majorité.
La situation évoluera par contre dès le début de l’année prochaine. La mise à jour glissera du statut « optionnel » à « recommandé ». Cette fois, en fonction des réglages de Windows Update, le processus d’installation pourrait démarrer automatiquement. Cependant, là encore, la question sera posée à l’utilisateur, qui pourra la refuser et la remettre à plus tard. Dans tous les cas, après la mise à jour, la même période d’un mois reste en place pour revenir au système précédent. Au-delà de ces quelques semaines, les fichiers de la sauvegarde sont supprimés et la machine reste définitivement sous Windows 10.
Un nouvel outil pour créer des clés USB
Microsoft proposera également bientôt une nouvelle version de son Media Creation Tool. Ce petit utilitaire sert à récupérer une image ISO correspondante à la version que l’on souhaite, puis formate la clé USB pour la transformer en média d’installation.
La nouvelle version permettra en fait de créer un média « universel ». Il contiendra les données nécessaires pour les variantes Familiale et Professionnelle de Windows 10, ainsi que les binaires 32 et 64 bits. Il pourra être utilisé pour mettre à jour un système existant ou réaliser une installation neuve.
Microsoft n’en parle pas, mais il y a de fortes chances que ce nouvel outil arrive avec les nouvelles images ISO qui seront proposées lors de la sortie de la mise à jour Threshold 2 du mois prochain. Les utilisateurs pourraient donc formater et faire une installation « propre » en utilisant directement leur clé de Windows 7 ou 8. On rappellera en effet que le système d’activation a été largement simplifié avec la build 10565.
Une expérience pour ramener quelques pirates dans le droit chemin
Microsoft a remarqué que certains utilisateurs qui ne disposaient pas d’un Windows 7 ou 8.1 authentique ont déployé de vastes efforts pour mettre à jour leur machine en Windows 10… pour mieux ensuite en acheter une licence dans le Store. Un constat pour le moins étrange, mais dont l’entreprise a pris bonne note.
Une expérience va donc être lancée aux États-Unis. Il va ainsi être proposé à ses utilisateurs de rentrer dans le rang avant de procéder la migration vers Windows 10. Obtenir une clé sera ainsi plus simple et l’achat pourra se faire en ligne. L’ancien Windows deviendra donc authentique et la mise à jour vers le nouveau système se fera d’autant plus simplement.
On ne peut s’empêcher de penser cependant que ce cas de figure, s’il existe, ne touche pas la majorité des utilisateurs de versions pirates. Certains sont sans doute agacés avec le temps d’avoir à constamment chercher des solutions, mais un pirate motivé trouvera toujours une solution, y compris sous Windows 10.
On retiendra également pour notre part que les efforts de Microsoft pour diriger un maximum d’utilisateurs vers son nouveau produit sont plus que visibles. Ces changements ont globalement intérêt à avoir un fonctionnement clair, car ces communiqués et ces explications ne sont finalement accessibles qu’à ceux qui sont déjà intéressés par le sujet. Pour l’immense majorité des utilisateurs, un changement de système d’exploitation n’a rien d’un plaisir, et il faudra que Microsoft se tienne prêt à les accompagner, surtout si la « campagne de motivation » s’intensifie. Mais Microsoft a un objectif d'un milliard de terminaux à mettre à jour, et tous les moyens sont bons.