[Interview] Marché unique, culture unique ? Le coup de gueule d'Hervé Rony (SCAM)

[Interview] Marché unique, culture unique ? Le coup de gueule d’Hervé Rony (SCAM)

Julia, Andrus, Jean-Claude, c'est pour vous

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Marc Rees

Publié dans

Droit

03/03/2015 16 minutes
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[Interview] Marché unique, culture unique ? Le coup de gueule d'Hervé Rony (SCAM)

Le 12 mars prochain, la Société civile des auteurs multimédia (Scam) organisera un colloque intitulé « marché unique, culture unique ». L’enjeu ? Les rapports désormais tendus entre l’Europe et l’industrie culturelle. Réforme de la directive du droit d’auteur, rapport Reda, les sources d’inquiétudes sont vives. En préparation de cette journée de réflexion, le directeur général de la Scam, Hervé Rony, a bien voulu échanger avec nous sur ce thème sensible.

La commission européenne a décidé de s’attaquer aux barrières du droit d’auteur, que vous inspire ce chantier ?

Comme bon nombre de représentants des ayants droit, je suis troublé par le déséquilibre qui caractérise la position de la commission depuis quelques années, désormais aggravé avec l’arrivée de ses nouveaux membres. Il est assez invraisemblable que celle-ci ait une analyse politique qui consiste à dénoncer, matin, midi et soir, le soi-disant blocage que manifesteraient les principes du droit d’auteur, ceux d’autoriser ou d’interdire l’exploitation des œuvres.

Dans le même temps, cette commission fait preuve d’une espèce de pusillanimité à l’égard d’un nombre incalculable de problèmes de concurrence, d’optimisation fiscale, de non-responsabilité des intermédiaires techniques, etc. Il y a une hypocrisie totale et nous en avons tous assez de voir à quel point nous serions responsables des dysfonctionnements du marché intérieur ! Dès lors que ces prémisses sont mauvaises, on ne peut approuver le rapport de l’eurodéputée Julia Reda, ce que dit Andrus Ansip (commissaire en charge du marché unique du numérique, ndlr) ou politiquement Jean-Claude Junker, le président de la commission européenne.

On se trompe donc de cible ?

Je ne fais pas partie des conservateurs qui ne veulent pas toucher au Code de la propriété intellectuelle. Je dis simplement qu’il est inacceptable qu’on nous demande je ne sais quel effort, quand on n’en demande pas beaucoup à d’autres.

La culture et l’harmonisation sont-elles incompatibles, du fait notamment de ce pouvoir d’autoriser et d’interdire ?

Les titulaires du droit donnent très généralement cette autorisation. Le vrai problème, ce n’est pas intrinsèquement les mécanismes du droit d’auteur, ce sont les exclusivités concédées à Canal+, France 2, la BBC, etc. Une des parties de la réponse qu’on peut apporter à ceux qui se plaignent d’un cloisonnement des marchés culturels, c’est celle de la portabilité des offres : le citoyen européen qui a un abonnement Canal+ à Paris veut accéder à son offre quand il est à Stockholm.

Si le droit d’auteur doit être transformé en des licences obligatoires ou des réductions de durée de droits, comme le veut Mme Reda, honnêtement, cela ne changera pas la face du monde. Le vrai sujet n’est pas celui-ci, mais vise à ce que les acteurs européens soient capables de rivaliser avec de grands groupes internationaux. Finalement, les titulaires de droits y sont pour quelque chose qu’il n’y ait pas un Facebook français ? Ça n’a pas de sens au plan industriel !

Mais pourquoi le sujet de la portabilité des médias n’a-t-il pas résonné plus tôt ?

On a peut-être sous-estimé une partie des questions, mais je suis le parton d’une société d’auteurs, non de Canal+. Ce n’est donc pas moi qui vais résoudre cette question. Aujourd’hui, les choses sont cependant mal posées en Europe. Avez-vous lu le rapport Reda ? Elle explique en quoi la directive de 2001 sur le droit d’auteur est une directive dont l’impact a démontré qu’elle nuisait au marché unique ? Non, car il n’y a pas d’étude d’impact ! Cette eurodéputée n’a pas fait le travail qu’elle devait faire en disant pourquoi ce texte était mal « foutu ». J’ai l’impression désagréable qu’il faut en partie dire que « cette directive est obsolète », « elle a un impact négatif sur le marché unique »…

Le droit d’auteur est pourtant assez clair : j’autorise ou j’interdis. Que ce soit dans la musique ou dans l’audiovisuel, je n’ai pas beaucoup d’exemples, honnêtement, où des titulaires de droits ont interdit l’exploitation des œuvres. D’ailleurs, on ne l’interdit pas, au contraire ! Les sociétés de gestion européennes ont des accords de réciprocité. Je ne dis pas qu’on est parfait, mais il n’y a pas plus moderne que ce modèle contractuel.

La Commission européenne épingle cependant le geoblocking (notre actualité). Votre seule réponse, c’est donc la portabilité ?

Oui, c’est la portabilité. C’est peut être inaudible ce que je vais dire, mais, au nom de quoi dans une société fut-elle démocratique et ouverte, doit-on interdire à un ayant droit de ne pas tout autoriser ? Quand on autorise des œuvres à circuler, on ne nous dit rien, or on en a des quantités astronomiques ! Dans l’audiovisuel, veut-on supprimer l’exclusivité dans ce secteur culturel ? Faisons alors un CNC européen et ne nions pas qu’en France, on a un cinéma qui ressemble à quelque chose !

Est-ce que M. Ansip et Mme Reda peuvent envisager d’analyser autrement les choses que par la seule impression que doit en avoir l’« user » ? Dois-je avoir accès à tout sous la forme d’un droit d’usage, pour le moins cher possible ? C’est une vraie bataille à caractère politique et éthique. Je ne conteste pas qu’Internet a évidemment modifié radicalement la perception qu’ont les gens de la culture, mais quand on nous dit qu’il est intolérable que les gens ne puissent accéder à la totalité des offres culturelles, quand c’est le cas - je parle ici de la musique où il n’y a aucun interdit - ils téléchargent Stromae, un chanteur marketé à mort et non tel jazzman extraordinaire finlandais. À un moment donné, il faut être au carré !

