Toujours en déclin, IBM mise sur le cloud pour rebondir

Toujours en déclin, IBM mise sur le cloud pour rebondir

Un peu comme Microsoft en fait

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

20/01/2017 4 minutes
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Toujours en déclin, IBM mise sur le cloud pour rebondir

IBM vient de publier ses résultats annuels pour son exercice 2016. Si Big Blue a vu son chiffre d'affaires ainsi que son bénéfice reculer, ses activités « stratégiques » dont celles liées au cloud gardent la forme et s'affichent comme les prochains relais de croissance de l'entreprise.

Depuis quelques années, IBM cherche à se muer en une entreprise de services, quitte à mettre de côté ses activités dans le domaine des serveurs et du matériel en général. Jadis IBM était l'un des acteurs principaux de ce marché, mais ce n'est plus le cas depuis la revente de ses usines à Lenovo en 2014. L'année suivante, c'était sa branche Microelectronics, spécialisée dans la fabrication de processeurs qui était cédée à GlobalFoundries. Aujourd'hui, les serveurs et le matériel ne représentent plus qu'une petite fraction des revenus d'IBM.

Une baisse globale...

Ainsi, sur l'ensemble de l'année 2016, le chiffre d'affaires d'IBM a atteint 79,919 milliards de dollars, soit tout juste 2 % de moins que les 81,741 milliards enregistrés lors de l'exercice 2015. Le bénéfice net recule quant à lui un peu plus, à 11,872 milliards de dollars en 2016, contre 13,190 milliards de dollars un an plus tôt.

Si un recul global peut être observé, la situation est très différente en fonction du segment sur lequel on choisit de se concentrer. La branche Systems par exemple, qui concentre la vente de serveurs haut de gamme, a vu ses revenus annuels reculer de 9,547 milliards de dollars en 2015 à 7,714 milliards de dollars cette année, soit une chute de 19 %.

Du côté des services aux entreprises, un léger recul (-2,7 % sur un an) est également à noter, ainsi qu'une marge brute en fort recul, à 26,9 % (-1,3 points sur un an). Des points qu'IBM justifie par un déclin de ses activités dans le domaine de la gestion (ERP), partiellement compensé par la croissance des formations.

... mais un rebond local

Ces quelques faux-pas n'inquiètent pas la direction d'IBM. Déjà, parce que les bénéfices restent très largement au rendez-vous, mais surtout parce que les relais de croissance sont déjà là et fonctionnent bien. Ainsi, la branche « Analytics » regroupant les outils l'entreprise a enregistré une hausse de 9 % de son chiffre d'affaires annuel qui atteint 19,5 milliards de dollars.

IBM Q4 16

Du côté du cloud, la croissance annuelle est de 35 %, avec 13,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2016, dont 8,6 milliards de revenus récurrents, une valeur en hausse de 63 %. Les services liés au mobile progressent de 35 % eux aussi pour atteindre 4,1 milliards de dollars, tandis que la branche Security passe la barre des deux milliards de dollars de revenus, en hausse de 14 % sur un an. 

Au total, ce qu'IBM appelle ses « Impératifs Stratégiques » ont connu une croissance de 14 % en 2016, avec un total de 32,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires, soit 41 % des revenus totaux de l'entreprise. De quoi voir l'avenir avec sérénité.

Une dette qui reste maîtrisée

Malgré ses importants bénéfices, IBM doit composer avec une dette importante, qui s'élevait à 42,2 milliards de dollars fin décembre 2016, contre seulement 39,9 milliards de dollars un an plus tôt. Cette créance est principalement supportée par la branche Global Financing de l'entreprise, à hauteur de 27,9 milliards de dollars. Le reste de l'entreprise s'occupe du reste de la note, soit 14,3 milliards de dollars.

Pour l'heure, cette dette ne pose pas de problème à l'entreprise puisqu'elle ne représente qu'un peu moins de quatre fois son bénéfice net annuel. IBM explique néanmoins vouloir « implémenter des changements dans la structure de financement en 2017 », et donc certainement souscrire de nouveaux emprunts, peut-être pour en rembourser d'autres.

En bourse, ces quelques nouvelles n'ont visiblement pas suffi à faire bouger grandement le cours de l'entreprise, qui, à l'ouverture de la séance du jour à Wall Street, connaît une variation quasi-nulle. IBM reste donc valorisé à 160 milliards de dollars, soit environ 37 % de mieux qu'il y a un an.

Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une baisse globale...

... mais un rebond local

Une dette qui reste maîtrisée

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Commentaires (30)


C’est pas que l’article n’est pas intéressent, mais est ce qu’on peu avoir le même genre d’article sur les sociétés Françaises?


“IBM doit composer avec une dette importante, qui s’élevait à 42,2 milliards de dollars fin décembre 2016, contre seulement 39,9 milliards de dollars un an plus tôt.”



 Ils font quoi des 12Mds de bénéfice ? C’est pour les actionnaires ? Même s’il est normal d’emprunter, quand on fait 12Mds de benef on ne peut pas s’en servir pour, au minimum, maintenant la dette au même niveau ?








Alexyu a écrit :



“IBM doit composer avec une dette importante, qui s’élevait à 42,2 milliards de dollars fin décembre 2016, contre seulement 39,9 milliards de dollars un an plus tôt.”



 Ils font quoi des 12Mds de bénéfice ? C’est pour les actionnaires ? Même s’il est normal d’emprunter, quand on fait 12Mds de benef on ne peut pas s’en servir pour, au minimum, maintenant la dette au même niveau ?





Généralement les bénéfices sont mis dans des paradis fiscaux en dehors des états-unis. Pour rappatrier l’argent aux US il y a 35% de taxes. Il est donc beaucoup plus rentable de faire dormir cette argent et le faire fructifier à l’étranger tout en empruntant à des taux (très) bas.



Avec les taux d’intérêts qui vont remonter se sera un peu moins avantageux mais la pratique continuera encore longtemps.



J’avais oublié cette méthode Apple. Merci pour la précision ^^


Bof IBM global finance ne propose pas de financement à leur clients à 0% par contre on peut supposer qu’ils empruntent à 0% sur lemarché classique.

Un vieux classique je suppose.









Alexyu a écrit :



J’avais oublié cette méthode Apple. Merci pour la précision ^^







Ce n’est pas la méthode Apple <img data-src=" />



IBM le faisait déja alors qu’APPLE n’existait pas encore

<img data-src=" />



Vu sa taille et santé financière, une boite comme IBM peut obtenir des taux d’intérêts très bas pour emprunter.

Dans ce cas, il est plus valable d’investir en s’endettant, sans taper dans sa trésorerie (qui continue d’augmenter vue les bénefs).


J’en doute pas, mais c’est quand même quelque chose qui revient très souvent quand on parle des résultats d’Apple.








Alexyu a écrit :



J’en doute pas, mais c’est quand même quelque chose qui revient très souvent quand on parle des résultats d’Apple.





Non, LA grosse méthode d’Apple, c’est pour la maison mère de revendre a tres haut prix son matos à ses entités nationales, qui ne font quasi pas de marge, exemple 25€ de marge sur un mac à 2000€ pour un Apple store, à la louche.



Sinon, est-il bon de rappeler qu’IBM est le plus gros dépositaire au monde de brevets annuellement, avec une pointe à 4000 brevets par année il y a pas si longtemps ?

Y a pas que les marges bénéficiaires hein.



En ce moment les taux sont négatifs dans plein d’endroits du monde donc il vaut mieux s’endetter…

#magie2lafinance


Comme les opérateurs télécoms que l’on traite systématiquement (et même plus en profondeur qu’IBM que l’on ne regarde qu’une fois par an) ?


Oui IBM vous traitez rarement je suis d’accord avec ELLIERYS.


Les actionnaires, c’est juste 950 millions d’actions $1.4 de dividende 4 trimestres <img data-src=" />



edit: les pauvres, ils n’ont eu des dividendes que sur 3 trimestres en 2016


Tout à fait <img data-src=" />

Mais je trouve toujours surprenant qu’on nous parle des GAFA qui font ça et c’est le mal alors qu’IBM fait ça depuis 50 ans et que personne n’en parle

( Ils se vantaient d’avoir 3 employés à Nassau dans les années 80 et expliquaient que les 3 c’était par qu’il y a

hélas 3 fois 8 heures dans une journée entière et que les bourses de Singapour Londres et New-York étaient décalées)

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Ah oui IBM qui fait du Cloud, ce n’est pas antinomique quand meme ?


Comme Sagem Thales CapGemini….


