Dans une lettre ouverte, 73 organisations appellent le groupement des régulateurs européens des télécoms à affirmer une définition stricte de la neutralité du Net. Cela dans les négociations qui doivent aboutir dans quelques mois.
Dans une lettre ouverte publiée en début de semaine, 73 organisations (dont AccessNow, Greenpeace ou la Quadrature du net) demandent au BEREC de mettre une barrière aux violations de la neutralité du Net. Le groupement des régulateurs européens des télécoms, dont fait partie l'ARCEP, doit fournir dans quelques mois les lignes directrices pour l'application de la neutralité du Net dans l'ensemble des pays européens.
Limiter les marges de contournement de la neutralité
En octobre dernier, le Parlement européen a entériné la neutralité du Net dans le droit européen, après des années de débats et de lobbying de la part des acteurs des télécoms et d'Internet. Si le texte pose de grandes bases pour protéger l'accès des internautes aux contenus en ligne, de nombreux détails sont restés en suspens, ainsi que des trous autour de certaines pratiques. Ce sont ces points que le BEREC doit préciser d'ici août, pour harmoniser et renforcer l'application de la neutralité dans l'ensemble de l'Union.
Pour les organisations, le groupement doit être vigilant sur trois points précis :
- les « services spécialisés », qui sortent un service du flux Internet (comme la TV aujourd'hui), devraient être réservés à des services « qui ne seraient pas techniquement possibles avec une stricte neutralité du Net ». L'enjeu : éviter qu'un opérateur facture à une entreprise le passage par un canal séparé pour obtenir un avantage sur ses concurrents ;
- le « zero-rating » spécifique à une application, c'est-à-dire exclure un service du volume de données mensuelles, devrait lui être banni. Il s'agirait d'une « pratique dangereuse », qui pourrait mener à une distorsion de concurrence ;
- la gestion de trafic doit être autant limitée que possible, pour éviter de discriminer certains usages. Le texte européen permet ainsi une « gestion raisonnable du trafic », qui donne une marge de manœuvre aux opérateurs, même s'ils ont interdiction de privilégier un service ou un type de contenu sur un autre.
Le zero-rating sous le regard de l'ARCEP
Certains de ces points ont déjà officiellement l'attention des régulateurs. Pour Sébastien Soriano, le président de l'ARCEP, le texte n'est pas imprécis mais pose un cadre général qui a besoin d'être défini. Dans nos colonnes, il reconnaissait tout de même des risques liés au zero-rating, que les lignes directrices du BEREC devront encadrer.
Pour rappel, la neutralité du Net est l'une des positions publiques fortes du régulateur français des télécoms depuis de nombreuses années, dont la publication de 10 recommandations à ce sujet en 2010. Les deux derniers présidents de l'autorité, Jean-Ludovic Silicani et Sébastien Soriano, ont depuis rappelé régulièrement son attachement à ce principe. Ce dernier sera d'ailleurs président du BEREC l'an prochain, après une année de vice-présidence.
Au-delà de l'avis des régulateurs européens, celui des internautes devra compter, avec une consultation publique à l'été sur le sujet.
Commentaires (46)
#1
Je plussoie avec le sous-titre. 20 ans pour adopter une norme, c’est la honte.
La neutralité, c’est, pour moi, indispensable pour empêcher les blocages de YouTube ou netflix par les opérateurs. Avec netflix sur une smart TV, pas besoin d’une boxtv beuguée et payante de l’agrume par exemple.
#2
la TV par IP et le streaming (diffusion par flux) est :
#3
Quand un opérateur télécom français propose un débit max de 100 Mb/s (voire parfois jusqu’à 1Gb/s) contre moins de 40 €/mois (l’offre la moins chère est à 29,99€/mois), comment fait-il sans porter atteinte à la Neutralité du Net et sans limiter la consommation de données en temps réel (à chaque instant) ?
#4
Peux tu détailler ? Je ne saisis pas le rapport.
#5
imaginons que la plupart des internautes utilisent le streaming de youtube, de Netflix, Canalplay ou autre service aux mêmes heures (j’imagine à partir de 17h00 jusqu’à 23h-minuit).
#6
Faut pas se leurrer, si contrat il y a, c’est plus pour le coté pognon que technique.
#7
Disons que la télé consomme des données uniquement au sein du réseau de l’opérateur et fonctionne en multicast.
Si tous tes voisins regardent TF1 en même temps, Free n’envoie qu’un flux là où Netflix génère un flux par utilisateur qui en plus doit quitter le reséeau de Free.
#8
C’est moi ou l’acronyme BEREC n’est pas explicité ?