Est-ce que M. Ansip et Mme Reda peuvent, sans avoir l’impression de mener une campagne idéologique scandaleuse, appréhender l’ensemble des mécanismes de financement, faire en sorte que les producteurs continuent à gagner de l’argent, tout comme les diffuseurs ? C’est au moins aussi important que la question de savoir si tous les Européens peuvent faire de la copie privée, sans dépenser de l’argent pour le faire !

Mais comment faire œuvre de pédagogie auprès des utilisateurs et leur expliquer qu’il existe encore des enclos ?

Mon propos va vous paraître étrange, mais nous résistons à la pression consumériste. Le désir égoïste du consommateur à avoir accès à tout, tout le temps n’est pas la seule grille de lecture. Ce consumérisme absolu, à outrance, relayé par des discours au plus haut niveau des États est catastrophique.

La pédagogie que nous essayons de mener vise à faire comprendre ce qu’est une chaîne économique. On n’a pas gagné la bataille de la communication, on l’a même en grande partie perdue, mais on va résister, on ne peut pas faire autrement. On s’entend mal avec les associations de consommateurs, il y a une guerre ouverte avec l’UFC-Que Choisir à cause de la commission copie privée, mais on assume ce désaccord profond.

Ce qui est casse-gueule dans cette affaire, ce n’est finalement pas la dernière chanson de Stromae ou le dernier blockbuster américain, mais la classe moyenne des créateurs et des auteurs qui doit continuer à vivre. Cela suppose qu’en amont, producteurs et distributeurs ne soient pas trop déstabilisés. Maintenant, je suis pour l’assouplissement de la chronologie des médias, avec plus de contractualisation, par exemple.

Jean-Marie Cavada a évoqué le poids des industries culturelles, 535 milliards d’euros en Europe, mais dans le même temps, il note que la plupart des créateurs sont « pauvres ». D’où vient cette contradiction ?

On est dans un secteur où les succès sont rares, mais quand ils existent, ils sont spectaculaires. Il y a très peu de succès par rapport au nombre d’artistes, d’auteurs, qui essayent de vivre. Malgré Internet, il y a un système médiatique où, à part un très petit milieu, les gens achètent le dernier Zemmour, les mêmes films, et passons. La longue traîne, ça ne marche pas.

Quelles sont finalement les propositions que vous conserveriez dans le rapport Reda ?

Franchement, pas grand-chose. Ce n’est pas pour être désagréable avec Mme Reda, mais je me refuse de considérer ce rapport tant que d’autres sujets ne seront pas abordés dans la politique européenne, et sur lesquels on va travailler avec d’autres eurodéputés, comme Jean-Marie Cavada ou Virginie Rozières.

Mme Reda ose par exemple écrire qu’il faut harmoniser les exceptions même si ensuite chaque État était libre ou pas de définir une compensation équitable. De qui se fout-on ? Ce n’est pas possible ! Si elle bosse pour les bibliothèques, qui ne sont pas les meilleurs défenseurs du droit d’auteur, et si son intérêt est de dire que la directive de 2001 n’est pas bonne, car il faut harmoniser et rendre obligatoire les exceptions, moi je veux bien, mais ce n’est pas un programme ! Ce n’est pas ce rapport qui permettra de modifier en quoi que ce soit ce qu’elle prétend modifier !

D’ailleurs, c’est quand même bizarre qu’un nombre incalculable d’ayant droit ou de professionnels, y compris de professeur de droit, estiment que la directive de 2001 ne pose pas de problème majeur, tout simplement parce ce qu’elle est relativement souple.

Le rapport Reda reste contestable faute d’analyse claire de l’impact négatif qu’aurait cette directive. À partir de là, je n’accorde pas plus de valeur que cela à ses propositions.

C’est pour cela que vous ne l’avez pas invitée à votre conférence ?

On a pensé à l’inviter et puis, finalement, l’un dans l’autre, on s’est dit que cela allait générer une polémique. Je me suis plutôt concentré sur Maria Martin-Prat qui est une personne solide, qui n’est pas l’objet d’une polémique. Soit Reda venait, et la moitié de la salle nous aurait dit « mais qu’est-ce qu’il leur a pris de l’inviter ? », soit c’était lui donner une importance considérable alors même que son travail n’était pas achevé lorsqu’on a lancé les invitations. Il y avait aussi un certain nombre d’incertitudes : je ne pouvais pas mettre la table ronde sur le droit d’auteur en deuxième partie d’après-midi, alors qu’il y avait une session au même moment à Strasbourg.

Plusieurs SPRD s’opposent à l’harmonisation de la copie privée, qui permettrait pourtant de lutter contre le marché gris. Pourquoi ?

Il y en a un marché gris notamment sur le CD vierge, mais il est de moins en moins pertinent.

Industriels et importateurs qui ne participent pas beaucoup au PIB européen en matière de fabrication de produits, nous font la guerre. De notre côté, nous n’avons donc aucun cadeau à leur faire. Aucun. Je ne vois pas pourquoi nous ferions la bêtise de nous asseoir sur 200 millions d’euros qui ne perturbent que très marginalement l’économie de ces messieurs-dames.

Je n’ai d’ailleurs pas remarqué que nous avions autour de nous des industriels aux abois. Il n’y a pas photo pour moi entre récupérer 200 millions d’euros auprès de gens qui font des dizaines de milliards de revenus de dollars dans le monde, afin de reverser quelques centaines d’euros à des pauvres auteurs qui gagnent le SMIC. On n’harmonisera pas vers le bas la copie privée. Ils n’ont jamais voulu nous faire de cadeau – à part deux ou trois comme la Fédération française des télécoms, on ne leur en fera aucun.

