Résultats records pour Paradox Interactive, l'éditeur de Cities Skylines

Résultats records pour Paradox Interactive, l’éditeur de Cities Skylines

To the moon ?

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Kevin Hottot

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Économie

07/04/2017 6 minutes
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Résultats records pour Paradox Interactive, l'éditeur de Cities Skylines

L'éditeur suédois Paradox Interactive vient de publier son bilan pour l'année 2016. En deux ans, l'entreprise a changé de dimension grâce au lancement de titres à succès comme Cities Skylines ou Stellaris, s'est introduite en bourse et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.

Activision Blizzard, Electronic Arts, Square Enix, Ubisoft sont de très gros arbres qui cachent une immense forêt d'éditeurs de taille plus modeste. Ces derniers parviennent à faire leur trou, en occupant des niches que les plus grands délaissent.

En France par exemple, Focus Home Interactive arrive à vivre sans mal dans l'ombre d'Ubisoft grâce à ses productions maison telles que Farming Simulator, qui trouvent chaque année un public plus nombreux. En Suède, Paradox interactive se place dans un créneau similaire, celui des jeux de qualité ciblant des niches précises, où les joueurs sont prêts à dépenser une quarantaine d'euros pour s'offrir une expérience qu'ils ne retrouveront pas ailleurs.

Le tournant de 2015 se confirme

En 2016, cette recette a plutôt bien marché pour l'éditeur, qui a profité des lancements de Hearts of Iron IV (500 000 exemplaires vendus), Stellaris (200 000 copies en 24h) et Tyranny pour faire mieux qu'en 2015, qui était déjà une année exceptionnelle pour l'entreprise. Paradox a ainsi enregistré un chiffre d'affaires de 68,2 millions d'euros, en hausse de 8 % sur un an. 

Le bénéfice après taxes de la société a quant à lui bondi de 27 % en un an pour atteindre 25,1 millions d'euros. Cette progression, l'éditeur la met sur le compte de la sortie de Hearts of Iron IV et Stellaris, deux titres développés par ses soins qui lui économisent le versement d'importantes royalties à des tiers.

Paradox Interactive Historique

Si la progression de Paradox Interactive par rapport à l'an dernier est déjà significative, c'est surtout le bond survenu entre 2014 et 2015 qu'il faut noter. Il y a cinq ans, l'éditeur peinait à dégager un demi-million d'euros de bénéfices, depuis ils ont été multipliés par près de 45, excusez du peu, le tout avec des effectifs passés de progressivement de 62 à 194 personnes.

En 2015, ce sont les lancements de l'excellent Cities Skylines (voir notre critique) vendu depuis à 3 millions d'exemplaires et de Pillars of Eternity (environ 915 000 unités selon Steam Spy) qui avaient permis à l'éditeur de voir ses ventes décoller. 

Le fond du catalogue assure les arrières de Paradox

Si le soufflé n'est pas directement retombé en 2016, c'est aussi parce que Paradox sait faire en sorte de miser sur le long terme avec ses plus gros succès. Ainsi, Cities Skylines a eu le droit à deux extensions l'an dernier, tout comme Crusader Kings ou même Europa Universalis IV, pourtant lancé lors de l'été 2012.

Un suivi au long cours qui permet à la fois de maintenir les ventes de ses anciens titres à un bon niveau, tout en s'assurant des rentrées régulières d'argent frais. Ainsi, sur l'an dernier, 46 % des revenus sont issus du lancement de nouveaux produits, qu'il s'agisse de jeux complets ou de contenus additionnels, tandis que les 54 % restants proviennent de produits de 2015 ou plus tôt. 

Paradox Bilan 2016

Un modèle que d'autres éditeurs, notamment Ubisoft, tentent d'appliquer de plus en plus régulièrement, et qui semble faire ses preuves. 