Règle de base de la base du journalisme : on explicite les acronymes au moins une fois, bordel. " />
BEREC : “Body of European regulators for electronic communications”
En francais ca donne ORECE : “Organe des régulateurs européens des communications”.
Quitte à utiliser un acronyme que personne ne comprend, autant utiliser son pendant francais.
Tant qu’à faire, à la mode de parler de MS comme “l’entreprise de Richmond”, vous auriez au moins pu faire l’effort de parler de l’ORECE comme “l’organe régulant de Riga” " />
#9
Même réflexion que moi sur la news Exomars " /> (JESB)
Alors NXi, on se relâche ou bien ? " />
#10
“Tant qu’à faire, à la mode de parler de MS comme “l’entreprise de Richmond”, vous auriez au moins pu faire l’effort de parler de l’ORECE comme “l’organe régulant de Riga” " />”
" />" />
Je viens d’apprendre que le BEREC siège à Riga (Lettonie, Latvia en anglais)
" />
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#13
Tu oublie la petite astérisque en général après le débit : “débit maximum théorique peut varier en fonction de blablabla”…
Dans les fait t’es jamais aux débit que tu souscrit et encore moins en vrai vu que c’est mutualisé (plus ça va pomper à côté moins tu aura de débit).
Dans les fait les FAI aurait dû être condamné depuis longtemps et du être obligé d’investir dans le déploiement du réseau. Et on aurais du interdire les astérisque et autre petit caractère dans les pubs…
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C’est un peu tôt pour les métonymies nan ? " />
#15
Ah, petit problèmes de conjugaisons (je suis au réveil là " />)
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Sur Sosh , il me semble bien avoir lu débit minimum garantie 200M down et 50M upload ; actuellement je suis à 300 et 110 .
Reste aussi à avoir enface des serveurs pouvant fournir autant à chacun
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De bon matin partir dans la rhétorique; en grande forme " />
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A part quelques histoires avec youtube ou netflix, on peut voir également sur différents forums des joueurs en réseau se plaindre de ne pas avoir une connexion satisfaisante : tantôt on incrimine la plateforme, tantôt on incrimine son FAI.
La question est : comment sont réalisés les arbitrages de priorisation de données ? Sont-elles des entorses à la Neutralité du Net ? Sont-elles purement des “limites techniques” ou sont-elles officieusement élaborées arbitrairement par le FAI en dépit de ses promesses commerciales envers ses clients ?
Sinon, je pense aussi que l’accès à internet en France est satisfaisant dans la plupart des cas.
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Certains de ces points ont déjà officiellement l’attention des régulateurs. Pour Sébastien Soriano, le président de l’ARCEP, le texte n’est pas imprécis mais pose un cadre général qui a besoin d’être défini. Dans nos colonnes, il reconnaissait tout de même des risques liés au zero-rating, que les lignes directrices du BEREC devront encadrer.
#28
Et si c’était le jeu qui demandait trop de ressource réseau ? :o ou si c’était l’antivirus qui scanne perpetuellement le jeu faisant descendre son fps ? ou encore le pare-feu de l’OS / de la suite antivirus de mal paramétrer filtrant les connexions ? etc etc ….
Pour rappel dans un jeu vidéo ; certains jeux n’ont pas de serveur à eux et les parties sont hébergées chez le joueur ; Si il a de l’ADSL ; non seulement ça dépend de beaucoup de paramètre de protection sur son ordinateur ; mais aussi de son débit montant en général plafonnant à 100ko/s maximum .. sachant que si tu arrives à 100ko/s tu as de forte chance de faire sauter ta propre connexion ..
#29
Oui il y a de nombreux facteurs à prendre en compte mais cas personnel et de centaines (voir milliers ) d’abonnés Numéricable à la sortie de World of Warcraft : ping 320ms ! Au bout de quelques semaines la grogne monte sur le forum et des contacts avec Numéricable sont établis : il s’est avéré que le problème venait d’un peering low cost moisi… Numéricable a fait un test en reroutant le trafic sur un autre peering : 60ms de ping.
… et au final : “bon c’est bien le peering qui est en tord mais on va laisser comme çà”, et on est retourné à 320ms.
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#31
Oui mais tu prends l’exception qui confirme la règle ; Numéricable quoi :o déjà à la base ça fourni pas un service de qualité alors tu peux te brosser pour “quelques joueurs dans leurs cavernes”
#32
ça me rappelle quand en 1999 cybercable (devenu noos ensuite) avait arbitrairement et unilatéralement divisé par 4 le débit des usagers sous le prétexte que certains utilisaient vraiment cela 24h/24 (téléchargements de mp3 ?) alors que leurs interconnexions avec le reste du monde étaient largement sous-dimensionnées.