N’est-il pas biaisé de vouloir rectifier par la copie privée le fait que ces entreprises soient installées en Asie, d’autant que ces sont les consommateurs qui payent finalement ?

Mais cela ne les empêche pas de vendre le matériel ! Remarquez qu’au sein de la commission copie privée, les consommateurs ont une position beaucoup plus modérée. C’est étrange alors que ce sont eux qui payent ! On arrive à dialoguer, parfois ils s’abstiennent ou votent pour. Bref, on a une relation et ils participent aux travaux !  

La SACEM propose une harmonisation par le haut. N’est-ce pas envisageable ?

J’aimerais bien avoir confiance dans les institutions européennes pour qu’on puisse l’espérer. Mais aujourd’hui, nous n’avons pas cette confiance. C’est aussi clair que cela.

Les ayants droit militent aussi pour une réforme du statut de l’hébergeur. Qu’est-ce qui cloche ?

On ne sait plus très bien ce qu’ils sont… Giuseppe di Martino (secrétaire général de Dailymotion, ndlr) affirme que Dailymotion est hébergeur, mais dans son échange un peu polémique avec Thomas Hughes (voir ci-dessous, ndlr), il nous dit aussi qu’il est agrégateur de contenus. Quand on est agrégateur, on éditorialise, on fait un choix, si on fait un choix, on sait ce qu’on est !


Il y a une frontière grise, dans laquelle se réfugie avec beaucoup de provocation, notamment Giuseppe di Martino, lorsqu’il dit ne retirer que ce qui est signalé. Cela fait 15 ans que cela dure ! Les hébergeurs sont dans une position qui consiste à refuser toute velléité de surveillance par eux-mêmes d’un certain nombre de contenus. Du coup, nous, on vide l’océan avec une petite cuillère. Dans la lignée des propositions du rapport Lescure, il faudrait faire la part entre les activités d’hébergement pur et celles d’éditorisalisation.

Mais la justice a déjà reconnu une distribution mixte de ce statut...

Je trouve que ce n’est pas aussi clair que cela. Je suis choqué : vous allez sur Google, vous tapez « la cour de Babel » de Julie Bertuccelli, vous n’avez que des adresses pirates. Je suis un peu basique comme garçon et me demande : que fait la police ? Il y a un truc qui ne va pas !

Si vous voulez basculer sur une notification de contenus, vous glissez vers un système de filtrage...

Je ne vous le fais pas dire, je suis favorable évidemment.

Mais ce filtrage par système d’empreinte existe déjà sur les plateformes vidéo

Oui, mais il n’empêche, le filtrage n’existe pas. Le politique n’en veut pas, par trouille. J’ai travaillé pendant cinq ans sur les projets de filtrage au SNEP. Je n’ai pas fait polytechnique spécialité télécom, mais j’ai compris que c’était un problème d’architecture des réseaux qui sont constitués d’une telle façon que maintenant, faire du filtrage c’est impossible. C’était pourtant la seule solution.

Vous évoquez là le filtrage par deep packet inspection ?

Notamment.

Moi, j’évoquais des solutions comme Content ID chez Google et son équivalent chez Dailymotion. Pourquoi ne travaillez-vous pas avec ces acteurs ?

J’entends ce que vous dites, mais il y aura toujours en permanence des œuvres qui réapparaissent de toute façon. À long terme, je pense que les États ne pourront pas tolérer qu’Internet ne véhicule autant de contenus discutables (Hervé Rony évoque aussi pédophilie et terrorisme, ndlr). Dans un coin de tête, en tant que citoyen, je me suis toujours dit qu’il n’est pas possible que les États démocratiques puissent tolérer autant d’horreurs sur Internet alors qu’on ne les tolère pas dans la vie civile.

Dans la consultation du CNNum, vous prônez une réforme du partage de la valeur. Quelles seraient les clefs ? Une taxe sur la bande passante, une compensation générale voulue par la SACEM ?

Je parle souvent avec Google. Je ne suis pas un détracteur de cette entreprise qui profite de systèmes technologiques et fiscaux qui lui sont favorables. J’en veux donc beaucoup plus à ceux en charge de la régulation, spécialement les institutions européennes.

Je rejoins ici les propositions de la SACEM reposant sur une compensation équitable, mais également celles des producteurs de cinéma dans le rapport Sirinelli. Elles sont plus compliquées, mais non absurdes. Elles visent à considérer que le régime de responsabilité de la directive sur le commerce électronique ne s’applique pas dans le domaine de la protection des œuvres de l’esprit. Cela me parait compliquer à mettre en place, mais je sais que Jean-Marie Cavada réfléchit à cette question. L’eurodéputé fait comme Fleur Pellerin le lien - que je trouve excellent - entre la réforme du droit d’auteur et celle du droit de la responsabilité des intermédiaires. Je n’ai pas aujourd’hui de position tranchée, mais nous nous associons aux différentes propositions.

Que pensez-vous de l’action du gouvernement et spécialement de Fleur Pellerin dans la mise en œuvre de vos revendications ?

Le démarrage a été un peu poussif pour nous dans la mesure où nous avons mis un certain temps à la rencontrer. Le changement de personnes dans le cabinet n’a évidemment pas arrangé les choses. Maintenant, cela fait deux ou trois mois qu’on a échangé avec le ministère. Je trouve ses positions extrêmement claires, fermes, carrées, construites. C’est une femme de dossiers, au bon sens du terme. J’ai été assez favorablement impressionné par la réunion qu’elle a tenue lors de la communication du gouvernement à l’intention des autorités européennes. Maintenant, je constate aussi l’héritage du précédent gouvernement de Jean-Marc Ayrault, le fait que le rapport Lescure soit parti en vrille et qu’il n’en reste presque rien. De même, le rapport Imbert Quaretta était important, mais il n’en reste pas grand-chose.

Merci Hervé Rony.

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Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

La commission européenne a décidé de s’attaquer aux barrières du droit d’auteur, que vous inspire ce chantier ?

