Un Britannique d’une vingtaine d’années a été condamné hier à une peine de deux ans et neuf mois de prison pour avoir piraté le sixième volet de la saga « Fast and Furious ». L’homme avait enregistré le film depuis un cinéma, avant de le mettre à disposition sur certains réseaux peer-to-peer.
Le 23 mai 2013, Philip Danks, alors âgé de 24 ans, était interpellé par la police du Royaume-Uni. Et pour cause. Quelques jours plus tôt, l’homme avait diffusé via le site « Kickass Torrents » une copie pirate de Fast and Furious 6, qui venait tout juste de sortir en salles. L’intéressé avait enregistré ce film dans un cinéma, avant de le mettre à la disposition d’autres internautes sur les réseaux de peer-to-peer. Relâché en l’attente d’un procès, le prévenu était interdit de pénétrer dans un cinéma jusqu’à nouvel ordre.
Des circonstances aggravantes à l'encontre du prévenu, qui avait plaidé coupable
Hier, la Crown Court de Wolverhampton a rendu son verdict. Philip Danks a été condamné à une peine de 33 mois de prison, soit plus de deux ans et demi derrière les barreaux. Cette sanction peut paraître sévère, d’autant que le prévenu avait plaidé coupable de diverses atteintes à la législation relative au droit d’auteur.
Cependant, comme le rapporte ScreenDaily, de nombreuses circonstances aggravantes ont pesé à l’encontre du garçon. Non seulement Philip Danks avait réalisé cet enregistrement pirate le jour de la sortie mondiale de Fast and Furious 6, permettant un nombre de téléchargements illicites estimé à 700 000, mais en plus il en avait écoulé des copies physiques à l’aide d’une page Facebook. Le film était ainsi vendu 1,5 livre sterling, soit un peu moins de 2 euros - même si l’on ne sait pas combien de copies ont ainsi été distribuées.
Philip Danks revendait des copies physiques à l'aide d'un complice
Pire : en dépit de la procédure dans laquelle il était engagé, le pirate a continué à fréquenter les cinémas afin d’y enregistrer des films, dans le but de les diffuser sur Internet et de les revendre sous forme physique. Philip Danks a d’ailleurs été qualifié de garçon « audacieux, arrogant et sûr de lui » par le juge en charge de l’affaire. Il était par ailleurs aidé par l’ex petit-ami de sa sœur, qui fut lui aussi condamné hier à 120 heures de travaux d’intérêt général.
La presse britannique n’évoque pour l'heure aucun dédommagement alloué au titre des millions qu’aurait perdu l’industrie du cinéma du fait de ces actes de piratage. Il semble donc probable qu’une future audience permette de fixer les dommages et intérêts que pourraient avoir à verser les deux coupables.

En attendant, cette condamnation a été vivement applaudie par les principales associations d’ayants droit britanniques. Kieron Sharp, numéro un de la Federation Against Copyright Theft (FACT), y a ainsi vu un bon exemple de la capacité de son organisation à traquer les principaux contrefacteurs et à les traîner devant les tribunaux. « Il s’agit d’une affaire importante et d’une condamnation importante » a-t-il souligné en ce sens auprès de TorrentFreak.
Aux États-Unis, plusieurs personnes appartenant au groupe « IMAGiNE » ont été condamnées au cours des années 2012 et 2013 à des peines allant de 23 mois à 5 ans de prison. Elles réalisaient elles aussi des enregistrements pirates dans des salles de cinéma en vue de les diffuser sur Internet, mais leur fonctionnement semblait bien plus organisé que celui de Philip Danks.