Vu comme leur IA Watson cartonne je leur conseil de mettre Watson sur l’optimisation des finances XD








JoePike a écrit :



Ce n’est pas la méthode Apple <img data-src=" />



IBM le faisait déja alors qu’APPLE n’existait pas encore

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Depuis holocauste en fait. <img data-src=" />









The Blue Oyster a écrit :



Vu sa taille et santé financière, une boite comme IBM peut obtenir des taux d’intérêts très bas pour emprunter.

Dans ce cas, il est plus valable d’investir en s’endettant, sans taper dans sa trésorerie (qui continue d’augmenter vue les bénefs).





Actuellement, les taux pour une boite comme IBM sont négatifs. Ils gagnent du pognon en empruntant.<img data-src=" />









yvan a écrit :



En ce moment les taux sont négatifs dans plein d’endroits du monde donc il vaut mieux s’endetter…

#magie2lafinance



+10000 (si t’as du pognon)



Intéressant… Voilà une boîte qui symbolisait l’informatique classique (Mainframe et gros systèmes centralisés) qui a fait sa mutation vers le service.



Ils s’en sortent pas trop mal, à suivre…








romainsromain a écrit :



Vu comme leur IA Watson cartonne je leur conseil de mettre Watson sur l’optimisation des finances XD





http://www.silicon.fr/ibm-watson-remplace-des-emplois-dans-les-assurances-166423.htmlMerci IBM.&nbsp;<img data-src=">









Commentaire_supprime a écrit :



Intéressant… Voilà une boîte qui symbolisait l’informatique classique (Mainframe et gros systèmes centralisés) qui a fait sa mutation vers le service.



Ils s’en sortent pas trop mal, à suivre…





Comme le staphylocoque doré, on a du mal a s’en débarrasser.









DahoodG4 a écrit :



Non, LA grosse méthode d’Apple, c’est pour la maison mère de revendre a tres haut prix son matos à ses entités nationales, qui ne font quasi pas de marge, exemple 25€ de marge sur un mac à 2000€ pour un Apple store, à la louche.



Sinon, est-il bon de rappeler qu’IBM est le plus gros dépositaire au monde de brevets annuellement, avec une pointe à 4000 brevets par année il y a pas si longtemps ?

Y a pas que les marges bénéficiaires hein.





Anéfé, il me semble que IBM a toujours été l’entreprise (mondiale) dominante côté brevets, les investisseurs peuvent y aller,&nbsp; avec un coffre pareil il y a largement de quoi faire de la marge.



Que des commentaires anti-IBM. Jalousie ou frustration ?



Cette société ne fait pas autant rêver que les autres GAFA, que serait la raison ?








Gigatoaster a écrit :



Que des commentaires anti-IBM. Jalousie ou frustration ?



Cette société ne fait pas autant rêver que les autres GAFA, que serait la raison ?







En meme temps, les GAFAM ça fait rever qui, a part les investisseurs et les idiots <img data-src=" />



Nan … ils n’en parlaient pas encore

http://www.laffont.fr/site/ibm_et_l_holocauste_&100&9782221092767.html



Il me semble que c’était en 1964 au moment des leasing des 360








DUNplus a écrit :



Comme Sagem SAFRAN Thales CapGemini….





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Non, j’aime pas le reste. <img data-src=" /><img data-src=" />


CapGemini est principalement une SSII un sujet qu’on ne traite que rarement côté US. IBM en est une en partie, mais on s’intéresse d’avantage a sa position en tant que concurrent de MS et Amazon dans les services cloud.



Thales est un groupe d’électronique spécialisé dans la défense, l’aérospatiale et le transport Quant à Sagem, la boite n’existe plus en tant que tel depuis 2005 et s’appelle Safran… un autre spécialiste de l’armement et d’aérospatiale.



Pour ces deux là, l’armement, la motorisation d’avions/hélicoptères, la fabrication de trains (et j’en passe) sont des sujets dont on ne parle jamais dans notre ligne édito (T’as déjà vu un article ici sur la vente de TER par Bombardier ou les commandes d’Airbus ?).



On n’en parle pas parce que ce sont des groupes français, mais parce qu’ils n’ont rien à voir avec les sujets que l’on a l’habitude de traiter. Mais le jour où OVH entrera en bourse et publiera ses comptes, on sera là chaque trimestre. (Ah et puis côté tech on suit régulièrement ceux d’Archos ou Parott, quand il y a des choses à dire dessus :))