On se trompe donc de cible ?

La culture et l’harmonisation sont-elles incompatibles, du fait notamment de ce pouvoir d’autoriser et d’interdire ?

Mais pourquoi le sujet de la portabilité des médias n’a-t-il pas résonné plus tôt ?

La Commission européenne épingle cependant le geoblocking (notre actualité). Votre seule réponse, c’est donc la portabilité ?

Mais comment faire œuvre de pédagogie auprès des utilisateurs et leur expliquer qu’il existe encore des enclos ?

Jean-Marie Cavada a évoqué le poids des industries culturelles, 535 milliards d’euros en Europe, mais dans le même temps, il note que la plupart des créateurs sont « pauvres ». D’où vient cette contradiction ?

Quelles sont finalement les propositions que vous conserveriez dans le rapport Reda ?

C’est pour cela que vous ne l’avez pas invitée à votre conférence ?

Plusieurs SPRD s’opposent à l’harmonisation de la copie privée, qui permettrait pourtant de lutter contre le marché gris. Pourquoi ?

N’est-il pas biaisé de vouloir rectifier par la copie privée le fait que ces entreprises soient installées en Asie, d’autant que ces sont les consommateurs qui payent finalement ?

La SACEM propose une harmonisation par le haut. N’est-ce pas envisageable ?

Les ayants droit militent aussi pour une réforme du statut de l’hébergeur. Qu’est-ce qui cloche ?

Mais la justice a déjà reconnu une distribution mixte de ce statut...

Si vous voulez basculer sur une notification de contenus, vous glissez vers un système de filtrage...

Mais ce filtrage par système d’empreinte existe déjà sur les plateformes vidéo

Vous évoquez là le filtrage par deep packet inspection ?

Moi, j’évoquais des solutions comme Content ID chez Google et son équivalent chez Dailymotion. Pourquoi ne travaillez-vous pas avec ces acteurs ?

Dans la consultation du CNNum, vous prônez une réforme du partage de la valeur. Quelles seraient les clefs ? Une taxe sur la bande passante, une compensation générale voulue par la SACEM ?

Que pensez-vous de l’action du gouvernement et spécialement de Fleur Pellerin dans la mise en œuvre de vos revendications ?

Commentaires (38)


Article très intéressant, même si je ne me retrouve dans quasi aucun des propos de M. Rony.

&nbsp;Merci Marc <img data-src=" />


Je suis choqué : vous allez sur Google, vous tapez « la cour de Babel » de Julie Bertuccelli, vous n’avez que des adresses pirates.





Faux. Au revoir.





edit: oui, merci!




Je dis simplement qu’il est inacceptable qu’on nous demande je ne sais quel effort, quand on n’en demande pas beaucoup à d’autres.

Comment perdre toute crédibilité en une seule phrase. Dans le genre de justification… “Pourquoi moi ? Et les autres alors ?”




Est-ce que M. Ansip et Mme Reda peuvent, sans avoir l’impression de mener une campagne idéologique scandaleuse, appréhender l’ensemble des mécanismes de financement, faire en sorte que les producteurs continuent à gagner de l’argent, tout comme les diffuseurs ? C’est au moins aussi important que la question de savoir si tous les Européens peuvent faire de la copie privée, sans dépenser de l’argent pour le faire !



Assez marrant de voir comment les artistes sont sortie de l’équation.





Mon propos va vous paraître étrange, mais nous résistons à la pression consumériste. Le désir égoïste du consommateur à avoir accès à tout, tout le temps n’est pas la seule grille de lecture. Ce consumérisme absolu, à outrance, relayé par des discours au plus haut niveau des États est catastrophique.



Donc vouloir avoir accès à la culture dans son ensemble quand bon nous semble et non pas suivant les désidératas des ayant droit c’est être consumériste? <img data-src=" />

D’ailleurs il est assez symptomatique de la part de ce genre de personne de ne percevoir la culture que via le biais de la “consommation”.




je me suis toujours dit qu’il n’est pas possible que les États démocratiques puissent tolérer autant d’horreurs sur Internet alors qu’on ne les tolère pas dans la vie civile.



C’est pas un problème de tolérance aux horreurs, c’est que sur Internet on préfère planquer les problèmes sous le tapis pour servir de prétexte au filtrage, au blocage, à la surveillance. Maintenant que les cyber-pédophiles/pirates/terroristes pas trop cons sont bien planqués derrières leurs moyens de sécurisation, il ne reste plus que les cyber-pédophiles/pirates/terroristes crétins à choper.

Les ayants droit et lobbys en tout genre ont obtenu gain de cause : le deep packet inspection, visiblement déjà bien ancré dans l’esprit de Rony, sera bientôt dans toutes les bouches et va devenir la seule solution à tous les problèmes. Plus qu’un petit gouvernement radical élu démocratiquement pour parfaire le tout, avec tous ces outils clé en main…

Paranoïa ? Pas si sûr…


Merci M. Rony pour cet entretien. Aprés lecture, il y a malheureusement beaucoup de points avec lesquels je suis en désaccord, sans parler du rapport de Mme Reda que j’ai pas eu le temps de lire.








carbier a écrit :



Donc vouloir avoir accès à la culture dans son ensemble quand bon nous semble et non pas suivant les désidératas des ayant droit c’est être consumériste? <img data-src=" />







Ah bah, au sens strict de chez strict, oui <img data-src=" />



La démocratie et la volonté du peuple ? Nuisible pour ces “pauvres auteurs qui gagnent le SMIC”…



Vite filtrons internet!


“quand on nous dit qu’il est intolérable que les gens ne puissent accéder

à la totalité des offres culturelles, quand c’est le cas - je parle ici

de la musique où il n’y a aucun interdit - ils téléchargent Stromae, un

chanteur marketé à mort et non tel jazzman extraordinaire finlandais.”



Tellement pas d’accord. J’ai arrêté de m’intéresser à l’offre légale justement parce qu’on n’y trouve QUE Stromae ;-). Je vois où il veut en venir, mais lui aussi, il faudrait qu’il arrête de pousser le bouchon !



