Vivendi : stabilisation des abonnements à Canal et carton du streaming musical

Vivendi : stabilisation des abonnements à Canal et carton du streaming musical

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

17/11/2017 6 minutes
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Vivendi : stabilisation des abonnements à Canal et carton du streaming musical

Vivendi a présenté hier soir ses résultats pour le troisième trimestre 2017. Malgré les errements de Canal+, le groupe se porte relativement bien et a vu ses revenus progresser, notamment grâce à Universal Music, qui profite pleinement de l'essor du streaming.

La présentation des derniers résultats de Vivendi fut riche d'enseignements. Outre l'annonce d'un cessez-le-feu avec Ubisoft, l'entreprise de Vincent Bolloré a dévoilé quelques données intéressantes, notamment sur la croissance du streaming musical dans ses revenus, ou sur le timide rebond entamé par Canal+ en France

L'intégration d'Havas gonfle les résultats

Le chiffre d'affaires de Vivendi au troisième trimestre s'élève à 3,184 milliards d'euros, soit une augmentation de 19,3 % (ou de 516 millions d'euros) par rapport à l'an passé. Toutefois, il faut préciser que cette progression n'est que le fruit de l'intégration de Havas au groupe. L'agence publicitaire a en effet enregistré 525 millions d'euros de recettes au troisième trimestre.

Le résultat opérationnel s'établit quant à lui à 293 millions d'euros, soit 16 millions de mieux que l'an dernier (+5,7 %). Là encore l'effet de l'intégration d'Havas est prépondérant dans cette évolution, puisque l'agence apporte avec elle 34 millions d'euros sur cette ligne. 

Concernant le résultat net, il est calculé sur le cumul des neuf premiers mois de l'année et s'établit à 399 millions d'euros, contre 1,175 milliard d'euros en 2016 sur la même période. La différence, bien que colossale, se justifie assez simplement par plusieurs évènements exceptionnels survenus l'an dernier : la reprise de provision de 240 millions d'euros suite à la résolution d'un litige avec Liberty Media, ou la cession pour 576 millions d'euros de la participation résiduelle dans Activision Blizzard. 

Comme souvent, la tendance générale des résultats ne raconte pas toute l'histoire, et il convient de se pencher en détail sur les différentes branches du groupe pour en prendre la température.

Le cas Canal : recrutements nets en légère croissance

Commençons le tour du propriétaire par Canal. Le groupe évoque un rétablissement de ses activités de télévision payante en France, avec une base d'abonnés qui se stabilise. Il déclare en effet 136 000 souscriptions avec engagement au troisième trimestre, accompagnées par 139 000 résiliations de personnes engagées, mais assure que sa base d'abonnés compte 1 000 personnes de plus qu'il y a trois mois. En filigrane, on comprend que la base d'abonnés non engagés (avec l'offre Canal+ Essentiel) compte 4 000 âmes de plus.

Au total, Canal revendique 4,990 millions d'abonnés à ses offres en passant par les canaux traditionnels contre 4,989 millions il y a trois mois et 5,254 millions fin 2016. Le nombre de clients ayant souscrit à des offres groupées avec celles d'un opérateur téléphonique (Free et Orange) atteint quant à lui 3,018 million, soit 23 000 de plus en trois mois, et 90 000 recrutements depuis fin 2016.  

Vivendi Q3 17Vivendi Q3 17

En termes de revenus, sur les neuf premiers mois de 2017, ce n'est pas vraiment la fête, avec 3,825 milliards d'euros, soit un recul de 1,6 % à périmètre et taux de change constants. Les revenus de la télévision payante en France reculent de 4,2 %, à 2,299 milliards d'euros, la télévision gratuite plonge de 8,9 % à 141 millions d'euros, tandis que Studiocanal voit ces recettes se contracter de 4,3 % à 262 millions d'euros. 

La seule bonne nouvelle se trouve finalement du côté de l'Afrique, où le chiffre d'affaires a bondi de 19,9 % pour atteindre 374 millions d'euros. L'EBITA de groupe Canal à quant à lui fondu de 25 % pour atteindre 326 millions d'euros sur neuf mois. 