ça n’est pas le tout de vendre des milliers d’abonnements à 2Mbits/s quand on n’a que 100Mbits/s d’interconnexions… Si on ne charge qu’une petite page web de temps en temps, en moyenne on n’utilise sa connexion à fond que 1% du temps, donc l’opérateur peut avoir un facteur 100 entre le total des débits max de ses clients et le débit de ses interconnexions. Par contre, si on charge en permanence, le débit moyen explose et là ça surcharge vite.
Il a fallu 4 ou 5 ans pour que le procès aboutisse et condamne l’opérateur à rétablir le débit… ce qui est absurde car entre temps tout avait évolué…
http://lthoumyre.chez.com/txt/jurisfr/div/tgiparis19991221.htm
http://www.generation-nt.com/reponses/luccas-obtient-tgi-condamnation-severe-noo…
tout ça pour dire que les opérateurs qui vendent du débit à leurs clients mais qui n’ont pas l’infrastructure pour répondre ne datent pas d’aujourd’hui !
#33
#34
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on peux aussi mettre en place des offres de débits différenciés, comme le fait Orange actuellement avec ses offres “fibre” (mais en évitant de faire des offres de services différenciés en plaçant des services spécialisés)
#35
#36
#37
ça prouverait bien, dans ce cas précis, qu’il existe une discrimination des données chez le FAI (et qu’il ne s’agit donc pas d’une limitation purement “technique”).
Mais, personnellement, je ne peux pas t’en dire plus, je ne suis pas un utilisateur de VPN.
#38
Ce n’est pas parcqu’il y a un mauvais peering pour un jeu sur un serveur en chine que c’est une conspiration du FAI à l’atteinte de la neutralité du net . C’est peut être aussi l’hébergeur du serveur qui n’a pas calculé le bon peering pour le monde entier
#39
Je vais juste en reprendre un point de ce que signifie en technique un net 100% neutre :
Donc si ton voisin est en train de télécharger à fond et que toi tu tentes d’appeler les secours, et bien son téléchargement est prioritaire et toi tu crèves. Sans parler de ton match de foot de la coupe du monde qui est coupé en pleine finale pour la même raison.
Et c’est vrai dès le premier équipement : un OLT (le bordel sur lequel se raccorde la fibre) regroupe entre 2000 et 4000 (6000 je pense pour les plus gros) clients. 4000 * 100 Mb/s(débit min de la vraie fibre) = 400 Gb/s. Je ne pense pas que un seul OLT soit raccordé par des liens permettant de tenir 400Gb/s !
Donc encadrement de ce qui est fait : oui. Neutralité sans aucune gestion de la priorité entre des flux du type ci dessus : non.
Et pour le téléphone, ne pas répondre “y a le mobile”. La 4G c’est de la VoIP dans la version qui arrive ! Voir ci dessus.
Définition de UDP d’après la norme:
The
protocol is transaction oriented, and delivery and duplicate protection
are not guaranteed.
#40
#41
100% des 2 en simultané ? 14Mb/s de down et 1mb ( 112/120Ko/s plus de 2 secondes (" />) ?)
Autant faire tomber totalement la connexion avec un upload max en ADSL n’est pas “garanti” mais ça pose des problèmes pour le down et l’utilisation de plusieurs services en simultané ( téléphone / TV etc )
#42
une info qui casse la BEREC :PartiLoin: :VousMAurezJamais:
#43
#44
On s’est très mal compris .. Je parle que pour le débit montant ; quand tu upload / téléverse en ADSL sur un serveur ou quoi que ce soit au pic maximal ( environ 112 ko/s ) tu peux faire couper ta connexion internet dans sa globalité ; et dans de nombreux cas ; tu fais saturé le téléphone IP et la TV
#45
Je te garantis que j’ai toujours saturé mon ADSL montant, ne serait-ce qu’en envoyant de gros mails, ou en faisant de gros uploads. Pas forcément en utilisant toute la bande passante descendante, mais ça a pu arriver. Quant au téléphone, aucune idée si j’ai eu des coups de fil à ces moments-là. Ça m’étonnerait que les box ne fassent pas de QoS pour que le téléphone passe toujours, surtout que ça consomme pas une BP dingue (max 64 kb/s).
#46
Sym a écrit :
Et c’est vrai dès le premier équipement : un OLT (le bordel sur lequel se raccorde la fibre) regroupe entre 2000 et 4000 (6000 je pense pour les plus gros) clients. 4000 * 100 Mb/s(débit min de la vraie fibre) = 400 Gb/s. Je ne pense pas que un seul OLT soit raccordé par des liens permettant de tenir 400Gb/s !
en théorie…..ce serait ça, en effet, mais tt. le monde “n’est pas pédale au plancher” tt. le temps !!!
(et, heureusement, t’imagines ? ….)