&nbsp;[Edit]Je remercie quand même ce monsieur pour&nbsp; m’avoir appris le mot pusillanimité aujourd’hui[/Edit]




Je dis simplement qu’il est inacceptable qu’on nous demande je ne sais quel effort, quand on n’en demande pas beaucoup à d’autres.



Pas la peine d’aller plus loin, cette phrase résume à elle seule la position des AD: On se fait notre beurre et sur le dos des artistes et sur le dos des consommateurs, on continuera à faire les sangsues et on vous emmerde.

Cet interview, sans viser Marc pour autant, est effectivement un SCAM.




Je trouve que ce n’est pas aussi clair que cela. Je suis choqué : vous allez sur Google, vous tapez « la cour de Babel » de Julie Bertuccelli, vous n’avez que des adresses pirates. Je suis un peu basique comme garçon et me demande : que fait la police ? Il y a un truc qui ne va pas !





Je viens de tester sans compte Google depuis mon IP perso (j’ai jamais DL dessus depuis plus d’un an que j’y suis). Je tombe surtout sur du wikipédia, du libération, du monde et en deuxième page du amazon pour acheter le DVD. Et aussi le site de l’éducation nationale.



Faut peut-être que le monsieur arrête de DL des torrents ou de regarder du streaming pour éviter que Google ne lui propose que ça <img data-src=" />.


“Le droit d’auteur est pourtant assez clair : j’autorise ou j’interdis.”

Ca c’est le droit d’auteur, le premier, le droit moral, celui qui est inaliénable. Ce n’est pas celui là qui est problématique, si l’auteur ne veut pas vendre/ être connu, c’est son droit même si ça me parait idiot.



Par contre, que l’autorisation/interdiction soit faite par le distributeur pour des raisons purement mercantile, ce n’est plus du droit d’auteur, c’est du business. Et c’est celui là qui est problématique.


Les artistes ne sont que des consommables pour les maisons de disques. Il n’y a qu’a se souvenir de la fronde de Pascalou quand des artistes “lui appartenant” ont signé un contrat avec MegaUpload pour faire une chanson promotionnelle. Leur contrat avec MegaUpload était en règle, mais non : “le méssan i nou pik nos joué c po bien ! Mamaaaaaan !”








Khalev a écrit :



Je viens de tester sans compte Google depuis mon IP perso (j’ai jamais DL dessus depuis plus d’un an que j’y suis). Je tombe surtout sur du wikipédia, du libération, du monde et en deuxième page du amazon pour acheter le DVD. Et aussi le site de l’éducation nationale.



Faut peut-être que le monsieur arrête de DL des torrents ou de regarder du streaming pour éviter que Google ne lui propose que ça <img data-src=" />.







J’ai testé sans même me déconnecter de google, donc avec tout mon historique de recherches plus ou moins légales, et je n’ai pourtant que du allociné, wikipedia, youtube etc… et pas un seul lien pirate.



Ce type ment comme il respire, ce qui ne m’étonne guère.



Le garcon a quand même une très grosse tendance à considérer la consommation comme la clé de voute de la création artistique.&nbsp;&nbsp; On peut vouloir aussi ne pas être payé pour ce qu’on produit. Tout le monde n’a pas une vue mercantile de sa creativité.

&nbsp; De plus il ne monte pas dans le train du changement internet. De la meme manière que pour l’innovation industrielle, le&nbsp; rapport gain/production/methode d’obtention n’est plus le même entre les artistes des années 80 et ceux de 2010, car on peut maintenant faire 10 millions d’euros sur kickstarter avec un jeu de carte, tout en faisant 0 avec les BDs qui ont permis le jeu de carte ! Ce qui permet l’exercice c’etait justement que l’ayant droit n’a pas eu besoin de demander l’autorisation a lui même pour sortir deux produits d’une seule idée fondamentale. Il ne s’agit plus de produire beaucoup pour gagner beaucoup, et c’est a mes yeux une grosse partie de son problème.

Enfin en europe on croit pas vraiment au self made man et au reve americain.


&nbsp;Bon, je viens de faire le test de ‘la cour de Babel’ dans Google et je viens de me rendre compte que M. Rony raconte n’importe quoi …&nbsp; J’estime que s’il avait été bien informé, il aurait dû prendre un autre exemple.

&nbsp;<img data-src=" />

Donc, le reste des propos tenus par ce monsieur se semble hautement suspect.

Quant au filtrage par DPI pour sauver son bizness, c’est inadmissible ! ! !



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Vin Diesel a écrit :



Bon, je viens de faire le test de ‘la cour de Babel’ dans Google et je viens de me rendre compte que M. Rony raconte n’importe quoi …  J’estime que s’il avait été bien informé, il aurait dû prendre un autre exemple.

 <img data-src=" />

Donc, le reste des propos tenus par ce monsieur se semble hautement suspect.

Quant au filtrage par DPI pour sauver son bizness, c’est inadmissible ! ! !



<img data-src=" />



Tout a fait d’accord, je fais le test chez google (que j’aime pas) : allociné, première, linternaute, zeroconduite, avoir-alire, lemonde, les inrocks ciné…



Je fais à nouveau un test chez Duckduckgo (que j’utilise agréablement tous les jours) : allociné, première, ugc, imdb, libération, linternaute, zeroconduite, comme au cinéma, wikipedia…



Ce monsieur Rony est un fieffé menteur.



Les éditeurs…, sa me rappelle le cas d’un mec qui traduisait pour le plaisir la série des Ghost in the Shell Arise, Wakanim la menacé etc, donc plus de traduction. Résultat l’épisode 3 et 4 sont sortie depuis un bon moment et toujours pas de coffret.


la cour de Babel torrent

Google ne fournit pas directement les liens magnets, c’est scandaleux! <img data-src=" />

Du coup je lui suggère de faire ses recherches directement sur kickass <img data-src=" />


“afin de reverser quelques centaines d’euros à des pauvres auteurs qui gagnent le SMIC”



et pourquoi ces pauvres auteurs ne gagnent que le SMIC ?&nbsp;

Médiocrité ? manque de talent?&nbsp; Intermédiaires qui leur ont tout piqué ?