Gameloft : la publicité rassure

Concernant Gameloft, il est encore difficile de tirer la moindre tendance des chiffres publiés par Vivendi puisque pour l'an dernier, seuls les chiffres du quatrième trimestre sont disponibles. L'entreprise semble toutefois satisfaite du chemin suivi par son éditeur de jeux mobiles. 

Avec un chiffre d'affaires de 193 millions d'euros sur neuf mois, la progression à périmètre comparable serait de 3 % sur un an. Un score permis par la bonne tenue du fonds de catalogue, et une hausse de 8 % des revenus issus des boutiques d'Apple, Google et Microsoft. Les revenus publicitaires atteignent quant à eux 27 millions d'euros sur la période, soit 129 % de mieux que l'an passé.

Une déception est toutefois à noter : l'audience des jeux Gameloft est en recul. Le nombre d'utilisateurs mensuels (MAU) sur smartphone est ainsi passé de 145 millions à 134 millions en l'espace d'un an, tandis que les utilisateurs quotidiens ne sont plus que 16 millions, contre 17 millions en 2016. 

Havas : un trimestre atone

Pour Havas, la moisson de données est également assez mince, l'entreprise signant ici son premier trimestre complet sous la coupe de Vivendi. 

On apprendra tout de même qu'elle a signé un chiffre d'affaires de 525 millions d'euros sur les trois derniers mois, (+0,1 % sur un an) pour un EBITA de 34 millions d'euros. L'agence de communication note que ses résultats souffrent du ralentissement des dépenses publicitaires observé un peu partout dans le monde. 

UMG porté par le streaming musical

Le chiffre d’affaires d’Universal Music Group (UMG) s’établit à 3,985 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2017, en hausse de 10,9 % à taux de change et périmètre constants par rapport à la même période en 2016. Le résultat opérationnel atteint quant à lui 442 millions d'euros, en hausse de 25,5 % sur un an.

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Cette progression, UMG la doit à la croissance du streaming musical. Ses revenus tirés de la musique enregistrée ont ainsi progressé de 12 % sur un an à 3,143 milliards d'euros malgré un recul de 18 % des ventes par téléchargement, de 6 % des ventes physiques, mais un bond de 41 % sur un an des revenus du streaming, qui fait plus que compenser l'érosion des autres canaux.

« Parmi les meilleures ventes de musique enregistrée des neuf premiers mois de 2017 figurent les nouveaux albums de Kendrick Lamar et Drake ainsi que les titres de The Weeknd, l’édition du 50ème anniversaire de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles et les bandes originales des films Vaiana et La La Land », précise la major, rappelant l'épaisseur de son catalogue.

En bourse, l'action Vivendi grimpe de 4,5 % et atteint 22,6 euros, à quelques longueurs seulement de son plus haut de l'année, à 22,83 euros. L'entreprise est ainsi valorisée à 29 milliards d'euros, soit 24 % de mieux qu'au début de l'année. 

Écrit par Kevin Hottot

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L'intégration d'Havas gonfle les résultats

Le cas Canal : recrutements nets en légère croissance

Gameloft : la publicité rassure

Havas : un trimestre atone

UMG porté par le streaming musical

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Commentaires (2)


L’entreprise est ainsi valorisée à 29 milliards d’euros, soit 24 % de mieux qu’au début de l’année.&nbsp; ==&gt; Genre l’entreprise qui prend 24% en un an comme une startup. C’est vraiment nimp la bourse <img data-src=" />


C’est le principe d’une valorisation qui représente la confiance des investisseurs dans l’avenir d’un projet d’entreprise : quand on y croit, on achète une part de la société, donc son cours de bourse augmente. CQFD.



Une start up, quant à elle, voit son chiffre d’affaire et son bénéfice doubler, voire tripler chaque année avec des capitaux investis qui augmentent également à mesure que les besoins en financement – que le développement de la structure exige – augmentent.