Une introduction en bourse heureuse + Tencent partenaire

2016 aura également marqué un tournant important pour Paradox, qui a profité de ses bons résultats de 2015 pour tenter une introduction en bourse. Celle-ci s'est plutôt bien déroulée si l'on se fie à la hausse de 54 % enregistrée par son cours lors de sa toute première séance. 

Par la suite, la situation s'est un peu tassée. Depuis le cours n'a grimpé que de 6 % supplémentaires, une performance déjà honorable et qui permet à l'éditeur de s'enorgueillir une valorisation d'environ 600 millions d'euros, tout de même. 

Lors de l'arrivée de Paradox sur les marchés, le géant chinois Tencent a profité de l'occasion pour capter 5 % du capital de la société suédoise. Une manière pour lui de diversifier ses participations dans le secteur du jeu vidéo, après avoir gobé l'ensemble de Riot Games (League of Legends) et de Supercell (Clash Royale...).

Fredrik Wester, le PDG de Paradox conserve quant à lui un tiers du capital tandis que le deuxième actionnaire est un fonds suédois, Spiltan, qui détient 30,5 % des parts. De quoi limiter les risques d'une prise de contrôle hostile façon Gameloft.

L'avenir en Chine avec Tencent

Cette prise de participation de Tencent conclue en mai dernier n'est pas qu'une question d'investissement. Elle permet également à Paradox de prendre pied sur le marché chinois. Selon une étude de Newzoo, relayée à ses actionnaires par l'éditeur, la zone Asie-Pacifique comptera d'ici 2019 pour près de la moitié du marché du jeu vidéo, qui devrait alors atteindre environ 118 milliards de dollars.

Pour l'heure, les résultats de ce partenariat se font encore attendre, celui-ci ayant réellement débuté en décembre dernier, avec l'arrivée de Cities Skylines en Chine, sur les plateformes de Tencent. Stellaris suivra le même chemin en 2017, ainsi que d'autres titres, sans plus de précisions à ce sujet.

Cities Skylines doit encore assurer en 2017 

Pour l'an prochain, Paradox ne compte pas spécialement multiplier les lancements, et garder le même rythme que par le passé, soit quatre nouveaux titres dans l'année. Le premier annoncé n'est autre qu'un portage de Cities Skylines sur Xbox One attendu ce mois-ci. Un pari plutôt audacieux (pour ne pas dire risqué), tant le genre des city-builders est peu adapté aux manettes. Certes, le titre est déjà compatible avec le Steam Controller sur PC, mais la manette Xbox ne dispose pas vraiment des mêmes raffinements.

Pour compléter le catalogue, l'éditeur compte aussi sur Steel Division : Normandy 44, un jeu de stratégie en temps réel (une de ses spécialités) prenant place au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, deux titres encore non-annoncés sont également attendus, mais nous n'en saurons plus que d'ici quelques mois.

Paradox bilan 2016

Écrit par Kevin Hottot

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Le tournant de 2015 se confirme

Le fond du catalogue assure les arrières de Paradox

Une introduction en bourse heureuse + Tencent partenaire

L'avenir en Chine avec Tencent

Cities Skylines doit encore assurer en 2017 

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Commentaires (21)


Et c’est bien mérité <img data-src=" />



Cities Skylines met la fessée aux autres city builders !


Mais largement perfectible. Certes, il est mieux que les daubes récentes, mais avec de grosses lacunes.



Entre la facilité extreme niveau argent, et les pbs de transports stupides, le jeu passait en auto play assez vite, et j’ai cru lire que ça n’a pas vraiment changé depuis ?



En tout cas, je souhaite longue vie à tous les petits studios qui font des jeux de “niche”, originaux !


Un Moon Cities Skylines.<img data-src=" />


Ils fournissent beaucoup de contenu additionnel pour leurs anciens produits également.

Europa Universalis 4 et Crusader Kings 2 ont encore droit à des DLC réguliers, ça permet de maintenir une entrée d’argent régulière.