Un ayant droit c’est un mec qui doit toucher même s’il fait de la merde ? &nbsp;

Intéressant comme paradigme dans la tête du monsieur ( qui entre parenthèses devrait nous fournir sa version de google qui donne les sites pirates automatiquement)

&nbsp;





&nbsp;

&nbsp;


Je sais avant de lire les commentaires que Hervé Rony va se faire démolir et je m’en réjouis. <img data-src=" />


“doit-on interdire à un ayant droit de ne pas tout autoriser&nbsp;?”



C’est la clé, il peut y avoir une règle simple, si il n’y pas d’autorisation alors l’œuvre tombe dans le domaine publique, vous allez voir que ça va tout fluidifier


Bah, faut avouer, même en faisant le maximum pour mettre de côté ses propres opinions pour lire de manière la plus “neutre” possible, quand tu vois à quel point le sieur jongle allègrement entre approximations (droit), victimisation, déni sur des problèmes concrets (copie privée), égocentrisme tel qu’il en écarte toutes les problématiques clés de la PI justement (équilibre entre accès à la culture et financement), quand il ne brandit pas presque ouvertement un doigt d’honneur à tous ceux qui ne partagent pas son point (on en fera pas de cadeaux), laminant au passage toute considération citoyenne pour le respect actuel et futur des libertés pour le seul bénéfice de son intérêt pécuniaire…



Enfin, au moins maintenant on a une illustration détaillée de l’état d’esprit de ces gens, qui confirmera si besoin est qu’il est plus que temps de casser leur rente. <img data-src=" />










Hervé Rony a écrit :



e ne vois pas pourquoi nous ferions la bêtise de nous asseoir sur 200 millions d’euros qui ne perturbent que très marginalement l’économie de ces messieurs-dames.







Niveau quote, je l’aime bien celle là aussi. Elle résume le coté “sangsue” de la copie privé.



C’est surement que tu n’as pas les même recommandations personnalisées par google que le monsieur. Enfin, c’est la seul explication que je vois…. ou… peut être qu’il est marseillais…. il est marseillais ?


Dit comme ça, c’est vrai qu’on dirait vraiment vivre dans un pays d’assistés, mais les vrais assistés ne sont pas ceux que pointent habituellement les gens lambda, du doigt… <img data-src=" />


Bon M Rony a au moins le mérite de s’etre exprimé franchement et sans détour, y compris au sujet des ses attentes politiques.



&nbsp;

&nbsp;Le démarrage a été un peu poussif

oui Fleur ne voulait pas nous&nbsp;écouter.

Je trouve ses positions extrêmement claires, fermes, carrées, construites. C’est une femme de dossiers, au bon sens du terme. J’ai été assez favorablement impressionné par la réunion qu’elle a tenue lors de la communication du gouvernement à l’intention des autorités européennes

notre lobbying intensif et ou moyen de pression ont porté leur fruit, la petite fait bien les choses comme on lui demande.


Il n’y a pas photo, ce mec est direct, mais ca n’empeche pas de bonnes rasades d’hypocrisie, de langue de bois et de mepris pour toute position autre que la sienne.



Je suis en particulier frappe par cette phrase, deja relevee par certains dans les commentaires precedents:



Je dis simplement qu’il est inacceptable qu’on nous demande je ne sais quel effort, quand on n’en demande pas beaucoup à d’autres.



Apres avoir demande, et obtenu, d’innombrables lois en leur faveur, demandant toujours plus a tout le monde sauf a eux, il s’offusque du moindre effort, de la moindre obligation qu’on oserait songer a lui imposer.

Rien que pour ca, son point de vue est discutable. Quand il poursuit le reste de son interview en nous sortant tous les poncifs habituels, je pense qu’il aura du mal a me convaincre.



Notons en particulier qu’il nous parle une ou deux fois du “pauvre artiste au SMIC”, mais pas quand il s’agit vraiment de savoir ou doit aller l’argent. A part la mention de quelques miettes, il parle plus de “producteurs et distributeurs” que des “auteurs et interpretes”.



Voyons quelques autres extraits…





Le droit d’auteur est pourtant assez clair : j’autorise ou j’interdis. (…) Je ne dis pas qu’on est parfait, mais il n’y pas plus moderne que ce modèle contractuel.



Deja, la premiere partie de ce passage, ca revient a dire “le droit d’auteur, c’est arbitraire, mais nous sommes magnanimes”. Jolie marque de mepris. L’idee que s’ils n’autorisaient rien, ca ne leur rapporterait rien non plus, que “l’artiste” n’existe pas sans “le public”, ca ne lui dit rien non plus. Et sa conclusion est qu’il n’y a pas “plus moderne que ce modele”? Un modele ou un individu unique a droit de vie et de mort sur une oeuvre dont il a les droits… Ce n’est pas moderne, c’est moyen-ageux, si ce n’est quasiment prehistorique. “Moderne”, a l’ere d’Internet, ca revient a admettre que les biens numerisables ne peuvent plus “appartenir” a un seul individu. C’etait une notion uniquement valable a l’epoque ou la diffusion etait couteuse et difficile.





Ce consumérisme absolu, à outrance, relayé par des discours au plus haut niveau des États est catastrophique.



Et le plus catastrophique, n’est-ce pas le fait que lui-meme et d’autres de son “camp” ont impose “au plus haut niveau des États” que la culture etait une affaire de “comsommation”? Lui et les siens sont les premiers a “relayer” le “consumerisme absolu”, et il vient s’en plaindre?





Le rapport Reda reste contestable faute d’analyse claire de l’impact négatif qu’aurait cette directive. À partir de là, je n’accorde pas plus de valeur que cela à ses propositions.



On dit la meme chose de leurs propositions et rapports, mais ca, il s’en moque. Lui a l’oreille des politiciens, il ne s’interesse pas a l’avis des autres.





De notre côté, nous n’avons donc aucun cadeau à leur faire. Aucun. Je ne vois pas pourquoi nous ferions la bêtise de nous asseoir sur 200 millions d’euros qui ne perturbent que très marginalement l’économie de ces messieurs-dames.



Je lui renvoie ces exactes paroles. Nous, le public, n’avons aucun cadeau a lui faire. Sauf que personne ne nous en demande la permission. Sa vision des choses se reduit a “industriels de la culture vs industriels de l’informatique”. Et quelques “representants des consommateurs” dont il suffit d’acheter une voix.

Et juste apres…



Ils n’ont jamais voulu nous faire de cadeau – (…), on ne leur en fera aucun.



Parce que vous n’avez pas besoin de “cadeaux”. Vous imposez ce que vous voulez dans cette commission. Tout le temps. Et quand ca part en justice, vous perdez, presque aussi souvent. Et encore meme la, vous perdez, mais avec un gros cadeau: vous gardez les montants illegalement acquis. Et apres vous venez pleurer et vous nous parlez du manque de “cadeaux”… Hypocrite fini.





Je suis choqué : vous allez sur Google, vous tapez « la cour de Babel » de Julie Bertuccelli, vous n’avez que des adresses pirates. Je suis un peu basique comme garçon et me demande : que fait la police ?



De une, certains commentaires ici ont fait le test, et ils ont des resultats bien differents.

De deux, la police est peut-etre occupee a traquer de vrais criminels. D’ailleurs, ca, ca me rassurerait. :)





Est-ce que M. Ansip et Mme Reda peuvent envisager d’analyser autrement les choses que par la seule impression que doit en avoir l’« user » ?



Est-ce que M. Rony peut envisager d’analyser les choses autrement que par la seule impression que doit en avoir le “producteur”?

Vous voyez, ca vaut dans plusieurs sens… Il est naturel que chacun privilegie son propre point de vue, mais n’essayez pas de nous faire croire que le votre est le seul qui compte ou de vous victimiser en pretendant avoir ete ignore. Vous avez trop longtemps ete les seuls a avoir l’oreille de ceux qui sont au pouvoir, il n’est que justice que, au moins un peu, ils s’interessent au point de vue du simple citoyen.





Je ne conteste pas qu’Internet a évidemment modifié radicalement la perception qu’ont les gens de la culture, mais quand on nous dit qu’il est intolérable que les gens ne puissent accéder à la totalité des offres culturelles, quand c’est le cas - je parle ici de la musique où il n’y a aucun interdit - ils téléchargent Stromae, un chanteur marketé à mort et non tel jazzman extraordinaire finlandais. À un moment donné, il faut être au carré !



Je ne conteste pas que la majorite des “consommateurs” suivent… les gouts majoritaires. Ces gouts sont discutables, mais ce n’est pas a vous de decider ce qui les interesse et ce a quoi ils doivent avoir acces. Le droit d’auteur est un monopole qui a ete accorde dans l’idee d’encourager la creation culturelle et sa diffusion. Vous vous en etes servis pour creer des barrieres a la creation et a la diffusion. Si vous ne respectez pas l’intention qui a preside a l’etablissement du droit d’auteur, ne vous etonnez que certains demande a ce qu’il soit modifie.



Et pour finir, le seul point sur lequel lui et moi semblons d’accord:



C’est une vraie bataille à caractère politique et éthique.



Oui, la question du droit d’auteur est une question politique et ethique. Elle n’a rien d’evident ou de facile a equilibrer… Je ne le conteste pas, mais je denie a quiconque le droit d’en decider “seul”. (J’inclue dans “seul” l’idee d’un groupe de personnes ayant une communaute d’interet a maintenir le droit en l’etat. A savoir particulierement les “industriels de la culture”.)


Petit ajout: j’adore ces interviews.



Donnez-leur cinq minutes au micro et ils vous donnent eux-memes les meilleurs arguments qui soient pour une reforme du droit d’auteur actuel. :)

Ils vous montrent honnetement combien leur vision de la culture est empreinte de mepris envers le public, d’absolutisme tel que meme les rois de la renaissance en auraient reve et de mercantilisme hypocrite (“nous resistons a la pression consumeriste”, mais a cote il ne parle que des “consommateurs” et jamais du “public”: faites une recherche sur ce mot, il n’apparait pas une fois dans son discours.)



Le public n’existe pas. Seuls existent des porte-feuilles a vider.

L’artiste est une resource a exploiter. Mais on daigne lui accorder quelques miettes.

Les demandes des producteurs sont les seules qui vaillent la peine d’etre ecoutees.

Le droit d’auteur ne souffre (ou ne devrait souffrir) aucune exception. (“j’autorise ou j’interdis”, point sur lequel il a d’ailleurs completement tort.)



N’oublions pas quelques manifiques exemples de novlangue, quand il explique d’un cote que son secteur est plus prospere que celui “des industriels” (ils se font des centaines de millards la ou les industriels de l’informatique ne font “que” quelques dizaines de milliards), mais que c’est aux industriels de faire des cadeaux (de quelques miettes) aux artistes. Ou quand il annonce qu’ils peuvent autoriser ou interdire arbitrairement, et que, grands princes, ils n’interdisent rien… mais que le blocage geographique doit etre maintenu. Il est capable de se contredire en deux phrases!



Et quand on met en doute sa vision du monde en noir et blanc (ou il est evidemment “le gentil”), c’est forcement parce que “l’autre” est biaise, subjectif et grippe-sou, voire sournois et vindicatif pour les cas extremes.



Si je sors du simple cadre de cette interview, on peut aussi noter comme exemple de double langage que toute violation de copyright de la part de ces messieurs est une “erreur de bonne foi”, la ou tout autre coupable de ce fait est d’office catalogue comme “un pirate”, un “criminel” et j’en passe.