Le système de désastre naturel a pas mal changé la dynamique de l’argent : maintenant tu accumule en bonne période pour tenir le déficit astronomique quand ta ville a été ravagé par les inondations records de l’année…


Bientôt un dlc, pour avoir des petits ronds points, pour solutionner le trafic :)


Les mods en proposent déjà ;)


Tiens faudrait que je retest cities skylines. J’y ai pas retouché depuis un moment.








Northernlights a écrit :



Bientôt un dlc, pour avoir des petits ronds points, pour solutionner le trafic :)





C’est clair que ce serait bien d’avoir une solution simple pour remplacer rapidement une intersection en rond point. C’est faisable à la main mais ça prend 5 bonnes minutes par intersection.



Paradox fait des soldes sur Steam en ce moment

En plus c’est un éditeur pingouin compatible sur pas mal de jeux<img data-src=" />


La grosse force des jeux de Paradox (et vous avez oublié les Heath of Iron ou les Victoria) c’est la modabilité.



Sur Cities Skyline, j’ai juste 70 mods et plus de 3500 Assets issus de mod. Quand tu regardes les productions de certains dont les screenshot ressemble à des photos satellites…


Cities Skyline aurait pas si bien fonctionné sans le sabordage de SimCity Societies et sa comm-justification désastreuse (la connexion permanente parce que le calcul se fait sur les serveurs, par ex).



Le jeu en lui-même est très bon même si l’IA est plutôt “stupide” (c’est tellement mieux d’occuper 50% des voies avec 4 km de file d’attente …).



Il me manque une chose : que ce soit plus sur Steam :p


SimCity tout court ça. SimCity Sociétés, c’est pas un jeu Maxis (Je me souviens d’une interview qu’on avait pas pu diffuser ou un responsable de Maxis m’avait clairement expliqué qu’ils “n’avaient pas commis” ce jeu là <img data-src=" />), et il date de 2008 si mes souvenirs sont bons.


C’est parce que le responsable était trop honnête dans ses propos que ça n’a pas pu être diffusé ? <img data-src=" />


Rhaaa, c’est quoi le dernier jeu SimCity alors ? Celui avec les “agents” pour la gestion de l’eau, de l’énergie, … et les bâtiments modulaires



EDIT : en fait, c’est juste SimCity, je comprend maintenant le début de ton comm Ellierys <img data-src=" />


C’était à peu près la seule réponse non formatée dans le lot en fait.


Personnellement, j’ose pas me plonger dans les mods de leurs jeux style Hearts of Iron, y a déjà tellement de paramètres à gérer et de stratégies à tester que ça fait un peu peur d’en rajouter.

Y en a qui valent le coup ?



Content que ça marche pour eux en tout cas, très peu d’éditeurs se lancent dans des jeux aussi exigeants (voire austère… en tout cas au premier abord)


Exact, C’est Tittled Mill (des anciens de Sierra) qui a développé du moteur du jeu qu’on retrouve dans SimCity Societies.



A l’origine, ce moteur a été développé pour le jeu “Immortal Cities: Children of the Nile”.

Ce même moteur a été acheté par EA pour SimCity Societies ainsi que par Sierra pour Ceasar 4.



Donc Maxis n’y est pour rien dans cette itération. En revanche… pour le dernier, le studio Maxis est entièrement responsable, et ils ont pas vraiment fait beaucoup mieux.



J’y ai rejoué y’a peu de temps au dernier SimCity et la taille des villes, les incohérences dans le jeu (on trouve pas d’emploi et a coté : on trouve pas d’employé) etc… ca reste un sacré gâchis.


Tout le monde a oublié les Victoria.


City skylines, c’est bien fait mais ca manque d’objectifs. Arrivé à une certaine taille, on fait de la gestion de traffic…

Sinon vous avez essayé Stellaris? Le thème me plait mais j’ai lu que c’était un jeu chiant mid game. Des avis?


Europa Universalis IV, le meilleur jeu de stratégie que j’ai pu jouer.

Crusader Kings II, je ne comprends rien aux cartes, et je n’accroche pas.