Disons qu’à l’heure d’internet il est plus qu’important que les vrais artistes se lancent de façon indépendante sans signer avec ces rapaces. Mais pour ça il faut que ce soit de vrais passionnés qui aiment leurs arts et sont prêt à gravir les échelons (certains y arrivent très bien) et pas des gosses qu’on a bercés dans le monde de la starification et de l’argent facile et qui pensent tous finir riches à la une des torchons qu’ils lisent depuis gosses.








tazvld a écrit :



C’est surement que tu n’as pas les même recommandations personnalisées par google que le monsieur. Enfin, c’est la seul explication que je vois…. ou… peut être qu’il est marseillais…. il est marseillais ?





Ce qui est formidable c’est son invitation candide à vérifier qu’il ment. Après tout, il parle d’une recherche google dans une interview pour un public technophile…



Ce mec est un exemple de mauvaise foi patent, c’est presque un troll tellement il sent la suffisance. Mais c’est drole à lire pour le coup.



Un moyen simple de recadrer les choses serait déjà de rendre les droits d’auteurs non transferable. Comme ça, pas de producteurs vérreux accumulants les droits de tout un tas de gens, souvent via des contrats inacceptables…

Et un garde fou les empechants de se faire passer pour les auteurs, au détriment des vrais qu’ils feraient évidemment passer pour des interprètes ou que sais-je encore.

Plus d’accumulation, beaucoup moins de problème.

Fin je dis ça, je dis rien hein :)


“À long terme, je pense que les États ne pourront pas tolérer qu’Internet ne véhicule autant de contenus discutables (Hervé Rony évoque aussi pédophilie et terrorisme, ndlr).



Dans un coin de tête, en tant que citoyen, je me suis toujours dit   qu’il n’est pas possible que les États démocratiques puissent tolérer   autant d’horreurs sur Internet alors qu’on ne les tolère pas dans la vie     

civile."



&nbsp;

Deux choses :




  1. Les horreurs ne sont pas plus tolérées sur internet que dans la vie civile. L’affirmer est juste mentir.

  2. Si ça existe sur internet, c’est que ça existe dans la vie civile. Internet se contente simplement d’en donner (comme pour tout) plus de visibilité.

    Bref, ça fleur bon l’argument emotionnel qu’on nous sort régulièrement : “internet est plein de pédonazis mangeurs de fétus, donnez-nous en le contrôle et tout ira mieux. Votez pour moi.”.


Industrie de la culture, ou l’art de se mettre sur un piédestal - parlons plutôt d’industrie du divertissement. Laissons à nos arrières-petits enfants décider de ce qui relèvera de la culture.



Si le monsieur défend &nbsp;sa part du gâteau, il y a un point intéressant sur la territorialité et les exclusivités territoriales.

Je n’arrive toujours pas &nbsp;à comprendre en quoi la chronologie des médias sur des oeuvres par exemple américaines (séries, films…) ou d’autres pays et autres dispositifs associés, &nbsp;protègent les ayants droits français. (Elle est certainement censée protéger les distributeurs qui semblent rêver de nous fourguer le même divertissement réalisé à l’étranger sur une myriade de support différent, en nous faisant payer le prix fort à chaque fois, tout en nous faisant payer sur les supports de stockage destiné à nos photos de famille).

&nbsp;

Si il doit avoir une réforme / harmonisation des droits, je suis persuadé qu’il faudrait abolir la “territorialisation” des droits, et avoir une vision globale ( a minima Union européenne) de cette gestion des droits.

Le titulaire des droits pourrait alors choisir, une typologie de protection (à la française, ou à l’anglaise….) qui serait valable sur l’ensemble du territoire de l’UE, et appliqué par le diffuseur que nous pourrions choisir.



Sur le fond, ces organismes et leurs représentants, porte paroles ne font que défendre très efficacement l’exception fiscale française qui alimentent à centaines de millions d’euros cette filière (600 millions + les contributions des chaines de TV + la redevance copie privée + 1 Milliard d’euros de déficit de l’assurance chômage des intermittents payés par les salariés du privé - chiffres source cour des comptes) .

Un tel gâteau mérite que l’on se décarcasse pour le protéger voire l’augmenter, ce qu’ils ont for bien réussis (subventions doublées en 10 ans alors que le budget de l’état a augmenté de 20% sur la même période).

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&nbsp;




Je me suis plutôt concentré sur Maria Martin-Prat qui est une personne solide, qui n’est pas l’objet d’une polémique.

Ah bah ouai, une ancienne&nbsp;lobbyiste&nbsp;de l’IFPI, tu&nbsp;m’étonnes&nbsp;qu’elle n’est pas objet d’une polémique pour lui…&nbsp;


Je trouve ça minable. Entre mensonges, embrouilles, langue de bois… Que retenir ? Bah qu’il n’a rien à proposer, et que quand, finalement, quelque chose bouge, il le critique en disant “ah bah oui mais peut-être qu’on aurait dû faire un truc il y a 15 ans… mais c’est pas à moi de le faire. Par contre, c’est à moi de mettre des bâtons dans les roues de tous ceux qui réfléchissent au changement.”. Bah trop tard, sa bataille est obsolète. Que son “industrie” culturelle crève la bouche ouverte, il en émergera bien un autre modèle qui ne pourra guère être pire.


Il faut voir que ça ne les gène pas de signer des contrats dépouillant de leurs droits des auteurs.



Par contre si un moyen technique réduit le pouvoir de l’ayant droit c’est une horreur et le monde civilisé va disparaitre.


Je dois être vraiment très con mais en recherchant “la cour de babel” j’ai pas trouvé un seul lien pirate.



Lui se permet de démonter le rapport Reda en racontant une connerie grosse comme lui 2 lignes plus loin.



Quel crédit souhaiterais-il qu’on lui accorde ?





La conclusion est continue de pleurer mais en silence et disparait comme les dinosaures.